Search

Le sport et la ville entretiennent une relation complexe. Le tissu dense des centres urbains peine à absorber les volumes généreux intrinsèquement liés aux installations sportives. Pourtant l'activité physique est inhérente à la vie des hommes depuis des milliers d'années. Dans la Grèce antique les gymnasion – gymnases – occupaient une place importante dans la cité, au point d'en être une des principales caractéristiques. Ils étaient bien entendu dédiés au sport, mais servaient aussi de lieu de sociabilisation accueillant même des débats philosophiques. Ils participaient donc activement à la vie citoyenne, au même titre que le théâtre ou l'agora. De nos jours les centres sportifs ont tendance à s'éloigner des centres urbains et de leurs habitants, perdant ainsi la relation étroite qui les liait. La cohabitation du sport et de la ville contemporaine, bien que complexe, peut se montrer favorable à de nombreux égards. Notre projet vise à réconcilier vie citadine et sport. Il s'intègre aux centres sportifs des Vernets et de la queue d'Arve, situés en bordure d'une zone industrielle. Cette dernière est vouée à disparaître au profit de l'extension du centre-ville de Genève. Ces infrastructures permettraient ainsi de lier la ville à ce nouveau quartier. La localisation et les dimensions de ces équipements offrent un terrain propice à la création d'une mixité nouvelle, favorisant l'usage par la proximité, bénéfique tant à l'échelle de la ville qu'à celle de l'individu.

De Paris intra-muros à Paris extra-muros, la ligne de Vincennes participe de la constitution d'une hiérarchie entre le centre et les bords de l'Est parisien. Le long de son tracé, topographie, eau, espaces verts et agricoles, réseaux de mobilité amènent un nouveau regard sur la métropole dans leur capacité à être reliés. Suivant une exploration de possibles dispositifs pour un continuum intra-extra muros, ils confèrent une épaisseur à la ligne de Vincennes. Sur un de ses tronçons ferrés, le périmètre de notre intervention cible une zone de confluence où toutes ces préoccupations se retrouvent dans un concentré spatial à forte richesse paysagère: le Bois de Vincennes, la Marne et ses berges, l'île Fanac, le canal de Polangis. A partir de deux gares et dans un souci de connecter ces éléments du territoire, une série d'événements offre une redécouverte du paysage donnant naissance à un parcours densifié, revitalisé et poreux. Susceptible d'être le point catalyseur de cette démarche, le site, localisé le long des berges et d'un axe historique, incarne la reconquête des bords de Marne comme lieu des possibles du loisir. Afin d'attirer les gens à l'extérieur de Paris, un complexe multi-fonctionnel, alliant culture et sport, vise à propager un ensemble de conditions nouvelles afin de nourrir d'anciennes traces aujourd'hui épuisées. Dans un rapport réciproque avec les éléments du territoire, ce projet insuffle une énergie nouvelle révélant au promeneur l'épaisseur du site.

Recherche et environnement de travail requièrent une architecture pouvant répondre à des diversifications et mutations programmatiques constantes. Les cloisonnements permanents des édifices sont abandonnés au profit d’une liberté spatiale basée sur un principe de flexibilité. Les chemins de fer ont sculpté les pentes lausannoises pour y façonner un plateau. Cette horizontalité trouve son épicentre avec la gare, qui devient tant une porte d’accès pour la ville qu’un lieu de rencontre entre le pôle culturel et les habitants. Le plateau qui accueille la proposition était autrefois la centrale de distribution des services postaux. Constituée d’un large complexe de bâtiments d’époques différentes, la forme du site témoigne encore aujourd’hui de l’empreinte laissée par les voies ferrées. Plateforme se présente comme une réponse envers cette instabilité programmatique. Une infrastructure autonome qui apparaît comme un bandeau métallique déposé sur une forêt de piliers en pierre massive. Ce disque s’installe sur le site en embrassant les anciens édifices de la poste tandis qu’il pénètre les bâtiments plus récents. L’ensemble forme alors un espace hétérogène et cohérent. La plateforme recouvre des terrasses dédiées à la culture du corps et à la dépense physique. Son intérieur, de par sa modularité et sa flexibilité, accueille des start-up lausannoises en émergence. Sa toiture, quant à elle, offre un belvédère public, un espace de détente et de contemplation destiné à la ville. Une rampe monumentale apparaît comme un organe sculpté par le rail, elle transperce et connecte l’ensemble du dispositif avec la future place de la gare.

À l’écart des routes principales et surplombant la campagne vaudoise, Sugnens est le plus petit village desservi par le LEB, le reliant en 30 minutes au centre de Lausanne. Une communauté forte s’y maintient, symbolisée par la présence d’un four à pain banal, lieu de nombreux événements festifs. À travers l’alliance du banal et de l’extraordinaire, de l’univers quotidien de l’habitat et celui inattendu du spectacle, le projet interroge les possibilités de fédérer une communauté dans le logement collectif. L’habitat s’hybride ainsi, par analogie ou simple rêverie, avec les mondes oniriques du théâtre et du cinéma. Le volume fait écho aux grandes fermes qui dessinent le contour du village. Creux en son centre, il dégage une cour couverte, définie par deux bandes de logements. La partie nord se termine par un volume surélevé en bois accueillant les dispositifs particuliers au théâtre et au cinéma. La cour se développe ainsi telle une scène au centre de l’habitat: véritable espace et moment festif, de rencontre et de partage constitutif d’une collectivité. De part et d’autre, les logements s’organisent en une série de strates de telle façon à pouvoir apprécier le spectacle depuis chez soi ou de s’en isoler. Le dédoublement des circulations et les pièces de dimensions identiques permettent d’accueillir une grande diversité de formes d’habitat. Par sa construction régulière et simple en briques porteuses isolantes recouvertes de crépis, contenant une structure en bois, l’architecture s’efface pour devenir support à l’événement, offrant une multiplicité de scénarios de vie collective.

