Samuel Rufat, Antoine Le Blanc, Serge Lhomme, Géraldine Djament-Tran, Magali Reghezza-Zitt, Département de géographie - ENS Paris (Géographie et Territoires), École normale supérieure - Paris (ENS-PSL), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL), Laboratoire Mobilités, Réseaux, Territoires, Environnements (MRTE), Université de Cergy Pontoise (UCP), Université Paris-Seine-Université Paris-Seine, Laboratoire Image, Ville, Environnement (LIVE), Université de Strasbourg (UNISTRA)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Territoires, Villes, Environnement & Société - ULR 4477 (TVES), Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO)-Université de Lille, LAB'URBA (LAB'URBA), Université Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEM)-Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne - Paris 12 (UPEC UP12), Département de géographie - ENS Paris, École normale supérieure - Paris (ENS Paris), Université de Strasbourg, laboratoire ' Image, ville et environnement ', Laboratoire Image, Ville, Environnement [Strasbourg] (LIVE), Université de Strasbourg (UNISTRA)-Université de Strasbourg (UNISTRA), Université du littoral, laboratoire ' Territoires, Villes, Environnement, Société ', Territoires, Villes, Environnement & Société - EA 4477 (TVES), Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO)-Université de Lille-Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO)-Université de Lille, and Université de Lille-Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO)
A fashionable concept, resilience is now a must in both academic research and management. However, its polysemy nourishes many debates on its uses, heuristics and operational relevance. The purpose of this article is not to bring these debates to a close. Starting from a cross-disciplinary state of the art, we point out the incompatibilities between certain meanings and uses of the term. These inconsistencies raise theoretical issues, leading some researchers to reject the term for that matter, especially those outside the cindynics field. The analysis of the concept also brings out some methodological pitfalls. These are evident when attempting to translate theory into operational terms. Resilience is indeed seen as a promising response to recurrent difficulties in risk management. Nevertheless, it solves them only partially and produces new ones. Lastly, its implementation involves ethical and political risks. The injunction to resilience that seems to prevail internationally is in fact implying a number of moral and ideological assumptions which are not always clearly stated and remain serious issues. Concept à la mode, la résilience s’impose désormais tant dans les recherches académiques que dans les pratiques gestionnaires. La polysémie du terme nourrit de nombreux débats sur son utilisation et sa pertinence heuristique et opérationnelle. L’objet de cet article n’est pas de trancher dans ces débats mais de montrer, à partir d’un état de l’art pluridisciplinaire, qu’il y a incompatibilités entre certaines acceptions du terme. Ces incompatibilités soulèvent des questions théoriques, qui conduisent d’ailleurs certains chercheurs, en particulier en dehors de la cindynique, à rejeter l’utilisation du terme. L’analyse du concept fait également émerger des écueils méthodologiques. Ces derniers sont manifestes lorsque l’on cherche à traduire la théorie en termes opérationnels. La résilience apparaît en effet comme une réponse prometteuse aux difficultés récurrentes rencontrées dans la gestion du risque. Or, elle ne les résout que partiellement et en suscite de nouvelles. Enfin, sa mise en œuvre comporte des risques éthiques et politiques. L’injonction à la résilience qui semble s’imposer jusqu’à l’échelon international, implique en effet un certain nombre de présupposés moraux et idéologiques, qui ne sont pas toujours clairement énoncés mais qui posent problème.