As lucid observers of their time, Nietzsche, Kafka, and Benjamin also brought to light the secret structure of history and the way it is rooted in human subjectivity. For them, history is a way of orienting oneself in time and beeing related to past and future temporalities, in a relationship that can be of discord and refusal, nostalgia and admiration, understanding and solidarity, ignorance and oblivion. They pay attention to the symptoms of history, which is, for them disease, catastrophe, stagnation, but perhaps conceals within itself its own antidote. In this other philosophy of history they propose, the historian, who is in turn philosopher, storyteller, doctor and revolutionary, plays the first role. His task is to understand the failures of history and to explore its ruins. Should the diagnosis be made in terms of barbarism and nihilism? Is it not rather the narration, the fiction and the lies at work in history that transform it into a manufacturing and conditioning enterprise for human beings? Historical memory is a memory of fault, punishment, and debt that the currency of history always fails to pay back. The other philosophy of history advanced by Nietzsche, Kafka and Benjamin is a combative philosophy which seeks to change our conception of history, to fulfill the hopes of the past and to preserve the memory of the future.; Observateurs lucides de leur époque, Nietzsche, Kafka et Benjamin ont également mis en lumière la structure secrète de l’histoire et la manière dont elle s’enracine dans la subjectivité humaine. L’histoire est pour eux une façon de s’orienter dans le temps et d’entrer en rapport avec les temporalités passées et futures, dans une relation qui peut être de discorde et de refus, de nostalgie et d’admiration, d’entente et de solidarité, d’ignorance et d’oubli. Ils guettent les symptômes de l’histoire, qui est pour eux maladie, catastrophe, stagnation, mais dissimule peut-être en elle-même son propre antidote. Dans cette autre philosophie de l’histoire qu’ils proposent, le premier rôle revient à l’historien, qui est tour à tour philosophe, conteur, médecin et révolutionnaire. La tâche lui incombe de comprendre les faillites de l’histoire et d’en explorer les ruines. Faut-il poser le diagnostic en termes de barbarie et de nihilisme ? N’est-ce pas plutôt la narration, la fiction et le mensonge à l’œuvre dans l’histoire qui transforment celle-ci en entreprise de fabrication et de conditionnement des êtres humains ? La mémoire historique est mémoire de la faute, du châtiment et d’une dette que la monnaie de l’histoire ne parvient jamais à rembourser. L’autre philosophie de l’histoire de Nietzsche, Kafka et Benjamin est une philosophie combative qui cherche à modifier notre conception de l’histoire, à accomplir les espérances du passé et à conserver la mémoire de l’avenir.