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L'objectif de l'essai est d'étudier l'imbrication dans les œuvres de Bufalino entre les multiples strates d'une forte instance autobiographique, les éléments théâtraux presque toujours présents dans les textes et la relation entre l'instance narrative et la thématisation de l'écriture. Il est ainsi confirmé que chaque texte de Bufalino exprime, de manière différente mais toujours fascinante, les formes de désorientation cognitive que l'homme du XXe siècle a connues avec une conscience croissante. Scopo del saggio è studiare l’intreccio nelle opere di Bufalino tra i diversi strati di una forte istanza autobiografica, gli elementi di teatralizzazione quasi sempre presenti nei testi e il rapporto tra l’istanza narrativa e la tematizzazione della scrittura. Viene così confermato che ogni testo di Bufalino esprime, in modo diverso ma sempre affascinante, le forme di spaesamento conoscitivo che l’uomo del Novecento ha sperimentato con sempre maggiore consapevolezza. The purpose of the essay is to study the interweaving in Bufalino's works between the various layers of a strong autobiographical instance, the theatrical elements almost always present in the texts and the relationship between the narrative instance and the thematization of writing. It is thus confirmed that each text by Bufalino expresses, in a different but always fascinating way, the forms of cognitive disorientation that the man of the twentieth century experienced with increasing awareness.

Henry James’s description of the appearance and behavior of traveling businessmen in the Hôtel de France section of “En Province” in A Little Tour in France is unusual, and appears to call attention to a recurrent and haunting anxiety on the part of the author that he might resemble these businessmen more than he liked to admit. The article explores James’s apparent identification with the itinerant businessman and the strategies he devised for distancing himself from them. On peut être frappé par le traitement inhabituel que Henry James réserve à l’apparence physique et au comportement des voyageurs d’affaires de l’Hôtel de France dans l’essai “En Province” de A Little Tour in France, anomalie qui indiquerait une hantise récurrente de l’auteur d’être beaucoup plus semblable à ces individus qu’il n’aurait voulu le reconnaître. L’objet de cet article est d’analyser la façon dont James semble s’identifier avec ces représentants de commerce et d’examiner les stratégies qu’il déploie pour s’en distancier.

Cabinets of curiosities reveal a spatial complexity of the very highest order. From the organization of the entire room right through to the furniture and the drawers, this article highlights how curiosities invade the domestic space through an often carefully contrived disorder. Using printed collection catalogs as well as material sources, the article analyzes the dominant trends from the sixteenth to the eighteenth century, showing how furniture and ornamentation secured a prominent role., Les «cabinets de curieux» révèlent une complexité spatiale de tout premier ordre. Partant de l’organisation de la pièce entière pour aller jusqu’aux meubles et tiroirs, l’article montre comment les curiosités envahissent l’espace domestique dans un désordre souvent feint. En se fondant sur les sources imprimées des catalogues de collections, il analyse les tendances qui s’imposent, du XVIe au XVIIIe siècle, et montre comment le mobilier et l’ornementation conquièrent un rôle prépondérant., Marrache-Gouraud Myriam. La merveille domestiquée ? «Orbis in domo», l’espace emboîté des cabinets de curiosités. In: Albineana, Cahiers d'Aubigné, 32, 2020. Les Objets domestiques, entre privé et public (XVIe-XVIIe siècles) pp. 71-97.

Nous verrons que les emprunts de Sergio Ramírez révèlent l’empreinte des mythes nationaux nicaraguayens, qu’ils contiennent en filigrane une image abîmée de la nation, comme si dans ses récits à forte inspiration historique, ce romancier autrefois vice-président du gouvernement sandiniste, poursuivait une forme d’action politique, de dénonciation des maux dont souffre son pays. Nous nous pencherons ensuite sur la problématique de l’hybridisme générique, plus particulièrement sur la relation, en l’occurrence bienveillante, entre roman et photos. Nous questionnerons l’aspect transgressif de ces hybridations en nous demandant dans quelle mesure elles subvertissent, ou à tout le moins inquiètent, le genre romanesque, ainsi que l’historiographie officielle et une certaine conception de la vérité. Entre convention et rénovation, ces emprunts, de quelque ordre qu’ils soient, sont souvent porteurs d’une ambivalence et créateurs de tension dans le texte. Pour mieux servir le roman ? Veremos que la intertextualidad en la obra de Sergio Ramírez revela la impronta de los mitos nacionales nicaragüenses, y contiene en filigrana una imagen estropeada de la nación. Nos interesaremos luego por la problemática del hibridismo genérico, más particularmente por la relación entre novela y fotos. Cuestionaremos el aspecto transgresivo de esas hibridaciones preguntándonos en qué medida subvierten el género novelesco así como la historiografía oficial y cierta concepción de la verdad. Entre convención y renovación, la intertextualidad y el hibridismo genérico en las novelas de Sergio Ramírez crean ambivalencias y tensiones en el texto. ¿Para servir mejor a la novela?

