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Les paysages grandiloquents des fjords en Norvège offrent un contexte particulier pour réaliser un projet de master en architecture. Ce territoire indompté, marqué par l'ère glaciaire et les accidents géologiques demande un ouvrage qui en souligne le paysage et l'histoire. Le plus grand fjord du pays, le Sognefjord se divise en de nombreux plus petits fjords, dont l'Aurlandsfjord avec son célèbre bras, le Naerøyfjord. Le site se trouve à proximité du village de Flåm à 70 m d'altitude sur un petit replat dans la pente. Site typique et privilégié pour construire dans le territoire des fjords, il offre une vision généreuse du lieu. Une promenade sur le territoire, un lieu d'exposition et un bâtiment de recherche forment ensemble un laboratoire du fjord, une découverte et compréhension du fjord, de son paysage, de son ambiance et de son histoire. Depuis le port, le chemin invite le touriste à rejoindre le campus en découvrant le paysage et les éléments qui le composent. Différentes stations et espaces d'exposition donnent au promeneur une vision du paysage, chaque fois renouvelée. Les bâtiments eux-mêmes se composent d'un socle en béton et de volumes à thèmes en bois en référence aux constructions traditionnelles. Le socle permet de s'adapter au terrain et de créer une base pour les volumes en bois. Ceux-ci renferment la recherche et les quatre thèmes d'exposition: la géologie, la biologie, l'océanographie et la culture. Les constructions mettent en scène le paysage qui est lui mis en évidence dans le bâtiment.

À partir de 1890, le développement du tourisme curatif entraîne la construction de nombreux sanatoriums. Les architectes recherchent alors un type de bâtiment particulièrement adapté aux besoins des patient·es atteint·es de la tuberculose : un plan rationnel, des façades sobres… L’hygiène et l’air sont au cœur des réflexions. La découverte d'un remède en 1943 met fin au développement de cette typologie architecturale. Les sanatoriums sont alors pour la plupart soit abandonnés, soit transformés en hôtels de luxe. De nos jours, en période post-pandémique, les problèmes de santé mentale et physique augmentent et certains besoins liés à l’habitat changent. On observe une tendance à vouloir vivre à la campagne et un désir de se reconnecter avec son environnement et la nature. La réhabilitation du preventorium Le Rosaire aux Sciernes d’Albeuve (Fribourg) permettrait, selon certains principes de la géobiologie, une autre appréhension de la santé en reconsidérant le rapport à la nature. Ainsi, le projet adapte les infrastructures héritées du sanatorium aux problématiques de santé contemporaines. En effet, le recours à la géobiologie comme outil de conception a pour but d'améliorer les qualités du bâtiment existant et de procurer un sentiment de bien-être aux résident·es. Le projet encourage les habitant·es du Rosaire à devenir protagoniste de leur processus de guérison. Le preventorium se transforme ainsi en un lieu de vie où l’on partage les espaces, les ressources ou encore certaines tâches ménagères. Cet espace sensible cherche à fournir aide et repos aux plus fragilisé·es par le biais de ses caractéristiques architecturales et des principes de la vie en communauté.

Comme d’autres villages de la Valle di Blenio, Lottigna présente un caractère particulier, où l’architecture traditionnelle en pierre et bois contraste avec les villas bourgeoises construites au tournant des XIXe et XXe siècles. L’histoire passée ainsi que l’évolution de la société et de la culture de la région sont donc lisibles à travers les couches architecturales présentes dans les différents villages. Mais la société évolue, constamment, et l’espace disponible dans le territoire est de plus en plus limité. Par conséquent, comment ajouter une nouvelle couche, qui tout ensemble s’insère dans le contexte mixte existant et y prend sa force ? Comment relier toutes ces couches ? Ou encore, comment valoriser les jardins des villas bourgeoises, tout en leur conférant une valeur fonctionnelle ? Si son but final est de créer un complexe pour jeunes en difficulté composé d’espaces de vie et de soin différents, le projet répond aussi à ces questions en suivant une logique éclectique. Une logique qui est celle de l’évolution que le village a connue dans les siècles passés et qui ne se limite pas à la forme, mais s’adapte à la fonction et aux contraintes du site, pour donner lieu à une architecture qui réponde aux besoins et favorise le parcours de soin.

«Je peux prendre n'importe quel espace vide et l'appeler une scène. Quelqu'un traverse cet espace vide pendant que quelqu'un d'autre l'observe, et c'est suffisant pour que l'acte théâtral soit amorcé.» [Peter Brook, L'espace vide. Ecrits sur le théâtre, Editions du Seuil, Paris, 1977, p. 25] Le but du projet est d'aborder la création d'un lieu pour l'apprentissage, la pratique et la représentation des arts de la scène (musique, danse, théâtre) à l'échelle de la région de l'Est vaudois, s'insérant dans une vision politique de professionnalisation de ceux-ci. Le projet est à comprendre comme faisant partie d'un processus de formation où l'acquisition des connaissances spécifiques à un art s'enrichissent des pratiques des autres. Un lieu artistique doit porter en lui la possibilité d'interroger et percevoir autrement sa propre discipline artistique. Par un travail sur la porosité visuelle/auditive et la continuité de l'espace, le projet développe une idée de scènes multiples. Le lieu permet à chacun d'être public et acteur à la fois où le déplacement et le travail du corps deviennent le spectacle permanent tout en assurant le degré d'intimité nécessaire à chacun.

