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À propos de deux cas de sporothricose cutanée en Nouvelle-Calédonie.

Authors :
Gaches, F.
Descloux, E.
Klement, E.
Le Fahler, G.
Hubsch, E.
Moatti, H.
Cazorla, C.
Source :
Revue de Médecine Interne. Dec2017 Supplement 2, Vol. 38, pA236-A237. 1p.
Publication Year :
2017

Abstract

Introduction La sporotrichose est surtout connue en Afrique du sud et Amérique latine. Nous rapportons deux cas en Nouvelle-Calédonie. Observation Un patient de 20 ans présente depuis quelques semaines une ulcération d’environ 3 cm suintante, sur la face antéro-interne de la jambe gauche en sus malléolaire ; une dizaine de nodules palpables sont disposés en chapelet le long de l’axe lymphatique jusqu’à mi-cuisse dont certains sont excoriés. L’étude anatomopathologique montre un épiderme ulcéré avec une dermo-hypodermite non spécifique sans vascularite. Cette ulcération avec dissémination lymphatique évoque une sporotrichose dont le diagnostic est confirmé par la culture qui permet d’isoler rapidement du Sporothrix schenckii. Un traitement par sporanox est débuté. Une dame de 82 ans présente depuis des années des lésions cutanées violacées papuleuses longitudinales de la main et de l’avant bras droit et quelques lésions similaires de l’avant bras gauche. Le culture de biopsie cutanée met en évidence du Sporothrix schenkii et la biopsie cutanée montre des granulomes epithélio-gigantocellulaires sans nécrose. Un traitement par Sporanox est instauré. Discussion La sporotrichose est une infection cutanée rare en France, connue surtout en Afrique du sud, en Amérique latine et au Japon. En France il y a eu des cas en Alsace et en Corse. Il n’y a pas de statistique dans le Pacifique. Elle est due à la moisissure saprophyte Sporothrix schenckii. Ce micromycète hétérotrophe vit dans les sols comme saprophyte des végétaux et divers épineux. Il est ainsi retrouvé sur les roses ou sur les ronces, la paille, la mousse et autres litières en décomposition. Les horticulteurs, les jardiniers, les paysans et les ouvriers du bois sont les sujets le plus souvent infectés habituellement après un léger traumatisme avec du matériel contaminé. Le germe pénètre dans le corps par le biais de petites coupures de la peau. Les infections lympho-cutanées sont les plus fréquentes. Elles touchent de manière caractéristique une main et un bras, bien qu’elles puissent apparaître à n’importe quel autre endroit du corps. La lésion primitive peut apparaître comme une petite papule non douloureuse ou parfois comme un nodule sous-cutané qui se développe lentement et devient finalement nécrotique ou même ulcéreux. Quelques jours ou semaines plus tard, une chaîne de ganglions lymphatiques qui drainent la zone touchée commence à se développer formant des nodules sous-cutanés mobiles. L’atteinte hématogène est rare. Cependant, il existe des cas de dissémination, qui en général entraînent des infections indolentes des articulations périphériques, parfois des os et, moins souvent, des organes génitaux, du foie, de la rate, des reins ou des méninges. L’atteinte pulmonaire est rare. Elle est due à l’inhalation de spores qui entraîne une pneumonie chronique se manifestant par des infiltrats ou des cavités localisés, le plus souvent en cas de pneumopathie chronique préexistante. Les cultures de tissus des foyers infectieux actifs permettent d’établir le diagnostic de certitude. Il n’existe pas de test sérologique. L’itraconazole 200 mg/j administré jusqu’à 2 à 4 semaines après que toutes les lésions aient disparu (typiquement de 3 à 6 mois) est le traitement de choix. Une infection sévère nécessite une formulation lipidique de l’amphotéricine B (3 à 5 mg/kg IV 1 fois/j) ; après une réponse favorable, le traitement est passé à l’itraconazole par voie orale pour un total de 12 mois de traitement. Un traitement de longue durée est conseillé chez les patients immunodéprimés. Conclusion La sporotrichose est une infection à laquelle il faut penser devant un aspect caractéristique d’ulceration avec nodules en chapelet sur le trajet lymphatique. Une étude épidémiologique s’impose en Nouvelle-Calédonie ainsi que des mesures préventives chez les patients exposés. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
38
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
126365255
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.257