On a beaucoup insisté sur ce qui limiterait la portée subversive des comédies insulaires de Marivaux (L’Île des esclave ; L’Île de la raison et La Colonie). Si par bien des aspects, ces comédies font signe du côté du christianisme, le dispositif du monde renversé y est irréductible à la leçon chrétienne traditionnelle, non seulement en raison de l’absence quasi totale de référence à Dieu, mais parce que la radicalité du questionnement marivaudien procède directement de la théâtralisation qu’il met en œuvre.

Devant un public d’élèves de plus en plus exigeants, les enseignants ont recours à de multiples pratiques pour capter leur attention et accroître ainsi la réussite des élèves. L’une d’elle, la théâtralisation, est souvent mobilisée face à un jeune public lors de la lecture d’un album de jeunesse. Nous nous sommes efforcées de tenter de déterminer si à l’entrée à l’école élémentaire, les élèves étaient affectés par cette mise en scène lors de la construction du sens. Plus précisément, nous cherchions à comprendre si la mise en scène d’une présentation participe à une meilleure compréhension de celle-ci, tout en suscitant l’engagement des élèves. Pour cela, nous avons conduit une étude auprès de 15 élèves au sein de l’école Jules Guesde 1 à Argenteuil.Les résultats obtenus suggèrent que cette pratique présente plusieurs intérêts pour les élèves comme :- Captiver leur attention- Susciter leur adhésion et leur intérêt- Créer une curiosité et un certain engouement pour connaître la suite- Induire une mémorisation plus efficace et une meilleure appropriation de l’histoireAu-delà de cela, pour les élèves exprimant des difficultés, cette théâtralisation lève un certain nombre d’obstacles potentiels dans l’élaboration du sens, tel que celui lié au lexique mobilisé. Ce choix de pratique permet ainsi de rétablir l'enjeu phare de l’école du XXIe siècle : l'égalité des chances.

CNRS 4, FNEGE 4, HCERES C; International audience; Lipovetski and Serroy documents an artist capitalism and an aestheticization of the world, where competitiveness is played out in the realm of the sensitive, affects and an exacerbated creativity. The management of aesthetic experiences in organizations imposes a distribution of the sensible, limiting the possibilities of other experiences, voices and styles of existence; it is eminently political in this respect. However, is there not also the appearance of forms of resistance, forming scenes of contestation and subversion of this management? Using an affects-oriented approach, we study the case of the aestheticization imposed in the city of Belo Horizonte (Brazil) and the battles of MCs who divert a disused space and re-populate it with mobilizing and contesting affects. These duels construct an aesthetic experience that challenges the one dramatized by the city, where the staging of the space promotes calm, luxury and voluptuousness in the centre, which is conducive to consumption. The contrast makes it possible to grasp the extent to which aestheticization imposes a glance, the selective listening of certain voices, an occupation of space, a repositioning of the public and the common, an order in which each person remains in his or her place. If aestheticization promotes a theatricalisation, it is a theatre of representation and not of repetition, which fights against scenes that propose a different distribution of the sensible. A theatre as opposed to performances, where the bodies of those who feel they have no voice play their own role and place. In a perspective quite different from that of an exchange of rational arguments in the public space, the case uncover a guerrilla warfare of the sensible, where bodies, affects, territories and performances are at the heart of what is played out in cities and organizations.; Lipovetski et Serroy, dans leur ouvrage paru en 2013, documentent un capitaliste artiste et une esthétisation du monde, où la compétitivité se joue sur le terrain du sensible, des affects et d’une créativité exacerbée. Le management des expériences esthétiques dans les organisations impose un partage du sensible, limitant les possibilités d’autres expériences, de prises de parole et de styles d’existence, il est en cela éminemment politique. Toutefois, n’y a-t-il pas aussi l’apparition de formes de résistance, formant des scènes de contestations et de subversion de ce management ? Selon une approche tournée vers les affects, nous étudions le cas de l’esthétisation imposée dans la ville de Belo Horizonte (Brésil) et des battles de MCs qui détournent un espace désaffecté pour le retapisser d’affects mobilisateurs et contestataires. Ces duels construisent une expérience esthétique contestant celle théâtralisée par la ville où la mise en scène de l’espace promeut au centre calme, luxe et volupté favorables à la consommation. Le contraste permet de saisir combien l’esthétisation impose un regard, l’écoute sélective de certaines voix, une occupation de l’espace, un repositionnement du public et du commun, un ordre où chacun demeure à sa place. Si l’esthétisation promeut une théâtralisation, il s’agit d’un théâtre de la représentation et non de la répétition, qui combat les scènes qui proposeraient un autre partage du sensible. Un théâtre auquel s’opposent des performances, où les corps de ceux qui ressentent n’avoir pas de voix jouent leur propre rôle et leur place. Dans une perspective bien différente de celle d’un échange d’arguments rationnels dans l’espace public, le cas nous fait découvrir une guérilla du sensible, où corps, affects, territoires et performances sont au cœur de ce qui se joue dans les villes et les organisations.

