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Dans la zone de Botambi (forêt classée), située au sud-ouest de Bangui, capitale de Centrafrique, la déforestation liée à la pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis entraine depuis quelques années le recul de la couverture forestière au profit des jachères pauvres à Chromolaena odorata et des savanes herbeuses. Cette disparition de la forêt est un manque à gagner pour les communautés autochtones et locales qui vivent et dépendent très significativement des ressources issues de la forêt. C'est également une perte pour la nation qui tire une part importante de ses revenus de l'exploitation du bois et pour l'ensemble de l'humanité (protection contre l'érosion des sols, préservation de la biodiversité, séquestration du carbone, etc.). Devant une telle situation, le PDRSO (Projet de Développement Régional du Sud-Ouest) a initié différentes techniques agroforestières dans les villages de Talo, de Botéké et de Salanga, où différents gradients de déforestation et de dégradation peuvent être observés. Ainsi, à Botéké et à Salanga, le projet a procédé à une expérimentation de la technique agroforestière de Régénération Naturelle Assistée durant les sarclages des champs (RNA sarclage ou RNAs). L'avantage de la RNAs est qu'elle permet une régénération rapide lorsque les rejets, semis et/ou drageons des espèces arborées forestières sont épargnés par les agriculteurs lors des activités de sarclage des champs. Le but de cette étude consiste à caractériser la ressource arborée dans les champs traités par la RNA sarclage et de la comparer à celle des champs témoins dans les villages de Talo, de Botéké et de Salanga. Pour atteindre cet objectif, plusieurs campagnes de sensibilisations ont été menées afin d'amener les agriculteurs de Botéké et de Salanga à appliquer cette technique. Au total, 11 agriculteurs de Botéké et 11 de Salanga ont adhéré à la technique et la RNAs a été ainsi installée dans leurs champs dès juin 2019. Les résultats des inventaires floristiques réalisés de juin 2019 à juin 2021 au sein des parcelles agricoles traitées par la RNAs montrent une nette augmentation du nombre d'individus ligneux au cours du temps et par rapport aux témoins. Sur les parcelles avec RNAs, la densité est passée de 177 arbres/ha en juin 2019 à 392 arbres/ha en juin 2021. Au sein des parcelles témoins, une augmentation de la densité des ligneux a été observé mais celle-ci reste très faible par rapport aux parcelles RNA sarclage. Elle est de 97 arbres/ha en juillet 2020 puis de 131 arbres/ha en juin 2021. L'analyse des traits de vie des espèces au sein des parcelles RNAs met en évidence une dominance des mégaphérophytes (58%), un mode de dissémination dominé par des espèces zoochores (75%), un tempérament caractérisé par des espèces pionnières (65%) et une distribution phytogéographique dominée par les espèces à large distribution (58%). Cette même tendance a été observée également au sein des parcelles témoins et a permis de tirer comme conclusion une nette transformation ou conversion de la forêt en jachères pauvres (Botéké) et en savanes herbeuses (Talo). L'analyse de la cinétique de végétation des villages de Botéké et Salanga montre que les parcelles RNAs de Salanga se trouvant en milieu forestier, peu ou pas dégradé, offrent plus de diversité contrairement à celles de Botéké situées dans un milieu forestier dégradé et dans des jachères pauvres. Par ailleurs, cette étude vise à comprendre les pratiques culturales exercées par les agriculteurs. L'objectif étant de savoir si celles-ci permettent une résilience des ligneux et une diffusion à grande échelle de la technique de RNAs pour obtenir ce résultat. Pour mener à bien cette partie, une enquête a été réalisée auprès des agriculteurs des villages de Talo, de Botéké et de Salanga. Concernant les pratiques culturales des agriculteurs dans les trois villages, celles-ci sont restées ancestrales et ne permettent plus à la forêt de se reconstituer. Les défrichements suivis obligatoirement du brûlis, les sarclages des champs sans tenir compte des rejets, semis et/ou drageons et l'implication de la main d'oeuvre salariée durant les défrichements et sarclages entrainent la perte de la couverture forestière dans la zone forestière de Botambi. La technique RNAs expérimentée par le PDRSO est une alternative qui a été appréciée par les agriculteurs qui l'ont expérimenté pour sa simplicité et sa capacité à enrichir les jachères en ligneux utiles). Cependant, seuls les détenteurs de droits fonciers se déclarent prêts à l'utiliser. Pour cette dernière catégorie, la RNAs peut être vulgarisée auprès des agriculteurs, pour une gestion durable des territoires forestiers en République Centrafricaine.

