1. Quand le genre entre en scène
- Author
-
Myrtille Picaud, Centre d'études européennes et de politique comparée (CEE), Sciences Po (Sciences Po)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP), and Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)
- Subjects
programmation ,[SHS.SOCIO]Humanities and Social Sciences/Sociology ,[SHS.STAT]Humanities and Social Sciences/Methods and statistics ,[SHS.MUSIQ]Humanities and Social Sciences/Musicology and performing arts ,Sociology and Political Science ,réseaux ,configurations professionnelles ,music venues ,Comparison Europe ,cultural intermediaries ,[SHS.SCIPO]Humanities and Social Sciences/Political science ,comparaison ,5. Gender equality ,networks ,music ,intermédiaires ,professionnal arrangements ,musique ,booking ,salles de concert - Abstract
International audience; This article examines gender inequalities in popular music booking in the venues of Berlin and Paris. There are less women artists on stage than men, but why is this phenomenon more pronounced in the French capital? The article suggests that the inequalities between artists can be grasped by looking at the professional arrangements among intermediaries on the music production side. Overwhelmed by too many gig requests, bookers rely on the recommendations of trusted intermediaries to sort out the proposals they receive and stabilize the definition of musical value. In Paris, the strong professionalization of music and the low turnover amongst bookers reinforces the homogeneity of their professional networks. However, these booking networks remain relatively closed to female artists. In addition, the bookers oppose artistic criteria to taking the artists’ gender into account, considering the latter an illegitimate criterion for music selection. In Berlin, collective booking (several people in a single venue) diversifies the networks used to select artists, lowering the barriers to entry for women artists. The proximity between musical and activist scenes, favoured by the lesser professionalization of music work, also legitimizes gender as a criterion for music selection, including in renowned venues.; Cet article étudie les inégalités de genre dans la programmation musicale à Berlin et Paris, dans les salles de musique dites « actuelles » ou populaires. Les artistes femmes sont moins nombreuses que les hommes sur scène, mais pourquoi ce phénomène est-il plus marqué dans la capitale française ? L'article propose de saisir les inégalités entre artistes à l'aune des configurations professionnelles chez les intermédiaires qui construisent l'offre musicale. Noyés par une offre pléthorique, les programmateurs et programmatrices s'appuient sur les recommandations d'intermédiaires de confiance pour trier les propositions reçues et pour stabiliser la définition de la valeur musicale. À Paris, la forte professionnalisation de la programmation et le faible renouvellement des positions renforce l'homogénéité des réseaux professionnels des programmateurs et programmatrices. Or, leurs réseaux de programmation demeurent relativement fermés aux femmes artistes. En outre, les programmateurs et programmatrices opposent les critères artistiques à la prise en compte du genre des artistes dans la sélection musicale, renvoyant ce dernier à un critère illégitime. À Berlin, l'existence de nombreuses salles programmées par des collectifs diversifie les réseaux de sélection des artistes, abaissant les barrières à l'entrée pour les femmes artistes. La proximité entre espaces musical et militant, favorisée par la moindre professionnalisation de l'activité musicale, légitime également le critère du genre des artistes dans la sélection artistique, y compris dans des salles renommées.
- Published
- 2021
- Full Text
- View/download PDF