On sait qu’Euripide peut inventer des versions inédites pour les légendes dont il traite dans ses tragédies. Toutefois l’inversion de l’ordre traditionnel folie/travaux – l’une des trois innovations majeures que la critique lui attribue dans l’Héraclès – est d’abord à comprendre de façon interne. L’objectif de l’article est de montrer une autre forme de polyphonie. En s’intéressant au détail du texte, on voit que le poète juxtapose et accumule, dans cette tragédie, certaines des variantes du mythe, et qu’il construit par ce moyen la signification de l’ensemble. Prenant l’exemple du traitement de l’épisode du lion de Némée dans l’Héraclès, on repère que cet épisode emblématique est réinterprété de manière différente selon les personnages qui s’y réfèrent ou selon les moments du drame, toujours avec une validité équivalente. En mettant en parallèle le traitement d’un même épisode, celui des juments de Diomède, dans l’Héraclès et dans l’Alceste, on parvient à saisir la manière dont la créativité du poète joue à en concentrer ou à en dilater les éléments en fonction de la nécessité théâtrale spécifique à chacune des tragédies. Euripides is well known for inventing new versions of the myths he deals with in his tragedies. However, the reversal of the traditional chronological order of Heracles’ madness and labours – one of the three major innovations that critics attribute to the poet – should be evaluated on the basis of internal criteria. My aim is to demonstrate another kind of polyphony. By paying attention to each detail of the text, we see that the poet juxtaposes and accumulates in this tragedy several variants of the myth and in this way builds the meaning of the whole. Taking as an example the episode of the Nemean lion in the Heracles, we see that this symbolic episode is reinterpreted in a different way depending upon the characters who refer to it or depending upon the moment of the drama, but always with an equivalent validity. By comparing the handling of one episode, the horses of Diomedes, in the Heracles and the Alcestis, we can understand how the creativity of the poet concentres or dilates the episode according to the theatrical necessity which is specific to each of these tragedies.

Zabawa i gra inspirują do twórczej działalności, jednoczą wokół siebie grupy zaangażowanych uczestników i dają możliwość wyrażania samego siebie i swoich poglądów. Jednocześnie pozwalają na miłe i pełne emocji spędzanie wolnego czasu. Podobne cele stawia sobie nowoczesne muzeum partycypacyjne, które pragnie tworzyć ekspozycje, wchodząc w dialog ze swoimi odbiorcami i uwzględniając ich historyczne i kulturowe doświadczenia. Naturalne wydaje się więc prowadzenie muzealnych zajęć edukacyjnych w oparciu o techniki ludyczne. Aby jednak nić porozumienia między uczestnikami zajęć i muzeum mogła się nawiązać, niezbędna jest komunikacja, której częścią składową jest medium, czyli wspólny język. W swoich działaniach edukacyjnych Muzeum Warszawy zdecydowało się skupić na tym ważnym elemencie, bez którego nawiązanie stałego kontaktu z nową grupą odbiorców, którymi są obcokrajowcy mieszkający w stolicy, nie byłoby możliwe. Wprowadziło do oferty zajęcia z języka polskiego jako obcego, wykorzystujące takie elementy ludyczne, jak: teatralizacja, storytelling czy grywalizacja. Niniejszy artykuł przedstawi zasadność ich zastosowania w kontekście edukacji muzealnej i językowej, a także pokaże sposoby ich praktycznego zastosowania. When we play, it inspires us to creative activity. Games unite groups of engaged participants and give us the opportunity to express ourselves. At the same time, games allow us to spend a free time pleasantly. Similar goals are set for a modern participatory museum, which wants to create exhibitions, to enter into a dialogue with its recipients and to take into account their historical and cultural experiences. Therefore, it seems natural to conduct museum educational classes based on ludic techniques. The Museum of Warsaw is deeply interested in cooperation with a new group of participants, who are foreigners living in the capital. Their observations and cultural experience will likely make them see Warsaw from a different perspective. However, to cooperate and communicate efficiently a communication channel is needed. For this reason the Museum of Warsaw decided to set up a classes of Polish to foreigners which take place directly at the exhibition. To involve the participants fully a teacher uses a lot of ludic elements like: staging, storytelling or gamification. This article presents the validity of ludic elements in museum and language education. It will also show the methods of their practical application in a language lessons in the Museum of Warsaw.

Apprendere per apprendere È riscontrabile, fin dai tempi antichi, la presenza dell’arte all’interno dei processi formativi. Ci si chiede se tale presenza permetta semplicemente all’allievo di esprimere una propria componente personale o se può invece essere utilizzata come mezzo valido per un cammino educativo completo. Volendo mettere in relazione due mondi quali quello dell’arte e dell’educazione e volendo dimostrare quanto questo legame si inserisca nella struttura naturale dell’uomo, si p...

Rudolf Von Laban e L’atelier fur tanz und buhnenkunst Dal 1889 al 1900, per desiderio del padre, Laban studia presso l’accademia militare di Wiener-Neustadt, decidendo poi di abbandonarla per riprendere i prediletti studi artistici. Nel decennio successivo si concentra soprattutto sullo studio della danza accademica, pur non corrispondendo, questo codice limitato, alle sue ben più ampie esigenze espressive. Gaetano Oliva Laban giunge a definire la significatività del gesto mediante la classif...

