Pourquoi l’interdisciplinarité qui souvent s’impose d’elle-même, est-elle si difficile à être reconnue comme fondamentale ? Retour sur une expérience personnelle

Twenty years ago, the Journal du CNRS published a short note entitled “La perle de la pluridisciplinarité” (“The pearl of multidisciplinarity”), a Word Game about an experiment carried out with carnelian bead craftsmen working in the town of Khambhat (India, Gujarat state) by a small group of five researchers from different institutions and various scientific fields: archaeology, psychology, biomechanics and neuroscience. This article examines various facets of this interdisciplinary experience, analyzing the way questions were posed, collaborations formed, relationships between researchers. Other issues such as funding and publications are also considered as well as institutional difficulties and scientific misunderstandings of such approaches, knowing that disciplinary boundaries often remain the standard.
Il y a vingt ans paraissait dans le journal du CNRS une page intitulée « La perle de la pluridisciplinarité », jeu de mots sur l’expérimentation menée avec des artisans tailleurs de perles de cornaline dans un atelier de la ville de Cambay, en Inde (état du Gujarat), réalisée par un petit groupe de cinq chercheurs venant d’institutions différentes et représentant plusieurs disciplines : archéologie, psychologie, biomécanique et neurosciences. Cet article retrace les différentes facettes de cette expérience interdisciplinaire analysant la manière dont se construisent les questionnements, les collaborations, les rapports entre chercheurs, les questions de financement et de publications, ainsi que les difficultés ou incompréhensions que suscitent de telles approches alors que le découpage disciplinaire reste souvent la norme.