Anti-inflammatoires non stéroïdiens classiques et inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase-2 : comparaison de deux populations de patients traités en ambulatoire, en juin 2002, dans le département de l'Ain

Résumé: Objectifs. – Décrire et comparer les caractéristiques des patients, ayant reçu un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) classique ou un coxib, dans le département de l''Ain, en juin 2002. Patients et méthodes. – Une étude transversale a été réalisée chez 14 216 patients de plus de 19 ans qui ont reçu un AINS. Les patients ont été identifiés dans la base de données de l''assurance maladie (projet MIAM) grâce au codage des médicaments. Une régression logistique a été utilisée pour identifier les variables associées aux prescriptions. Résultats. – On dénombrait 17 % de patients traités par coxib. Les patients ayant reçu un coxib étaient plus âgés que les patients traités par un AINS classique, avaient plus souvent un antiarthrosique, un traitement de fond des rhumatismes inflammatoires, un anticoagulant, un antiagrégant, un diurétique, un inhibiteur de l''enzyme de conversion ou un antagoniste de l''angiotensine II associé. Les patients ayant reçu un coxib avaient moins souvent un antiulcéreux associé que les patients ayant reçu un AINS classique. Conclusions. – La présentation des coxibs, peut-être trop favorable au moment de leur mise sur le marché, a eu un retentissement sur la prescription des AINS. Cela est bien montré chez les sujets âgés polymédicamentés à qui les coxibs sont significativement plus prescrits alors que justement cette population est aujourd''hui reconnue comme la plus à risque de présenter des complications cardiovasculaires induites. Depuis la réalisation de cette étude, en raison de la mise en évidence d''effets indésirables cardiovasculaires, le rofécoxib a été retiré du marché et les coxibs ont fait l''objet de mesures de précaution. [Copyright 2005 Elsevier]