Richard Schechner e La teoria della performance La Teoria della Performance è una raccolta di saggi selezionati fra la produzione di Schechner dal 1970 al 1983. Sono testi che testimoniano il bisogno di esplorazione del teatro contemporaneo, il suo varcare i confini di tempo e spazio con l’obiettivo di ritornare purificato e arricchito di nuove energie. Riportano con intensità, frammenti, episodi, immagini, informazioni strappati ai “luoghi” visitati. Schechner compie un viaggio dentro e fuor...

Le grandi riflessioni dei registi-pedagoghi del Novecento, il concetto dell’attore- persona e l’idea dell’uomo al centro del processo educativo e pedagogico, rappresentarono la base e il punto di partenza per la trasformazione del senso del teatro e dell’arte da arte come rappresentazione ad arte come veicolo. La centralità del processo fu sempre attribuita all’uomo, per questo si può affermare che le riflessioni sul concetto di arte come veicolo costituirono proprio una conseguenza logica ri...

Esiste un teatro che viene prima del dramma,ma non è un edificio di pietre e di mattoni.È l’edificio costituito dal corpo dell’attore.Gordon Craig. Andare alla ricerca delle radici dell’Educazione alla Teatralità significa ritornare indietro nel tempo fino agli inizi del Novecento e rispolverare tutti i profondi cambiamenti che hanno caratterizzato il teatro di questo secolo. Il laboratorio teatrale, infatti, nasce da qui, da un’azione teatrale che prende le distanze dal suo stesso mondo in cui non si riconosce più. Essa cerca un rinnovamento che porti a stravolgere il teatro divistico centrato sulla recitazione enfatica dell’attore e che liberi, al tempo stesso, il teatro dalla schiavitù in cui si è visto costretto dalla metà dell’Ottocento in poi. Si cerca un’azione, quindi, che sia in grado di restituire al teatro quella dignità che gli è stata tolta nel momento in cui è stato assoggettato ai vincoli della produzione e che ricostruisca uno stretto legame con la società dalla quale ormai da tempo l’uomo si era allontanato. Il Novecento rappresenta tutto questo e lo fa attraverso nuovi percorsi che cercano di ridare senso ad un mondo divenuto ormai sterile e di riportare al centro ciò che veramente è importante e arricchisce di significato il teatro. L’attore-persona si riscopre in quanto uomo con tutta la consapevolezza del suo essere e del suo esprimere e attraverso questo percorso ritrova senso anche la relazione con gli altri compagni e con gli spettatori. Tutti questi cambiamenti, naturalmente, non sono avvenuti da soli, ma hanno avuto alla base grandi personaggi che sono stati capaci di fermarsi e guardare con occhio critico ciò che stava avvenendo e da lì partire, in controcorrente, per cercare nuove strade da percorrere.

Rudolf Von LabanS. Corandini, E. Vaccanno (a cura di), Lagenerazione dannante, Roma, Di Giacomo Editore,1997. L. Bentoglio, La datila contemporanea, Milano, Longanesi & C., 1985.R. Laban, L’arte del movimento, Coop. Ephemena Editrice, 1999. Evgenij VachtangovE. Vachtangov, La gioia della scena. Diari, lettere, appunti di lavoro, Pozzuolo del Friuli (UD), Il principe costante Edizioni, 2002.E. Vachtangov, Il sistema e l’eccezione, Firenze, La casa Usher, 1984. Kostantin Sergeevic Stanislav...

Premessa La rivoluzione culturale che ha attraversato il teatro nel ventesimo secolo, può essere paragonata per importanza alla rivoluzione copernicana che costrinse gli uomini di quel tempo a guardare il sistema solare con occhi diversi: le stelle, i pianeti e tutto ciò che animava il cielo, restava in sostanza lo stesso, ma la scoperta della centralità del sole rispetto alla Terra mutava profondamente le leggi dello spazio. Questa scoperta scientifica ebbe ripercussioni su tutto il modo di ...