Ce numéro regroupe des textes issus des projets ayant travaillé dans le cadre du Programme PSDR 4, sous l’égide d’INRAE et de 10 Régions françaises.; Forests provide multiple services, which sometimes lead to contradictory management issues. The OUIGEF project tested, in three territories of the Auvergne Rhône Alpes region (Massif des Bauges, Chartreuse and Pilat Regional Parks), innovative technical or organizational tools for sustainable forest management reconciling these issues. Forest resource was evaluated by airborne LiDAR on the Grande Chartreuse Forest. The methods developed makes it possible to extract essential parameters for forest management with accurate precision, in a continuous and homogeneous manner. Accessibility to the resource was evaluated using the SYLVACCESS tool. Forests with a protection function were mapped and a field protocol to identify mature forests was finalized. The motivation of private forest owners to log their forests was modelled, integrating both the sociodemographic characteristics of the owners and the biophysical characteristics of their forest plot. The valuation circuits of local wood were analyzed, questioning the processes that build the value of local wood. A first focus dealt with a wood energy platform in the Massif des Bauges PNR, a second showed how the process of building the AOC Bois de Chartreuse, while economically enhancing a local resource, also shed light on the "non-market" values of this resource for the territory. Co-constructed with all forestry stakeholders, an analysis grid evaluates the functions of a forest before it is harvested. The diagnosis helps the manager in choosing appropriate harvesting methods. Downstream, the grid evaluates the quality of the harvesting operation. An online educational game follows the path of a wood chip, from its mobilization in the forest to its combustion, and raises the awareness to the construction of a sustainable wood energy sector. A geo-catalogue gathers information on the data used by researchers and actors involved in forest management. An instruction manual for the use of the data adapted to concrete problems faced by forestry stakeholders is joined.; La forêt rend de multiples services, à l’origine d’enjeux de gestion parfois contradictoires. Le projet OUIGEF a testé, sur trois territoires de la région Auvergne Rhône-Alpes (PNR du Massif des Bauges, de la Chartreuse et du Pilat), des outils techniques ou organisationnels innovants, au service d’une gestion forestière durable conciliant ces enjeux. La ressource forestière a été évaluée par un LiDAR aéroporté sur la Forêt Domaniale de Grande Chartreuse. Les chaines de traitement d’images développées ont permis d’extraire des paramètres essentiels pour la gestion forestière avec précision, de manière continue et homogène. L’accessibilité à la ressource a été évaluée à l’aide de l’outil SYLVACCESS, une cartographie des forêts à fonction de protection a été réalisée et un protocole de terrain pour identifier les forêts matures finalisé. a motivation des propriétaires forestiers privés à exploiter leurs forêts a été modélisée, en prenant en compte les caractéristiques sociodémographiques des propriétaires ainsi que les caractéristiques biophysiques de leur parcelle. Les circuits de valorisation du bois local ont été analysés, en questionnant les processus par lesquels la valeur du bois local se construit. Un premier focus a porté sur la création d’une plate-forme Bois Energie, un second a montré comment le processus de construction de l’AOC Bois de Chartreuse, tout en valorisant économiquement une ressource locale a aussi éclairé les valeurs « hors-marché » de cette ressource. Co-construite avec l’ensemble des acteurs forestiers, une grille d’analyse évalue, en amont d’une exploitation forestière, les fonctions d’une forêt. Le diagnostic oriente le gestionnaire pour choisir des modalités d’exploitation appropriées. En aval, la grille évalue la qualité du chantier d’exploitation réalisé. Un jeu pédagogique en ligne suit le parcours d’un copeau de bois, depuis sa mobilisation en forêt jusqu’à sa combustion, et sensibilise le grand public à la valorisation durable du bois en énergie. Un géocatalogue réunit des informations sur les données utilisées par les chercheurs et les acteurs impliqués dans la gestion forestière. Il est accompagné d’un mode d’emploi des données adapté à des problématiques concrètes auxquelles les acteurs sont confrontés.

Over 90% of the rural population in sub-Saharan Africa still relies on fuelwood as their primary source of household energy. In this context, recent robust data on fuelwood consumption in rural areas are needed to conceive and implement appropriate energy policies. This paper identifies the factors that determine fuelwood consumption variability in two villages in Burkina Faso, based on a two-year survey of 60 rural households of different size and wealth status. The women who made up the panel were surveyed at five-day intervals over a period of three months in the rainy season, one month in the cold dry season and one month in the hot dry season. Our results corroborate some fuelwood consumption patterns in rural SSA: fuelwood consumption per adult equivalent decreases both with the size of the household and with local wood scarcity. Conversely, it challenges the idea that the level of consumption is correlated with the level of household wealth. Finally, the most important result is that the scarcity of wood resources leads people to buy fuelwood from outside and adopt strategies to reduce their consumption by reducing the number of cooking cycles and certainly by wasting less energy, whatever the level of household wealth.

Since its origins, cocoa growing has gone through a series of crises and booms, with a shift in production areas at the expense of tropical forests. Nowadays, the recent sharp rise in the global demand for cocoa more than ever calls into question the future of these forest resources. Nevertheless, in contrast with the dominant technical models, often unsustainable, part of global cocoa growing is based on complex agroforestry systems which are, in many cases, very old and still managed by farmers. To better understand the genesis and the functioning of these systems over time, we analysed the evolution of 30 cocoa agroforests, most of which were several decades old, located in central Cameroon. In this region, cocoa growing has been developing since the 1930s and experienced major changes in contexts, including the severe crisis of the 1990s. By combining field observations and historical survey data, we reconstructed the impacts of these changes over time on management practices, agroforestry structures and cocoa yields. We formalized five cocoa agroforests trajectories closely linked to main phases of cocoa growing in central Cameroon, each phase leading to changes in farmers’ practices. These trajectories explain the current agroforests structures, with low (1180 in. ha−1) or high cocoa tree densities (2190 in. ha−1), mean basal area per cocoa tree which ranged from 29.4 cm2 to 92.7 cm2, and finally cocoa yields which varied from 542.7 to 1275.7 kg ha−1. Our results show how the management of interacting species allows a system balance that can be temporarily broken or redesigned, suggesting the resilient and flexible nature of these complex cocoa agroforests. The properties of these cocoa agroforests—gradually built over time—enable adaptations and their transmission during difficult times. To cope with current challenges facing global cocoa production, we recommend that these cocoa agroforests serve as a basis to promote new cocoa cropping models to better reconcile cocoa production and the preservation of forest resources.

