L'article partitif indique-t-il une perception 'quantitative / partitive' du référent ?

International audience; Les fonctions des articles en français sont habituellement abordées en faisant intervenir des critères de nature quantitative. Ces critères incluent les notions de "partitionnement" ou "prélèvement" et celles de référent "comptable" ou "dénombrable" (ou "discret" ou "discontinu") et "non-comptable" ou "indénombrable" (ou "massif" ou "continu"). En restreignant notre étude à l'article partitif, nous souhaitons questionner la pertinence des notions quantitatives pour décrire la valeur de cet article par rapport aux articles indéfini et défini. En effet, l'idée selon laquelle l'article partitif indique "une certaine quantité" ou une "partie d'un tout" ne semble pas fondée du point de vue communicatif, car il est improbable qu'un locuteur qui dit, par exemple, "Il y a de la neige sur les collines" fonde le choix de l'article partitif sur une "perception quantitative" du référent en question (neige) et souhaite partager une telle perception avec l'interlocuteur. Les énoncés comme "Ça ressemble à du bois", "Cette femme a du courage" ou encore "Nous avons reçu de la visite" semblent contredire la perception quantitative de manière encore plus manifeste. Selon l'hypothèse que nous proposons, en dépit des descriptions généralement répandues et admises, l'emploi de l'article partitif défocalise l'aspect quantitatif du référent, en focalisant son aspect qualitatif. Par exemple, en disant, "Ça ressemble à du bois" ou "Nous avons reçu de la visite", c'est la qualité du référent (ou le "quoi") que le locuteur souhaite faire percevoir à l'interlocuteur, plutôt qu'une caractéristique d'ordre quantitatif.