Ce mémoire a pour objectif, en étudiant le distributeur Carrefour, de répondre à la problématique suivante : dans quelles mesures les distributeurs à travers une théâtralisation de leurs points de vente en hypermarché et de leurs communications apparaissent comme spécialistes, détenteurs d'un savoir-faire artisanal, dans le but de changer la perception de la qualité de leurs produits et in fine leur image de marque ?Pour répondre à la première hypothèse que nous avions établie, le rayon Frais en Libre-Service présent dans les hypermarchés correspond en réalité à une façade, au sens du sociologue Erving Goffman, nous avons d’abord étudié l’organisation et l’agencement du rayon étudié. Une organisation en marché, qui convoque donc l’imaginaire associé. Nous avons également, grâce à une analyse sémiologique des différents stands ou corners composant le rayon, démontré la reprise des codes visuels des commerces de proximité par Carrefour dans le but de s’en approprier la perception de la qualité des produits. C’est ensuite par l’analyse sémiologique de photographies réalisées au sein du point de vente étudié représentant plusieurs employés-acteurs de Carrefour mais également grâce à la retranscription d’échanges entre ces derniers et les clients que nous avons pu démontrer que Carrefour accorde à chacun des employés du rayon des rôles qui rendent possible la représentation. Les employés de Carrefour en sont donc son visage et sa voix, lui permettant d’être tantôt boucher, tantôt boulanger, et de démultiplier ses savoir-faire.Enfin la troisième hypothèse nous amenait à nous pencher sur la communication liée au lancement du programme Act For Food. C’est en analysant la campagne publicitaire de ce programme que nous avons pu démonter une cohérence d’expression entre cette dernière et les rayons Frais en Libre-Service de la marque, ainsi que l’expérience qui y est proposée.C’est par la suite en s’appuyant sur les travaux de Greimas, et notamment son schéma actantiel que nous avons tenté d’identifier le rôle que Carrefour s’attribuait dans l’histoire que la marque raconte, dans son storytelling. En appliquant ce schéma au storytelling de la marque, nous avons pu démontrer que Carrefour accordait au consommateur la fonction de sujet héros et à lui-même celui de l’adjuvant, de l’allié. En appliquant à la marque Carrefour les différents outils et concept du sociologue Erving Goffman, correspondant chacun aux trois éléments structurants de la théâtralisation de son rayon Frais en Libre-Service (à savoir le décor, les personnages et le scénario) nous avons démontré que Carrefour se présentait comme un spécialiste, un artisan et améliorait ainsi à la fois la perception de la qualité de ses produits mais également son image de marque.

In this context ��the time of Barthes�� is the 18th century, it is the time of Rococo and Marquis de Sade. In his book Sade, Fourier, Loyola, Barthes calls Sade a logothet, a founder of language. He describes a system and defines principles of Sade���s writing. One of the themes, namely a ��sensual pleasure of classification��, specifies a relation of Marquis de Sade���s writing to the Rocail. In this article I will address two questions: Does the text of Marquis de Sade maintain the Rocail spirit? and, Whether Rococo could be seen and perceived through the lens of the Sadian text?

Cet article introduit le sommaire et présente les contributions de Marie Astier (Toulouse II) sur le handicap dans le théâtre français depuis les années 1980 ; de R. Bionda (UNIL) sur la « boîte à outils » du théâtralisable ; de Florence Dupont (Paris VII) sur le théâtralisable dans l’Antiquité grecque et romaine ; de Didier Plassard (Montpellier 3) sur le « réel » au théâtre tout au long du XXe siècle ; de Matthieu Protin (Paris III) sur la réécriture par Beckett des dialogues d’En attendant Godot au gré des mises en scènes ; de Valentina Ponzetto (UNIL) sur les proverbes dramatiques des XVIIIe et XIXe siècles ; de Barbara Selmeci Castioni (UNIBAS) sur les saints sur la scène française du XVIIe siècle ; de Vanessa de Senarclens (HU Berlin) sur le théâtre selon Pierre Brumoy, traducteur d’Eschyle au XVIIIe siècle ; de Floriane Toussaint (Paris III) sur la mise en scène des romans de Dostoïevski en France depuis le début du XXe siècle et de Benjamin Wihstutz (Mainz) sur Disabled Theater et Gala de Jérôme Bel (traduit en collaboration avec Camille Luscher).

Cet article entend proposer une « boîte à outils », nécessairement généralisante. À partir d’une expérience de pensée qui prend appui sur une lecture de Voyage à travers l’impossible de Jules Verne, il peut apparaître que les conditions du théâtre existent non seulement comme des réalités qui conditionnent une pratique, mais encore comme des représentations : comme idée (comme théâtralité), comme image (comme théâtralisé), et comme désir. Si l’on se demande comment un objet (texte, image, événement, etc.) peut être adapté au théâtre (ou s’il y est « possible », « jouable » ou « représentable »), on procède à un moment ou à un autre de la réflexion à une évaluation plus ou moins complète, concrète et informée de l’adéquation de cet objet à ces conditions du théâtre telles que décrites ci-dessus, dans un aller-retour entre ces divers plans de réalité qui s’avère très vite complexe. Pour décrire cette adéquation et tenter d’y voir plus clair, il paraît utile de mobiliser et de redéfinir un terme utilisé depuis le XIXe siècle au moins : théâtralisable. Sa réélaboration, qui exclut d’emblée toute essentialisation, permet peut-être de se passer d’une définition du « théâtre » tout en en parlant. Elle invite surtout à penser les rapports d’adéquation au théâtre en termes de possibilité et d’intérêt (ils s’opposent parfois). On s’aperçoit que les situations sont multiples et complexes : s’il semble évident que seule une partie du théâtralisable est théâtralisée, on remarque aussi (dans un paradoxe qui n’est qu’apparent) qu’une partie de ce qu’on peut nommer le théâtralisé n’est pas théâtralisable. En s’écartant des notions de « jouable » et de « représentable » sans les remplacer, le terme aide peut-être à expliquer comment et pourquoi les objets injouables et irreprésentables, tout en le restant, peuvent s’avérer théâtralisables — et théâtralisés : de fait, leur présence sur la scène « de théâtre » est incessante.

