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Myosites induites par les Inhibiteurs de Checkpoint Immunitaires : une nouvelle myopathie auto-immune associée à une atteinte myocardique de mauvais pronostic.
- Source :
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Revue de Médecine Interne . Dec2018:Supplement 2, Vol. 39, pA75-A76. 2p. - Publication Year :
- 2018
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Abstract
- Introduction les inhibiteurs de check points immunitaires (ICI) représentent une avancée thérapeutique anticancéreuse majeure [1]. Leur efficacité repose sur la restauration de la réponse immunologique antitumorale par le blocage des 'check points immunitaires' impliquant les molécules PD-1/PD-1 ligand (Programmed cell Death 1/Programmed cell Death 1 ligand) et CTLA-4 (Cytotoxic T Lymphocyte-Associated Protein 4). Cependant, cette inhibition des mécanismes de contrôle immunitaire peut induire la survenue d'effets indésirables auto-immuns (ESAI) par rupture de tolérance contre les auto-antigènes [2,3]. Des atteintes musculaires auto-immunes associées aux ICI ont été décrites mais le nombre de cas de myosites publiés est limité. Devant l'augmentation exponentielle du taux de prescription des ICI, l'amélioration de la reconnaissance, de la description et du traitement des ESAI musculaires est importante. Patients et méthodes À partir de la base de données de pharmacovigilance de l'Organisation Mondiale de la Santé 'Vigibase' (Uppsala, Suède), les mots-clefs : « infections et inflammations musculaires » et au moins un des ICI (nivolumab, pembrolizumab, ipilimumab, tremelimumab, avelumab, durvalumab ou atezolizumab) ont été utilisés pour identifier les cas. Résultats Cent quatre-vingts cas de myosites ont été rapportés jusqu'à mars 2018 avec un âge médian de 71 ans [29–90]. Les deux principales indications thérapeutiques étaient le mélanome (31,1 %) et le cancer pulmonaire (30,6 %). Dans 85 % des cas, une monothérapie était administrée généralement un anti-PD-1. Le délai médian d'apparition de la myosite était de 26 jours [18–39] après la première administration d'ICI. Parmi les cas rapportés, 16,1 % (n = 29) ont également présenté une myocardite, 15,6 % (n = 28) un tableau de type myasthénie (troubles oculomoteurs et/ou ptosis) et 13,9 % un autre ESAI : hépatite (n = 14), colite (n = 3), thyroïdite (n = 3), néphrite (n = 3) et hypophysite (n = 2). Les myosites sous ICI étaient associées à une morbidité et une mortalité importante avec 21,2 % de décès rapportés parmi les cas. De plus, 49,4 % des patients ont eu des complications sévères regroupant des évènements graves menaçant le pronostic vital, des hospitalisations prolongées et/ou des effets secondaires handicapants. Le taux de mortalité était significativement associé à une bithérapie comparativement à une monothérapie (38,5 % contre 18,1 % p = 0,02) et à la présence d'une myocardite concomitante (51,7 % contre 14,9 %, p < 0,0001). Conclusion les myosites sous ICI apparaissent précocement au cours des traitements et plus fréquemment en cas de bithérapie. Les patients présentent un phénotype clinique particulier et unique avec la présence d'atteinte oculaire et de myocardite concomitante. En raison de l'impact pronostique de la myocardite, un dépistage systématique est indispensable en cas de diagnostic de myosite sous ICI. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
Details
- Language :
- French
- ISSN :
- 02488663
- Volume :
- 39
- Database :
- Academic Search Index
- Journal :
- Revue de Médecine Interne
- Publication Type :
- Academic Journal
- Accession number :
- 133237394
- Full Text :
- https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.339