Le refuge de haute montagne a constitué le premier lieu à taille humaine dans l'immensité du paysage alpin. Depuis, il s'est constamment transformé au fil de l'histoire de l'alpinisme, des progrès constructifs, des découvertes ou encore des évolutions sociétales. Aujourd'hui, son statut change. La montagne n'étant plus réservée à l'élite des alpinistes, les refuges se voient fréquentés par une clientèle de plus en plus nombreuse et non-habituée à certaines difficultés montagnardes. Elles sont pourtant présentes comme jamais au vu de la métamorphose que vit le paysage alpin; l'accès par des glaciers en processus de fonte devient de plus en plus risqué. Par ailleurs, la haute montagne est saturée de constructions, des refuges bien sûr, mais également des infrastructures obsolètes, oubliées dans le paysage, car trop onéreuses à démonter. Elles ont un impact fort dans le paysage, de par notamment leur situation au-delà de la limite de la forêt, dans des zones où la végétation est basse ou inexistante. Une nouvelle construction ne devrait donc plus s'inscrire dans un territoire vierge, mais plutôt tenter de s'appuyer sur des éléments déjà présents dans le paysage alpin. Le projet de rénovation de la gare des Glaciers s'inscrit dans ces questionnements en instaurant un nouveau type d'accueil dans les Alpes. Accessible à tous et situé au seuil de la haute montagne, entre forêts et glaciers, il revalorise une infrastructure autrefois symbolique, mais aujourd'hui abandonnée sur la voie normale du Mont Blanc.

Le site du Sanatorium Sotiria, lieu ancré dans l'histoire d'Athènes, est l'icône de la politique de modernisation et de propagande du régime dictatorial de Ioannis Metaxas (1936-1945). Enrichi d'une multitude de nouveaux bâtiments dès 1936 et disséminé dans une pinède de 50 ha, le Sotiria est un recueil de l'architecture moderne grecque des années 1930. Le bâtiment des cuisines et laveries de Periklis Georgakopoulos, au centre de la composition, est un "bâtiment machine" très efficace et fonctionnel, construit pour accueillir des fonctions hétérogènes. Offrant une grande richesse spatiale, une multitude d'accès et une subdivision fonctionnelle stricte: il est d'une architecture imposante, inspirée du modernisme allemand. Longtemps oublié et sous-utilisé, ce bâtiment est aujourd'hui menacé de démolition. La sauvegarde de cet édifice important passe par la modification de son affectation, vers un usage public, la condition principale étant l'ouverture du site à la ville. Ce projet de réhabilitation prend ainsi en considération la multitude des caractéristiques intrinsèques du bâtiment et propose un centre administratif centralisé pour l'hôpital, ainsi qu'un espace pour les Archives de l'architecture néo-hellénique de la Fondation Bénaki. De plus, la modification du trafic et la requalification des espaces publics liés au bâtiment, agrémentés de lieux de rencontre et d'échange, ont pour rôle de renforcer la centralité de l'édifice. Pour finir, l'extension abritant la salle de conférences est, quant à elle, chargée de structurer les espaces publics et de revaloriser les accès.

À l’écart des routes principales et surplombant la campagne vaudoise, Sugnens est le plus petit village desservi par le LEB, le reliant en 30 minutes au centre de Lausanne. Une communauté forte s’y maintient, symbolisée par la présence d’un four à pain banal, lieu de nombreux événements festifs. À travers l’alliance du banal et de l’extraordinaire, de l’univers quotidien de l’habitat et celui inattendu du spectacle, le projet interroge les possibilités de fédérer une communauté dans le logement collectif. L’habitat s’hybride ainsi, par analogie ou simple rêverie, avec les mondes oniriques du théâtre et du cinéma. Le volume fait écho aux grandes fermes qui dessinent le contour du village. Creux en son centre, il dégage une cour couverte, définie par deux bandes de logements. La partie nord se termine par un volume surélevé en bois accueillant les dispositifs particuliers au théâtre et au cinéma. La cour se développe ainsi telle une scène au centre de l’habitat: véritable espace et moment festif, de rencontre et de partage constitutif d’une collectivité. De part et d’autre, les logements s’organisent en une série de strates de telle façon à pouvoir apprécier le spectacle depuis chez soi ou de s’en isoler. Le dédoublement des circulations et les pièces de dimensions identiques permettent d’accueillir une grande diversité de formes d’habitat. Par sa construction régulière et simple en briques porteuses isolantes recouvertes de crépis, contenant une structure en bois, l’architecture s’efface pour devenir support à l’événement, offrant une multiplicité de scénarios de vie collective.

Saint-Ursanne (JU), paisible petite ville d'origine médiévale située au bord du Doubs, a vu le nombre de ses habitants - aujourd'hui recensés à 750 - décroître au cours de ces dernières décennies. Plusieurs façades sont décrépies et laissent deviner des maisons inoccupées. Les visiteurs estivaux ne suffisent pas à faire vivre les hôteliers et restaurateurs locaux. Le projet part de l'hypothèse qu'une diversification de l'offre hôtelière et de l'offre en logements permettrait de redynamiser la ville. L'intervention porte sur un groupe de bâtiments qui se situent au centre du quartier Est de la ville. Il s'agit d'une série de maisons contiguës à trois niveaux qui se termine par un restaurant, ainsi que d'une grande bâtisse abritant un magasin d'alimentation Coop au rez-de-chaussée et des logements dans les étages, avec ses annexes. Le projet décline différents degrés d'intervention sur l'existant et cherche à le réinterpréter. Ainsi, des chambres d'hôtel indépendantes viennent se loger dans certaines maisons existantes, inoccupées ou devenues inadaptées au logement. Le restaurant, ré-organisé, devient aussi un hôtel avec des salles de séminaire. Alors que certaines maisons sont conservées en l'état et que d'autres sont réaménagées, de nouveaux logements sont proposés au-dessus de la Coop et à la place de ses annexes. Des liens se tissent entre bâtiments, existants ou projetés, et précisent également la qualité des espaces extérieurs.

