Sacré ramadan: centralité d'une expérience religieuse collective

International audience; Les Mauritaniens font la prière, les Algériens le pèlerinage, les Libiens distribuent les aumônes, les Tunisiens disent la shahada et les Marocains font le ramadan, dit-on. Effectivement, le ramadan semble être le pilier islamique le plus respecté au Maroc. Chaque année, la pression sociale pour jeûner, même si on est malade ou en voyage – deux des exceptions, semble s’accroitre. Le nombre de Marocains qui ajoutent quelques jours supplémentaires au jeûne, afin de bénificier d’un bonus de hasanat, semble également en augmentation. Les initiatives marginales de quelques jeunes de mettre cette contrainte sociale en question (MALI) ont été accueilli par un rejet net. Bien que les pratiques du jeûne soient très divers, le consensus sur la norme à respecter semble partagé par une large partie de la population. Cette contribution s’interroge sur la singularité de l’expérience du ramadan marocain (certains MRE affirment revenir « pour l’ambiance incomparable au bled ») mais aussi d’en explorer les usages populaires (quid des stratégies de contournement) et les instrumentalisations politiques par le Palais ou le pouvoir judiciaire.