Accurate estimates of commercial volume in tropical forests are key for the implementation of sustainable forest management plans. Because of the lack of local or generic volumetric equations, most forest managers and forestry services are still using traditional expansion factors (i.e., multiplication of the diameter by a given value) to estimate the volume of commercial tree species in the Amazon. Volumetric models were developed through a unique data set of 1,264 fallen trees fully measured in 150 sample plots located across a broad range of forests in Amapá, Brazil. Forest-specific volumetric models were developed and compared with a generic (i.e., across all forests) model and with published equations developed elsewhere in the Amazon. The generic equation performed well in all forest types and allowed precise predictions. The most efficient sampling design to develop volumetric models consists of measuring approximately 50 trees across four different size classes representing the whole population. The form factors (FF) developed locally generated substantial bias but performed better than the traditional FF (0.7). Overall, our results suggest that it is possible to develop accurate generic models to estimate commercial timber volume, and this study can serve as a guideline for forest managers or scientists interested in calibrating volumetric models in a cost-efficient way. Study Implications: This work provides useful information on volumetric modeling methods for Brazilian Amazon tropical forests. Most of the studies in the literature only investigate the classical modeling using regression models considering only boom metrics with or without bark, and, in this way, they provide incomplete and biased total knowledge and estimates for a given population. Therefore, detailed and accurate analyzes are crucial tools for decisionmaking. If the harvesting interventions are carried out without considering the most appropriate method to estimate the total wood stock, there may be damages or even extinction of some species, as has happened with other forest domains in Brazil and in other rainforest regions in the world. In this work, the results clearly show the importance of testing different methodologies and selecting the one best suited for a particular site, as well as carrying out techniques for the sustainable and correct management of the forest. Because the analysis procedures provide only information on how methodologies behave statistically, our results may contribute to a more refined analysis to be applied in the future in similar environments. Currently, the Brazilian forestry sector is looking for alternatives to obtain forest resources within the concept of sustainability. For the Brazilian Amazon tropical forest domain, it is extremely important to achieve a sustainable management of resources through forest management. Most studies in the literature investigate the management of tropical rainforest, whereas there is a lack of scientific information on the transition range for the cerrado. Made available in DSpace on 2020-12-16T09:06:50Z (GMT). No. of bitstreams: 1 CPAF-AP-2020-Accurate-estimation-of-commercial.pdf: 928769 bytes, checksum: dff30beaa41574825f8df54580bc8d84 (MD5) Previous issue date: 2020

International audience; Ongoing debates focus on the role of forest-sourced bioenergy within climate mitigation efforts, due to the long rotation lengths of forest biomass. Valuing sequestration is debated due to its reversibility; however, dynamic modelling of biogenic carbon (Cbio) flows captures both negative and positive emissions. The objective of this work is to respond to the key issue of timing sequestration associated with two opposed modelling choices (historic vs. future) in the context of dynamic life cycle assessment (LCA). Methods: The outputs of a partial-equilibrium model are used to inform prospective evaluations of the use of forest wood residues in response to an energy transition policy. Dynamic forest carbon modelling represents the carbon cycle between the atmosphere and technosphere: Cbio fixation and release through combustion and/or decay. Time-dependent characterization is used to assess the time-sensitive climate change effects. The two Cbio sequestration perspectives for bioenergy (forest biomass use) and reference (no use) scenarios are contrasted to assess (i) their temporal profiles, (ii) their climatic consequences concerning C-complete (fossil + biogenic C) vs. C-neutral (fossil C) approaches, and (iii) the implications of comparing the two approaches with dynamic LCA. Results and discussion: Full lifetime carbon accounting confirms that Cbio entering the bioenergy system equals the Cbio leaving it in the net balance, but not within annual dynamic balances, which alter the atmospheric greenhouse gas composition. The impacts of the historic approach differed considerably from those of the future. Moreover, the 'no use' scenario yielded higher forcing effects than the 'bioenergy' due to the higher methane proportions. The chicken-egg dilemma arises in attributional LCA: as the forcing depends on the timing of the Cbio sequestration and its allocation to a harvest activity. A decision tree supported by case study applications provides general rules for selecting the adequate time-related modelling approach based the criteria of provision of wood and regrowth from managed and unmanaged forests, determined by the origin of biotic resources and related spheres. Conclusions: Excluding dynamic Cbio introduces under- (future) or over- (historic) estimation of the results, misleading mitigation decisions. Further research is needed to close the gap between forest stand and landscape level, addressing issues beyond the chicken-egg dilemma and developing complete dynamic LCA studies.

Despite its inclusion in the forest laws and the support of the international community, Multiple-use Forest Management (MFM) remains poorly implemented in tropical forests. Two specific barriers limit the effectiveness of this approach in the timber concessions of Central Africa. On one hand, formal attempts at MFM are poorly conceived either because they promote forest uses, such as ecological functions or tourism, that have little relevance to direct stakeholders, or because they rely on the legal definition of local users' rights, which is disconnected to customary rules and practices. The article develops an alternative approach for six timber concessions in Cameroon, Gabon and the Democratic Republic of Congo, in which the foremost purpose of MFM is to solve or reduce actual conflicts of uses, notably regarding agriculture, hunting, chainsaw milling and firewood collection. On the other hand, the costs of implementing MFM measures are rarely estimated and assigned to concerned actors. The costs of resolving conflicts of use were evaluated in the same concessions, based on consensual solutions elaborated by the logging companies, the forestry and agriculture administrations and the local people. In half of these concessions, the cost of MFM equals or exceeds 1.5 million dollars in the next fifteen years. Several trade-offs are possible between these stakeholders, combining tax relief, technical and financial support to local development, and reduction of some illegal practices.

