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Prise en charge par le médecin généraliste d'un patient traité par immunothérapie ou thérapie ciblée pour un cancer cutané
- Source :
- Sciences du Vivant [q-bio]. 2021
- Publication Year :
- 2021
- Publisher :
- HAL CCSD, 2021.
-
Abstract
- Introduction : L’arrivée il y a une dizaine d’année des immunothérapies (IT) et des thérapies ciblées (TC) a considérablement révolutionné le pronostic des patients atteints de cancer cutané. Ces thérapeutiques étant récentes, elles engendrent des problématiques pour lesquelles la plupart des médecins généralistes (MG) n’ont pas été formés durant leur cursus médical. Or plusieurs « plans cancer » ont souhaité renforcer le rôle du MG et lui attribuer une place centrale dans le système de soin des patients atteints de cancer. L’objectif de notre travail est donc d’évaluer la place actuelle du MG dans la prise en charge des patients sous IT et/ou TC pour un mélanome. Matériels et méthodes : Le travail était divisé en deux axes : le point de vue du MG, et le point de vue du patient, recueillis par questionnaire. Les MG inclus étaient l’ensemble des MG de patients traités par IT et/ou TC dans le service d’oncodermatologie du CHU Timone pour un mélanome avancé entre 2018 et 2020. Les patients inclus étaient les patients vivants lors du recueil de données en mai 2021. Les questionnaires comportaient 53 questions fermées pour les MG, et 24 pour les patients. Résultats : Sur 316 MG contactés, 23 avaient retourné un questionnaire complet. La quasi-totalité des MG savaient que leur patient était sous IT ou TC, mais uniquement 43% des MG continuaient de consulter leur patient pour des motifs liés à leur cancer. Si une majorité de MG était sensibilisée à l’importance de prendre en charge précocement les effets indésirables (EI), seulement 30% des MG ont reçu leur patient pour ce motif. Plus de la moitié des MG ne se sentaient pas impliqués dans le protocole de soins, quel que soit leur milieu d’exercice (urbain ou rural), et 80% des MG étaient favorables à une plus grande collaboration avec l’hôpital. Uniquement 17% des MG disaient avoir reçu une information écrite provenant de l’hôpital sur les traitements. Plus de la moitié des MG évaluaient leurs connaissances à propos des traitements comme étant mauvaises ou très mauvaises et environ 82 % des MG ne connaissaient pas de référentiels pour s’informer. Sur 144 patients vivants, 62 ont répondu (36 sous IT, 17 sous TC et 9 avaient reçu les deux). La quasi-totalité des patients avaient informé leur MG qu’ils suivaient un tel traitement, et 80 % disaient avoir transmis la fiche d’information remise par le médecin hospitalier à destination du MG. Les patients se tournaient rarement vers leur MG pour des questions liées à la maladie et au traitement, en raison d’une plus grande confiance accordée aux spécialistes. En revanche, 77.4% des patients souhaitaient une accentuation du rôle du MG durant leur suivi. Les patients consultaient davantage leur MG pour des questions relatives au traitement lorsque leur spécialiste insistait sur le rôle du MG (p=0.001). Discussion : Nous mettons en évidence que les patients ne se tournent pas en priorité vers leur MG pour des motifs liés à leur cancer, malgré le souhait partagé par les patients et les MG d’une meilleure implication du MG dans le parcours de soin. Nous montrons également que l’hôpital a un rôle à jouer pour maintenir le lien MG-patient. En effet, les médecins hospitaliers pourraient favoriser le suivi du patient par son MG en les rassurant sur leurs compétences et sur la possibilité d’une étroite collaboration. Notre étude souligne que les MG ont le sentiment de mal connaître les nouveaux traitements oncologiques et leur gestion au quotidien. Il existe un problème dans la communication entre l’hôpital et le MG : alors que moins de 20% des MG ont déclaré avoir reçu une information écrite, 80 % des patients disaient avoir transmis une fiche d’information. Il faudrait donc que des guides complets de gestion du traitement soient directement transmis au MG, et non transmis par l’intermédiaire du patient, afin de rassurer MG et patients, et de sécuriser les prises d’initiatives du MG pour la prise en charge des EI.Conclusion : les patients et les MG souhaitent renforcer le rôle du MG dans le suivi de leur cancer, et notre étude soulève des pistes pour y parvenir.
Details
- Language :
- French
- Database :
- OpenAIRE
- Journal :
- Sciences du Vivant [q-bio]. 2021
- Accession number :
- edsair.dedup.wf.001..b7e72e6a0abea2b22590cfb517530de4