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Syndromes hyperéosinophiliques chez le sujet âgé : L'urgence de la myocardite à éosinophiles.

Authors :
Gougas, A.
Maamar, M.
Lmous, A.
Jebari, O.
Khibri, H.
Ammouri, W.
Harmouche, H.
Tazi Mezalek, Z.
Adnaoui, M.
Source :
Revue de Médecine Interne. 2023 Supplement 2, Vol. 44, pA431-A432. 2p.
Publication Year :
2023

Abstract

Les syndromes hyperéosinophilies (SHE) sont définis par une hyperéosinophilie (HE) sanguine ≥ 1500/mm3 et/ou tissulaire d'évolution chronique (> 6 mois) associée à des dommages tissulaires (en rapport avec la toxicité des éosinophiles. Il s'agit d'une entité hétérogène qui comprend les SHE clonaux (néoplasiques), dont la leucémie chronique à éosinophiles, et les SHE réactionnels secondaires causés le plus souvent par une infection parasitaire ou une prise médicamenteuse, plus rarement par une maladie inflammatoire ou néoplasique, ou des SHE d'origine inexpliqués. Le pic de fréquence des SHE est entre 30 et 50 ans, toutefois elle peut survenir également chez les personnes âgées. La myocardite à éosinophiles constitue 40 % des SHE. Elle est considérée comme une « urgence éosinophilique », diagnostique et thérapeutique. Il s'agit d'une patiente âgée de 79 ans, qui a comme antécédents une Hypertension artérielle sous amlodipine, un diabète type 2 sous insuline, avec une dyslipidémie sous statines. Elle a été hospitalisée au service de dermatologie pour une toxidermie médicamenteuse type DRESS syndrome suite à la prise d'anti-inflammatoires stéroïdiens pour des gonalgies chroniques ; une hyperéosinophilie a été objectivée à 9313/mm3. La patiente a reçu un traitement symptomatique à base de Méthylprednisone en IV avec relais par du prednisone oral ; tous les médicaments ont été arrêtés avec bonne évolution clinique et régression de la cytolyse hépatique. L'exploration cardiaque est revenue sans anomalies. La Biopsie ostéomédullaire a objectivé 20 % d'infiltration à éosinophiles sans myéloprolifération. Devant la persistance de l'hyperéosinophilie sanguine (5600/mm3), la patiente a été hospitalisée au service de médecine interne et de gériatrie deux mois plus tard pour exploration étiologique de l'HE. Elle a présenté au cours de son hospitalisation des douleurs abdominales aiguës. L'électrocardiogramme (ECG) a montré un sus-décalage du segment ST avec une onde Q de nécrose. La coronarographie s'est révélée sans anomalies. L'Echographie transthroracique (ETT) a objectivé une hypokinésie globale, une fraction d'éjection (FE) du VG à 25 %, avec un aspect évoquant une myocardite à éosinophiles. La patiente est décédée 12 h après suite à un arrêt cardiaque brutal. La myocardite à éosinophiles constitue une urgence éosinophilique pouvant être fatale. D'où l'intérêt d'un diagnostic et d'un traitement rapides ; surtout chez la population gériatrique caractérisée par l'atypie clinique sémiologique, et la polypathologie. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
44
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
173857312
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2023.10.180