Une majorité de spécialistes s'accorde à dire que les soins palliatifs (1) prodigués à domicile par des équipes mobiles constituent la solution la moins traumatisante pour le patient et ses proches. Laquelle semble également se justifier d'un point de vue économique. Cependant, un malade doit pouvoir disposer d'une structure d'accueil de proximité qui puisse faire le lien entre son milieu familial et les difficultés médicales qu'il rencontre. Le projet de centre de santé proposé émet l'hypothèse qu'une structure intermédiaire peut très largement contribuer au bien-être de ses utilisateurs. Il vise également à servir d'outil cohérent au système de santé pour l'ensemble de la population. Il s'agit alors d'organiser, autour d'une unité de soins palliatifs, un centre de jour augmenté de cabinets médicaux et d'un restaurant. Ce complexe fait ici l'objet d'une réflexion sur son articulation au sein du futur quartier des Plaines-du-Loup à Lausanne. (1) [Soins palliatifs: «La médecine et les soins palliatifs comprennent tous les traitements médicaux, les soins physiques, le soutien psychologique, social et spirituel, destinés aux malades souffrant d'une affection évolutive non guérissable. Son but est de soulager la souffrance, les symptômes, d'assurer le confort et la qualité de vie du malade et de ses proches». Société Suisse de Médecine et de Soins palliatifs, Statuts, Berne, 1995.]

Postulat: l'architecture comme scénographie des personnes. L'intervention architecturale en ville doit révéler les différentes interactions entre acteurs du théâtre urbain, les habitants de la ville et ainsi animer l'espace public. Le mapping des flux piétons autour du pont Bessières montre les potentielles zones de spectateurs d'un théâtre urbain. Cette intervention a pour but de créer une tension entre spectateurs et futurs acteurs. L'introduction d'un centre de danse dans cet escalier urbain accompagne et anime la montée de la vallée du Flon à la cathédrale, mettant en scène la danse et les piétons qui parcourent les gradins; acteurs et spectateurs se confondent. L'approche formelle du grand escalier et de ses espaces intérieurs se base sur des perceptions changeantes durant la montée, des vues inattendues sur l'école de danse et l'espace public. La topographie et les extensions artificielles de la ville jouent un rôle primordial à Lausanne, elles offrent des vues exceptionnelles et des nouvelles manières de voir la ville. Dans ce projet, les perceptions changeantes proviennent du pliage de la topographie artificielle de l'escalier urbain. Le centre de danse inscrit dans la structure de l'escalier devient un jeu d'illusion: l'escalier est une fois la continuité de la surface urbaine et l'autre fois il pénètre les différentes strates de structures et d'activités.

Guilin, une ville de petite taille à l'échelle de la Chine, est connue pour son paysage naturel couvert de monts escarpés, d'eaux scintillantes et pour la beauté du paysage agricole. La ville se compose de cinq reliefs: un vert naturel (monts), un vert agricole (rizières), un bleu naturel (eau), un bleu agricole (étangs de lotus) et «la façon dont on passe du vert au bleu en donnant naissance au gris.» [godard, j.-l.]. Ces paysages miraculeux, situés notamment à l'extérieur de la ville, sont largement loués par les médias, contrairement au visage urbain de la ville qui reste, lui, souvent inconnu. Cependant, les relations frictionnelles entre le décor naturel vaporeux et la densité de l'urbain construit forment un environnement authentique. L'enjeu du projet se situe alors dans cette transition entre le paysage et la ville, exposant un ensemble avec sa propre délicatesse. Situé dans la densité du centre-ville, le projet offre un parcours composé de charpentes d'observation et d'introspection: un jardin, un belvédère et une passerelle. Parcours à travers lequel l'enfant curieux de tous âges pourra rencontrer le paysage spéculé, découvrir l'urbain inconnu, et façonner son imaginaire de la ville et de la nature. L'attitude d'une intervention à petite échelle se justifie d'autant plus dans une Chine où l'on privilégie le développement à grande échelle au détriment du confort personnel, ou encore la sophistication obsolète plutôt que la fonctionnalité rationnelle.

Aire de ravitaillement. Relais autoroutier.

En parcourant la montagne, le télésiège projeté invite randonneurs, flâneurs, touristes, VTTistes, grimpeurs, chercheurs, à découvrir ce territoire depuis les airs, l'hiver comme l'été. Son tracé ne s'inscrit plus exclusivement dans une logique du ski où efficacité et vitesse du transport priment. Au contraire, le projet re-questionne le caractère rectiligne, rampant, tendu et uniforme du câble, pour établir des liens plus étroits avec le paysage. Il exploite pleinement la capacité de cette machine à pouvoir s'affranchir du sol. Ainsi, en modifiant l'orientation du câble, en variant sa hauteur, sa vitesse, son inclinaison et sa tension, le télésiège se glisse dans des lieux inaccessibles: parcourir une vallée sinueuse, planer entre glacier et pentes rocheuses, survoler séracs et crevasses, longer une pente avalancheuse, léviter au-dessus d'une vallée; autant d'expériences fortes révélatrices des sites traversés. Le parcours se distingue par la présence de “Pylônes-Gares”. Ces structures de béton réparties le long du tracé ont pour fonction première de permettre au câble ses changements de direction. Mais au-delà de leur statut technique, ils sont de véritables architectures. Construits dans un béton grossier de granulats de gneiss et de schistes prélevés sur le site, ils structurent le paysage par la répétition d'un même langage architectural. Ils articulent les différentes sections et constituent des parenthèses dans le parcours. Leur traversée, rythmée par la décélération du siège, son débrayage et son accélération, révèle par sa spatialité tout un univers mécanique de roulements et de moteurs. Chacun est conçu à l'intérieur comme un potentiel d'habitabilité varié répondant aux multiples envies des utilisateurs: se restaurer, se détendre, observer, nicher, traverser ou descendre, et conférant à celui-ci un caractère pérenne fort.

