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Les maladies immuno-inflammatoires au cours de l'infection par le VIH. Étude de Cohorte 2006-2019.

Authors :
Fargeix, T.
Le-Marec, F.
Leleux, O.
Neau, D.
Cazanave, C.
Duffau, P.
Viallard, J.F.
Morlat, P.
Mehsen-Cetre, N.
Wittkop, L.
Bonnet, F.
Source :
Revue de Médecine Interne. 2021 Supplement 1, Vol. 42, pA45-A45. 1p.
Publication Year :
2021

Abstract

Depuis l'avènement des antirétroviraux (ARV), l'espérance de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) a grandement augmenté. En parallèle, on constate l'apparition de nombreuses comorbidités chez ces patients, risque cardiovasculaire, maladies rénales, hépatiques, ostéoporose, désordres métaboliques, cancers (1). La survenue de maladies auto-immunes et inflammatoires (MAII) chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) est en revanche moins étudiée et soulève de nombreuses questions quant au terrain immunologique sous-jacent et à l'emploi des traitements immunosuppresseurs et biothérapies dans cette population. L'objectif de notre étude était de décrire l'incidence des MAII et les caractéristiques de ces patients au cours du suivi d'une large cohorte de personnes vivant avec le VIH. Au sein d'une cohorte de PVVIH de plus de 4500 patients suivis entre 2006 et 2019, les codes correspondant aux MAII ont été repérés avant qu'une confirmation du diagnostic ne soit réalisée par un retour au dossier par un clinicien, qui a également recueilli les cas d'évènements infectieux graves (c'est-à-dire mortels ou susceptibles de mettre la vie en danger, ou entraînant une invalidité ou une incapacité importante ou durable, ou provoquant ou prolongeant une hospitalisation)survenus sous immunosuppresseur(s), sur la période 2006-2019. Seuls les cas incidents de MAII ont été retenus pour analyse (premier évènement au cours du suivi de l'infection par le VIH). Les variables qualitatives et quantitatives sont décrites à la date du diagnostic de la MAII (± 6 mois). L'incidence d'un premier épisode est calculée par le nombre d'évènements sur le nombre de personnes-années de suivi (délai en années entre la date d'origine et la date de « censure »). Parmi 4857 PVVIH suivis au moins une fois entre 2006 et 2019, 25 ont développés une ou plusieurs MAII incluant : 3 polyarthrites inclassées, 3 rhumatismes psoriasiques, 3 hépatites auto-immunes dont une associée à une cirrhose biliaire primitive, 2 spondyloarthrites, 2 polyarthrites rhumatoïdes, 2 sclérodermies, 2 cryoglobulinémies, 1 lupus érythémateux systémique, 1 lupus cutané, 1 MICI inclassée, 1 maladie de Crohn, 2 polymyosites, 1 purpura rhumatoïde, 1 sarcoïdose, 1 PTI et 1 néphropathie à IgA. L'incidence des MAII dans la cohorte était de 46 pour 100000 patients-années [IC95 % : 30-71]. Les caractéristiques des PVVIH au diagnostic de la MAII sont les suivantes : âge 55 ans en médiane [IQR : 34-73], 11 hommes et 14 femmes, durée connue de séropositivité : 17 ans en médiane [IQR : 8-25], 2 patients étaient coinfectés par le VHB et 5 par le VHC. La médiane de CD4 était de 513/mm3 [IQR : 290-757], 2 patients avaient < 50 CD4/mm3 au diagnostic de MAII. Le ratio CD4/CD8 était à 0,8 en médiane [0,6 ; 1,6]. 24/25 patients étaient sous traitement antirétroviral au diagnostic de MAII dont 18 avaient un ARNVIH < 50 copies/mL. Dix de ces patients avaient reçu des corticoïdes, 7 du METHOTREXATE, 5 de l'HYDROXYCHLOROQUINE, 4 du MYCOPHENOLATE MOFETIL et 1 du MYCOPHENOLATE SODIQUE, 3 des immunoglobulines IV, 3 des anti-TNF (INFLIXIMAB, ETANERCEPT et CERTOLIZUMAB), 2 de l'AZATHIOPRINE, 2 du CYCLOPHOSPHAMIDE, 1 du RITUXIMAB, 1 du TACROLIMUS, 1 de la SULFASALAZINE. Au total, on dénombrait 13 évènements infectieux graves chez 6 patients traités par immunosuppresseurs. L'incidence des effets indésirables infectieux graves chez ces patients était de 0,04/personne/an. L'analyse des MAII au cours de l'infection par le VIH montre une grande hétérogénéité de diagnostics mais il semble exister une prépondérance de rhumatismes inflammatoires. L'incidence des MAII au cours de l'infection par le VIH reste faible et ces MAII semblent affecter le plus souvent des PVVIH bien contrôlées sur le plan de leur infection par le VIH. Les évènements infectieux graves survenus sous traitement immunosuppresseur sont peu fréquents dans notre cohorte. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
42
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
150819071
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2021.03.246