Back to Search Start Over

Risque de perforation gastro-intestinale chez les patients atteints de rhumatisme inflammatoire chronique initiant un anti-JAK en comparaison à un anti-TNF : une étude de cohorte nationale.

Authors :
Hoisnard, L.
Meyer, A.
Dray-Spira, R.
Weill, A.
Zureik, M.
Sbidian, E.
Source :
Revue du Rhumatisme. 2023 Supplement 1, Vol. 90, pA89-A89. 1p.
Publication Year :
2023

Abstract

Les inhibiteurs de janus kinases (anti-JAK) sont des thérapies ciblées utilisées dans le traitement de pathologies auto-inflammatoires. Ils bloquent la signalisation intracellulaire de plusieurs cytokines, dont l'interleukine 6, impliquée dans la réparation de l'épithélium digestif. Ces anti-JAK pourraient ainsi être associés au risque de perforation gastro-intestinale, un évènement rare mais grave rapporté lors des essais cliniques. L'objectif de cette étude était de comparer le risque de survenue d'une perforation gastro-intestinale pour les patients initiant un anti-JAK par rapport aux patients initiant l'adalimumab, dans une population de patients en vie réelle, atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC). Dans cette étude de cohorte exposés/non exposés, les données provenaient du système national des données de santé (SNDS) français. Le groupe des exposés comportaient les patients ayant initié un anti-JAK (tofacitinib, baricitinib, upadacitinib, filgotinib) et le groupe des non-exposés ceux ayant initié l'adalimumab entre 01/07/2017 et le 31/12/2021. Les patients étaient atteints de RIC : polyarthrite rhumatoïde (PR), rhumatisme psoriasique (RhPso), spondyloarthrite axiale (axSPA). La survenue d'une perforation gastro-intestinale (GI) était identifiée par une hospitalisation au cours du suivi. Les hazard ratio pondérés (HRp) ont été estimés par la méthode de pondération par l'inverse du score de propension afin de prendre en compte les facteurs de confusion : âge, sexe, comorbidités, antécédents de pathologies digestives et délivrances de traitements, notamment les inhibiteurs de la pompe à protons, les traitements des RIC et les anticoagulants et antiagrégants plaquettaires. Des analyses en sous-groupes ont été réalisées, selon les anti-JAK, les RIC, la prise de traitements à risque de perforation GI (corticothérapie, anti-IL6), l'antécédent de pathologies digestives. La cohorte incluait 39 783 patients : 12 349 et 27 434 dans les groupes anti-JAK et adalimumab respectivement (âge moyen 58,2 et 47,3 ans, sexe féminin 76 % et 58 %, PR 85 % et 27 %, RhPso/axSPA 15 % et 73 %). Au cours du suivi, 38 et 42 perforations GI sont survenues dans les groupes anti-JAK et adalimumab. Le risque de perforations GI n'était pas significativement augmenté : HRp 1,2 [IC 95 % 0,8–2,0] (p = 0,40). Les résultats étaient non significatifs dans les analyses en sous-groupes, selon les anti-JAK et le rhumatisme inflammatoire chronique. Les principales limites de cette étude comportent le biais de confusion résiduel en l'absence de certaines informations cliniques dans la base de données médico-administratives et le manque de puissance dans certains sous-groupes. Toutefois, cette étude est une étude de cohorte nationale à partir d'une base de données exhaustive, limitant le biais de sélection. L'identification des évènements lors d'une hospitalisation est une méthode fiable. Cette étude montre que le risque de perforation gastro-intestinale n'est pas significativement augmenté chez les patients initiant un anti-JAK par rapport à l'adalimumab parmi des patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques. D'autres études demeurent nécessaires, en comparaison aux autres traitements disponibles afin de guider les choix thérapeutiques. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
11698330
Volume :
90
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue du Rhumatisme
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
173946246
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.rhum.2023.10.135