Tripier-Mondancin, Odile, Antonio, Marco, Nascimento, Toledo, Lettres, Langage et Arts – Création, Recherche, Émergence en Arts, Textes, Images, Spectacles (LLA-CREATIS), Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J), Marco Antonio Toledo Nascimento, Adeline Annelyse Marie Stervinou, and Tripier-Mondancin, Odile
After having explained the reasons why the relations between theory and practice in the music education system proposed in France are problematised in this article, we set out in a second part to describe and analyse, in a global approach, the different institutions responsible for teaching music in the French system during the 20th and 21st centuries. The third part, according to an analytical approach, focuses on music in so-called "general" education, in the sense of compulsory education for all children up to the age of 16, free up to the age of 18 and aimed at acquiring a common base of knowledge in several disciplines. Our objective is to understand the tension between a theoretical approach of music versus practice through precisely the teaching contents prescribed in the curricula of music education in middle school (11-15 years) and high school (15-18 years). For reasons of space, we leave aside the curricula of primary school, knowing that those of middle school are in continuity (Tripier-Mondancin, 2008, 2010-a-b, 2014, Maizières, 2009). One of the particularities of so-called "general" music education, compared to "specialized" music education, is that the same teacher takes charge of vocal practice and listening activities as well as, in certain cases, instrumental, while promoting the construction of a musical culture based on analysis and understanding of diverse works. In order to be able to compare the nature of the teaching contents, we rely on the definitions of the word theory coming from epistemologists' writings, but also on a cognitiveist theory of knowledge coming from the post-Piagetan Geneva school and taken up by school learning psychologists (Bastien and Bastien-Toniazzo, 2004, Musial and Tricot, 2008a, 2008b, 2012, 2014). This theory clarifies the definitions given by epistemologists. It categorizes knowledge according to a functional (i.e., goal(s)-oriented) approach, whether it is declarative or procedural, general, or specific. In other words, we discuss the underlying conception of curricula, using analysis of the nature, relationships and balances between knowledge of a theoretical nature (knowledge about works), practical knowledge (vocal, instrumental know-how, etc.), general knowledge (methods taught) and specific knowledge (about specific works)., Après avoir expliqué les raisons pour lesquelles les relations entre théorie et pratique dans le système d’enseignement musical proposé en France sont problématisées dans cet article, nous nous attachons, dans une deuxième partie, à décrire et analyser, dans une approche globale, les différentes institutions chargé(e)s d’enseigner la musique dans le système français durant le XXe et le XXIe siècle. La troisième partie, selon une approche analytique, est centrée sur la musique dans l’enseignement dit « général », au sens d’obligatoire pour tous les enfants jusqu’à 16 ans, gratuit jusqu’à 18 ans et visant l’acquisition d’un socle commun de connaissances dans plusieurs disciplines. Notre objectif est de comprendre la tension entre une approche théorique de la musique versus pratique au travers précisément des contenus d’enseignement prescrits dans les curricula de l’enseignement musical au collège (11-15 ans) et au lycée (15-18 ans). Nous laissons de côté, pour des raisons de place, les curricula de l’école primaire, sachant que ceux de collège sont dans la continuité (Tripier-Mondancin, 2008, 2010-a-b, 2014, Maizières, 2009). Une des particularités de l’enseignement musical dit « général », par rapport à l’enseignement musical dit « spécialisé », est que le même enseignant prend en charge des activités de pratique vocale et d’écoute ainsi que dans certains cas, instrumentale, tout en favorisant la construction d’une culture musicale fondée sur l’analyse, la compréhension d’œuvres diverses. Afin de pouvoir comparer la nature des contenus d’enseignement, nous nous appuyons sur les définitions du mot théorie provenant d’écrits d’épistémologues, mais aussi sur une théorie cognitiviste des connaissances issue de l’école de Genève post-piagétienne et reprise par les psychologues des apprentissages scolaires (Bastien et Bastien-Toniazzo, 2004, Musial et Tricot, 2008a, 2008b, 2012, 2014). Cette théorie précise les définitions données par les épistémologues. Elle catégorise les connaissances selon une approche fonctionnelle (c’est-à-dire orientée par le(s) but(s) qu’elle permet d’atteindre), selon qu’elles sont déclaratives ou procédurales , générales , ou particulières . Autrement dit, nous discutons la conception qui sous-tend les curricula, à l’aide de l’analyse de la nature, des rapports et des équilibres entre savoirs de nature théorique (connaissances sur les œuvres), savoirs pratiques (savoir-faire vocaux, instrumentaux etc.), généraux (méthodes enseignées) et particuliers (à des œuvres précises).