Italo Calvino ou l’obsession scopique

Chapitre du livre numérique de Teresa Orecchia-Havas, Anne Surgers, Marie-José Tramuta, Baptiste Villenave et Julie Wolkenstein (dir.), Le Regard à l’œuvre. Lecteurs de l’image, spectateurs du texte, Caen, mars 2014 : http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/laslar/2674.; International audience; L’œil, et plus généralement le regard, sont chez Calvino les éléments déclencheurs du récit qui est toujours pour lui la mise en texte d'une image fondatrice, réelle ou fabriquée par la machine infinie de l'imagination. Mais l'organe visuel n'est pas seulement l'origine du processus d'écriture, il en est le sujet même et nombreux sont les personnages scrutateurs, observateurs ou voyeurs dans ses récits. Et tout aussi nombreux sont les instruments de vision, le plus souvent scientifiques, qui permettent de mesurer la distance qui sépare l'homme de l'univers qui l'englobe, du plus lointain du cosmos ("Cosmicomiche") au plus près des détails où l'on aime à se perdre ("Palomar"), en passant par la juste distance du regard réaliste ou par le pas de côté que permet l'ironie considérée comme un moyen de "voir" les choses sous un angle différent et donc révélateur de ce que l’œil ne voit pas toujours.