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Quelle place pour les anticoagulants oraux directs en pratique hospitalière quotidienne ?

Authors :
Khetta, M.
Benhamou, Y.
Tharasse, C.
Le besnerais, M.
Miranda, S.
Cailleux-Talbot, N.
Girszyn, N.
Ngo, S.
Sauvêtre, G.
Lévesque, H.
Armengol, G.
Source :
Revue de Médecine Interne. Dec2015, Vol. 36 Issue 12, p813-817. 5p.
Publication Year :
2015

Abstract

Résumé Propos Les traitements anticoagulants oraux concernent plus de 1 million de patients en France et constituent la première cause de iatrogénie médicamenteuse. L’apparition récente des anticoagulants oraux directs (AOD) dans la fibrillation atriale (FA) et la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) offre une alternative thérapeutique. Devant l’augmentation croissante de la prescription de ces molécules, comportant de nombreux avantages mais également des inconvénients, il nous a paru intéressant d’évaluer, en pratique médicale hospitalière quotidienne, la proportion de patients pour laquelle l’initiation d’un AOD pourrait se faire en toute sécurité. Méthodes Il s’agit d’une étude prospective observationnelle menée dans un service de médecine interne sur une période d’un an. Tous les patients hospitalisés sous traitement anticoagulant oral ont été inclus consécutivement. Outre les données démographiques usuelles, l’indication du traitement anticoagulant, l’existence de contre-indications et d’interactions médicamenteuses connues pour les AOD ont été colligées, afin de déterminer le pourcentage de patients pouvant bénéficier d’un AOD en toute sécurité. Résultats Au total, 290 patients ont été inclus avec une moyenne d’âge de 76,3 ± 15,2 ans. La FA et la MTEV représentaient respectivement 67,2 % et 22,4 % des indications du traitement anticoagulant. L’indication des anticoagulants répondait à l’AMM des AOD pour 260 patients (89,7 %). Parmi eux, 79,1 % ne présentaient pas de contre-indication à ces nouvelles molécules et seuls 53,1 % n’avaient pas d’interaction médicamenteuse. La principale contre-indication à la prescription des AOD était une insuffisance rénale sévère (clairance < 30 mL/min) dans 10,7 % des cas. Les antiagrégants plaquettaires et l’amiodarone constituaient, dans notre cohorte, les deux principales interactions médicamenteuses avec les AOD (respectivement 14,5 % et 11,6 %). Presque deux tiers des patients (65,1 %) avaient au moins une interaction médicamenteuse avec les AVK. Conclusion Ces résultats, concernant la prescription d’AOD dans la « vraie vie », mettent en garde contre un engouement trop rapide envers ces molécules que sont les AOD. En effet, seuls 53,1 % des patients anticoagulés seraient susceptibles de bénéficier de la prescription d’AOD de façon totalement sécuritaire. La prudence reste donc de mise et les AVK gardent une place importante au sein de l’arsenal thérapeutique des anticoagulants. Purpose More than one million patients received an oral anticoagulant treatment in France. This medication is the first aetiology of iatrogenic events. Recently, direct oral anticogulant (DOA) provided efficacy and safety in the treatment of atrial fibrillation and venous thromboembolic events. Given the growing increase in the prescription of these molecules, with many advantages but also disadvantages, it seemed interesting to assess in routine hospital medical practice, the proportion of patients for which the initiation of AOD could be safe. Methods This prospective, observational study was conducted in the department of internal medicine from October 2012 and September 2013. All inpatients receiving oral anticoagulant treatment have been included. Demographic data, indication of anticoagulant treatment, contraindications and interactions have been reported. From these information, we have established the percentage of patients who could benefit from DOA safely and securely. Results Two hundred and ninety inpatients were included with a mean age of 76.3 ± 15.2 years old. Atrial fibrillation and thromboembolic venous disease were the most prevalent indications of anticoagulant treatments (67.2% and 22.4% of cases respectively). Among all patients, 260 had an indication of DOA (89.7%), authorized by the French National health agency. Eighty percent had both indication and no contraindication for DOA. However, only 53.1% of patients neither had drug–drug interaction. Main contraindications were severe renal failure (clearance < 30 mL/min) in 10.7% of cases, and recent history of gastric ulcer in 15.3% of cases. The most frequent interactions with DOA were antiplatelet agent (14.5%) and amiodarone (11.6%). Almost two thirds of inpatients (65.1%) had at least one drug-drug interaction with VKA. Conclusion These results, coming from “real life”, provide that only 53.1% of inpatients under anticoagulants could receive DOA safely. Caution is warranted, and VKA still have a preponderant role among anticoagulant drugs. [ABSTRACT FROM AUTHOR]

Details

Language :
French
ISSN :
02488663
Volume :
36
Issue :
12
Database :
Academic Search Index
Journal :
Revue de Médecine Interne
Publication Type :
Academic Journal
Accession number :
111012032
Full Text :
https://doi.org/10.1016/j.revmed.2015.06.006