Impossibles théâtres pose avec insistance, mais en quelque sorte en creux étant donné son titre, la question du possible théâtral. Jean-François Louette, dans le texte introductif au volume, identifie « trois visages de l’impossible », qui relèvent de trois dimensions ou plutôt de trois manières d’envisager le théâtre, chacune pertinente à sa façon, car le théâtre peut être étudié à travers ses conditions, dans sa capacité à représenter ou par la considération de son hypothétique essence. La notion d’« impossible » révèle toutefois vite ses limites, notamment à l’égard de l’ambition historienne du volume. La question de l’intérêt, qui traverse implicitement tout le livre, mériterait quant à elle d’être explicitement ramenée au premier plan de la réflexion. Reste que cet ouvrage, malheureusement épuisé depuis quelques années, est stimulant à plus d’un titre.

Cet article introduit le sommaire qui accueille les contributions de Romain Bionda (UNIL) sur Impossibles théâtres XIXe-XXe siècles, dirigé par Bernadette Bost, Jean-François Louette et Bertrand Vibert, et sur L’Injouable au théâtre (Revue d’histoire du théâtre n° 267) et Déjouer l’injouable : la scène contemporaine à l’épreuve de l’impossible, dirigés par Alice Folco et Séverine Ruset ; de Danielle Chaperon (UNIL) sur Le Théâtre comme pensée d’Olivier Saccomano ; de Florence Fix (Rouen) sur Roman, théâtre, cinéma. Adaptations, hybridations et dialogue des arts de Muriel Plana ; de Roxane Martin (Lorraine) sur Berlioz et la Scène. Penser le fait théâtral de Violaine Anger ; de Colin Pahlisch (UNIL) sur Science Fiction and the Theatre. Contribution to the Study of Science Fiction and Fantasy de Ralph Willingham ; de Maxime Pierre (Paris VII) sur Seneca’s Tragedies and the Aesthetics of Pantomime d’Alessandra Zanobi et d’Alain Viala (Oxford) sur Presse et Scène au XIXe siècle, dirigé par Olivier Bara et Marie Ève Thérenty.

Cet article présente le projet sur Les Conditions du théâtre qui a donné lieu à la publication simultanée de trois numéros de revue (Fabula-LhT n°19 sur le théâtralisable et le théâtralisé, Acta Litt&Arts n°4 sur la théâtralisation et Acta fabula vol.18 n°8 dossier 47 qui propose un état de la recherche). Il avait donné lieu à un colloque en avril 2017 à l’Université de Lausanne.

Nous proposons, dans cet article, une analyse de deux dispositifs télévisuels favorisant l’expression du désaccord. Le premier cas, On n’est pas couché, est une émission d’infotainment ; la polémique y est exacerbée. Le second cas, Ce soir (ou jamais !), est une émission de débat d’actualité, basée sur la compréhension et le débat d’idées. Nous étudions la manière dont le dispositif télévisuel conditionne la mise en scène du désaccord et offre un contexte favorable à son expression. Notre analyse s’inscrit dans une perspective communicationnelle et se place en amont de la manifestation discursive : nous travaillons davantage le désaccord du point de vue de la question éditoriale et générique qu’en termes de stratégie énonciative. Aussi, le dispositif télévisuel intègre une orchestration du désaccord comme potentiel médiagénique. Dans un deuxième temps, nous mettrons en parallèle les deux dispositifs avec des lieux institués où s’exprime le désaccord comme l’assemblée, l’agora, le tribunal et le théâtre. Nous travaillons le lien entre le dispositif télévisuel et des modèles prémodernes de publicisation du désaccord. Cela est l’occasion de voir que le dispositif d’infotainment, genre hybride, renvoie à un imaginaire pluriel. The following abstract offers a analysis of two television devices that portray the expression of disagreement. The first television show, On n’est pas couché, is an infotainement broadcast with an intentional polemical bias. The second show, Ce soir (où jamais !), is a talk show focusing on topical issues and based on intellectual debates. The proposed article aims at studying how the television apparatus frames the staging of disagreement and provides a favorable context for its expression. My analysis is based on a communicational perspective and takes place before the discursive manifestation : I shall work on dissent from an editorial point of view rather than in terms of enunciative strategy. The television feature also incorporates an orchestration of disagreement as potentially mediagenic. I will then compare the televisual device as studied through the aforementioned shows, with established places where disagreement is expressed, such as the assembly, the agora, the court and the theater. This is the opportunity to see that the genre of the talk show, more hybrid than the debate, refers to a form of plural imagination.