Une dalle à la géométrie primaire, un disque élevé à 12 m de hauteur, un geste qui, d’une part, génère l’espace de l’événement, l’alter-ville, qui se détache du sol et, d’autre part, permet aux fonctions urbaines, tel que l’arrêt du tram, la place couverte pour le marché et les ateliers dédiés à la production artisanale et artistique, de s’installer au-dessous. Ce dispositif, affirmant cette dichotomie, offre aux flâneurs en quête d’expériences singulières une fugue vers le monde de l’événement et de l’instantanéité. Le plein, le podium, une structure inébranlable, sert de support pour celle qui aujourd’hui sera une tour de logements, un camping vertical urbain pour étudiants et artistes. Chaque individu aura la possibilité de louer une loge habitable à raccorder au réseau technique de la tour, à n’importe quel étage et pour n’importe quelle durée. Le vide est occupé par un dôme monumental renversé, une structure suspendue, en lévitation, qui contient un jardin édénique. La lumière caressant la surface réfléchissante du dôme rejoint le niveau inférieur. Les passants transitant au sol, fascinés par cette forme énigmatique, irradiée par les rayons du soleil, entreprendront l’ascension vers ce monde qui se détache de la rigueur de la ville. Cette structure héroïque veut exalter l’éphémère et l’événementiel. Une structure qui a la force de devenir la scénographie immuable pour une société en mouvement.

Reconversion d'une friche industrielle en milieu urbain en un programme culturel et d'activité de manufacture.

La désindustrialisation de l’Europe, durant le XXe siècle, a largement influencé le paysage urbain par l’apparition de nombreuses friches, dont une grande partie a été détruite. La préservation de ces tissus urbains historiques menacés de disparition constitue aujourd’hui un véritable enjeu. La métropole lilloise, autrefois berceau de l’industrie française, compte de nombreux exemples représentatifs de ce phénomène. La réactivation de la Filature Desurmont à Tourcoing, le long du boulevard industriel, constitue un modèle de réappropriation du patrimoine bâti adaptable à différents sites. L’étendue des friches constitue l’un des obstacles majeurs à leur reconquête, nous favorisons donc une stratégie à long terme. Une salle multi-fonctionnelle accueillant des activités culturelles permet, par son attractivité et son rayonnement, de donner l’impulsion nécessaire à cette réappropriation graduelle. Son positionnement suit une logique de reconstitution de la structure préexistante en “nappe” ou patchwork de pleins et de vides. Une épine dorsale vient alors rompre cette structure afin de favoriser la relation entre les différentes parties, ainsi que l’accessibilité de ce programme phare depuis le boulevard. Différentes cours, au caractère propre, disposées le long de cet axe peuvent, à terme, accueillir des fonctions permettant la régénération globale du site. Ces différentes interventions assument une expression contemporaine afin de trancher avec l’existant et, ainsi, de le valoriser.

Suite à la rétrocession du territoire de Hong Kong au régime populaire de Chine, de nombreux projets visent à revaloriser l'image de cette métropole; plus seulement pour ses activités aéroportuaires et de services, mais bien à des fins culturelles et touristiques. Combien de guides touristiques, d'ouvrages littéraires, de sites internet concernant la métropole de Hong Kong, prennent pour couverture l'image des berges de son île éponyme? Devanture d'une puissance économique, la côte métropolitaine témoigne d'un urbanisme variant continuellement au gré de l'évolution moderne, révélant de fait, une dissemblance architecturale au travers d'une forte densité. Le littoral du Nord de l'île de Hong Kong laisse néanmoins entrevoir un espace vide d'urbanité au niveau du quartier de l'Admiralty, une parcelle laissée pour compte au milieu d'un bâti saturé et surpeuplé. Il s'agissait donc de répondre au souci de représentation identitaire de Hong Kong en requalifiant ce fragment de bord de mer au moyen d'un programme institutionnel: une médiathèque. Symbole représentatif d'une mémoire collective, elle a pour vocation de participer à l'expression culturelle hongkongaise. Accolée à une promenade pédestre en cours de réalisation: la Central Waterfront, ce projet public et culturel tente d'engendrer une fréquentation plus massive du quartier de l'Admiralty et des berges de l'île de Hong Kong entre le port de ferry de Central et le bâtiment de convention et d'exposition.

Les récentes guerres, épidémies et catastrophes naturelles ont montré la nécessité de pouvoir adapter ponctuellement certains bâtiments pour les transformer en centre de soins ou d’hébergement temporaire. Or, très peu permettent cette flexibilité. Nous pensons ainsi que la résilience architecturale doit être un angle d’approche pour les futurs architectes. Par ailleurs, pour des raisons écologiques, il nous semble important de privilégier la revalorisation du patrimoine bâti plutôt que de construire du neuf. C’est pourquoi, nous avons choisi de réhabiliter un bâtiment existant en considérant des usages spatialement et temporellement différents. A Delémont (Jura, Suisse), un mandat d’études parallèles a été lancé en 2020 pour réaménager le sud de la ville. La Halle des Expositions sera ainsi détruite pour laisser place à un pôle hospitalier. De plus, il est prévu que la parcelle industrielle adjacente soit également rasée. Par le projet, nous questionnons la nécessité de démolir les bâtiments de cette parcelle et plus particulièrement celui faisant face au sous-voie. L’enjeu est double. D’une part, il s’agit de redonner une cohérence architecturale à un ensemble hétéroclite de bâtiments de taille et hauteur différentes. D’autre part, il s’agit de marquer l’entrée de la parcelle et d’amener les usagers jusqu’à une grande place centrale. Les espaces intérieurs et extérieurs créés permettent d’accueillir une multitude d’activités tout en conservant un haut degré d’adaptation.

