Guillemin, Pierre, Espaces et Sociétés (ESO), Le Mans Université (UM)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université d'Angers (UA)-AGROCAMPUS OUEST-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Géographie et d'Aménagement Régional de l'Université de Nantes (IGARUN), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN), Normandie Université, Philippe Madeline, Michaël Bermond, Institut de Géographie et d'Aménagement Régional de l'Université de Nantes (IGARUN), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-AGROCAMPUS OUEST, Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Université d'Angers (UA)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), and Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Le Mans Université (UM)
Emblematic sectors of the coasts of western France and peri-urban areas, vegetable production and farming are undergoing some major transformations : agribusiness integration, internationalization of markets, phytosanitary regulation, increased need for hired labor, installation outside the family-owned organisation, development of organic farming and short food supply chain food territorialization.Faced with the recent changes impacting this historically diversified productive sector, this social geography work is based on a typology of farms at the scale of Lower Normandy, resulting from the multivariate statistical analysis of the Agricultural Census, and complemented by a regional press review. The field survey complements the methodological approach in order to link the structural study to the functional analysis of farming systems. The results constitute a prerequisite for the analysis of the sectors through the localized coordination of market gardening and vegetable farms in the form of zones (peri-urban productions) or (micro) agricultural production basins (Créançais and Val de Saire, Baie du Mont-Saint- Michel, Lingreville, Plaine de Caen and Perche Ornais). Complementedby field surveys, the diachronic and systemic analysis of these localized agrifood systems reveals varied productive trajectories between adaptation, crisis, reconversion and emergence. These dynamics arise from the interrelationships between local agricultural worlds, rural and urban worlds which take place at different scales, from the localized production region to the political region, and according to national and supranational political and economic frameworks.The thesis analyzes vegetable basins or market production areas as a constituent element of different types of localized social spaces. The socio-territorial configurations identified define contexts of socialization with different class relations. Based on interviews, direct and participatory observations and ethnographic immersions, the thesis sheds light on the stratification of the vegetable and market growing worlds in Lower Normandy, from established fractions of the agricultural bourgeoisie and others in the process of gentrification, up to to the professionalization of popular vegetable practices, through the fractions of a degraded or renewed bourgeoisie. These different agricultural fractions are not considered or integrated in the same way by local public policies for land use planning and economic development. Moreover, the greater or lesser weight of these groups in the local space is the product of small-scale political and economic strategies. As a result, certain basins constitute popular places in the territory of agribusiness companies.; Filières emblématiques des littoraux de l’Ouest français et des zones périurbaines, les productions légumière et maraîchère font l’objet d’importantes transformations : intégration agroalimentaire, internationalisation des marchés, régulation phytosanitaire, besoin accru de main d’œuvre salariée, installation hors cadre familial, développement de l’agriculture biologique et des circuits courts et territorialisation alimentaire.Face aux mutations récentes qui affectent ce secteur productif historiquement diversifié, ce travail de géographie sociale s’appuie sur une typologie d’exploitations agricoles à l’échelle de la Basse-Normandie, issue de l’analyse statistique multivariée du Recensement Agricole, et mise à jour par une revue de presse régionale. L’enquête de terrain complète l’approche méthodologique afin d’articuler l’étude structurelle à l’analyse fonctionnelle des systèmes d’exploitation agricole. Les résultats constituent un préalable à l’analyse des filières à travers la coordination localisée des exploitations maraîchères et légumières sous forme de zones (productions périurbaines) ou (micro)bassins de production agricole (Créançais et Val de Saire, Baie du Mont-Saint-Michel, Lingreville, Plaine de Caen et Perche ornais). Enrichie d’enquêtes de terrain, l’analyse diachronique et systémique de ces systèmes agroalimentaires localisés révèle des trajectoires productives variées entre adaptation, crise, reconversion émergence. Ces dynamiques relèvent des interrelations entre mondes agricoles locaux et mondes ruraux et urbains qui s’inscrivent à différentes échelles, de la région de production localisée à la Région politique, et selon les cadres politiques et économiques nationaux et supranationaux.La thèse analyse les bassins légumiers ou zones maraîchères comme élément constitutifs de différents types d’espaces sociaux localisés. Les configurations socio-territoriales identifiées définissent des contextes de socialisation aux rapports de classe différents. À partir d’entretiens, d’observations directes et participantes et d’immersions ethnographiques, la thèse éclaire la stratification des mondes légumiers et maraîchers bas-normands, depuis des fractions établies de la bourgeoise agricole et d’autres en voie d’embourgeoisement, jusqu’à la professionnalisation de pratiques potagères populaires, en passant par les fractions d’une petite bourgeoisie dégradée ou renouvelée. Ces différentes fractions agricoles ne sont pas considérées ou intégrées de la même manière par les politiques publiques locales d’aménagement du territoire et de développement économique. Par ailleurs, le poids plus ou moins important de ces groupes dans l’espace local est le produit de stratégies politiques et économiques de petite échelle. De ce fait, certains bassins constituent les lieux populaires de territoire de firmes agroalimentaires.