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« Communautés énergétiques » et fabrique urbaine ordinaire : analyses croisées Allemagne, France, Royaume-Uni

Authors :
Aubert, Flora
Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (LATTS)
École des Ponts ParisTech (ENPC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Gustave Eiffel
Université Paris-Est
Taoufik Souami
Xavier Bonnaud
Source :
Energie électrique. Université Paris-Est, 2020. Français. ⟨NNT : 2020PESC2016⟩
Publication Year :
2020
Publisher :
HAL CCSD, 2020.

Abstract

Renewables development in urban areas has sparked growing interest, stemming from professionals as well as from civil society as a whole, in sharing locally generated energy. Setting out such an objective regularly relies on local energy initiatives. As the energy industry was previously aiming to be invisible in the urban world, deployment of such energy initiatives raises questions on how urban making will relate with such projects. In this thesis, we hypothesized that these local energy initiatives contribute, in their own way, to make reappear energy systems in the urban area, as well as reconfigure its organization and its operation.This research work is built on four case studies located in three countries: Germany, France, and the United-Kingdom. Chosen cases are as follows: Les Colibres, a participatory housing in Forcalquier (France), Klimakommune in Saerbeck (Germany), European project on electrical storage named Sensible in Nottingham (United-Kingdom), and collective self-consumption project Smartmagne in Marmagne (France). The aim of this work is to understand these projects’making, thus, beyond their materiality, to analyse actors and mechanisms that are at stake in the on-going action. The results of the study are threefold. First, while “energy community” is a widely used notion in scientific literature and in national, European communications, the concept of assemblage is more relevant to characterize the energy initiatives this thesis is focused on. The object of study is at the crossover point between actors (enterprises, researchers, collectives of residents, promoters, collectivities, different groups of interests, etc.) and material and technical objects within a specific energy project: “local and urban socio-energetic assemblages” (LU-SEA, or ASE-LU in French). Their links are not based on social nor political affinities but are generated by the further realization of the project itself. From the four case studies analysed in this thesis, it is possible to link these projects and their effects in the field of what we call the ordinary urban making. As a matter of fact, such developments, which common objective can be casted as mutualisation of locally generated energy, are usually not within large development schemes. In this ordinary urban making, the project holders choose to avoid a socio-political confrontation that would be aimed at changing regulations, laws, or the making’ conditions. They rather take advantage of margins and cracks left open by the ordinary urban making to advance their project and process a social and material reality out of it. Lastly, this work is a mean to discuss the convergence of the outcome of the case studies and their analysis with commons. ASE-LU and urban and/or energy commons share similar issues: legal blocking, flaws and interstices mobilisation. They shape social organizations and spatio-technical sets that challenge at least the standard legal and social structures of the energy industry on the one hand, and of the field of urban making on the other hand; Le développement des énergies renouvelables dans les zones urbaines, suscite un intérêt grandissant, tant des professionnels que de la société civile, à partager localement l’énergie produite. Mettre en place un tel objectif relève régulièrement d’initiatives énergétiques locales. Alors que le monde de l’énergie a précédemment cherché à se rendre invisible du monde urbain, le déploiement de telles initiatives énergétiques pose la question de l’accueil de ces projets par la fabrique urbaine. Nous postulons dans cette thèse que ces initiatives énergétiques locales contribuent, à leur manière, à faire réapparaître les systèmes énergétiques dans l’urbain, ainsi qu’à reconfigurer son organisation et son fonctionnement. Le travail de recherche s’appuie sur quatre études de cas dans trois pays : l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Les cas choisis sont l’habitat participatif des Colibres à Forcalquier (France), la Klimakommune de Saerbeck (Allemagne), le projet européen Sensible de stockage électrique à Nottingham (Royaume-Uni) et l’opération d’autoconsommation collective Smartmagne à Marmagne (France). Nous nous attachons à comprendre la fabrique de ces projets, c’est-à-dire que, au-delà de la matérialité produite, nous portons nos analyses sur les acteurs et sur les mécanismes de l’action en train de se faire. Trois grands résultats sont avancés dans la thèse. Alors que le terme de ‘’communauté énergétique’’ est repris tant dans les travaux scientifiques que dans les communications nationales et européennes, nous montrons que l’utilisation du concept d’assemblage pour caractériser les initiatives énergétiques qui nous intéressent est plus pertinent. Notre objet d’étude correspond à l’articulation entre des acteurs (entreprises, chercheurs, collectifs d’habitants, promoteurs, collectivité, groupes d’intérêts, etc.) et des objets techniques et matériels relevant d’un projet énergétique spécifique : les ‘’assemblages socio-énergétiques locaux et urbains’’ (ASE-LU). Leurs liens ne sont pas basés sur des affinités sociales ou politiques, mais sont générés par la poursuite de la réalisation du projet même. Les différents projets étudiés nous permettent de situer les effets produits au sein de ce que nous appelons la fabrique ordinaire de l’urbain. Autrement dit, les cas observés, dont l’objectif commun peut être exprimé comme la mutualisation d’énergie produite localement, ne relèvent que très peu de projet d’aménagement d’envergure (ZAC, OIN, écoquartier). Dans cette fabrique ordinaire, les porteurs de projets ne choisissent pas la confrontation socio-politique pour changer les règlements, les lois et les conditions de production. Ils préfèrent emprunter les marges et les failles laissées par la fabrique ordinaire, pour faire advenir leur projet et le transformer en réalité matérielle et sociale. Enfin, nous discutons un possible rapprochement de nos études de cas avec les communs. Les ASE-LU débordent des découpages classiques (structurant pour la fabrique urbaine) entre droit de propriété et droit d’usage, entre privé et public, entre suprématie de l’intérêt général et poursuite des intérêts partiel ou individuels. Ils sont confrontés aux mêmes problématiques que les communs urbains et/ou énergétiques : blocages légaux, mobilisation de failles et d’interstices. Ils dessinent des organisations sociales et des ensembles spatio-techniques qui interrogent au moins les structures juridiques et sociales classiques, d’une part du monde de l’énergie, d’autre part, du monde de la fabrique urbaine

Details

Language :
French
Database :
OpenAIRE
Journal :
Energie électrique. Université Paris-Est, 2020. Français. ⟨NNT : 2020PESC2016⟩
Accession number :
edsair.dedup.wf.001..77aa858f69614d895df0c41dfb900cb0