What if theater could permit to gain some literary competence with pleasure ? The school teacher's main purpose is to make everyone success at school, that each student acquires the skills and improve his own particularity. In this educational context, which evolve constantly, teaching practices are subject of many researches and growing interest. They're not frozen, and each actor of the educational system seek modality to make his work more efficiency. But the postulate is the following one : « To learn, it need to get some interest ». So it's to make more lively the teaching, and permit toprovoke curiosity and desire to learn in children who are more and more away from school, who are distant with « transmissive education ». In this fact theater can be a rewarding activity and everyone can get benefits from it. This statement is focus on using theater on literary work. The goal is to measure the impact of dramatization on the understanding firstly, and the school motivation on the other hand.; Et si le théâtre permettait d’acquérir certaines compétences littéraires par le plaisir ? La mission principale du professeur des écoles est la réussite scolaire pour tous, que chaque élève acquiert les compétences visées et développe sa singularité. Dans un contexte éducatif en constante évolution, les pratiques enseignantes font l’objet de nombreuses recherches et d’un intérêt grandissant. Elles ne sont pas figées et chaque acteur du système éducatif cherche à mettre en oeuvre des modalités de travail efficaces. Or, le postulat est le suivant : pour apprendre il faut éprouver de l’intérêt. C’est donc dans le but de rendre vivants les apprentissages, et ainsi de susciter la curiosité et l’envie d’apprendre chez des enfants de plus en plus éloignés de la culture scolaire, qui sont réfractaires aux enseignements dits transmissifs, que le théâtre peut s’avérer être une modalité de travail enrichissante et bénéfique pour tous. L’étude proposée dans ce mémoire porte donc sur la théâtralisation de textes littéraires. L’objectif est ici de mesurer l’impact des pratiques théâtrales sur la compréhension de texte, d’une part, et la motivation scolaire, d’autre part.

Le camp de concentration, sursaut de l’inédit dans l’Histoire, crée un séisme ontologique chez le déporté. L’arrivée au Lager décrite par Primo Levi dans Si c’est un homme présente des effets d’Unheimliche (« inquiétante étrangeté ») tant dans la corporéité que dans l’écriture. De la métamorphose brutale du corps du détenu naissent de nouvelles formes de représentation de soi et des évènements, qui s’illustrent à travers une narration objective, presque détachée, déréalisant le discours. L’illusion d’une mise en scène, latente, sert de tremplin à une théâtralisation du récit, qui bouleverse les limites entre réalité et imaginaire, pour finalement mieux dénoncer l’ébranlement des structures rationnelles engendré par le camp de concentration.

Le sujet que nous nous proposons de développer dans ce travail concerne princi palement l’apprentissage de la prononciation française grâce au chant et à la mise en place d’un concert dans le contexte d’une expérience didactique universitaire. Après un bref rappel sur l’utilisation de la chanson en cours de français langue étrangère, nous détaillons l’activité en question et proposons une approche de l’apprentissage non conscient de la phonétique et de la prosodie grâce au chant et à la musique jouée en direct pour nous centrer par la suite sur le concert final et les aspects liés à la théâtralisation en cours de français. l aspecto que nos proponemos desarrollar en este trabajo concierne principal mente el aprendizaje de la pronunciación francesa a través del canto y de la reali zación de un concierto en el contexto de una experiencia didáctica en el ámbito universitario. Tras un breve recorrido a propósito de la utilización de la canción en clase de francés como lengua extranjera, trataremos en detalle la actividad en cuestión y propondremos un acercamiento al aprendizaje no consciente de la fonética y la prosodia gracias al canto y a la música en directo. Para terminar, nos centraremos en ciertos aspectos ligados a la teatralización en clase de francés y en el concierto final. The main aim of this work is to explore the learning of French pronunciation through singing and through performing a concert in the context of a learning/teaching experience at university level. After a brief overview of the use and exploitation of songs in the teaching of French as a foreign language, we will provide a detailed analysis and explanation of the aforementioned didactic activity. We will also propose an approach to the unconscious learning of phonetics and prosody through singing and live music. Finally, we will focus on examining more specific aspects of this experience connected to the use of theatrical techniques in the teaching of French and on the final concert performance.

International audience; De très nombreux jeux ont été pratiqués en méditerranée, le plus souvent en étroite corrélation avec les festivités annuelles des différentes communautés. avec la modernisation, l'urbanisation, l'industrialisation, de nombreux jeux villageois sont tombés en désuétude au cours de la seconde moitié du xx e siècle. Ils ont été remplacés par des sports institutionnels qui ont, quant à eux, bien souvent adopté un style marqué par la théâtralisation, la ferveur et le panache malgré leurs origines anglo-saxonnes. Ces jeux peuvent être classés par types, par régions, ou encore en distinguant ceux qui ont été abandonnés avec la modernité et ceux qui ont réussi à s'y adapter, voire à s'y épanouir. Nous donnerons ici quelques exemples, en différenciant certaines spécificités régionales et en insistant sur les manières dont ces jeux continuent d'exister, y compris en se diffusant au-delà de l'espace méditerranéen la pétanque notamment).

