Validations biologiques et simplification des modélisations de l'habitat aquatique

Les méthodes de la famille IFIM/Phabsim (Evha dans sa version française) de simulation de la sensibilité au débit de l`habitat des cours d`eau ont majoritairement évolué en cherchant à raffiner la description hydraulique par des modèles 2D, voire 3D, et en faisant appel à des modèles de préférence d`habitat de plus en plus comportementaux (ex. vitesse au nez du poisson), parfois développés localement. Forts d`une expérience de plus de quinze ans dans ce domaine, et d`une base de cas traités dépassant la centaine, nous avons au contraire recherché l`existence de liens entre la description physique générale des tronçons et la forme des réponses d`habitat pour les espèces européennes les plus courantes. Nous avons montré que ces réponses peuvent très bien être simulées en fonction des variables décrivant la géométrie hydraulique des tronçons, en particulier le nombre de Froude, fonction de la vitesse et de la hauteur d`eau, qui résume la morphologie du cours d`eau et le nombre de Reynolds approché par un débit par unité de largeur. Ces travaux répondent à des besoins de simplification de la partie acquisition de données hydrauliques et topographiques et calage hydraulique, jugée trop lourde pour des applications à de nombreux sites. Ils enrichissent la gamme des méthodes désormais mobilisables, couplées avec différents types de modèles de préférence, monovariés ou multivariés. Parallèlement, grâce à des suivis biologiques à long terme, nous avons validé des relations entre habitat limitant simulé et taille des populations dans le cas de la truite fario (Salmo trutta fario, L. 1758) pour les parties amont des cours d`eau ou structure plurispécifique du peuplement de poissons pour les parties plus aval