La présente recherche porte sur l'analyse de la vulnérabilité des ménages riverains des aires protégées, appliquée à l'échelle de la Réserve de Biosphère de Mananara-Nord dans la partie nord-est de Madagascar. La zone présente un contexte de vulnérabilité assez particulier soutenu par des situations paradoxales importantes. Riche en ressources naturelles, de nombreux ménages y sont pourtant vulnérables. Des dispositifs de gestion de ces ressources ont été établis comme les Aires Protégées et les Transferts de gestion, toutefois, la déforestation reste importante. Enfin, de nombreux appuis sont apportés par des ONG et opérateurs de développement, mais des enchainements de facteurs locaux, territoriaux et nationaux soutiennent la vulnérabilité sociale, ne permettant pas d'avoir les répercussions attendues en termes de résultats de développement. Au regard de ces constats, cette étude se pose comme question principale de comment appréhender la vulnérabilité des populations locales autour des aires protégées pour permettre des systèmes d'exploitation plus durables des ressources naturelles. Trois approches interdépendantes sont mobilisées : 1) l'approche par l'analyse des risques couplée avec celle des moyens d'existence ont permis d'identifier les principaux aléas auxquels les ménages sont exposés et d'en mesurer les risques perçus par les populations locales, 2) l'analyse des filières et l'approche territoriale du développement ont permis de mettre en exergue les corrélations entre les stratégies individuelles des ménages face aux variations des prix des produits de rente et la réduction de la couverture forestière, et 3) la combinaison d'approches des moyens d'existence et les capabilités de Sen, pour analyser en profondeur les différentes stratégies développées par les ménages et leurs dépendances aux ressources forestières. Le principal apport de cette recherche est d'alimenter les réflexions sur la mise en place d'un cadre d'analyse de la vulnérabilité sociale et territoriale à l'issue de la complémentarité des capitaux dans les stratégies des ménages. Elle a aussi permis de souligner l'importance d'une compréhension préalable des contextes de vulnérabilité avant toute implantation de projets, afin de mieux cibler les activités d'appuis et les bénéficiaires pour qu'il y ait impact à long terme. Enfin, elle permet de se rendre compte qu'il ne faudrait plus se cantonner à n'appuyer que les populations les plus vulnérables dans les projets de développement, mais penser à renforcer la résilience sociale et écologique en même temps.

In northern Cameroon like in all Sudano-Sahelian regions, women have very few rights to trees, although they are key users of tree products. Surveys and feedback sessions were conducted in five villages, each being representative of an agroecological subregion, to understand the disparity between the importance of trees for women and their lack of involvement in tree management. Although women are aware of the pressure on available tree resources, they feel powerless to do anything about it. Tree management actions women have undertaken or intend to undertake are limited to the vicinity of the homestead. In other places, parkland fields and savannah bush, women are skeptical about and sometimes unaware of actions that could be undertaken. This is mainly due to the existing gender relations. Men have the power over rights of access to trees and make all decisions concerning management of trees in the parklands and savannahs. The gender division of labor is such that women are not involved in tree management. A change in gender relations and a complete reversal of opinion and behavior would be needed for a more balanced involvement of women and men in the management of trees.

GlobAllomeTree is an international platform for tree allometric equations. It is the first worldwide web platform designed to facilitate the access of the tree allometric equation and to facilitate the assessment of the tree biometric characteristics for commercial volume, bio-energy or carbon cycling. The webplatform presents a database containing tree allometric equations, a software called Fantallomatrik, to facilitate the comparison and selection of the equations, and documentation to facilitate the development of new tree allometric models, improve the evaluation of tree and forest resources and improve knowledge on tree allometric equations. In the Fantallometrik software, equations can be selected by country, ecological zones, input parameters, tree species, statistic parameters and outputs. The continuously updated database currently contains over 5000 tree allometric equations classified according to 73 fields. The software Fantallometrik can be also used to compare equations, insert new data and estimate the selected output variables using field inventory. The GlobAllomeTree products are freely available at the URL: http://globallometree.org for a range of users including foresters, project developers, scientist, student and government staff.

Harvesting from common resources has been studied through experimental work in the laboratory and in the field. In this paper we report on a dynamic commons experiment, representing a forest, performed with different types of communities of resource users in Thailand and Colombia, as well as student participants. We find that all groups overharvest the resource in the first part of the experiment and that there is no statistical difference between the various types of groups. In the second part of the experiment, participants appropriate the common resource after one of three possible regulations is elected and implemented. There is less overharvesting after the rules are implemented, but there is a significant amount of rule breaking. The surprising finding is that Colombian villagers break the rules of the games more often than other groups, and even more so when they have more trust in members of the community. This observation can be explained by the distrust in externally proposed regulations due to the institutional and cultural context.

At the 2010 Montpellier conference on ‘Taking Stock of Smallholder and Community Forestry: Where do we go from here?’, researchers, policy-makers and practitioners came together to discuss historical trends and future directions for understanding and supporting forest sustainability and local livelihoods in forest-based communities. A consensus arising from these discussions was that there is a need to reframe and broaden approaches to understand forestry practised by smallholders and communities. The paper highlights three key topics from that discussion: (1) the need to reconsider definitions of community forestry, (2) the need to broaden understanding of rights surrounding forest resources and (3) the need to reframe research to focus on management of the forest–farm interface.

International audience; Sustainable forest management requires a precise knowledge of the forest resource and existing infrastructure, to consider harvesting scenarios. LIDAR, a remote sensing technology, is used by many countries to model and map the forest resource (Naesset, 2004). In France, forests are more heterogeneous (in species and structures). So a “based area” method have been adapted to calibrate empirical models relating dendrometric parameters measured in the field with metrics derived from LIDAR (thanks to a research program ANR-Foresee). The results show that it is possible to characterize forest resources in different forests: from plain with beech or pine regular forest to mountain covered by heterogeneous fir-spruce forests (Munoz et al. 2016). The accuracy of LIDAR inventories is equivalent to that of traditional field methods. Moreover, LIDAR allows to achieve a continuous mapping of modeled variables (see fig. 1), and calculations at different scales (plots, forest). If thousands of square kilometers have been mapped using LIDAR data, demonstrators are underway at ONF to evaluate the operational use of these innovative methods, before a possible deployment to large scales.

