Back to Search Start Over

Étude des suivis des aménagements de poste et inaptitudes des salariés d’un SPSTI présentant une pathologie psychiatrique

Authors :
Vialatte, Luc
Vilmant, Audrey
Brunet, Séverine
Dutheil, Frederic
Source :
Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement; May 2024, Vol. 85 Issue: 2-3
Publication Year :
2024

Abstract

Les pathologies psychiatriques (PP) sont une problématique récurrente du monde du travail. Elles sont en effet à l’origine de nombreux dysfonctionnements professionnels pouvant entraîner des aménagements de poste (AP) ou des inaptitudes. En France en 2012, les PP étaient la deuxième cause d’inaptitude de salariés, causant la perte d’emploi de 90 % d’entre eux et entraînant des coûts estimés par la CPAM à 22,6 milliards d’euros/an. Nous avons donc décidé d’étudier les suivis à 6 mois, des salariés suivis par l’AIST-La prévention active (service de prévention et de santé au travail interentreprises du Puy-de-Dôme et de l’arrondissement de Brioude) ayant bénéficiés d’un AP ou déclarés inaptes. Tout d’abord, 1 806 AP ont été réalisés entre 2020 et 2023, dont 21,2 % pour des salariés avec une PP. L’âge moyen de ces salariés était supérieur à ceux n’en ayant pas (48,5ans contre 47,3ans, p-value=0,018), tout comme l’ancienneté moyenne (9,8ans contre 8,4ans, p=0,008). Plus de 30 % des femmes avait une PP contre 16,5 % des hommes (p<0,001). Les secteurs de la finance, de l’enseignement et de la communication étaient les plus touchés (respectivement 36,4 %, 35,3 % et 35,3 %). Concernant la satisfaction des AP, on remarque un taux plus important de salariés insatisfaits ou partiellement satisfaits parmi ceux présentant une PP (respectivement 4,1 % et 20,9 % contre 3,0 % et 18,4 % chez les autres). De plus, 4,5 % des salariés avec une PP étaient en arrêt ou sortis de l’entreprise contre 2,8 % pour les autres. Au sujet des suivis après inaptitude, 35,7 % des salariés avaient une PP parmi les 636 suivis. Parmi eux, le pourcentage de femme (46,7 %) était significativement plus élevé que celui des hommes (27,3 %) (p<0,001). L’âge moyen était quasiment identique entre les deux populations, tandis que l’ancienneté moyenne était plus élevée chez les salariés avec une PP (9,3ans, p=0,020). L’administration publique (71,4 %), les activités financières (64,3 %) et l’enseignement (56,2 %) représentaient les secteurs les plus touchés. En analysant la situation des salariés 6 mois après l’inaptitude, 2,2 % ont été reclassé en interne parmi ceux ayant une PP (contre 1,6 %). On notait aussi une plus forte proportion de chômage (36,6 % contre 31,2 %) ainsi que de retraite (4,4 % contre 4,3 %). De plus, 16,7 % de ces salariés étaient reclassés en externe contre 19,0 %. La mise en invalidité concernait 24,2 % des salariés avec une PP (contre 25,7 %). En conclusion, après inaptitude, si aucune solution interne n’était trouvée, les salariés présentant une PP avaient plus tendance à sortir du monde du travail (65,2 %) que les salariés n’en présentant pas (61,2 %). Il existe un enjeu majeur à suivre les actions préconisées afin d’éviter la désinsertion.

Details

Language :
English
ISSN :
17758785
Volume :
85
Issue :
2-3
Database :
Supplemental Index
Journal :
Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement
Publication Type :
Periodical
Accession number :
ejs66408062
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102094