Au cœur des montagnes calabraises, ceint d’oliviers et d’orangers, se niche le village de Sant’ Alessio in Aspromonte. La commune, en perte de population, accueille depuis 2013 une trentaine de demandeurs d’asile, installés dans les logements vacants. Aujourd’hui, le domaine public doit être repensé pour proposer les qualités d’interaction nécessaires au cadre d’une hospitalité intégrée. Le projet vise à produire une nouvelle identité propre à la situation actuelle du village, à rassembler les activités publiques et à lier le centre de la commune au territoire. Il définit une continuité des espaces de rencontre au sein du village et se veut fragment d’un parcours paysager plus étendu. En une double respiration, deux places organisent l’espace public. La première creuse le vide au centre du tissu bâti et s’entoure de programmes publics. Son aménagement profite des murs de soutènement existants et des aspérités du terrain pour produire un lieu de rassemblement et de célébration. Présent dans le temps et l’espace local, il est perceptible comme un tout ou habitable en sous espaces favorisant l’appropriation du lieu. Dans un second souffle, la jetée s’affranchit du bâti et s’élance vers le paysage vallonné de l’Aspromonte. Ce nouvel horizon est un appel vers le lointain, l’évocation d’un ailleurs.

Depuis la fin du XIXe siècle, l’espace réservé à l’exploitation de pétrole occupe une place importante dans l’agglomération de Los Angeles; un vaste système de production et distribution, fortement entremêlé au tissu urbain, se déploie aujourd’hui à l’échelle territoriale. La production, en constante diminution, s’arrêtera graduellement d’ici 2040. L’agglomération, devenue l’une des plus denses des États-Unis, déplore, depuis le début du XXe siècle, un grand besoin de parcs et d’espaces récréatifs accessibles à tous, pour contrecarrer une diminution de la qualité de vie de ses habitants, liée à la croissance urbaine constante et à une faible structure verte fragmentée. Dans cette optique, l’arrêt du système de production de pétrole offre une précieuse opportunité: la libération de généreux espaces au cœur de la métropole pour concevoir un système de parcs venant renforcer le vert existant et permettant de reprendre la perspective de F L. Olmsted. C’est l’occasion de mettre en cohérence deux systèmes existants qui pourraient alors fonctionner ensemble; d’assainir et de désenclaver les espaces toxiques de la production pétrolière pour les relier aux espaces verts actuellement fragmentés. Cela répondrait aux besoins de la population. Ce projet illustre la transformation graduelle d’un “système territoriale de production pétrolière” en système de parcs métropolitains. Différentes stratégies seront appliquées selon les différents espaces de production de pétrole disponibles.

Un hôtel pour compléter les structures privatisées de logement dans la station de sport d'hiver de Thyon 2000.

L'énoncé théorique, portant sur les fantasmes hôteliers au travers d'un voyage dans la littérature et le cinéma, nous a permis de découvrir les univers magiques que peuvent offrir les hôtels et comment le programme a évolué au cours du temps pour s'adapter à une clientèle en constant changement. L'hôtel, c'est aussi un lieu où l'on n'a pas l'habitude d'habiter ; vient alors la question de son appropriation, à laquelle Jean Nouvel répond que « c'est dormir et ce sentir chez soi en une demi-heure ». Dans la continuité de cette étude, le projet a été abordé en commençant par l'espace le plus appropriable par chacun, à savoir la chambre et la magie que l'on y trouve, soit son fantasme. Afin ensuite de pouvoir projeter une forme construite, il était alors temps de s'intéresser au site. Le projet s'installe en Toscane (IT), dans un milieu rural, vallonné et aux abords d'un lac. La parcelle se trouve dans un contexte magnifique et idéalement orienté de façon à regarder le lac situé au Sud, la vue est donc un facteur essentiel dans la conception de l'hôtel. Deux bâtiments en pierre, en ruines, sont déjà présents sur le site ; comment les intégrer au projet ? comment ne pas les effacer en venant s'implanter ? L'hôtel est donc abordé par une réflexion matérielle et contextuelle. Comme les bâtiments existants nous l'ont offert lors de notre visite, le projet est conçu de façon à ce que sa trace dans le temps et le territoire puisse être perçue comme une belle ruine aux yeux des générations futures.

Définition;d'un parc archéologique par l'implantation de la maison de l'archéologie (musée, école, institut de recherche, administration).

Entre neige et soleil, le futur du petit village d'Aminona, à proximité de Crans-Montana, est préoccupant. Planifié et construit pendant le boom économique et touristique des années 1960-1970, sa construction s'est brusquement arrêtée à la suite de plusieurs crises successives. Si quelques petites résidences ont tout de même été construites plus récemment, le village a actuellement besoin d'un nouveau souffle. La remontée mécanique qui assure son attractivité pendant la saison hivernale doit être remplacée avant la fin de la concession permettant son fonctionnement. Un développement territorial respectueux, intelligent et réfléchi tant pour la nature que pour l'intérêt du village et de ses occupants, doit être entrepris pour redonner un nouveau dynamisme au lieu. Cela passe notamment par le respect de la faune, par l'aménagement d'espaces publics, par la gestion de la circulation tant des véhicules que des skieurs, par la construction d'une nouvelle remontée ainsi que d'un nouvel ensemble hôtelier … Ceci tout en ayant conscience des problématiques et enjeux actuels tels que la nouvelle loi sur les résidences secondaires. La remontée devient l'articulation centrale de cette nouvelle vision. Elle sera le symbole d'une nouvelle jeunesse et d'un dynamisme assuré. La vie du village et l'intérêt d'un développement urbanistique seraient totalement amplifiés, donnant enfin à Aminona la place sur le "Haut Plateau" qu'imaginait au siècle dernier l'architecte André Gaillard.