Les pays du domaine sahélien sont parmi ceux qui possèdent les taux d'émissions de carbone les plus bas au monde à cause de leur faible niveau de développement industriel. La majorité des émissions nettes de CO2 résulte régionalement de la déforestation et de la dégradation forestière. Mais au-delà de ses faibles émissions de gaz à effet de serre, l'espace sahélien est très vulnérable aux changements globaux car il combine des interactions complexes entre les changements climatiques, la gestion des ressources en eau, les systèmes d'utilisation des terres agricoles et des ressources pastorales, la sécurité alimentaire, la santé et les écosystèmes. Pourtant, certains taux de pauvreté nationale ont diminué, indiquant de possibles améliorations régionales (Banque mondiale, 2016). Mais les impacts socio-environnementaux du changement climatique peuvent avoir des conséquences élevées sur toutes les dimensions du développement économique, et obérer les espérances actuelles ou projets à venir. Même s'il existe évidemment des disparités et contrastes régionaux, la toujours très forte dépendance à l'agriculture pluviale et les faibles capacités économiques et institutionnelles des pays sahéliens en font un des espaces les plus sensibles et mal préparés pour faire face et s'adapter à la variabilité climatique (Roudier et al., 2011). De plus, une grande partie de l'espace sahélien est déjà confrontée, épisodiquement ou de manière récurrente, à des crises alimentaires et à la pénurie d'eau imposées par la variabilité climatique, et à certains événements extrêmes tels que les sécheresses, les pluies intenses et les inondations excessives. Avec des taux de croissance démographique les plus importants au monde et une population sahélienne encore dépendante à plus de 85 % d'une économie de subsistance agro-pastorale (Kusserow, 2017), les populations et les écosystèmes, seront les principales victimes du changement climatique mondial en cours. De nombreux travaux sont en cours pour comprendre et démêler toutes ces interactions socio-écologiques complexes en domaine sahélien, influencées en partie ou totalement par les variables climatiques (Hanke et al., 2016). L'approche doit donc être multicritère en intégrant les impacts du climat au sein d'un ensemble de contraintes géographiques plus larges. Une première partie résume les principales variations climatiques et environnementales observées à l'échelle sahélienne ces dernières décennies. Une seconde partie détaille les impacts de ces évolutions sur les ressources en eau, forestières ou agricoles, ainsi que sur les principaux modes socio-économiques organisant les sociétés sahéliennes. Une dernière partie synthétise les principales voies théoriques, ou celles déjà engagées, de l'adaptation au changement climatique, principalement par les communautés rurales sahéliennes.

International audience; Very high spatial resolution (VHSR) optical satellite imagery has shown good potential to provide non-saturating proxies of tropical forest aboveground biomass (AGB) from the analysis of canopy texture, for instance through the Fourier Transform Textural Ordination method. Empirical case studies however showed that the relationship between Fourier texture features and forest AGB varies across forest types and regions of the world, limiting model transferability. A better understanding of the biophysical mechanisms on which canopy texture – forest AGB relation relies is a prerequisite to move toward broad scale applications. Here we simulated VHSR optical canopy scenes in identical sun-sensor geometry for 279 1-ha tropical forest inventory plots distributed across the tropics. Our aim was to assess the respective merits and complementarity of two types of texture analysis techniques (i.e. Fourier and lacunarity) on a set of forests with contrasted structure and geographical origin, and develop a general texture-based approach for tropical forest AGB mapping. Across forests, Fourier texture captured a gradient of stands mean crown size reflecting well the progressive changes in stand structure throughout forest aggradation phase (e.g. Pearson's r=−0.42 with basal area) while lacunarity texture captured a gradient of canopy openness (, i.e. Pearson's r=−0.57 with stand gap fraction). Both types of texture indices were highly complementary for predicting forest AGB at the global level (so-called FL-model). The residual error of the FL-model was structured across sites and could be partially captured with a bioclimatic proxy, further improving the performance of the global model (so-called FLE-model) and reducing site-level biases. The FLE model was tested on a set of real Pleiades images covering a mosaic of high-biomass forests in the Congo basin (mean AGB over 49 field plots: 359±98Mgha−1), leading to a significant relationship (R2=0.47 on validation data) with reasonable error levels (

[Departement_IRSTEA]Territoires [TR1_IRSTEA]SYNERGIE [Axe_IRSTEA]TETIS-ATTOS; International audience; Mapping forest AGB (Above Ground Biomass) is of crucial importance to estimate the carbon emissions associated with tropical deforestation. This study proposes a method to overcome the saturation at high AGB values of existing AGB map (Vieilledent's AGB map) by using a map of correction factors generated from GLAS (Geoscience Laser Altimeter System) spaceborne LiDAR data. The Vieilledent's AGB map of Madagascar was established using optical images, with parameters calculated from the SRTM Digital Elevation Model, climatic variables, and field inventories. In the present study, first, GLAS LiDAR data were used to obtain a spatially distributed (GLAS footprints geolocation) estimation of AGB (GLAS AGB) covering Madagascar forested areas, with a density of 0.52 footprint/km 2. Second, the difference between the AGB from the Vieilledent's AGB map and GLAS AGB at each GLAS footprint location was calculated, and additional spatially distributed correction factors were obtained. Third, an ordinary kriging interpolation was thus performed by taking into account the spatial structure of these additional correction factors to provide a continuous correction factor map. Finally, the existing and the correction factor maps were summed to improve the Vieilledent's AGB map. The results showed that the integration of GLAS data improves the precision of Vieilledent's AGB map by approximately 7 t/ha. By integrating GLAS data, the RMSE on AGB estimates decreases from 81 t/ha (R 2 = 0.62) to 74.1 t/ha (R 2 = 0.71). Most importantly, we showed that this approach using LiDAR data avoids underestimating high biomass values (new maximum AGB of 650 t/ha compared to 550 t/ha with the first approach).