La ville de Davos présente à l'état actuel un centre-ville linéaire sur la Promenade. Suite à l'analyse, une stratégie de développement urbain envisage une extension surfacique du centre. Il se situe entre la Promenade et la rue parallèle, la Talstrasse, et prévoit une importante intensification des rues latérales. Le projet, connecté au centre de congrès, l'enrichit en lui offrant une extension volumétrique programmatique. Le statut de la rue latérale est renforcé par l'intervention surfacique jusqu'à la Talstrasse, où un front bâti vient la définir en tenant l'espace vert du Kurgarten. Se situant dans un tissu urbain entre la rue latérale et le Kurgarten, le projet interagit avec ces deux éléments opposés – le bâti et la nature. La volumétrie en forme de strates agit comme un filtre et permet de laisser pénétrer et se rencontrer les deux différents contextes. La tectonique des strates offre des cours extérieures qui se mettent en relation par le cadrage de vues sur le paysage. Ces strates composées de murs parallèles sont réunies par des patios apportant des relations visuelles, tout en éprouvant la notion de seuil. Le nouveau complexe propose une salle de théâtre, des espaces d'exposition, de séminaire, puis une haute école économique. De grandes et petites unités composent une structure d'espaces aménageables, et ainsi suscitent une grande flexibilité de programme. Elles permettent alors une utilisation indépendante, complémentaire et interactive avec les autres programmes.

Omniprésents en Amérique du Sud et en Asie, les Love Hotels sont des établissements qui proposent aux couples en mal d'intimité des chambres à louer pour de courtes périodes. A São Paulo, où on les appelle communément « motels », leur usage s'est largement démocratisé depuis leur apparition au début des années 70 et ils séduisent aujourd'hui des couples de tous âges et de toutes classes sociales. Dans leurs enceintes discrètes, les clients y trouvent un monde anonyme aux chambres savamment décorées où ils peuvent s'évader pour quelques heures de volupté, loin du stress de la mégapole. Construits selon le modèle des motels américains, ces Love Hotels s'égrènent le long des grands axes routiers, une position qui les rend inaccessibles à la grande part des habitants non-motorisés de la ville et qui leur confère une image marginale peu représentative de l'enthousiasme qu'ils suscitent. En proposant un nouveau Love Hotel dans le centre historique de São Paulo, le projet vise à développer le potentiel de ce programme encore méconnu, dans un édifice qui combine à la fois des espaces publics à l'échelle de la mégapole et un système de chambres destinées aux couples. L'attention est portée sur la transition entre le monde de la ville et celui de l'intime, pour tenter d'extraire le potentiel fédérateur du programme tout en préservant le caractère secret et hautement particulier qui le définit.

L'énoncé du projet consiste en un travail sur deux contextes paysagers très différents en lien avec l'eau, en l'occurrence le lac Léman et le Rhône. Le choix s'est porté sur les deux bouts du lac, Genève et son paysage urbain d'une part, et le paysage “naturel” de la réserve des Grangettes d'autre part. Le projet dans sa globalité essaie de saisir comment deux projets aux environnements paysagers totalement opposés peuvent interagir. Aujourd'hui, à l'inverse du paisible lac Léman, le Rhône est un lieu encore peu accessible et parfois délaissé par la population. Nous en avons peur car son fort courant est une force de la nature qui parfois nous dépasse. Ainsi l'objectif du projet sera de redynamiser notre interaction avec le Rhône et ses rives. Il s'agira d'une promenade intégrant des espaces publics et diverses activités variables au fil du temps, des saisons ou des besoins de la ville et de la population. Le but sera aussi d'inciter les promeneurs à s'approprier les différents espaces selon leur imagination ou nécessités. Le promeneur voyagera à travers divers paysages ayant leurs propres atmosphères et spécificités, parfois “naturelles”, “artificielles” ou urbaines. Finalement, l'objectif du projet sera d'inciter la population à de nouvelles façons de vivre avec son environnement urbain ou “naturel”, aussi artificiel qu'il puisse être de nos jours. Il faut s'imaginer “vivre la ville” en symbiose avec la nature, une nature-urbaine ou un urbain-naturel, à nous de le définir.

Le projet s'inscrit dans la continuité d'une recherche théorique au sujet du contexte alpin (à l'échelle territoriale) et des interventions de l'homme dans un tel milieu. Une étude cartographique permit d'identifier des conditions très fortement contrastées et toutefois dans un rapport de proximité au sein du territoire valaisan. Le choix stratégique de l'implantation de l'intervention permet de révéler les contrastes entre une condition urbaine (la plaine du Rhône) et un lieu reculé et relativement préservé (les hauts de Fully). Le projet propose une structure d'accueil pour une table ronde ayant comme objectif de réunir, selon une logique de pluridisciplinarité, différents acteurs du territoire afin de créer une discussion au sujet de l'avenir du contexte alpin. Après avoir vu naître au fil du temps respectivement des mythes de peur, de fascination, de contemplation et de loisirs, quel scénario privilégier pour le futur? En cherchant à créer des résonances à travers une multitude d'échelles (de l'univers à la sphère haptique en passant par le perception du paysage naturel et construit), le projet proposé invite tout un chacun à se localiser dans l'espace et dans le temps, à prendre conscience des rapports de fragilité, d'instabilité et de contrastes qu'entretiennent le naturel et le construit dans ce territoire. “Rhodanie Alpine” est un projet qui vise à interpeller, à révéler, à faire prendre conscience et qui invite à la réflexion et à la discussion.