La ville de Davos présente à l'état actuel un centre-ville linéaire sur la Promenade. Suite à l'analyse, une stratégie de développement urbain envisage une extension surfacique du centre. Il se situe entre la Promenade et la rue parallèle, la Talstrasse, et prévoit une importante intensification des rues latérales. Le projet constitue une nouvelle articulation entre la Promenade et la Talstrasse, entre la gare et l'ancien centre-ville de Davos-Platz. Il s'insère dans un nœud stratégique urbain, lequel demeure porte de la ville mais aussi lieu de passage primordial. L'essence du projet naît de la réinterprétation de la halle du marché. Un espace urbain intérieur offre à la ville de Davos un nouveau lieu de rencontre, puis une notion d'accueil ainsi que de pôle en réunissant tourisme et vie quotidienne. Deux halles à caractères distincts interagissent et répondent au terrain, formant une topographie architecturale à l'intérieur. Une structure fortement présente les dessine en générant une façade intérieure, inspirée par la loggia, un élément typique de Davos. Cet ensemble provoque une interpénétration de l'espace urbain extérieur et intérieur. Le programme se compose actuellement d'un office du tourisme, de résidences touristiques, de commerces, de bureaux... La structure, qui définit et caractérise les espaces, devient élément générateur et atmosphérique. Cela permet une grande flexibilité programmatique, lequel peut évoluer en symbiose avec la ville de Davos et ses besoins.

Odda est aujourd'hui un paysage en attente de mutation. Durant le vingtième siècle, l'exploitation lourde de l'industrie a chassé les touristes et détérioré le milieu naturel. L'industrie a quitté les lieux depuis 2003 et laissé derrière elle une vaste friche coupée du reste de la ville. Cette enclave reste à prendre et la ville doit imaginer une nouvelle activité pour freiner la fuite de la population. Le projet propose de conserver l'identité industrielle de la ville par le retour d'industries propres qui devraient cohabiter avec la nature et les nouveaux programmes touristiques. Il s'agit également de rendre perméable cette friche et de la transformer en un nouveau quartier mixte dans lequel pourraient pénétrer librement les touristes et les habitants de la ville. Une stratégie à l'échelle urbaine permet de développer un parcours à travers l'ancienne friche ponctué d'une série de programmes touristiques et d'équipements greffés aux différents ensembles industriels existants et de constituer de nouveaux repères. Il s'agit de remplacer les barrières physiques et mentales qui ferment actuellement la friche et de proposer de nouvelles façades pour ce quartier en devenir. Le projet architectural s'insère dans une des têtes du complexe industriel, lieu stratégique, qui définit la limite entre la ville et l'industrie. On y trouve des programmes d'accueil, d'hébergement et d'évènements qui viennent compléter les éco-industries.

Aux abords du Grand Combin, sur la Haute Route reliant Chamonix à Zermatt, on aperçoit une lueur, tel un phare au milieu d'une mer rocheuse agitée. On découvre, sur la crête surplombant le plateau du Couloir, une machine déployant sur ses flancs d'amples voiles blanches recouvrant une cabine où des voyageurs éprouvés pourront trouver refuge. Une fois à l'abri, l'ensemble vibre sous l'effet des vents violents qui remontent les pentes des glaciers en contrebas de ce promontoire rocheux. De la charpente s'élèvent quelques craquements lointains et le voyageur, bercé par le souffle du vent, en oublierait presque la montagne. Le projet constitue une réinterprétation des principes architecturaux régissant l'architecture navale. En cela, il se veut une réflexion sur les liens entre les contraintes externes, la structure et l'espace qui peuvent définir une architecture. Afin de retrouver des contraintes similaires, le projet se situe en haute montagne, il remplace l'actuel bivouac du Biaggio Musso. Le bâtiment au fonctionnement autarcique se compose d'une structure ponctuelle permettant d'élever ses voiles à hauteur des vents laminaires et d'une capsule suspendue contenant les éléments programmatiques essentiels d'un refuge. L'énergie éolienne est exploitée grâce à un mécanisme de bielles reliées aux mâts portant les voiles. Le parcours architectural suit une séquence spatiale amenant progressivement le visiteur à l'abri des éléments naturels pour s'achever sur la contemplation du Grand Combin.

Insertion d'un centre de santé Ayur-Véda Maharishi construit selon des lois strictes prescrites par les Védas (écrits indiens plusieurs fois millénaires) dans un contexte vernaculaire du bord du lac de Neuchâtel, où se côtoient des architectures d'époques différentes.

Les UMV sont une société spécialisée dans la fabrication de limes depuis plus de 100 ans. Leader mondial dans un type de limes, ils produisent des produits de haute précision destinés aux professionnels. L'entreprise a toujours été préoccupée par le bien-être de ses ouvriers. Toutefois, son développement, dicté par les impératifs de la production, s'est effectué dans l'urgence et sans planification à long terme. Il en découle une architecture chaotique, constituée d'entités formant un tout incohérent ne répondant plus, ni aux besoins des ouvriers, ni à celui d'une production rationnelle. L'entreprise, attachée à son lieu d'implantation, se doit alors d'être repensée. La restructuration préserve le programme principal. Les parties pérennes et éphémères sont identifiées afin d'entreprendre les démarches nécessaires à une réorganisation des espaces en un tout cohérent et fonctionnel. Notre travail s'articule autour de quatre axes de réflexions: - transformer les bâtiments de tête en une interface avec le village de Vallorbe dans laquelle s'implantent de nouvelles fonctions publiques; - donner une image forte à l'entreprise par l'unification des toitures actuelles en une entité se pliant au-dessus des bâtiments existants; - générer une nouvelle dynamique de travail en aménageant des espaces conviviaux pour les ouvriers; - simplifier les flux en lignes de productions rationnelles. L'architecture devient alors le lien entre le système rationnel que représente la production, et les caractéristiques d'une agora sensible à la qualité de vie et de travail des ouvriers.