«Los pasos de López de Jorge Ibargüengoitia. Cuando la literatura libéra al cura independentista Miguel Hidalgo y Costilla, de las lecturas patrióticas ». El escritor Jorge Ibargüengoitia orienté una gran parte de su obra narrativa hacia acontecimientos relevantes de la Historia de Mexico, de estos dos ûltimos siglos. La dinámica nacional descrita se présenta como una série continua de enganos, de errores de célculo, de ejecuciones equivocadas, de estrategias caducas que conducen a un absurdo, cojo y jocoso universo donde toda pretension a la grandeza se ve frustrada. En su ultima novela, Los pasos de Lôpez (1982), Ibargüengoitia recréa episodios emblemáticos del movimiento insurreccional de 1810 y retrata al jefe del ejército libertador, el sacerdote Miguel Hidalgo y Costilla. Nos proponemos analizar el borrar hagiográfico que el novelista mexicano opera con respecto a uno de los mitos de los que su pais suele «alimentarse», a fin de destronar a la legendaria figura de Hidalgo del pedestal de la propaganda oficial, y devolverla al pueblo., Fourez Cathy. Los pasos de López de Jorge Ibargüengoitia. Quand la littérature délivre le curé indépendantiste Miguel Hidalgo y Costilla des lectures patriotiques. In: América : Cahiers du CRICCAL, n°42, 2013. Les indépendances de l'Amérique latine: acteurs, représentations, écritures, v2. pp. 163-173.

L’écrivain Jorge Ibargüengoitia a orienté une grande partie de son œuvre narrative vers des hauts faits de l’Histoire du Mexique, de ces deux derniers siècles. La mécanique nationale qu’il dépeint, se distingue souvent comme une série ininterrompue de tromperies, d’erreurs de calcul, d’exécutions erronées, de stratégies caduques qui aboutissent à un univers absurde, boiteux et désopilant où toute prétention de grandeur s’avère frustrée. Dans son dernier roman Los pasos de López (1982), il recrée les épisodes emblématiques du mouvement indépendantiste de 1810 et portraiture le chef de l’armée libératrice, le curé Miguel Hidalgo y Costilla. Nous analysons l’effacement hagiographique qu’opère Ibargüengoitia sur l’un des mythes fondateurs dont son pays a coutume de se nourrir, afin de détrôner la figure légendaire d’Hidalgo du piédestal de la propagande officielle, et de la restituer au peuple. El escritor Jorge Ibargüengoitia orientó una gran parte de su obra narrativa hacia acontecimientos relevantes de la Historia de México, de estos dos últimos siglos. La dinámica nacional descrita se presenta como una serie continua de engaños, de errores de cálculo, de ejecuciones equivocadas, de estrategias caducas que conducen a un absurdo, cojo y jocoso universo donde toda pretensión a la grandeza se ve frustrada. En su última novela, Los pasos de López (1982), Ibargüengoitia recrea episodios emblemáticos del movimiento insurreccional de 1810 y retrata al jefe del ejército libertador, el sacerdote Miguel Hidalgo y Costilla. Analizamos el borrar hagiográfico que el novelista mexicano opera con respecto a uno de los mitos de los que su país suele « alimentarse », a fin de destronar a la legendaria figura de Hidalgo del pedestal de la propaganda oficial, y devolverla al pueblo.

International audience

National audience; Pour Lipovetski et Serroy (2013), nous entrons dans l'âge du capitalisme artiste, où la compétitivité se joue sur le terrain du sensible, des affects et d'une créativité exacerbée. Les villes, elles-aussi en compétition, adoptent un management semblable aux grandes entreprises et participent de ce mouvement d'esthétisation du monde. Cet article questionne si cette dernière ne serait pas l'imposition d'un ordre dans la ville à l'exclusion de tout autre. Selon une approche de type ethnographique tournée vers les affects, une étude de cas dans la ville de Belo Horizonte (Brésil) contraste deux expériences esthétiques : celle théâtralisée par la ville où la mise en scène de l'espace promeut au centre calme, luxe et volupté favorables à la consommation ; celle de battles de MCs détournant un espace désaffecté pour le retapisser d'affects mobilisateurs et contestataires. L'enquête montre que l'esthétique promue par la politique urbaine impose un regard, l'écoute sélective de certaines voix, une occupation de l'espace, un déplacement des frontières où le public ne s'oppose plus tant au privé qu'au commun, enfin un ordre d'où tout mouvement est exclu. Nos contributions sont de jeter un regard nouveaux sur les effets de l'adoption d'un management d'entreprise dans l'action publique et de montrer premièrement qu'il existe des mouvements de contre-esthétisation, formant ce que nous appelons une guérilla du sensible ; deuxièmement que ces mouvements sont des espaces de liminalité recherchée comme telle ; troisièmement les enjeux politiques de cette esthétisation du monde particulièrement dans le cadre urbain. Nous concluons sur le besoin de multiplier les recherches axées sur la dimension esthétique pour comprendre la portée de l'emploi du management privé dans la gestion urbaine.