Au début du xixe siècle, les plâtres du Louvre sont transférés dans l’ancien collège des Quatre-Nations et réunis à un autre ensemble dans ce qui constituera l’« École royale et spéciale des beaux-arts ». Inadaptée aux besoins de l’institution, au retour de la monarchie sous Louis XVIII est fondée en 1816 la « Nouvelle École royale et spéciale des beaux-arts » à Paris, dans l’ancien couvent des Petits-Augustins. Elle est dotée plus tard d’un « palais des Études » achevé en 1834 puis d’un « musée des Antiques » présenté dans la « Cour vitrée » inaugurée en 1874. Ainsi, rive gauche, s’ouvre un site d’excellence pour praticiens que marque de son sceau, à distance et fermement, Adolphe Thiers. Sur la rive droite, au Louvre, dans la période très difficile qui voit les salles du Muséum se vider, son directeur depuis 1816, Auguste de Forbin, s’emploie à créer un lieu de délectation pour l’amateur d’art et d’archéologie. À partir de 1820 est aménagé un « musée spécial des Antiques », encore nommé « musée de Plastique », qui révèle au public une aire antique agrandie avec l’installation de modèles prestigieux de la Grèce classique. La seconde moitié du xixe siècle est marquée par des entreprises qui privilégient une autre perception et un autre regard sur l’art antique ; elles relèvent du philosophe et philhellène Félix Ravaisson Mollien qui, depuis le ministère de l’Instruction publique et avec le soutien de Napoléon III, marque les esprits de manière décisive en introduisant deux notions fondamentales : celle du « ciseau grec » sous les restaurations romaines et surtout celle du « lacunaire », c’est-à-dire du fragment original fragmentaire, recevable en tant que tel dans des salles de musée. Un troisième pôle naît en France durant cette période, destiné aux théoriciens de l’art. À partir de 1876, dans les facultés de Lettres, les conditions de création de chaires d’archéologie, érigée en discipline à part entière, sont réunies : à la Sorbonne tout d’abord, puis dans un lieu spécifique, l’Institut d’art et d’archéologie, inauguré avec son musée en 1932. Toutefois, une désaffection sous-jacente, perceptible au milieu du xxe siècle, aboutit à une crise iconoclaste qui n’épargnera pas les plâtres… Ce sont les collections de l’Institut d’art et d’archéologie de Paris qui furent victimes tout d’abord des horions estudiantins, bien avant que celles de l’École des beaux-arts ne le soient à leur tour. Une partie de ce qui reste de ces collections est alors transférée à Versailles, pour un projet fort ambitieux qui ne verra pas le jour. In the early 19th century, the plaster casts of the Louvre were transferred to the former collège des Quatre-Nations (“College of the Four Nations”) and gathered with an other ensemble in what would then form the “École royale et spéciale des beaux-arts” (“Royal and Special School of Fine Arts”). Ill-suited to the needs of the institution, during the return of the monarchy under the reign of Louis XVIII, the “Nouvelle École royale et spéciale des beaux-arts” (“New Royal and Special School of Fine Arts”) was founded in 1816 in Paris, in the former convent of the Petits-Augustins. Later on, the school was equipped with a “palais des Études” (“Palace of Studies”) completed in 1834, then with a “musée des Antiques” (“Museum of Antiques”) showcased in the “Cour vitrée” (“Glass Courtyard”) inaugurated in 1874. Thus, on the left bank, opened a centre of excellence for practitioners on which Adolphe Thiers set his seal, from afar but firmly. On the right bank of Paris, at the Louvre, during the very difficult period in which the rooms of the Museum were increasingly emptied, its Director since 1816, Auguste de Forbin, worked on creating a place of delight for the art and archaeology lovers. From 1820 was set up a “musée spécial des Antiques” (“Special Museum of Antiques”), still referred to as “musée de Plastique” (“Museum of Plastic”), which revealed to the public an enlarged area of antique with the installation of prestigious models of classical Greece. The second half of the 19th century was marked by initiatives that focused on an other perception and a different way of looking at ancient art; it had to do with the philosopher and philhellene Félix Ravaisson Mollien, who, from the Ministry of Public education and with the support of Napoleon III, left a decisive mark by introducing two fundamental notions: the notion of “Greek scissor” during Roman restorations, and above all, the notion of “incomplete”, i.e. of fragmentary original fragment, admissible as such in the rooms of the museum. A third pole emerged in France during this period, intended for art theorists. From 1876 onwards, in the faculties of Arts, the conditions for the creation of academic chairs in archaeology, established as a distinct discipline, were met: at the Sorbonne at first, and then in a specific place, the Institut d’art et d’archéologie (“Institute of Art and Archaeology”), inaugurated with its museum in 1932. However, lack of interest, noticeable in the middle of the 20th century, led to an iconoclastic crisis in which plaster casts were not spared… The collections of the Institut d’art et d’archéologie of Paris were the first victims of the damage caused by students, long before the collections of the École des beaux-arts were in turn vandalised. Some part of what remained of the collections was then transferred to Versailles, for a very ambitious project that will never see the light of day.