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Nous avons vu que la notion de c-commande est, avec celle de localité, l’un des deux concepts-clefs de la théorie du liage. Cette dernière est donc essentiellement solidaire des hypothèses concernant la structure des syntagmes, dont ce chapitre tentera de retracer, succinctement, l’évolution, telle qu’elle se dégage des travaux de Chomsky depuis la fin des années cinquante jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix. 8.1. Le constituant Comp(lémenteur) L’analyse structurale de la phrase condu...

2.1. Préliminaires : quelques présupposés théoriques 2.1.1. L’analyse en constituants et la structure de la phrase La syntaxe générative reprend à la linguistique structuraliste et distributionnelle l’idée que les mots d’une phrase ne sont pas simplement alignés les uns à côté des autres, mais sont regroupés en syntagmes dont l’articulation forme une structure hiérarchisée. La structure d’une phrase est par convention représentée par une arborescence, un arbre. A l’époque des premiers travaux...

9.1. Introduction La version standard de la théorie standard du liage, présentée dans les chapitres 6 et 7, est rappelée ci-dessous en (1) et (2). Sa formulation devrait maintenant être transparente : (1)Théorie du liagePrincipe A Une expression de type A est liée dans son domaine local.Principe B Une expression de type P est libre dans son domaine local.Principe C Une exression R est libre. (2)Domaine local : définition Le domaine local d’un anaphorique est sa catégorie gouvernante.Catégorie...

La longueur même du chapitre 9 invite à la conclusion que la théorie du liage soulève au moins autant de problèmes qu’elle n’en résout. L’intérêt de toute théorie réside en effet non seulement dans les réponses qu’elle propose à certaines questions, mais aussi, et surtout, dans les nouvelles énigmes auxquelles elle donne naissance, se faisant par là l’instrument du progrès de la connaissance. Une théorie est un outil d’investigation ouvert et dynamique. Cette idée semble aujourd’hui parfaitem...

7.1. Introduction Comme nous l’avons déjà signalé, les hypothèses et définitions exposées au chapitre 6 ne sont pas des traductions fidèles de la théorie standard du liage telle qu’elle est exposée dans Chomsky (1981), mais en constituent une version simplifiée, adaptée aux données du français. Elles ne suffisent donc pas à rendre transparent le texte même de Chomsky, dont la formulation est à la fois plus complexe et plus précise. Le présent chapitre a pour objectif d’épauler le lecteur fran...

L’ambition de ce livre est de familiariser les linguistes et apprentis-linguistes francophones avec quelques grands traits de la démarche, de la méthodologie et de la terminologie de la syntaxe générative d’inspiration chomskyenne. Bien qu’ayant donné lieu à un nombre non négligeable de publications en français, cette approche des phénomènes linguistiques est encore mal vulgarisée en France. La syntaxe générative y reste perçue comme une théorie spécifiquement américaine où les discussions su...

Ce livre est une initiation à la syntaxe générative chomskyenne spécialement conçu pour les linguistes et apprentis-linguistes formés dans la tradition grammaticale francophone. Le thème de l’anaphore fournit un excellent prétexte pour une tentative de vulgarisation puisque, déjà familier aux spécialistes d’énonciation, de sémantique et de pragmatique, il est aussi l’un des principaux centres d’intérêt de la syntaxe générative, qui leur consacre un module spécifique de son programme de recherche : la théorie du liage. Les sept premiers chapitres conduisent à la formulation standard de la théorie du liage. Le chapitre 8 retrace à grands traits l’histoire des hypothèses génératives concernant la structure en constituants, dont la théorie du liage est crucialement solidaire. Le chapitre 9 passe en revue un certain nombre de problèmes mis à jour depuis la version standard de la théorie. Chacun des chapitres 1 à 8 est suivi d’exercices corrigés qui récapitulent les dernières hypothèses introduites et annoncent les suivantes. L’ensemble est complété par un index notionnel, et par un glossaire français-anglais destiné à faciliter la lecture des travaux cités dans la bibliographie. Au lecteur désireux d’étudier sérieusement la grammaire générative, ce livre fournira des repères conceptuels, terminologiques et bibliographiques. Pour les non générativistes, il sera un ouvrage d’information commode, que chacun pourra consulter en fonction de ses besoins propres.

6.1. De l’anaphore liée au liage La notion d’anaphore liée introduite au chapitre 5 conduit à distinguer deux types de relations anaphoriques : l’anaphore libre, et l’anaphore liée, respectivement illustrés par les exemples (1) et (2)–(3) : (1) a. Pierrei pense que quelqu’un lei photographiera. b. La sœurz de Pierrei lei photographiera. c. Pierrei revient bientôt. Je lei photographierai. (2) a. Chacuni pense que quelqu’un lei photographiera. b. *La sœur de chacuni pense que quelqu’un lei pho...

La grammaire générative voit le jour au milieu des années cinquante aux Etats-Unis, et plus précisément à Boston, au département de linguistique de l’institut de Technologie du Massachusetts (M.I.T.), où Noam Chomsky vient de soutenir une thèse (Chomsky 1955) dirigée par Zellig Harris. Les années cinquante sont marquées, aux Etats-Unis, par un développement intense de ce que l’on appelle aujourd’hui l’informatique : on cherche à élaborer des modèles, des algorithmes, permettant de simuler un ...

La thèse de Tanya Reinhart, soutenue en 1976 et publiée après révision en 1983, marque la deuxième étape majeure dans l’élaboration de la théorie générative de l’anaphore. 3.1. La théorie de Langacker critiquée par Reinhart Reinhart commence par constater que la théorie de Langacker ne prédit pas toujours correctement les contraintes sur les relations anaphoriques au sein des phrases. Elle relève quatre grandes classes de problèmes empiriques. 3.1.1. Un pronom peut précéder son antécédent au ...

4.1. Le problème des circonstants frontaux Nous avons vu au chapitre 3 comment Reinhart élabore la contrainte de c-commande pour rendre compte du fait que la relation anaphorique est mal formée en (1a) et bien formée en (1b) : (1)a.* Derrière Pierrez, ilz a vu une vache.b.Derrière luiz, Pierrez a vu une vache. Ces exemples comportent un complément circonstanciel, ou circonstant, détaché en position frontale, c’est-à-dire à l’initale de la phrase. Selon la contrainte de c-commande, le contrast...

5.1. Introduction Les contraintes sur la relation anaphorique mises à jour dans les précédents chapitres ne sont limitées ni à certaines sous-classes d’anaphoriques, ni à certains types d’antécédents : aucun anaphorique ne peut c-commander son antécédent en structure-s, ou le précéder en Forme Logique, quelle que soit la nature de l’antécédent. Reinhart consacre cependant une partie de son travail à montrer que la relation anaphorique est assujettie à des restrictions supplémentaires avec cer...

De nouvelles données enfantines pour l’étude du français : réflexions autour de leur collecte et de leur étiquetage.Cet article propose une réflexion autour d’un certain nombre de questions importantes auxquelles un chercheur doit répondre lorsqu’il construit son corpus en vue de recherches sur l’acquisition du langage. Dans ce cadre, deux étapes sont notamment discutées : la collecte des données (choix des informateurs, nombre, représentativité, etc.) et l’étiquetage de ces données, le but étant pour le chercheur de proposer une base de données fiable et efficace à la communauté scientifique. This article browses through a number of significant steps which face an investigator while compiling a corpus for acquisitional research. It ranges from thoughts when gathering the information (the choice of the informants, their number, representativity, etc.) to its final coding in order to eventually share an efficiently constructed database with the scientific community.