Industrial forest concessions cover about 45 million hectares in Central Africa. This paper discusses the weaknesses of the current concession model and initiatives for helping it evolve; it then proposes a new type of concession, entitled 'Concessions 2.0', adapted to the future challenges presented by the overlapping among the rights and modes of the harvesting of multiple resources. This proposed model is based on four features: (i) mapping and recognition of the customary territories within and around the industrial concession, (ii) timber revenue sharing indexed on the extension of the customary territories and contractual management agreements within the communities, (iii) allowance of commercial exploitation of non-timber resources by entitled claimers under the supervision and/or in association with the concessionaire, and (iv) inclusive governance for the management of overlapping rights over the concession area. (Resume d'auteur)

The importance of forest resources for rural communities' livelihoods has increasingly been recognized over the last three decades. Forests provide food, generate incomes, provide supporting (nutrient cycling, pollination), and regulating (climate, diseases, water regulation and purification) services for agriculture, in addition to their aesthetic, cultural and spiritual role. However, most of the studies on forest resource use do not focus on the role of landscape organization in addressing the impact of climate variability and the risk of food insecurity. This study aims to examine the contribution of woodlands and trees towards decreasing the risk of food insecurity and the importance of landscape structure and composition in coping with food shortages. It took place in two villages in Burkina Faso, on both ends of the woodlands and tree-cover spectrum. We demonstrate that in both landscapes, ecosystem goods, such as shea nuts and fuelwood, represent a safety net for households during food shortage periods. We demonstrate that households shape their adaptive strategies differently depending on the resources available and the structure of the landscape. People living in a landscape with a savannah matrix (Sorobouly) rely on fuelwood trade to purchase cereals, while those living in a landscape with a parkland matrix (Kalembouly) rely on shea nuts. Agricultural, environmental and climate change policies that reinforce the rights of the most vulnerable to access key resources provided by these landscapes and development programs which assure their sustainable use will simultaneously enhance food security and increase their adaptive capacity in the face of climate change and variability.

International audience; This paper provides a review of theoretical and practical aspects related to genetic management of forest trees. The implementation of international commitments on forest genetic diversity has been slow and partly neglected. Conservation of forest genetic diversity is still riddled with problems, and complexities of national legal and administrative structures. Europe is an example of a complex region where the dis- tribution ranges of tree species extend across large geographical areas with profound environmental dif- ferences, and include many countries. Conservation of forest genetic diversity in Europe has been hampered by a lack of common understanding on the management requirements for genetic conserva- tion units of forest trees. The challenge resides in integrating scientific knowledge on conservation genet- ics into management of tree populations so that recommendations are feasible to implement across different countries. Here, we present pan-European minimum requirements for dynamic conservation units of forest genetic diversity. The units are natural or man-made tree populations which are managed for maintaining evolutionary processes and adaptive potential across generations. Each unit should have a designated status and a management plan, and one or more tree species recognized as target species for genetic conservation. The minimum sizes of the units are set at 500, 50 or 15 reproducing individuals depending on tree species and conservation objectives. Furthermore, silvicultural interventions should be allowed to enhance genetic processes, as needed, and field inventories carried out to monitor regen- eration and the population size. These minimum requirements are now used by 36 countries to improve management of forest genetic diversity.

Remote sensing has been widely used for mapping land cover and is considered key to monitoring changes in forest areas in the REDD+ Measurement, Reporting and Verification (MRV) system. But Remote Sensing as a desk study cannot capture the whole picture; it also requires ground checking. Therefore, complementing remote sensing analysis using participatory mapping can help provide information for an initial forest cover assessment, gain better understanding of how local land use might affect changes, and provide a way to engage local communities in REDD+. Our study looked at the potential of participatory mapping in providing complementary information for remotely sensed maps. The research sites were located in different ecological and socio-economic contexts in the provinces of Papua, West Kalimantan and Central Java, Indonesia. Twenty-one maps of land cover and land use were drawn with local community participation during focus group discussions in seven villages. These maps, covering a total of 270,000ha, were used to add information to maps developed using remote sensing, adding 39 land covers to the eight from our initial desk assessment. They also provided additional information on drivers of land use and land cover change, resource areas, territory claims and land status, which we were able to correlate to understand changes in forest cover. Incorporating participatory mapping in the REDD+ MRV protocol would help with initial remotely sensed land classifications, stratify an area for ground checks and measurement plots, and add other valuable social data not visible at the RS scale. Ultimately, it would provide a forum for local communities to discuss REDD+ activities and develop a better understanding of REDD+.

Cet article porte sur la crise qui affecte depuis plus de 20 ans l’industrie des produits forestiers du Québec. L’approche socioéconomique qui est ici suivie croise, à travers une perspective diachronique, l’analyse des marchés, des modes d’organisation du travail et de la production, et des règles de gouvernance qui s’appliquent aux entreprises de cette industrie. Le diagnostic aboutit à la conclusion que la combinaison systémique de facteurs de changements de types économique, organisationnel et institutionnel se conjugue à une crise sociale. Cette dernière, portée par différents acteurs, a conduit à remettre en cause l’action et la place qu’occupent les grandes entreprises papetières et à réformer le régime forestier du Québec avec la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier (2010)., This article focuses on the crisis that has impacted the forestry products industry in Quebec for more than 20 years. Using a socioeconomic approach and a diachronic perspective, the study examines the market analyses, work organization and production methods, and governance regulations that apply to businesses from this sector. It concludes that a systemic combination of economic, organizational and institutional change factors are combined with a social crisis, affects various types of actors. In that context, the activities and place occupied by the large paper companies have been put into question, in turn leading to the reform of the forest management system in Quebec with the passage of the Sustainable Forest Development Act (2010).