En raison de son passé ouvrier et industriel, le Vallon est connu pour être un lieu de grande diversité socio-culturelle. Accueillant aujourd’hui plusieurs associations et institutions sociales, ce quartier est devenu un objet d’intérêt pour la ville de Lausanne qui cherche à le revaloriser, tout en gardant son caractère singulier. Sur la parcelle de l’ancienne usine d’incinération, le projet cherche à mettre en valeur une possible réappropriation du lieu de la part de ses habitants et à étendre l’actuelle place du Vallon. Dans cette perspective, le projet est constitué d’une maison de quartier, de logements, de logements sociaux et d’une serre, partageant tous un même espace collectif qui devient le lieu principal de rencontre et d’interactions sociales. Sur la place du Vallon, l’antenne de quartier permet de mettre à disposition de la ville de Lausanne et des associations des salles pour des activités socio-culturelles. La serre, de son côté, permet aux personnes vivant dans les logements sociaux d’avoir des jardins de réinsertion pour être pris en charge tout le long de l’année. Afin de respecter et de revaloriser l’existant, le projet s’appuie autant sur le thème de la fragmentation que sur celui de la variation, soulignant ainsi le caractère hétéroclite et le charme du Vallon.

«La construction fragile, contrairement à ce que son nom peut nous laisser penser est faite pour durer.» [smiljan radic]; Avant la vague est un acte architectural. Il célèbre un moment précis dans le temps. L'infrastructure proposée, à caractère éphèmère et léger, est en proie à des mouvements continus. Elle permet de contenir cet instant. “Varar”, acte de dérive en espagnol, définit l'essence de cette composition d'éléments mobiles, qui est placée entre terre et mer sur les rives de Chiloé, île au Sud du Chili. Le contexte, formé de trois territoires et trois types d'architecture, annonce une équation projectuelle initiale: A1+B2+C3 = a4+b5+c6 = x; (1: territorio, 2: maretorio, 3: bordemar, 4: église jésuite, 5: bateau, 6: pilotis, x: le projet); La méthode surréaliste du cadavre exquis est utilisée pour la résoudre. L'amalgame de ces six paramètres crée un équilibre spatial subtil et un cadre pour de nouvelles interactions sociales. Le résultat est un système d'éléments en bois modulaires combinés par quatres techniques: la stratification, la symétrie, le décalage et l'hybridation. Ceux-ci créent autant un refuge, qu'une machine facilitant des activités culturelles. La charpenterie, l'artisanat et les ressources locales ont aussi été des éléments fondamentaux pour le design du projet. Ce mirador territorial devient ainsi, en proie au temps, une collection d'événements éphèmères et sociaux cohabitant dans l'infrastructure – un cinéma en plein air, une bibliothèque ou un théâtre. Ce nouveau point de repère renforce l'identité culturelle et les mémoires de l'endroit, faisant lentement partie d'un héritage local.

La sauvegarde des bâtiments modernes est un thème de plus en plus d’actualité, tant du point de vue économique et écologique que par rapport à l’héritage d’un lieu. C’est dans cet esprit que s’inscrit le projet de réutilisation de la cantine de l’entreprise Innocenti, usine métallurgique active à Milan jusque dans les années septante et surtout célèbre pour sa production de tubes métalliques pour échafaudages et pour le scooter Lambretta. La cantine, attribuée à l’architecte Giuseppe Greppi, a été réalisée en 1938 dans le quartier industriel de Lambrate. Pendant les années soixante, le bâtiment a subi des altérations importantes qui ont radicalement modifié son apparence d’origine. La démolition des bâtiments industriels voisins a en outre effacé le caractère et les traces de son contexte. Aujourd’hui, malgré ses qualités architecturales intrinsèques, le bâtiment risque la démolition. Le but du projet est de revaloriser le contenu du bâtiment – par un programme muséal qui rappelle le caractère historique industriel du lieu – , ainsi que son architecture en rétablissant ses qualités volumétriques et spatiales d’origine. Le projet propose d’accueillir, à l’intérieur et à l’extérieur de la cantine, une série d’objets et d’artefacts industriels en tubes métalliques qui racontent l’histoire du matériau et s’intègrent dans la structure constituant les espaces et le contexte.

Le centre pour la redistribution et la recherche sur les matériaux de réemploi est un programme nouveau qui participe à l’économie circulaire. Distinct du recyclage, le réemploi conserve la forme, l’énergie, le savoir-faire, la technologie et la part culturelle contenus dans un matériau pour l’utiliser une nouvelle fois sans le modifier fortement. Le “hub de réemploi” répond aux difficultés spécifiques, normatives, économiques, culturelles ainsi que de synchronisation entre chantiers. Ces nouveaux lieux de partage, qui certifient et revendent ces matériaux, forment un réseau actif pour l’innovation et la diffusion de la pratique. A Ecublens, le “hub” pour la Suisse romande est un bâtiment “low-tech” qui valorise la topographie et les infrastructures existantes. Conçu avec des matériaux de réemploi, il est organisé en plan selon deux L: l’un permet l’arrivée de marchandises par le train et l’autre par la route. A l’intérieur, des volumes chauffés reçoivent une part des activités didactiques, de recherche et de remise en état. Dans une logique vertueuse, le centre pourra s’agrandir par étape avec son propre stock, en parallèle au développement de la filière. En plus de compléter une jonction écologique, le projet veut valoriser les mobilités douces, consommer une quantité minimum de matériaux et proposer une stratégie énergétique positive. Le choix des matériaux, développé dans une série de détails constructifs, repose sur des éléments d’occasion régulièrement destinés au recyclage et typiques des rejets de la déconstruction régionale.

Le projet répond à la problématique culturelle de l’archivage de la peinture naïve en Haïti. Un tel archivage implique un ancrage urbain, lieu de référence à Port-au-Prince où la pratique y est favorisée. Le projet prend place à la Croix-des-Bouquets dans le village de Noailles, connu pour ses artistes du fer forgé. Sur la grande route locale, un vaste carrefour, au sud du vieux-bourg, fonctionne comme charnière de différents axes importants. C’est là que s’implante le projet qui perméabilise une parcelle longitudinale et crée ainsi une nouvelle entrée vers le centre du village. L’archivage comprend une dimension sociale ; la parcelle est laissée ouverte et appropriable et contient un espace spécialement dédié aux évènements. Le lieu, géré par une association, propose un dispositif de registres pour se souvenir de l’identité des artistes, ainsi que des bureaux utilisés par le collectif pour digitaliser les œuvres dans un serveur. Un couvert est élaboré pour abriter les activités. Sa structure en bois local, « bwa kapab », réalisée par des ouvriers autodidactes, se compose de double-fermes rectilignes. La trame et le traitement du sol, en pavés autobloquants, sont ajustés de façon à préserver les arbres, les murs d’enceinte, gérer l’évacuation des eaux et à s’adapter à l’occupation des artistes. La structure est recouverte de voiles en nylon tendues pour ombrager l’espace, protéger de la chaleur et de la pluie. Le lieu s’affirme alors comme un ancrage pérenne de l’héritage culturel.

