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Épidémiologie du Lupus Érythémateux Cutané dans la population multi-ethnique de la Réunion : une étude rétrospective multicentrique.

Authors :
Maillet, M.
Bagny, K.
Sultant-Bichat, N.
Renou, F.
Gerber, A.
Klisnick, J.
Gauzere, L.
Randrianjohany, A.
Roussin, C.
Osdoit, S.
Bertolotti, A.
Raffray, L.
Source :
Revue de Médecine Interne. 2021 Supplement 1, Vol. 42, pA113-A113. 1p.
Publication Year :
2021

Abstract

Le lupus érythémateux cutané (LEC) est une maladie auto-immune dont l'incidence est rapportée entre 1,04 et 7,2 pour 100 000 habitants par an. Peu de données d'incidence et de prévalence existent chez les patients de phototype ≥ III. L'objectif de cette étude était de décrire l'épidémiologie du LEC isolé dans la population multi-ethnique de l'île de La Réunion. L'étude a été réalisée dans les quatre hôpitaux publics de La Réunion. Les cas ont été identifiés grâce aux bases de données PMSI et aux registres des praticiens. Les critères d'inclusion des cas prévalents étaient : LEC isolés, c'est-à-dire sans maladie systémique associée (critères ACR 1997 < 4), et âge de début ≥ 15 ans. Les cas étaient classés en LEC chroniques (discoïde, panniculite, tumidus, engelure), LEC subaigus (forme classique, Rowell) ou lupus bulleux. Les cas diagnostiqués par histologie étaient considérés comme LEC certains, ceux diagnostiqués par la seule expertise clinique étaient considérés comme LEC probables. Les cas incidents ont été répertoriés entre 2008 et 2018. La prévalence rapportée a été calculée au 1er janvier 2019. La population de référence était la population réunionnaise de plus de 15 ans. Quatre vingt cas de LEC ont été identifiés. Soixante deux étaient des cas incidents. La prévalence du LEC était de 14,9 pour 100 000 habitants (IC 11,9–17,9). L'incidence était de 0,98 pour 100 000 habitants par an (IC 0,74–1,22). L'incidence était stable sur la période observée. Les présentations cliniques étaient les suivantes : lupus discoïde (53 %), lupus subaigu classique (29 %), lupus bulleux (6 %), panniculite lupique (6 %), lupus tumidus (3 %), syndrome de Rowell (2 %), lupus engelure (1 %). Il y avait 38 cas (40 %) de LEC certains et 56 cas (60 %) de LEC probables. Pour les LEC certains, la confirmation histologique a été obtenue en histologie standard dans 23 cas et/ou en IFD dans 16 cas. L'âge moyen au diagnostic était de 37 ans (SD = 13). Le sexe ratio femme/homme était de 9 :1. Les phototypes les plus représentés étaient compris entre II et V (I = 10,9 %, II = 25 %, III = 23,4 %, IV = 17,2 %, V = 21,9 %, VI = 1,6 %). La localisation principale des lésions était située au niveau du visage (74 %). Les signes d'accompagnement les plus fréquents étaient des arthralgies sans arthrite (44 %), un syndrome sec subjectif (24 %), un syndrome de Raynaud (17 %) une alopécie (16 %), une atteinte muqueuse (11 %). Les AAN étaient positifs dans 66 % des cas, les anti-ENA dans 36 %, les anti-DNA dans 18 %. 12 cas (13 %) avaient des anticorps anti-phospholipides mais seulement un cas présentait un SAPL clinique. La durée médiane entre le début des symptômes et le diagnostic était de 15 mois. La grande majorité des patients a eu un traitement par hydroxychloroquine (87 %). 31 % des patients ont eu besoin d'une corticothérapie systémique et 22 % d'immunosuppresseurs. Le développement d'un lupus systémique (LS) a été observé chez 5 patients (4,8 %). Chez ces patients, la forme de LEC initiale la plus fréquente était le lupus discoïde. La durée médiane de survenue d'un LS était de 25 mois après le diagnostic de LEC. La période de recueil des cas incidents est suffisamment longue (> 5 ans) pour autoriser un calcul d'incidence valide [1]. L'interprétation des données de prévalence et d'incidence doit toutefois rester prudente : elles sont probablement sous-évaluées par un recrutement hospitalier exclusif. Le recours à la biopsie cutanée n'était pas systématique. D'une part, elle n'était pas réalisée en cas de certitude clinique. D'autre part, la localisation principalement au niveau du visage et le risque de chéloïde sur peau foncée ont dû limiter certains prélèvements histologiques pour des considérations esthétiques. La prévalence et l'incidence du LEC dans la population multi-ethnique de l'île de la Réunion semblent plus basses que celles dans les populations caucasiennes [1]. De façon comparable aux études de LEC sur peau foncée, l'âge de début de la maladie était beaucoup plus jeune que sur peau claire [2]. Le taux de passage vers un LS et le délai associé étaient similaires aux autres études [3]. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
42
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
150818877
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2021.03.052