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Diagnostic d'haploinsuffisance en A20 chez des patients avec un diagnostic de lupus : revue systématique de la littérature.

Authors :
Philip, R.
Elhani, I.
Gallou, S.
De Boysson, H.
Martin Silva, N.
Georgin-Lavialle, S.
Deshayes, S.
Aouba, A.
Source :
Revue de Médecine Interne. 2024 Supplement 2, Vol. 45, pA369-A370. 2p.
Publication Year :
2024

Abstract

Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune protéiforme dont la physiopathologie, partiellement comprise, implique des facteurs génétiques et épigénétiques. La description d'un nombre croissant d'anomalies génétiques responsables de lupus monogéniques permet une meilleure compréhension de cette maladie [1]. L'haploinsuffisance en A20 (HA20) est une maladie auto-inflammatoire monogénique liée à une mutation du gène TNFAIP3 d'expression phénotypique principalement inflammatoire mais aussi auto-immune. Actuellement, 177 patients sont décrits dans la littérature, incluant des patients avec un diagnostic de lupus [2]. Cette revue a pour objectif de colliger l'ensemble des patients avec un diagnostic de LES et d'HA20 (LES-HA20). Suivant les recommandations PRISMA 2020, nous avons systématiquement analysé tous les articles publiés en anglais, espagnol et français jusqu'en février 2024 et concernant les patients LES-HA20. Parmi les 177 patients HA20 rapportés dans la littérature, un diagnostic de LES avait été retenu avant ou lors du diagnostic d'HA20 pour 16 d'entre eux (9,0 %). Les critères de classification SLICC 2012 et EULAR/ACR 2019 étaient positifs dans 92,9 % des cas. Ils présentaient généralement une atteinte multisystémique : cutanée (81,3 %) spécifique (31,3 %) ou non (62,5 %), articulaire (56,3 %), rénale (56,3 %), neuropsychiatrique (31,3 %), oculaire (25,0 %), gastro-intestinale (18,8 %), pulmonaire (18,8 %), cardiaque (12,5 %) et/ou des séreuses (12,5 %). Des cytopénies et un syndrome inflammatoire biologique étaient présents respectivement chez 75,0 % et 25,0 % de ces patients. Parmi les patients pour lesquels l'immunologie était connue (n = 14), tous avaient des anticorps anti-nucléaires, 10 des anti-ADNn (71,4 %) et 11 des anti-ECT (78,6 %). Les conséquences de l'impact du variant TNFAIP3 sur la protéine A20 étaient disponibles pour tous les patients sauf un (n = 15) : le domaine OTU N-terminal, un domaine à doigt de zinc (ZF) et une région reliant deux domaines ZF étaient impactés dans respectivement 53,3 % (n = 8), 26,7 % (n = 4) et 20,0 % (n = 3) des cas. Il n'a pas été trouvé de différences significatives de phénotype entre ces différents sous-groupes de patients. Enfin, les données thérapeutiques étaient disponibles pour 13 patients : tous avaient reçu des corticoïdes, 92,3 % un immunosuppresseur et 61,5 % de l'hydroxychloroquine. Seize patients LES-HA20 ont été identifiés parmi les 177 patients HA20 rapportés dans la littérature, rendant peu probable une association fortuite. De plus, plusieurs éléments suggèrent que cette situation est sûrement sous-diagnostiquée. Premièrement, l'HA20 est une maladie rare. Ensuite, parmi les patients HA20, huit patients supplémentaires répondaient aux critères de classification SLICC 2012, dont sept répondants également aux critères de ACR/EULAR 2019. Enfin, le polymorphisme de TNFAIP3 a été associé à la survenue du LES bien avant la première description de l'HA20 [1]. À l'instar des patients avec un LES sans HA20 (LES-non HA20), les patients LES-HA20 présentaient généralement une atteinte multisystémique et protéiforme, principalement cutanée, articulaire et rénale. Néanmoins, les patients LES-HA20 présentaient des différences notables avec ceux sans HA20 : prépondérance des lésions de lupus cutané chronique parmi les manifestations cutanées spécifiques, plus grande prévalence de l'hyperthermie, des ulcères bucco-génitaux, des manifestations neuropsychiatriques, des cytopénies auto-immunes et du syndrome inflammatoire biologique ainsi que des symptômes ophtalmologiques et digestives ou antécédents familiaux auto-immuns/inflammatoires [3]. Cette revue systématique souligne la nécessité de séquencer TNFAIP3 chez les patients lupiques associant une maladie d'apparition précoce, des antécédents familiaux de maladie auto-immune/inflammatoire et certains symptômes compatibles avec le spectre de la maladie de Behçet tels que l'aphtose buccale ou bipolaire. Reconnaître les patients HA20-SLE pourrait améliorer notre compréhension du lupus et amener à de meilleures stratégies thérapeutiques. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
45
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
181158494
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.10.343