Étude épidémiologique des pathologies de la muqueuse buccale dans une consultation spécialisée de centre hospitalo-universitaire (CHU).

Résumé Introduction Les pathologies de la muqueuse buccale (PMB) sont fréquentes et concernent, selon les études, 2,5 à 61,6 % de la population générale. L’objectif principal de notre étude était de déterminer les diagnostics les plus fréquents de PMB dans une consultation spécialisée de CHU. Matériel et méthode Nous avons mené une étude observationnelle descriptive de 12 mois à partir des consultations hebdomadaires de PMB dispensées au sein du service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale du CHU de la Timone à Marseille. Nous avons individualisé 4 sous-groupes : le sous-groupe A, dans lequel à chaque consultation, tout consultant était considéré comme nouveau ; le sous-groupe B, dans lequel chaque patient n’était inclus qu’une seule fois ; le sous-groupe C, incluant les patients vus au minimum 3 fois et le sous-groupe D, incluant les enfants. À chaque consultation, étaient relevés : âge, sexe, consommation alcoolo-tabagique, spécialité du correspondant, délai entre le début des symptômes et la consultation, motif de consultation et diagnostic retenu. Résultats Les sous-groupes A, B, C et D incluaient respectivement : 393, 208, 23 et 11 cas. L’âge et le sexe étaient comparables dans les sous-groupes A, B et C (moyennes d’âge respectives : 53,6, 54,3 et 51,4 ans ; prédominance féminine, respectivement de 62,9 %, 66,8 % et 65,2 %). Les diagnostics les plus fréquemment rencontrés étaient comparables dans les sous-groupes A et B : lichen plan (19,6 % et 19,2 %), aphtose (11,5 et 7,2 %), glossodynie (11,5 et 14,9 %). Dans le sous-groupe C, nous avons observé : lichen plan (34,8 %), aphtose (21,7 %), pemphoïde cicatricielle (13 %) et pemphigus (13 %). Dans le sous-groupe D, les diagnostics les plus fréquents étaient aphtose (45,5 %) et lésion traumatique (18,2 %). Le délai diagnostique était d’environ 2 ans. Discussion Les diagnostics les plus fréquents dans une consultation spécialisée de PMB sont : lichen plan, aphtose et glossodynie. Le délai diagnostique pourrait être amélioré par des moyens d’information pour les praticiens et les patients. Summary Introduction Oral diseases (OD) are common and affect, according to studies, 2.5 to 61.6% of general population. The main objective of our study was to determine the most common diagnoses of OD in a dedicated consultation in a University Hospital. Material and method We conducted a descriptive observational study over 12 months from weekly OD consultations provided within the oral and maxillofacial surgery department at the Timone university hospital, Marseille, France. We divided our patient population into 4 subgroups: subgroup A, in which each patient was considered as a new one for each consultation; subgroup B, in which each patient was only considered once; subgroup C, including patients seen three times at least and subgroup D, including the children. At each consultation, were identified: age, sex, alcohol and tobacco consumption, corresponding physician specialty, time between onset of symptoms and consultation, reason for consultation and final diagnosis. Results Subgroups A, B, C and D respectively included 393, 208, 23 and 11 cases. Age and sex were similar in the subgroups A, B and C (mean age: 53.6, 54.3 and 51.4 years, respectively; female predominance: 62.9%, 66.8% and 65.2%, respectively). The most commonly encountered diagnoses were similar in the subgroups A and B: oral lichen planus (19.6% and 19.2%), aphthous stomatitis (11.5 and 7.2%), burning mouth syndrome (11.5 and 14.9%). In subgroup C, were found: oral lichen planus (34.8%), aphthous stomatitis (21.7%), cicatricial pemphigoid (13%) and pemphigus (13%). In the subgroup D, the most common diagnoses were aphthous stomatitis (45.5%) and traumatic injury (18.2%). The mean time before diagnosis was about 2 years. Discussion The most common diagnoses in a specialized OD consultation are: lichen planus, aphthous stomatitis and burning mouth syndrome. The time before diagnosis could be improved by means of more information for practitioners and patients. [ABSTRACT FROM AUTHOR]