1. DYMITILE – DYnamique MIgratoire des Tortues marines nidifiant dans les ILEs françaises de l'Océan Indien
- Author
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Bourjea, Jerome, Ciccione, Stephane, and Dalleau, Mayeul
- Subjects
Caretta caretta ,Chelonia mydas ,Oman ,Mayotte ,migration ,couloir migratoire ,tortue verte ,îles Eparses ,télémétrie satellitaire ,saisonnalité ,tortue caouanne ,Comores ,océan Indien ,site d’alimentation - Abstract
Chez les tortues marines, la migration est un processus indispensable tout au long de leur cycle biologique. Décrire et caractériser le cycle spatial des tortues marines est donc nécessaire pour définir une stratégie de conservation efficace à long terme. Nous avons étudié, grâce à la télémétrie satellitaire, la dynamique spatiale de deux espèces à différents stades de leur vie : 105 tortues vertes adultes Chelonia mydas en migration post reproductive dans le Sud-ouest de l’océan Indien (SOOI), et 18 tortues caouannes juvéniles Caretta caretta en phase océanique capturées accidentellement par la pêcherie palangrière réunionnaise.Le suivi des tortues vertes femelles a permis d’obtenir 77 trajets complets de migration post reproductive (Europa (17), Mayotte (17), Tromelin (21), les Glorieuses (15), Mohéli (3), Vamizi (3) et Juan de Nova (1)). La longueur moyenne des trajets migratoires observée est de 1405km, parcourus en moyenne en 24 jours. Les trajets enregistrés ont montré une importante dispersion à travers la région. Deux couloirs migratoires spécifiques ont pu être identifiés : (1) entre le nord de Madagascar et la frontière Mozambique/Tanzanie, (2) entre Europa et le Nord du Mozambique. Les zones d’alimentation les plus fréquentées sont situées à 35% au sein d’une aire marine protégée, essentiellement le long des côtes nord du Mozambique, du sud de la Tanzanie et du nord de Madagascar. La stratégie de déploiement des balises a également permis de démontrer que les voies migratoires et les sites d’alimentation des tortues nidifiant pendant ou hors du pic de ponte sont globalement similaires, même si celles se reproduisant en dehors du pic de ponte parcourent plus de kilomètres en plus de temps que celles se reproduisant pendant le pic. Les palangriers réunionnais capturent accidentellement essentiellement des tortues caouannes juvéniles. Le suivi satellitaire de 18 de ces tortues a permis de mettre en évidence un cycle de développement trans-équatorial, avec des individus appartenant en majorité aux populations du nord-ouest de l’océan Indien, un stock abondant et considéré actuellement comme non menacé. Ces résultats suggèrent que l’impact de la pêche palangrière réunionnaise est faible au regard (1) de l’espèce interagissant avec cette pêcherie, (2) du nombre d’interaction et (3) de l’origine supposé des individus capturées. Cette étude a également permis un rapprochement avec les pêcheurs par la mise en place d’une coopération forte avec le centre de soin de Kélonia, limitant l’impact de cette pêcherie sur les tortues caouannes juvéniles. Cette étude a permis d’évaluer la connectivité migratoire des tortues vertes adultes et caouannes juvéniles dans l’océan Indien occidentale et de révéler d’importantes implications en terme conservation régionale pour ces espèces.
- Published
- 2013