La terre, matériau de construction ancestral, est tombée dans l’oubli bien que sa disponibilité et ses qualités durables aient toujours été reconnues. En 1873, Martin Lörch acheta une clairière idyllique dans le Kellenmatt et y construisit une simple briqueterie (Ziegelhütte), complétée en 1879 par un petit bâtiment résidentiel. La Ziegelhütte, seule survivante de ce type d’industrie en Suisse alémanique, ainsi que son biotope, devinrent un site protégé ouvert au public. En 2013, le musée de la terre cuite, unique en Suisse, fut inauguré en annexe à cette ancienne fabrique. Afin de promouvoir l’utilisation de la terre, la fondation Stiftung Ziegelei-Museum doit adjoindre un nouvel élément à son île muséale: un atelier de la terre. Le projet articule l’espace entre la Ziegelhütte et le musée et, ainsi, guide les visiteurs dans ce lieu chargé d’histoire. Depuis le cœur de sa structure, l’ancienne fabrique, son biotope et un paysage dégagé font l’objet d’un cadrage exceptionnel. Cet atelier se veut un véritable manifeste de la construction en terre. Il constitue un terrain d’expérimentation, invitant les visiteurs à découvrir de manière interactive la mise en œuvre de ce matériau. De plus, il présente une grande liberté d’utilisation et abrite une plateforme d’échange sur le thème de la terre. Afin de créer un lien local fort, tout en offrant la flexibilité structurelle demandée par le programme, le projet s’enrobe de la terre du lieu fixée sur une structure en bois. Inspirée des modes constructifs japonais, celle-ci est constituée d’un assemblage de joints bois-bois qui la rend facilement démontable et adaptable.

“Synopsis” Après une longue phase de déclin, l'usine Reuge de boîtes à musique de Sainte-Croix, dans les froides montagnes du Jura, a deux possibilités: mourir ou renaître. Au même moment, LIONEL BAIER, cinéaste, rêve d'un laboratoire au service du cinéma suisse. Une cohabitation s'engage. Certains espaces existants sont recyclés. Alors que d'autres sont à construire sous la forme d'un montage sur l'usine existante. L'usine Reuge se transforme en un étrange personnage schizophrénique: mi-usine, mi-laboratoire de cinéma. Le projet se construit selon un enchaînement de séquences programmatiques différentes. Tels des rushes, les espaces se suivent et se montent les uns après les autres, organisant l'usine selon un parcours.

L'industrie minière espagnole du charbon est en crise depuis la fin des années 1960. La situation économique de régions entières s'est effondrée avec le démantèlement progressif des activités liées à son extraction. Les conséquences en ont été l'exode de la population, l'abandon de certaines zones urbaines et l'appauvrissement général des collectivités. La ville de Langreo a été fortement touchée par ce phénomène en perdant le tiers de ses habitants et de ses emplois en l'espace de quarante années. Le site abandonné de l'ancienne industrie chimique Nitrastur est caractéristique des problèmes que connaissent de telles régions. Malgré sa situation stratégique, la forte contamination du sol limite toute intervention en raison du manque d'attractivité et des coûts prohibitifs de dépollution. La stratégie urbaine proposée tient compte de ces aspects en proposant une récupération échelonnée dans le temps, la réutilisation des édifices industriels existants ainsi que la décontamination lente mais économique du sol par “phytoremédiation” (dépollution par les plantes). Le projet consiste à démontrer la capacité de réutilisation des édifices industriels du complexe. L'intervention se limite à une des halles existantes en y inscrivant un programme susceptible de créer une dynamique aussi bien culturelle que socio-économique positive. Il s'agit d'un centre pour la pratique de l'artisanat, de la danse et de la musique traditionnelle régionale.

Après des décennies flamboyantes suivies d'une longue agonie post-industrielle, Motorcity est officiellement en faillite. La métropole du Michigan est en ruine financièrement et sa spatialité s'effondre. Les bâtiments abandonnés et pillés jonchent le parcellaire. Le centre-ville est amputé de la moitié de ses édifices, le bâti atrophié laisse à peine percevoir l'empreinte de son plan directeur initial. Dans ce contexte et ce paysage urbain mutilé, le projet établi une réflexion sur la question de la reconstruction. Il s'implante au cœur du quartier du divertissement au centre de Détroit et propose quatre interventions précises liées à un thème programmatique et architectural spécifique. Une enceinte sportive inspirée de l'architecture du spectacle, un édifice dédié à la culture de la musique électronique, des parkings et des logements prennent possession de parcelles inoccupées du quartier. Chacun des fragments du projet est nourri de références se trouvant à Détroit. L'architecture délabrée et puissante de Motorcity forme un ensemble de proportions, atmosphères, matières, lumières qui a fortement contribué à l'élaboration des quatre interventions architecturales; imaginer des bâtiments nouveaux, mais qui appartiennent à leur environnement et continuent d'écrire son histoire.