Aujourd'hui, Lausanne fait face à l'étalement urbain de son agglomération suite au développement économique croissant de l'arc lémanique. Pour maîtriser sa croissance urbaine, la ville s'est engagée dans une nouvelle approche entre urbanisme et transport (PALM) visant la création d'une agglomération compacte. Dans cette optique, une nouvelle ligne de métro, le m3, est prévue pour desservir le Nord de la ville. Cette nouvelle implantation requestionne la hiérarchie de la ville: le quartier des Plaines-du-Loup acquière ainsi une nouvelle importance, grâce à sa proximité avec le nouveau métro. De multiples projets sont proposés pour le quartier: un écoquartier, un parc d'agglomération, un stade d'athlétisme, etc.. La densification proposée dans ce projet s'inscrit dans la continuité de ce processus. L'identité des Plaines-du-Loup est fortement caractérisée par sa topographie unique dans le territoire vallonné lausannois: une horizontale délimitée par des coulées vertes et bleues. Cette qualité a provoqué la réalisation de grandes infrastructures (aéroport, stade, caserne militaire) nécessitant espace et dégagement qui caractérise encore le quartier. Situé à l'extrémité Nord du quartier, le site du projet est le lieu d'une couture entre deux milieux opposés. D'un côté, une campagne, au Nord, aménagée en parc d'agglomération et de l'autre, au Sud, le quartier appelé à être densifier par l'arrivée du métro. Le projet propose une nouvelle façade urbaine pour le parc d'agglomération en s'intégrant dans cette logique d'éléments XXL.

Vernayaz, le 7 juillet 2014 ; ; Face à moi, déboulant des hauteurs, la puissante eau de Pissevache se heurte à la roche et chute. A l'inverse, “une tour minérale”, d'une solennelle immobilité, s'élève vers le ciel. Contenue au sein de l'éloquente montagne, elle se place dans une architecture du repère. Un nid d'aigle épris de silence dont les moines, nichés en son cœur, en sont les gardiens. Je me figure le chemin pour y parvenir. Monter à pied? En funiculaire? C'est à la force de mes jambes que je grimpe à la découverte d'une autre forme de vie, une sorte d'archaïsme qui pousse vers le retour aux profondeurs de l'être le temps d'une retraite. Puis, le plateau, creusé jadis dans la roche. Je me place au centre, au point où tout s'équilibre. Le pont surplombant l'onduleuse liquidité de la Salanfe, la tour et la caverne tendent à former un tout achevé. Complémentaire. Le pic de roche, espace de refuge et de silencieuse méditation répond comme le positif de l'antre, lieu de la purification et du lavement. Je me laisse avaler au sein de ces corps rocheux. Partout “la minéralité”, comme le tissu d'une expérience unique dans laquelle on progresse, ressentant les variations sonores et lumineuse propres au site. Un doigt sur les lèvres, je vais me retirer dans cette communauté et me mêler durant un temps à ces veilleurs d'éternité, servis par une architecture de la sensation qui donne à réaliser que les mots sont bien moins importants que les comportements.

A l’Est de Paris, à cheval entre la ville historique et les communes voisines, le plateau de Romainville domine la métropole. Il porte en lui les stigmates de l’anthropocène: l’ère où l’action humaine est la principale force qui transforme la terre. En effet, des millions d’années après sa formation, cette butte-témoin a brutalement changé : On a creusé d’immenses carrières pour extraire le gypse, On a sculpté des forts sur ses sommets, Des autoroutes l’ont entaillée. Mais la butte a en quelque sorte tiré parti de ces blessures pour se doter de lieux singuliers, telles les carrières qui forment aujourd’hui une couronne de parcs en hauteur et mettent en scène le relief excavé. Dans ce système, l’autoroute A3 qui traverse la butte d’Est en Ouest, est une fracture infranchissable qui exclut les riverains. Pourtant, par sa topographie et son implantation, elle offre l’opportunité d’inventer une architecture à même de valoriser ce territoire et son histoire. Compte tenu du développement des transports en commun et de la métropole, je pose l’hypothèse d’une transformation de l’autoroute en voie métropolitaine, plus lente, plus accessible, plus partagée. Le projet imagine une voie nouvelle, vecteur d’intégration, un lien. Une voie poreuse qui réintègre dans la ville les endroits aujourd’hui délaissés de la butte, créant un quelque part, un lieu nouveau, autre. Des volumes qui symbolisent le vécu du plateau transformé émergent des talus rendus accessibles par des rampes et des escaliers.

Les changements de mode de vie, comme l'augmentation de la pendularité notamment, ont accentué le phénomène d'étalement urbain. Face à ces enjeux territoriaux, les communes périurbaines se doivent de se développer en leur centre afin de limiter leur emprise dévorante sur le paysage. Vivre dans le périurbain offre une qualité de vie riche et agréable, des espaces verts et ouverts et, avant tout, une quiétude attirante. L'enjeu se situe, selon nous, dans la proposition du mode d'habiter: offrir un habitat intermédiaire entre le logement individuel et collectif. Les seuils de transition entre les parties publiques et privées sont mis en scène de sorte à favoriser la rencontre et l'intimité. A l'échelle du quartier et du village, l'énergie est portée sur des espaces de vie collectifs afin de sauvegarder l'esprit villageois, souvent mis à mal par l'arrivée des citadins. Le choix du site de la gare de Bercher est motivé par la qualité de la desserte en transport public qui confère à ce site une situation privilégiée et durable pour un développement futur. La morphologie du bâti en cluster et la typologie rayonnante des logements offrent un mode de vie proche de la nature. Un espace collectif central extérieur permet l'accès aux logements et devient fédérateur de rencontres. Enfin, l'emprise au sol modérée des bâtiments laisse place à des espaces verts généreux et permet de rétablir la connexion avec la nature environnante.