The originality of the REDD proposal is its incentives-based mechanism designed to reward the governments of developing countries for their performance in reducing deforestation as measured against a baseline. This mechanism is founded on the hypothesis that developing countries 'pay' an opportunity cost to conserve their forests and would prefer other choices and convert their wooden lands to other uses. The basic idea is, therefore, to pay rents to these countries to compensate for the anticipated foregone revenues. The reference to the theory of incentives (in its principal-agent version) is implicit but clear. In this REDD-related framework, the Government is taken as any economic agent who behaves rationally i.e. taking decisions after comparing the relative prices associated to various alternatives, then deciding to take action and implementing effective measures to tackle deforestation and shift the nation-wide development path. Such an approach ignores the political economy of the state, especially when dealing with "fragile" or even "failing" states facing severe but chronicle institutional crises, which are often ruled by "governments with private agendas" fuelling corruption. Two assumptions underlying the REDD proposal are particularly critical: (i) the idea that the government of such a state is in a position to make a decision to shift its development pathway on the basis of a cost-benefit analysis that anticipates financial rewards, and (ii) the idea that, once such a decision has been made, the "fragile" state is capable, thanks to the financial rewards, to implement and enforce the appropriate policies and measures which could translate into deforestation reduction. The first sections of the article discuss the pertinence of applying such a REDD version of the theory of incentives to Governments, and particularly to Governments in fragile states, with respect to the historical patterns and the practical way those states work. The last sections discuss the possibility of alternative architecture for REDD, focusing on policies and measures targeting the drivers of deforestation, and investments for intensifying agriculture, reforming land tenure and enhancing the functioning of the judicial system. We will show why incentive mechanisms should be used at another scale, for the benefits of local economic agents (companies, rural households, communities, etc.), and how a scaling down is likely to alleviate some of the constraints faced by incentives when dealing at Government level.

Constraints in making multiple use forest management a more widespread land use type across the tropics still prevail. Technical and managerial capacities usually differ for different forest products, market opportunities and degrees of market knowledge. Local communities or small-scale forest operators face difficulties in adjusting traditional practices to implement official forestry regulations, that are usually drafted with little harmonization of different management objectives and also little consideration of local socio-ecological contexts. Strategies that optimize trade-offs, by nature more complex than trade-offs in single-commodity production systems, have been neglected. Although the available evidence suggests that formal management practices favor specialization over integration, studies that attempted to discern or draw lessons learned seem, to date, limited. This Special Issue is intended to further contribute to the knowledge related to biophysical, institutional, regulatory and socio-economic aspects influencing the design, implementation and effectiveness of multiple use management throughout the forested tropics. A few messages emerge. Although the constraints impeding the implementation of multiple use of forests differ little from the constraints in plans that only include timber, the required trade-offs in the former are expected to be more problematic. Refining the scientific basis for assessing and minimizing trade-offs at different spatial scales is warranted. As important as it may be to establish multiple use objectives from the outset and involve different stakeholders in the planning process, social learning and multi-stakeholder dialogue in the context of adaptive management are needed to maintain these objectives over time, both from the top down and the bottom up. For managers and practitioners to work on multiple forest use in the tropics they must consider spatial aspects in detail, from the stand to the landscape. Finally, moving from “concept to reality” will also require new forestry training and education approaches to keep up with the ever-growing methods for valuing and using tropical forests.

La gestion durable des forêts étant menacée par le changement climatique, des mesures d'adaptation peuvent être nécessaires pour que les forêts tropicales conservent leurs capacités de production. Pourtant, la mesure dans laquelle les forestiers des régions tropicales mettent en oeuvre des actions d'adaptation pour anticiper les conséquences du changement climatique n'est pratiquement pas étudiée. Cet article présente une analyse des perceptions relatives aux risques climatiques ainsi que de la mise en oeuvre des actions d'adaptation par les gérants des forêts et les décideurs intervenant sur les forêts tropicales naturelles et plantées destinées à la production. En 2009, un questionnaire électronique diffusé dans le monde a permis de recevoir 152 réponses provenant d'Afrique, des Amériques et d'Asie-Pacifique. Les répondants ont estimé que les forêts naturelles et plantées étaient en danger du fait du changement climatique. Toutefois, ils ont été ambivalents lorsqu'on leur a demandé si l'investissement dans des mesures d'adaptation était justifié à l'heure actuelle. Les résultats de cette enquête fournissent un premier aperçu de la manière dont les considérations climatiques sont prises en compte dans la gestion et la planification relatives aux forêts tropicales, mais il est nécessaire d'examiner plus avant, aux niveaux local et national, la manière dont les forestiers, notamment dans les régions tropicales, perçoivent les risques posés par le changement climatique et gèrent les incertitudes actuelles pour pouvoir entreprendre des actions. Le fait que le changement climatique soit considéré comme moins important que d'autres menaces pour les forêts, telles que l'agriculture commerciale et l'exploitation non planifiée, suggère néanmoins que la planification et la gestion à long terme des forêts ne sont pas considérées comme viables par les répondants, compte tenu des autres grands facteurs de perte et de dégradation des forêts existants.