Le centre de voirie de Genève a été construit en 1967 par l'architecte FRANÇOIS MAURICE, figure majeure de l'architecture genevoise du XXe siècle. Il se situe dans le quartier des Vernets, dans la bande d'équipements publics du bord de l'Arve, où se trouvent également la caserne, la patinoire, la piscine et le centre sportif. Le quartier, autrefois zone industrielle périphérique, se situe aujourd'hui au cœur de la ville et présente un potentiel important pour le développement de Genève. Le centre de voirie se compose de trois bâtiments – un hangar, un dépôt et un bâtiment administratif – organisés autour d'une cour. Un silo le long de la rue et une pompe à essence au centre de la cour complètent l'ensemble réglé par une trame orthogonale. L'expression des bâtiments, où s'alternent de manière régulière métal et béton, témoigne de l'influence de MIES VAN DER ROHE. A Genève, l'université se développe en ville, sur différents sites. Afin de répondre aux nouveaux besoins de cette institution en constant développement, il convient de trouver des lieux pour faciliter les échanges interfacultaires. Le quartier des Vernets est situé à proximité de la faculté des sciences, juste de l'autre côté de l'Arve. Le projet propose donc de transformer les bâtiments du centre de voirie en un pôle universitaire, en lien avec la faculté des sciences.

L'Italie et la Chine sont deux pays centenaires aux fortes traditions et cultures qui se rencontrent lors de l'Exposition Universelle de Milan 2015. Avec sa participation à l'Expo, la Chine présentera sa ressource naturelle et agricole principale, le “riz”, et proposera des solutions aux problèmes de la faim dans le monde, en ligne avec le thème de l'Expo, Nourrir la planète. Énergie pour la vie. Le projet consiste à créer un pavillon composé d'espaces d'expositions, transmettant la culture et les technologiques agricoles (du “riz”), dont les objectifs principaux sont d'informer, d'éduquer et également bien sûr de faire plaisir. Il illustrera la Chine des traditions culinaires ainsi que son potentiel technique et scientifique: points forts du pays. Le pavillon s'inspire d'un paysage très typique de la Chine: les rizières. L'expérience dans le Pavillon s'imprègne du jardin chinois traditionnel, sinueux et renfermé par une enceinte, tout en s'adaptant à la perception occidentale, linéaire et claire. Les visiteurs découvrent progressivement différentes atmosphères s'inspirant des couleurs et des ambiances typiques de la Chine. L'enjeu du projet est de créer un pavillon qui, tout en représentant son pays, épouse parfaitement la vision occidentale par son architecture, et d'engendrer une relation entre une balade architecturale dirigée et définie par des ambiances, et une exposition agricole.

Le thème de ce projet de master est de traiter et de s'interroger sur l'espace urbain entre la ville et le lac, le lien entre la ville et l'eau. Pour différentes raisons, la ville de Neuchâtel profite actuellement assez peu de sa situation exceptionnelle au bord de l'eau, et peu d'activités se déroulent aux abords du lac. Le projet est localisé sur les Jeunes-Rives. Ce site, constitué par des remblais, se trouve à proximité du centre-ville du bord du lac et du quartier des écoles. Les Jeunes-Rives ont aussi été le lieu d'implantation de l'Expo 02. L'aspect urbain des rives de la ville est un élément essentiel de la réflexion. La ville se caractérise par des lieux multifonctionnels, utilisés en continu et centraux. Il s'agit donc d'ancrer dans le bâti des fonctions centrales et d'éviter les usages monofonctionnels qui "gaspillent" le sol urbain et créent des ruptures spatiales. Ce projet propose donc d'établir des relations plus claires entre la ville et son lac. Il cherche la requalification du site en vue de créer un lieu urbain, d'échange et de rencontre. Celui-ci réunit des intérêts culturels divers et permet d'attirer un large public tout au long de l'année, dans le but de revaloriser les rives du lac. Je propose d'y installer un programme public polyvalent, un centre culturel, capable à la fois de réunir un public très large et d'affirmer l'importance de ce site.

La période de crise du logement et d'intolérance envers certaines occupations entraîne un appauvrissement de la scène artistique genevoise et de l'attractivité culturelle de la ville. La création d'un nouvel espace, destiné à l'art et à la musique, ainsi qu'à d'autres activités issues de la culture associative, répond à cette problématique et aux besoins des acteurs et publics de la scène artistique. Cet espace d'expérimentation, de création et d'expression, constitue un élément essentiel au bon fonctionnement de la société. Il représente une "occasion" de liberté, pour expérimenter, s'inspirer et trouver un point d'appui pour évoluer. En prônant la collectivité, la mixité fonctionnelle et sociale, et la créativité, ce genre de lieu génère une dynamique sociale positive considérable, agissant tant à l'échelle du quartier qu'à celle de la ville. Le projet a pour objectif de proposer une occupation temporaire, assimilée à un projet déclencheur, à travers une transformation légère low-cost d'un bâtiment existant et mis à disposition par l'Etat de Genève: une structure d'accueil classique transformée en architecture hybride de forte identité. Celle-ci se compose d'éléments mobiles, semi-mobiles et fixes, construits à partir de matériaux industriels simples, générant des espaces évolutifs adaptés et librement manipulés par ses usagers. Un lieu qui interagit avec la société et le tissu urbain, à travers un signal du changement d'affectation en façade principale et des espaces publics, intérieurs et extérieurs, destinés à des activités de quartier et de divertissement populaire.

Le nombre de personnes concernées par le sans-abrisme à Lausanne ne cesse d’augmenter et excède la capacité d’accueil de son réseau d’infrastructures d’urgence. Si l’espace public qui l’articule offre quelques lieux de pause et de sociabilisation, son manque de flexibilité d’utilisation ne permet pas d’offrir un lieu de vie à cette population. Le projet propose une autre manière de vivre la ville au travers du développement de domesticités partagées qui s’adressent non seulement à la population du bas-seuil, mais également à la société actuelle de plus en plus itinérante dans laquelle elle s’inscrit. Implanté sur la place du Tunnel, le projet réactive l’environnement routier comme destination dynamique pour la communauté locale en proposant une stratégie de site inclusive et holistique qui permet d’offrir une plateforme de réinsertion sociale. Ainsi la place devient l’Auberge communale du Tunnel sur laquelle s'articulent les différentes fonctions – dortoirs, sanitaires, cuisine et espaces de jour – qui forment le foyer. L’ancienne gare routière du site s’ouvre sur l’espace extérieur aménagé et se transforme en cuisine communautaire. Au nord, une tour de dortoirs surplombe le site et dialogue avec un centre communautaire, implanté au sud, par l’articulation d’une continuité verticale de l’espace public, matérialisée sur l’ensemble du projet par une structure en dalles de béton brut apparentes. Sur cette base, une ossature cadre bois est utilisée pour définir les spatialités intérieures.