A première vue dans cette maison, chaque chambre, chaque pièce de travail ressemble à sa voisine. Mais si les mètres cubes sont identiques, l'espace, lui, n'est jamais le même. ; Chercheur parmi d'autres, j'ordonne mes idées à l'écart de l'effervescence urbaine. Aucune pièce ne m'est attribuée, je me les approprie l'une après l'autre un instant seulement, avant de poursuivre mon chemin. Seul ou accompagné, je dérive en acceptant de ne pas tout programmer. Mon corps, mes sens, ma fatigue m'indiquent la marche à suivre ou celle à ne pas gravir face à cet escalier. En me déplaçant je commence à saisir les changements. A force d'étudier ici, puis là, de sentir plus ou moins peser l'eau sous telle ou telle douche, je deviens sensible à la moindre variation. Je comprends alors que saisir une discussion au vol ou échanger une idée essentielle pour mon travail ne tient qu'à un fil, parfois un mètre de plus, un mètre de moins. ; En ces murs, les chercheurs viennent aiguiser cette qualité essentielle pour eux, celle de savoir se mettre en condition de découvrir ce qu'on ne cherchait pas: la sérendipité.

A mi-chemin entre les domaines publics et privés, l'espace collectif est parfois perçu comme résiduel. Cependant, il peut aussi constituer un thème de projet, structurant et essentiel. L'espace collectif s'y apparente ici à l'espace du collectif, de la communauté. Là où l'énoncé théorique explorait, à travers plusieurs expériences communautaires historiques, la relation entre l'architecture et les pratiques de groupes, le projet, quant à lui, propose l'application de ces études sur le site de Bonmont, à Chéserex, Vaud. L'ancienne abbaye cistercienne de Bonmont, fondée au XIIe siècle, a hébergé durant plusieurs siècles une communauté monastique. Sécularisée en 1536, après la conquête bernoise, elle servit d'exploitation agricole. Privatisés dans les années 80, les domaines de l'abbaye, sont aujourd'hui utilisés comme terrain de golf. Le projet propose une réappropriation de l'ancienne abbaye en une école pour apprentis cuisiniers. Constitué à la fois de logements et d'équipements éducatifs, il se veut un moyen de rassemblement, avec pour objectif le “bon” goût. S'inspirant des typologies cisterciennes et de projets du XXe siècle – Les 200 colonnes d'Alger de Fernand Pouillon; l'abbaye de Vaals de Hans van des Laan –, il explore la figure de la cour, comme outil projectuel et espace de la communauté.

La popularisation de la culture alternative techno a engendré une dissociation entre deux mondes: l’émergence des festivals de musique électronique et de leurs infrastructures spectaculaires et, d’autre part, la persévérance du mouvement alternatif autour de la culture “rave”, célébration discrète et presque mystique tournée vers un objet emblématique: le “soundsystem”, véritable totem fabriqué par des collectifs. Ces événements cachés du grand public, processionnels et hédonistes, explorent le caractère plus intimiste et épuré du monde festif et sont souvent démunis d’infrastructures en raison de leur spontanéité et de leur budget restreint. Ce projet propose une méthode d’assemblage d’éléments simples et bon marché empruntés au milieu de l’industrie, pré-fabriqués et remaniés sur mesure. Tubes en cartons, noeuds en mdf, cordes standards et bâches en PVC forment un kit permettant d’englober les besoins primordiaux d’un tel événement; le transport du matériel jusqu’au site choisi, un montage rapide, du mobilier élémentaire – banc, table, bar, support pour DJ et VJ –, et une protection contre la pluie. Ce kit, distribué à des collectifs d’artistes qui ont pour habitude d'organiser de tels événements, est muni d’un manuel proposant un lexique de typologies flexibles pouvant s’adapter aux différents contextes exploités par les “rave”. Munis d’outils basiques, de deux remorques et du manuel de montage, ils peuvent s’approprier temporairement le site de leur choix le temps d’une journée ou d’une nuit.

En Valais, des mines de charbon ont été creusées pendant les deux guerres mondiales. Un des filons principaux se trouvait au Plan de la Méreune à 1600 m d'altitude sur les hauts de Dorénaz. Près de 200 ouvriers s'y étaient installés dans un village construit spécialement pour son exploitation. Le site se trouve sur un replat dans une forêt à forte pente. La vue y est dégagée du Mont Blanc au Léman en passant par les Dents du Midi. Le climat est particulier car les températures sont basses mais l'ensoleillement est important. On y accède par une route étroite en gravier. L'isolement relatif du site ainsi que le type des bâtiments construits sont particulièrement bien adaptés aux activités en groupes pendant plusieurs jours. Ce projet de master propose donc de transformer les vestiges de ce site industriel en centre de vacances pour sociétés (hébergement, salles de réunion, terrain de jeux). L'objectif architectural principal est d'adapter un complexe de bâtiments anciens à de nouveaux usages tout en conservant le génie du lieu. Le second objectif est d'atteindre une efficacité environnementale importante malgré les contraintes supplémentaires induites par la réutilisation du bâti existant.