Dans les forêts sèches d'Afrique subsaharienne, les communautés rurales les plus exposées au risque d'insécurité alimentaire pendant les périodes de soudure alimentaire, utilisent les ressources forestières pour y faire face. Cependant dans la zone soudano-sahélienne d'Afrique de l'ouest, la savane est en train de régresser au profit des champs, où des arbres sont épargnés pour former des parcs arborés. Cette dynamique engendre un changement dans l'organisation du paysage à l'échelle du village et donc des services écosystémiques d'approvisionnement en produits forestiers disponibles. Elle rend nécessaire l'étude de l'impact de l'organisation du paysage sur la capacité des populations, notamment les plus vulnérables, à surmonter leurs difficultés alimentaires en période de soudure. Pour ce faire, deux territoires villageois très contrastés au point de vue du paysage mais comparables d'un point de vue agroclimatiques, car très proches l'un de l'autre ont été choisi afin d'étudier cette relation. La comparaison de ces deux villages nous a permis de démontrer que, quel que soit le type de paysage, les ménages les plus exposés aux risques alimentaires face à la variabilité climatique compensent les pertes de céréales alimentaires par des produits issus des arbres qui proviennent soit des formations naturelles (savanes, jachères), soit des parcs arborés, selon les types de paysages, et qui sont soit consommés, soit vendus pour acheter des céréales. Nous démontrons ainsi en région soudano-sahélienne la fonction de filet de sécurité alimentaire des arbres. Si les revenus issus des arbres ne parviennent pas à couvrir toutes les dépenses alimentaires des ménages les plus exposés au risque d'insécurité alimentaire, ils couvrent cependant les dépenses céréalières de ces ménages, ils sont la première source de revenus pour les ménages les plus vulnérables sur le plan alimentaire, très généralement détenus par les femmes, qui les utilisent pour acheter de la nourriture pendant une période de soudure alimentaire difficile. Outre le rôle de filet de sécurité alimentaire joué par les ressources forestières dans cette région, cette étude démontre également l'importance de l'organisation du paysage dans la mobilisation des produits forestiers pour surmonter la soudure alimentaire : bois et charbon là où la savane demeure encore la matrice du paysage ; noix de karité où ce sont les champs avec les parcs arborés qui en forment la matrice. Associés aux différents éléments de paysage, les droits d'accès et d'usage des ressources prennent dans cette perspective une importance toute particulière, notamment pour les ménages les plus vulnérables et pour les femmes en général. L'importance des ressources arborées et des droits d'accès des femmes à ces ressources pour surmonter les périodes de soudure alimentaire est ainsi démontrée pour la zone soudano-sahélienne du Burkina Faso. Ces résultats amènent à reconnaitre leur importance dans les politiques d'adaptation aux changements climatiques au niveau national, tout en garantissant une gestion durable de ces ressources.

Les transferts de gestion se sont multipliés durant les 25 dernières années à Madagascar, où 1 248 contrats de transferts de gestion (TG) ont été recensés en 2014. Pourtant, les écarts se sont creusés entre le cadre théorique et le cadre pratique de la mise en oeuvre de la Gestion Communautaire des Ressources Forestières (GCRF). Quelles ont été les causes ayant entravé l'efficacité de la politique de GCRF par rapport aux objectifs de conservation des forêts naturelles et d'amélioration des conditions de vie des populations locales ? L'analyse conclut à l'existence d'un désordre juridique portant atteinte à l'application efficace du droit, lequel se manifeste par la présence d'importantes incohérences des textes de base et par l'inexistence des textes d'application de la loi GELOSE. L'application inefficace des règlementations locales a également contribué à fragiliser la GCRF. Du point de vue institutionnel, malgré des principes inscrits dans les documents de référence, la synergie entre la GCRF et les politiques sectorielles est relativement faible. Les recommandations insistent sur l'urgence de mettre en cohérence les textes et de donner la priorité à l'adoption de dispositions techniques favorisant l'intersectoralité.

International audience

Le devenir des forêts est désormais l'une des préoccupations majeures du 20ième siècle. Celles-ci sont justifiées par l'importance que revêtent les forêts pour de multiples acteurs et à de multiples échelles. L'enjeu consiste aujourd'hui à conserver la biodiversité des forêts tropicales et à les gérer durablement, c'est-à-dire à exploiter leurs ressources en préservant à long terme leurs fonctions écologiques, économiques et sociales. Protéger et gérer durablement un écosystème dans son ensemble conduit à le considérer non plus comme un ensemble indépendant de processus biologiques mais comme un ensemble de processus interdépendants. Analyser, comprendre ou encore prédire le future de ces écosystèmes nécessite certaines précautions et des méthodes d'analyses adéquates doivent être employées. C'est ce que je me suis efforcé de faire au cours de ma carrière et ce mémoire, d'habilitation à diriger des recherches, présente les travaux que j'ai été amenés à développer. Il est important de souligner que ce sont les questions biologiques qui ont motivé mes recherches en statistique. Il m'est donc apparu naturel que ce soit au travers des applications que je devais présenter mes activités de recherches en bio-statistiques. La première partie donne un rapide aperçu du contexte biologique et mathématique. La seconde présente plus en détail quatre résultats qui me semblent majeurs et qui traitent de la prise en compte des dépendances spatiales, de la richesse spécifique des écosystèmes tropicaux ou encore des questions de prédictions. La dernière partie présente les stratégies à long terme que je souhaiterais mettre en place pour mener à bien et fédérer les recherches et répondre ainsi à l'objectif commun : la préservation des écosystèmes forestiers compatible avec le développement des populations humaines.

International audience; The future of tropical managed forests is threatened by climate change. In anticipation of the increase in the frequency of drought episodes predicted by climatic models for intertropical regions, it is essential to study commercial trees' resilience and vulnerability to water stress by identifying potential interaction effects between selective logging and stress due to a lack of water. Focusing on 14 species representing a potential or acknowledged commercial interest for wood production in the Guiana Shield, a joint model coupling growth and mortality for each species was parametrized, including a climatic variable related to water stress and the quantity of aboveground biomass lost after logging. For the vast majority of the species, water stress had a negative impact on growth rate, while the impact of logging was positive. The opposite results were observed for the mortality. Combining results from growth and mortality models, we generate vulnerability profiles and ranking from species apparently quite resistant to water stress (Chrysophyllum spp., Goupia glabra Aubl., Qualea rosea Aubl.), even under logging pressure, to highly vulnerable species (Sterculia spp.). In light of our results, forest managers in the Guiana Shield may want to conduct (i) a conservation strategy of the most vulnerable species and (ii) a diversification of the logged species. Conservation of the already-adapted species may also be considered as the most certain way to protect the tropical forests under future climates.