La Malaisie offre une riche diversité culturelle que ce soit au niveau linguistique ou ethnique. Cette variété se retrouve au niveau urbain où l'on peut observer des quartiers de caractères très distincts. L'espace public, malgré les différences culturelles, reste la rue, un endroit de transition de mouvement et de répétition de shophouse, des magasins habités au premier niveau. Cette typologie de ces longs bâtiments le long des rues a su changer d'usage et évoluer avec le temps. L'introduction de cette typologie dans le projet propose un nouvel usage de ces espaces linéaires, liant la rivière à la rue de manière visuelle. Cet élément naturel dans la ville est le lien le plus direct entre les différents quartiers culturels. Jadis utilisé comme moyen de transport pour les matières premières, il est aujourd'hui réaménagé par la ville avec des voies piétonnes ainsi que des voies de transport par bateau. Ainsi, le site choisi se situe le long de la rivière, à l'endroit permettant de connecter les différents secteurs ethniques. Le projet sert d'activateur urbain. Il se connecte aux rives par le biais de ponts pédestres et propose un centre d'échange culturel global et local, en mêlant cinémas et tradition culinaire.

La particularité du site traité par ce projet est qu'il est à la fois central et difficilement accessible. Dès lors l'accessibilité, physique et sociale, s'impose naturellement comme la valeur à apporter. La question est: "comment socialiser cet espace"? Ce projet propose une stratégie pour y répondre. L'accessibilité dans un milieu urbain est un enjeu qui appelle la problématique des espaces publics et je pense que c'est sur ce plan-là qu'un projet urbain et architectural doit travailler. L'essence même de l'espace public est justement son accessibilité physique et sociale. Elle s'exprime spatialement sous forme de la continuité. Pour moi, l'objectif architectural est, alors, de créer cette continuité qui manque, en plan, en coupe et en structure. L'hypothèse de travail peut être formulée ainsi: "en agençant un espace public on intègre le site à la ville et on pose la base prête à recevoir tout développement futur". Une conséquence importante de cette approche est un programme lapidaire: créer un maximum d'espace pour un maximum de gens venant en transport public et individuel - le reste allant de soi. D'où la préoccupation architecturale portant sur le sol, la toiture et la manière dont le piéton rencontre la voiture, accède à la nature et se déplace en commun. Selon le degré de continuité achevée, on peut mesurer la valeur apportée. Le résultat est un bâtiment/sol/toiture interminable qui se propage entre la ville et la nature en les intégrant.

Le cœur de Toulouse tourne le dos à ses rives. Pas ses habitants qui profitent des prairies et des quais aux abords du fleuve. Pour résoudre ce conflit suranné, on affirme le caractère de chacune des berges. La matière est déjà là. Des zones libres à proximité de l'eau, de grandes latitudes d'usage. Schématiquement, une berge accueille des manifestations culturelles, l'autre se parcourt linéairement entre institutions artistiques et zones de repos. Physiquement, la première est alluvionnaire: ce sont les anciens faubourgs, derrière un grand quai de briques se développe la seconde –la cité–. Chacune vise désormais à la détente autant qu'au propos culturel (musées, facultés, espaces verts, théâtre d'eau projetés ou présents). Les maux sont lancés, le remède suit: des complexes topographiques agissent par infiltration dans l'existant. Entre paysage naturel et environnement construit, ces éléments filent le long de la portion donnée du fleuve. En sus de la continuité du parcours piéton au bord de l'eau, ils présentent autant d'opportunités pour l'expression, l'apprentissage et la détente. Un bâtiment poursuit ces objectifs. Il est placé à la frontière de l'ancienne cité et à l'extrémité du pont le plus passant du centre ville. Il donne d'abord à voir un bloc flottant devant un bassin, en plein cœur de la ville. Dans ce volume, les résidences et les ateliers de créatifs venus là pour travailler quelques mois. Pour échanger entre eux. Avec le promeneur. Sous ce bloc se poursuit le sol du trottoir des quais. Il offre au flâneur un espace culturel et distractif inédit. A la fois belvédère sur l'eau et galerie d'art, salle de concert et café. Ce sol est percé de fenêtres et de patios. Chacun d'eux offre de multiples vues sur la ruche que constitue un laboratoire culturel. Pas de cloison ici, l'espace est suffisamment fluide pour que le parcours du piéton se fasse à son gré, du paysage vers la ville, de la ville au paysage, de l'un des deux à un point précis du bâtiment ou suivant son inspiration du moment. Le récit qu'écrit la plate-forme est instable, palimpseste stimulant qui s'imprime dans l'œil de la cité de façon singulière. Le quidam trouvera aussi des ateliers ouverts, une bibliothèque et une foule d'éléments convergents vers une dynamique d'émulation créative. Peut-il trouver façon plus agréable de s'approprier la ville que de produire ou d'apprendre en se distrayant ?

