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Conséquences à l'adolescence des violences sexuelles dans l'enfance : penser le repérage au cours de l'hospitalisation pédopsychiatrique des adolescents.
- Source :
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Neuropsychiatrie de l'enfance & de l'Adolescence . Jan2024, Vol. 72 Issue 1, p9-13. 5p. - Publication Year :
- 2024
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Abstract
- Peu d'études ont recherché de manière systématique des antécédents de violences sexuelles chez des adolescents présentant des troubles psychiatriques sévères et hospitalisés en pédopsychiatrie. Nous présentons ici les résultats d'une étude rétrospective menée sur les dossiers de l'ensemble des adolescents hospitalisés dans un service de pédopsychiatrie du département de la Seine Saint-Denis entre 2017 et 2021. L'objectif de l'étude était de rechercher la fréquence des Antécédents d'Agression Sexuelle (AAS) chez les adolescents hospitalisés en service de pédopsychiatrie et de tenter de décrire des liens chronologiques et symptomatologiques entre ces antécédents et l'hospitalisation en pédopsychiatrie, dans le but de proposer d'éventuelles recommandations de dépistage et de prise en charge. Nous avons réalisé une étude rétrospective basée sur l'analyse des dossiers médicaux des 141 adolescents hospitalisés dans un service de pédopsychiatrie entre 2017 et 2021. En rappelant l'épidémiologie des agressions sexuelles dans l'enfance et l'adolescence (fréquente, concernant garçons et filles, dans un tiers des cas intrafamiliale, et dans environ la moitié des situations non crue et non-accompagnée) notre étude souligne l'importance de leur dépistage par les médecins et les soignants. La prévalence significativement plus importante des tentatives de suicide et des automutilations doit particulièrement attirer l'attention sur le risque d'antécédents d'agression sexuelle, car ces symptômes sont fortement associés dans notre étude. La prévalence significativement plus importante des dépressions et des troubles de personnalité limite peut permettre d'aller vers une meilleure compréhension des répercussions des agressions sexuelles à l'adolescence. Le délai court entre l'agression sexuelle et sa révélation dans notre observation et les révélations d'agressions sexuelles intra familiales majoritairement faites durant l'hospitalisation soulignent l'intérêt d'une hospitalisation systématique des adolescents, notamment après une tentative de suicide. Le cadre rassurant d'une hospitalisation peut favoriser une révélation d'agression sexuelle plus rapide et ainsi en diminuer les effets psychiques dévastateurs à l'adolescence. Une faiblesse potentielle de notre étude est que, même dans un service spécialisé, de tels antécédents sont encore probablement sous-évalués et insuffisamment notés dans les dossiers médicaux. Une attention accrue est certainement nécessaire lors des entretiens pédopsychiatriques sur d'éventuels antécédent d'agressions sexuelles. Néanmoins, la rareté des études systématiques sur le sujet fait que cette étude ouvre la voie à la réalisation d'études prospectives. Des recommandations peuvent être proposées, également pour des situations moins graves, sans troubles psychiatriques avérés, mais suite à une tentative de suicide. L'hospitalisation peut alors se dérouler en service de pédiatrie avec un accompagnement psychologique adapté et non en service de pédopsychiatrie. Quel que soit le lieu de prise en charge psychologique des adolescents ayant fait une tentative de suicide, l'attention sur les antécédents d'agression sexuelle doit être améliorée afin de les repérer au plus tôt, d'effectuer une prévention secondaire et d'éviter une dégradation psychique du processus adolescent qui s'en trouve fragilisé. Few studies have systematically searched for a history of sexual violence in adolescents with severe psychiatric disorders hospitalized in departments of child psychiatry. Here, we present the results of a retrospective study conducted on the records of all adolescents hospitalized in a child psychiatry department in the Seine Saint-Denis department between 2017 and 2021. The aim of the study was to investigate the frequency of Antecedents of Sexual Aggression (AAS) in adolescents hospitalized in child psychiatry departments and to attempt to describe chronological and symptomatological links between these antecedents and hospitalization in child psychiatry, with the aim of proposing possible screening and management recommendations. We conducted a retrospective study based on analysis of the medical records of 141 adolescents hospitalized in a child psychiatry department between 2017 and 2021. By recalling the epidemiology of sexual aggression in childhood and adolescence (frequent, involving both boys and girls, in a third of cases intrafamilial, and in about half of the situations uncrushed and unaccompanied) our study underlines the importance of their detection by physicians and caregivers. The significantly higher prevalence of suicide attempts and self-harm should draw particular attention to the risk of a history of sexual assault, as these symptoms are strongly associated in our study. The significantly higher prevalence of depression and borderline personality disorder may provide a better understanding of the repercussions of sexual assault in adolescence. The short delay between the sexual assault and its disclosure in our observation, and the fact that most disclosures of intra-family sexual assaults were made during hospitalization, underline the value of systematic hospitalization of adolescents, particularly after a suicide attempt. The reassuring environment of hospitalization may encourage a more rapid disclosure of sexual assault, and thus lessen its devastating psychic effects during adolescence. A potential weakness of our study is that, even in a specialized service, such antecedents are probably still undervalued and insufficiently noted in medical records. More attention should certainly be paid during child psychiatric interviews to any history of sexual assault. Nevertheless, given the scarcity of systematic studies on the subject, this study paves the way for prospective studies. Recommendations can also be made for less serious situations, with no proven psychiatric disorders, but following a suicide attempt. In such cases, the patient could be hospitalized in a pediatric ward, with appropriate psychological support, rather than in a child psychiatry ward. Regardless of where adolescents who have attempted suicide are psychologically cared for, greater attention needs to be paid to any history of sexual aggression, so as to identify it as early as possible, provide secondary prevention and avoid the psychic deterioration of the adolescent process which would be weakened as a result. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
- Subjects :
- *SEXUAL aggression
*HOSPITAL care
*ADOLESCENCE
*CAREGIVERS
*BURDEN of care
Subjects
Details
- Language :
- English
- ISSN :
- 02229617
- Volume :
- 72
- Issue :
- 1
- Database :
- Academic Search Index
- Journal :
- Neuropsychiatrie de l'enfance & de l'Adolescence
- Publication Type :
- Academic Journal
- Accession number :
- 175393702
- Full Text :
- https://doi.org/10.1016/j.neurenf.2023.11.005