La ville de Davos présente à l'état actuel un centre-ville linéaire sur la Promenade. Suite à l'analyse, une stratégie de développement urbain envisage une extension surfacique du centre. Il se situe entre la Promenade et la rue parallèle, la Talstrasse, et prévoit une importante intensification des rues latérales. Le projet, connecté au centre de congrès, l'enrichit en lui offrant une extension volumétrique programmatique. Le statut de la rue latérale est renforcé par l'intervention surfacique jusqu'à la Talstrasse, où un front bâti vient la définir en tenant l'espace vert du Kurgarten. Se situant dans un tissu urbain entre la rue latérale et le Kurgarten, le projet interagit avec ces deux éléments opposés – le bâti et la nature. La volumétrie en forme de strates agit comme un filtre et permet de laisser pénétrer et se rencontrer les deux différents contextes. La tectonique des strates offre des cours extérieures qui se mettent en relation par le cadrage de vues sur le paysage. Ces strates composées de murs parallèles sont réunies par des patios apportant des relations visuelles, tout en éprouvant la notion de seuil. Le nouveau complexe propose une salle de théâtre, des espaces d'exposition, de séminaire, puis une haute école économique. De grandes et petites unités composent une structure d'espaces aménageables, et ainsi suscitent une grande flexibilité de programme. Elles permettent alors une utilisation indépendante, complémentaire et interactive avec les autres programmes.

D’ici 2025, l’armée suisse quittera définitivement la place d’armes de Moudon: l’emplacement est une option probable pour accueillir un centre fédéral pour requérants d’asile, et ce dès 2029. Il s’agirait d’un centre dit « de procédure » ; le modèle actuel d’un tel centre, largement caractérisé par son isolement, entretient une distance forte, psychologique et souvent physique, entre les requérants d’asile qui le peuplent et la société civile suisse. De plus, il est difficile d’envisager la caserne comme un cadre de vie épanouissant, tant son architecture militaire et brutaliste renvoie une image d’austérité. En réponse aux défis contenus dans ces problématiques, ce travail propose une vision plus humaniste du centre pour requérants d’asile, en l’incluant dans un projet plus vaste dont le concept s’articule en trois composantes: le prolongement d’une promenade existante au travers de la place d’armes, l’apport d’une mixité programmatique (école professionnelle, camping et piscine) dans le site et l’aménagement d’une structure bois multifonctionnelle liant intérieurs et extérieurs. Les trois éléments se combinent et travaillent ensemble à la création de synergies intégratives, en rattachant le centre au monde extérieur et en dotant l’architecture existante d’un visage neuf et accueillant. Ce nouveau cadre offre aux usagers du centre la possibilité de faire de leur séjour une expérience plus enrichissante et agréable, et à la société civile suisse d’en bénéficier au même titre.

Implanté sur la rive droite du Val d'Entremont, à 1350 m d'altitude, Liddes est l'avant-dernier village en direction du col du Grand-Saint-Bernard. Cet axe transalpin fréquenté depuis l'Antiquité a influencé la culture et le caractère des villages de la vallée. L'alignement des maisons en maçonnerie le long de la route historique témoigne de l'influence de la culture constructive du Sud des Alpes et d'une époque de prospérité engendrée par le commerce de transit européen. Au coeur du village de Liddes, une rue se sépare perpendiculairement à la rue principale. Elle mène à l'église et à la cure, qui est l'objet de ce travail. La plus ancienne trace écrite de ce bâtiment correspond à une rénovation de 1634. La cure a depuis connu de nombreuses transformations. La dernière date de 1949, elle en a profondément transformé le caractère. La cure est aujourd'hui inoccupée. Le projet propose d'y réaliser trois appartements protégés pour personnes âgées, une crèche, une chambre destinée au corps médical, ainsi que plusieurs espaces collectifs. L'aménagement de l'espace public extérieur renforce le rôle central que joue ce lieu dans la vie du village. Le parti pris pour cette intervention est de considérer avec respect chaque transformation qu'a connue le bâtiment et de proposer une rénovation dans la continuité plutôt que le contraste. La mesure quant aux moyens mis en oeuvre ainsi que l'évaluation minutieuse des éléments à transformer contribue à conserver l'essence de ce lieu.

Bâtiment de thermes comprenant administration, cafétéria, thérapie, espaces de bassins, vestiaires, parking.

Pour redynamiser l'économie de montagne et ainsi éviter l'exode montagnard constaté depuis les années 40, le gouvernement français lance, en 1964, le “plan Neige”, avec pour but de concurrencer les grandes stations de sport d'hiver étrangères. Cette mesure favorise l'émergence des stations dites “intégrées” comme Flaine, morceau de ville construit ex-nihilo. Appréciée à l'origine pour l'art, le design et l'architecture moderne, cette station est désormais assimilée à l'image négative véhiculée par les grands ensembles. Au-delà de l'utilisation commune de la préfabrication lourde, l'expression des façades en béton brut est loin d'être monotone. En effet, c'est l'une des premières fois que Marcel Breuer emploie son principe de panneaux Sun and Shadow. Aujourd'hui, de nouveaux projets luxueux, qui semblent être plus en adéquation avec une logique de produits financiers qu'avec une réelle volonté de développement durable, voient le jour, tandis que les bâtiments d'origine se détériorent irrémédiablement. Sans une réhabilitation rapide, le patrimoine existant, qui donne son identité à Flaine, est voué à disparaître. C'est pourquoi le projet propose la sauvegarde et l'extension de l'un des anciens hôtels de luxe, aujourd'hui déclassé en club de vacances. Le prolongement de l'espace public valorise la station alors que la création d'un espace de bains, l'édification d'une tour ainsi que la requalification de l'existant permettent d'adapter le bâtiment aux nouvelles exigences de l'hôtellerie de luxe.