Le syndrome d’épuisement professionnel chez les étudiants en spécialisation au Centre hospitalier universitaire de Dakar (Sénégal).

Résumé Objectif Évaluer le syndrome d’épuisement professionnel chez les médecins en spécialisation au CHU de Dakar, au Sénégal. Matériels et méthodes Il s’agissait d’une étude prospective, descriptive et analytique, menée du 1 er janvier au 30 juin 2013 au CHU de Dakar. Un questionnaire a été remis à l’ensemble des médecins de neuf spécialités ou médicales chirurgicales. Il comportait deux parties : l’une renseignait sur les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles, et l’autre évaluait le syndrome d’épuisement professionnel à l’aide du questionnaire Maslach Burnout Inventory . Les données étaient saisies et analysées à l’aide du logiciel SPSS version 17.0. Résultats Le taux d’acceptation était de 96 %. L’âge moyen des étudiants était de 31,3 ans avec 64 % d’hommes. Les étudiants étaient en majorité mariés (51,1 %) et 33,9 % avaient des enfants à charge. Plus de la moitié (54,8 %) déclaraient consacrer du temps à un loisir. Ils étaient inscrits en majorité à une spécialité médicale (60,3 %). Le nombre d’heures de travail par semaine était en moyenne de 38,1 heures. Les scores moyens d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et d’accomplissement personnel étaient respectivement de 33,2 ± 12,2 (EE élevé) ; 11,3 ± 6,5 (DP modérée) et 46,2 ± 6,2 (AP bas). L’âge jeune (< 30 ans) et le célibat constituaient des facteurs de risque d’épuisement professionnel. Le syndrome d’épuisement émotionnel était plus fréquent chez les étudiants sans enfant à charge que chez les étudiants parents, et la pratique d’un loisir semblait protéger du syndrome d’épuisement professionnel. Les spécialités médicales exposaient, de façon statistiquement significative, au syndrome d’épuisement professionnel. Les étudiants inscrits en Gynécologie-Obstétrique avaient des scores d’épuisement émotionnel et de dépersonnalisation les plus bas. Conclusion Le burn-out syndrome est une réalité dans nos hôpitaux avec une propension pour les étudiants en spécialisation médicale. La socialisation (enfants, loisirs…) constitue un moyen de protection. Objective To assess the burn-out syndrome among doctors in training at Dakar teaching hospital in Senegal. Materials and methods This was a prospective, descriptive and analytical study conducted from January 1st to June 30, 2013 at Dakar teaching hospital. A questionnaire was distributed to all doctors of 9 medical or surgical specialties. It contained two parts: One part concerned sociodemographic and occupational characteristics, and the other assessed the burn-out using the Maslach Burnout Inventory. Data were entered and analyzed using SPSS 17.0 software. Results The acceptance rate was 96%. The average age of students was 31.3 years with 64% of men. The students were mostly married (51.1%) and 33.9% had children. More than half (54.8%) reported spending time in a hobby. They were enrolled in a medical specialty in 60.3%. Students worked on average 38.1 hours per week. Means of emotional exhaustion (EE), depersonalization (DP) and personal accomplishment (PA) scores were respectively 33.2 ± 12.2 (high EE), 11.3 ± 6.5 (moderate DP) and 46.2 ± 6.2 (low PA). The young age (< 30 years) and celibacy were risk factors of burn-out. Emotional exhaustion was more common among students without dependent children than among parents. Students practicing a hobby seemed to be protected against burn-out. Medical specialties exhibit to burn-out syndrome. Students in Obstetrics and Gynecology had lowest scores of emotional exhaustion and depersonalization. Conclusion The burnout syndrome is a reality in our hospitals with a propensity for students in medical specialization. Socialization (child, hobby…) is a mean of protection. [ABSTRACT FROM AUTHOR]