Walker, Anne Sophie, Delye, Christophe, BIOlogie et GEstion des Risques en agriculture (BIOGER), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-AgroParisTech, Agroécologie [Dijon], Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de Bourgogne (UB)-AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement, Réseau de Réflexion et de Recherche sur les Résistances aux Pesticides (R4P). FRA., Université de Bourgogne (UB)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement, AgroParisTech-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de Bourgogne (UB)-AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC), BIOlogie GEstion des Risques en agriculture - Champignons Pathogènes des Plantes ( BIOGER-CPP ), Institut National de la Recherche Agronomique ( INRA ) -AgroParisTech, Institut National de la Recherche Agronomique ( INRA ) -Université de Bourgogne ( UB ) -AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement, ProdInra, Archive Ouverte, Institut National de la Recherche Agronomique ( INRA ) -Université de Bourgogne ( UB ) -AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement-Université Bourgogne Franche-Comté ( UBFC ), and ProdInra, Migration
SPEPôle GEAPSICT2Communication orale invitée; Au niveau d’un individu, la résistance « biologique » correspond à une moindre sensibilité à un PPP en comparaison d’individus sensibles de référence, mesurée au laboratoire. Un individu résistant peut être caractérisé par son facteur de résistance (l’« intensité » ou la « force » de la résistance, correspondant au rapport entre la quantité de PPP requise pour avoir le même effet sur un individu résistant que sur un individu sensible), et son profil (ou spectre) de résistance (la gamme de substances auquel l’individu sera résistant). Le caractère de résistance est transmis aux générations suivantes de bio-agresseurs, car déterminé par une ou des modifications du génome. En fonction de son contrôle génétique, on distingue : - la résistance croisée positive, qui est une résistance à plusieurs substances due à une seule modification du génome. - la résistance multiple, qui est due à l’accumulation, au sein d’un même individu, de plusieurs modifications du génome induisant des résistances à plusieurs substances. Le profil de résistance d’un individu dépend de ses mécanismes de résistance. On distingue globalement deux types de résistances, selon la nature du mécanisme en cause : - la résistance liée à la cible du PPP. Ce type de résistance ne concerne qu’un seul mode d’action, mais ne concerne pas forcément toutes les substances ayant ce mode d’action. - la résistance par d’autres mécanismes comme la métabolisation, la séquestration ou l’efflux accru du PPP (résistance non liée à la cible). Ce type de résistance, souvent complexe car nécessitant plusieurs modifications du génome, peut concerner des substances ayant des modes d’action différents. Certains de ces mécanismes peuvent avoir des effets secondaires (« pléiotropes ») sur le cycle de vie du bio-agresseur, et peuvent ou non entraîner une pénalité en l’absence de l’application de PPP pour les individus résistants (« coût génétique » ou « altération de la fitness » : individus moins vigoureux, se reproduisant moins...). À l’échelle de la population de bio-agresseurs, la résistance « en pratique » s’observe au champ. Elle est due à la présence dans les populations d’individus résistants (donc présentant une résistance biologique) en fréquence suffisante et avec des facteurs de résistance suffisamment forts pour entraîner une perte visible d’efficacité des PPP. La résistance en pratique nécessite donc la sélection d’une résistance biologique à l’échelle individuelle, mais cette condition n’est pas suffisante. Plus généralement, la résistance aux PPP est un phénomène évolutif. La pression de sélection exercée par les PPP favorise la reproduction des individus les moins sensibles (les plus résistants), qui préexistent en faible fréquence dans les populations de bio-agresseurs. Sous l’effet des applications, la fréquence des individus résistants augmente dans les populations, jusqu’à causer éventuellement une perte de contrôle. L’enjeu des stratégies anti-résistance est donc de ralentir la sélection par les PPP (sans pouvoir garantir de l’éviter totalement à partir du moment où des populations de bio-agresseurs sont exposées à des PPP).