Evolution de la température et de la salinité dans l'estuaire de la Charente de juin à novembre 1999

L'aménagement du fleuve Charente constitue un enjeu particulièrement important tant au niveau des activités de la bande côtière que pour le bassin versant. Au niveau du littoral charentais, et en particulier pour la conchyliculture, le fleuve Charente représente le principal apport d'eaux douces, et donc d 'éléments nutritifs, essentiels au développement de la production primaire et des larves d'huîtres. Ainsi, les apports d'eau douce sont importants pour le développement du phytoplancton (printemps, été, automne), le développement des larves d'huîtres en période estivale qui requiert une dessalure, et la qualité des huîtres en fin d'année. Les suivis des caractéristiques de la Charente sont par conséquent particulièrement importants et ont déjà fait l'objet d'études spécifiques à des fins de modélisation. Sur le plan régional la station du réseau hydrologique " RAZLEC ", située en sortie d'estuaire, constitue l 'un des cinq sites suivis depuis 1977 (Soletchnik et al., 1998 ; Faury et al., 1999). Toutefois, la fréquence bimensuelle de prélèvements ne permet pas une analyse fine des processus mis en jeu au niveau de cet estuaire. L'acquisition en continue de la salinité et de la température est un début de réponse à la compréhension globale de l'environnement de l'estuaire, en particulier afin de caractériser la Charente en période critique de débit d'étiage estivale. L'objectif de ce suivi est par conséquent le développement d'une base de données pluriannuelle en la matière afin d'étudier l'évolution temporelle de l'estuaire ainsi que l'impact des aménagements présents et futurs sur le Bassin versant (e.g., barrage de La Trézence). L'objectif 1999 est donc la mise en place du réseau et le début d'acquisition en continu in-situ de ces paramètres hydrologiques. Cette estimation des tendances sera à corréler à l'avenir avec un Indice de recrutement du secteur afin de définir les conditions optimales de captage de C. gigas.