Durant les dix dernières années, on a compté plus de 49 conflits armés à travers le monde, dont la majorité s'est produite dans des environnements urbains. L'urbain, transformé en un champ de bataille stratégique, imprègne la marque d'un conflit dans sa structure urbaine. Sarajevo, Beyrouth, Berlin et Nicosie sont autant d'exemples contemporains qui illustrent les effets d'un conflit sur le tissu urbain et le potentiel offert par sa régénération. Le projet s'intéresse au cas de la Cisjordanie, et plus particulièrement à celui de la ville de Naplouse. Les conséquences urbaines de cinquante années d'occupation militaire se manifestent aujourd'hui par une fragmentation quasi complète du territoire et une autonomie imposée aux différentes villes. Le programme propose de s'intéresser aux infrastructures culturelles et aux lieux de communicabilité, souvent négligés ou inexistants dans ces zones. Une stratégie globale a été développée pour permettre de maintenir une ouverture culturelle et sociale, au-delà de la fragmentation physique des villes entre elles, basée sur les nouveaux moyens informatiques. Par un système de phasage en cinq parties, le projet construit progressivement une faille introvertie et protégée qui lie et organise l'espace des différents programmes. L'essentiel de l'intervention se concentre autour d'un renforcement des liens physiques, sociaux et virtuels pour contrer la fragmentation sociale qui résulte d'une situation de conflit. Le projet se construit à l'aide des seuls matériaux disponibles dans l'espace de la ville et propose une réutilisation des matériaux issus de la destruction.

L'importance de développer le potentiel économique des aéroports, en a fait de véritables morceaux de villes, sans qu'ils parviennent pour autant à s'intégrer dans l'urbanité et dans les pratiques sociales locales. Ils ne peuvent être considérés comme des lieux à part entière. En quelques sorte tous identiques, complètements déracinés de leur contexte local, ils sont le pure reflet de la mondialisation des formes d'expressions culturelles. Ils appartiennent presque totalement à l'espace globalisé des flux de personnes à travers le monde et que très peu aux lieux où ils se trouvent. Comme les hôtels internationaux ou les centres d'affaires, ils sont la plupart du temps le fruit de conceptions standardisées. Pourtant, dans un monde où la mobilité et les connectivités de toutes sortes ne cessent d'augmenter, la signification culturelle de l'aéroport est devenue apparente. Pour faire de l'aéroport un lieu, nous proposons, contrairement aux tendances actuelles qui tentent d'amener la ville à l'aéroport, d'amener l'aéroport en ville. Le terminal est détaché des pistes d'aéroport et placé au centre ville, au milieu des activités urbaines, grâce à un fastlink ferroviaire. L'élimination de la neutralité de la zone grise entre l'aéroport et le centre ville, permet une collision bénéfique d'un point de vue économique, culturel et urbain. Le terminal devient le lieu central d'échanges et d'interactions entre le global et le local. Imaginez voler à New York et sortir du terminal sur Broadway. Aujourd'hui la majorité des futurs nouveaux aéroports sont planifiés dans les 5 pays émergeants. Novosibirsk, troisième ville de Russie, située à mi-distance entre l'Europe, l'Asie et les USA, planifie un nouveau terminal international de 7 millions de passagers/an.

La rivière du Doubs coule à Besançon. Elle forme une boucle tout autour de son centre. La rive gauche offre une promenade basse continue sans barrière. La rive droite surplombe la rivière. Par le cours de ses rives, déambulons. Nos pas nous conduisent le long de l'eau. A l'approche d'un coin de verdure, ralentissons. Épris d'aventure et d'évasion, faisons une Halte. Assis les pieds dans l'eau à regarder le ciel changeant ou légèrement en surplomb du miroir ondulant, Observons le paysage d'eau environnant. Dans une structure en gradins de pierre telle une pièce d'eau à ciel ouvert, ce petit espace s'anime avec l'eau. Avec lui, l'eau s'anime de remous. Fixe, il suit le rythme du Doubs. Avec les intempéries, au fil des crues et des décrues, il apparaît, il disparaît. Couvert, découvert par les flots en mouvement, Il invite à être à l'écoute de l'environnement. Un bain dans l'atmosphère du temps, avant de nous remettre en route. Une autre fois à la rivière, se découvrira peut être une autre halte Familière avec le même bloc de pierres. Mais une autre attache à la rive dessine une autre interaction. Une fois les quatre repères dévoilés, à nous la liberté de les activer : Spectacle ? Pêche ? Pique nique ? Baignade ? L'eau est mise en scène. La matière et le corps entrent en interaction avec elle. Les pierres parlent des saisons qui passent. Déjà la végétation s'y prélasse. Par les forces de la rivière, du temps, L'espace rendu à la nature progressivement Éveille au changeant

Un institut musical de recherche de création installé dans des anciens hangars industriels. Travail sur la reconversion de site industriel et sur le thème de la création musicale.

La lumière, le vent, le flux urbain et les autres forces de l'environnement nous informent des spécificités de l'espace. Ces forces ne touchent pas seulement la conception au niveau de détail, elles peuvent être une base pour le concept de l'organisation spatiale. Ce projet propose un Light Landscape sur la base des données annuelles du rayonnement solaire qui existe dans l'espace. Ces données sont traitées comme générateur de conception et hiérarchisent l'organisation d'un bâtiment. Un Light Landscape est une enveloppe qui est informée à chaque point par la quantité de rayonnement annuel à ce point. Cette mesure définit l'orientation et l'exposition à la lumière. L'enveloppe résultant diversifie l'espace en définissant des zones d'éclairage. Elle introduit également le principe de la circulation. Dans l'étude de cas, l'effet de la lumière sur les promenades urbaines a été étudié, montrant qu'un tissu urbain définit un zonage lumière unique qui affecte le comportement des utilisateurs dans l'espace urbain. Cette influence est remarquable sur les changements de parcours et la durée des promenades. Cette étude a permis de développer la notion de champ de rayonnement qui est le lien entre les zones de lumière et le Light Landscape: un champ de force calculé d'après les données solaires. La superposition des variations de la lumière du soleil sur un tissu urbain dans un champ de force unique et constant devient un outil pour informer un paysage basé sur la lumière.