Une ouverture favorable : l'Hôpital Henri-Rousselle dans les années soixante-dix. Entretien avec Jean-Michel Gentizon.

Cet entretien se propose de cerner les avancées spécifiques de l'Hôpital Henri-Rousselle au moment de sa direction par le Docteur Georges Daumézon, au cours des années 1970. Le témoignage de Jean-Michel Gentizon, Assistant de l'Hôpital Henri-Rousselle entre 1972 et 1976, permet, en situant le contexte historique par le biais des ouvrages influents de cette période, de cerner progressivement les enjeux et les conséquences sur la psychiatrie française de l'action de Georges Daumézon. La politique d'ouverture aux différents champs de la psychiatrie prônée par Georges Daumézon à l'Hôpital Henri-Rousselle permet d'en cerner la fonction essentielle pour la psychiatrie française des années 1970. Cette institution se révèle une plaque tournante particulièrement novatrice, sollicitant les interventions des grandes figures de la psychiatrie de cette période. Son influence concerne la politique de secteur, le mouvement de la psychothérapie institutionnelle, le domaine de la recherche clinique et les conséquences politiques générales de cette action. L'entretien dans sa conclusion interroge l'évolution actuelle de la psychiatrie, des modalités d'ouverture moins favorables dans les décennies suivantes, d'un moindre dialogue entre les différents courants et les risques d'un rétrécissement plus récent des champs actuels de la recherche aux seules neurosciences. L'expérience de l'Hôpital Henri-Rousselle telle qu'elle a pu être développée par le Docteur Georges Daumézon, se révèle une illustration particulièrement favorable d'une politique d'ouverture de la psychiatrie aux différents courants de son époque comme aux différents registres des sciences humaines. This interview aims to identify the specific advances of Henri-Rousselle Hospital at the time of its direction by Doctor Georges Daumézon, during the 1970s. The testimony of Jean-Michel Gentizon, Assistant at Henri-Rousselle Hospital between 1972 and 1976, which situates the historical context through the influential works of this period, allows us to progressively identify the stakes and the consequences of Georges Daumézon's action on French psychiatry. The policy of opening up to the different fields of psychiatry advocated by Georges Daumézon at Henri-Rousselle Hospital allows us to identify its essential function for French psychiatry in the 1970s. This institution proved to be a particularly innovative hub, soliciting the interventions of the great figures of psychiatry of this period. Its influence concerns the policy of the sector, the institutional psychotherapy movement, the field of clinical research, and the general political consequences of this action. The interview in its conclusion questions the current evolution of psychiatry, the less favorable opening modalities in the following decades, a lesser dialogue between the different currents, and the risks of a more recent narrowing of the current fields of research to the neurosciences alone. The experience of Henri-Rousselle Hospital, as developed by Dr. Georges Daumézon, proves to be a particularly favorable illustration of a policy of opening up psychiatry to the different currents of its time as well as to the different registers of the human sciences. [ABSTRACT FROM AUTHOR]