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For approximately fifty years, McGill University’s Minimum Cost Housing Group (MCHG) has undertaken research on the “human settlement problems of the poor.” This paper focuses on the group’s activities from 1970 to1976, and more specifically the “ECOL Operation” initiated by the group’s first director, Colombian architect and UN consultant Alvaro Ortega. The story of the ECOL Operation gives insight into some unanticipated feedback loops associated with the foreign-aid-funded knowledge economy. The ECOL Operation was pitched as a technical and material research program to develop self-help housing solutions for the “Third World.” In practice, it was an improvised mix of international development aspiration, Appropriate Technology enthusiasm, industrial research and development, and ecological design rhetoric. The paper argues that the MCHG’s efforts became most compelling as a blueprint for a set of designers and activists rethinking the consumerist lifestyles and material flows of the Global North. This highlights a more complex background to the counterculturally-inflected ventures of 1970s ecological design. The scene was more closely connected to the Cold War complex of intergovernmental organizations, development agendas, and industrial capitalism than its participants may have imagined. “Ecocamping, comer bien, beber vino.” Flujos de materiales y conocimientos dentro del Grupo “Vivienda de Coste Mínimo” en la operación ECOL, 1971-1976. Durante aproximadamente cincuenta años, el Minimum Cost Housing Group (MCHG) de la Universidad McGill llevó a cabo investigaciones sobre los “problemas de asentamiento humano de los pobres.” Este artículo recorre las actividades del grupo de 1970 a 1976 y, en particular, la Operación ECOL, iniciada por el primer director del grupo, el arquitecto colombiano y consultor de la ONU Álvaro Ortega. La historia de la Operación ECOL da una idea de algunos circuitos imprevistos asociados a la economía del conocimiento financiada con ayuda extranjera. La Operación ECOL se presentó como un programa de investigación técnica y material para desarrollar soluciones de vivienda de autoayuda para el «Tercer Mundo». En la práctica, fue una mezcla improvisada de aspiraciones de desarrollo internacional, entusiasmo por la Tecnología Apropiada, investigación y desarrollo industrial, y retórica del diseño ecológico. El artículo sostiene que los esfuerzos del MCHG resultaron más convincentes como modelo para un conjunto de diseñadores y activistas que se replanteaban los estilos de vida consumistas y los flujos materiales del Norte Global. Esto revela un trasfondo más complejo de las empresas de diseño ecológico de los años setenta, de influencia contracultural, que estaba más estrechamente relacionado con el complejo de organizaciones intergubernamentales, programas de desarrollo y capitalismo industrial de la Guerra Fría de lo que sus participantes podían imaginar. Pendant presque cinquantaine ans, un groupe de chercheurs de l'université McGill (MCHG, Minimum Cost Housing Group) a mené des recherches sur les problèmes de logement des populations pauvres. Cet article retrace les activités du groupe de 1970 à 1976, et plus particulièrement l’opération ECOL, lancée par le premier directeur du groupe, l'architecte colombien et consultant pour les Nations Unies Alvaro Ortega. L’histoire de l’opération ECOL donne rétrospectivement un éclairage inattendu sur une expérience d’économie de la connaissance financée par l’aide étrangère. L’opération ECOL a été présentée comme un programme de recherche technique et matériel visant à développer des solutions d'auto-suffisance en matière de logement pour le « tiers-monde ». En pratique, il s’agissait d'un mélange d’improvisation et d’aspiration au développement mondial, d’enthousiasme pour les technologies intermédiaires ou alternatives de recherche et développement industriel, et de la rhétorique associée au design écologique. L’article soutient que les activités du MCHG ont pu inspirer un ensemble de concepteurs et d'activistes repensant les modes de vie consuméristes et les flux matériels issus du Nord. Cela replace les projets de design écologique des années 1970, influencés par la contre-culture, dans un contexte bien plus complexe que ses acteurs ne l’auraient imaginé, et plus dépendant des organisations intergouvernementales, des programmes de développement, et du capitalisme industriel de la guerre froide.

From 1974 through 1980, RAIN: Journal of Appropriate Technology was the foremost “print tool” of the Appropriate Technology, or AT, Movement in the United States. During that period, the Rainmakers, led by Steve Johnson, Lee Johnson, Land de Moll, and Tom Bender, constructed a visionary ecotopia on the pages of their journal, supplying readers with the philosophical grounding, real-world advice, and political conviction to pursue AT projects within their own communities. This article is an abridged transcript of an interview conducted by architectural historian, Meredith Gaglio, with one of RAIN’s co-editors, the late Tom Bender, at his home in Manzanita, Oregon, in April, 2016. In the interview, Bender recollects his introduction to Appropriate Technology, through the work of Ernst Friedrich Schumacher and R. Buckminster Fuller, discusses the foundations of RAIN: Journal of Appropriate Technology, and shares his thoughts on how sustainable change is made. De 1974 à 1980, RAIN: Journal of Appropriate Technology a été le principal "outil imprimé" du mouvement de la technologie appropriée (AT) aux États-Unis. Pendant cette période, les Rainmakers, menés par Steve Johnson, Lee Johnson, Land de Moll et Tom Bender, ont construit une écotopie visionnaire dans les pages de leur journal, fournissant aux lecteurs les bases philosophiques, les conseils pratiques et la conviction politique nécessaires à la mise en œuvre de projets AT au sein de leurs propres communautés. Cet article est une transcription abrégée d’un entretien mené par l’historienne de l’architecture Meredith Gaglio avec l’un des coéditeurs de RAIN, le regretté Tom Bender, à son domicile de Manzanita, dans l’Oregon, en avril 2016. Dans cet entretien, Bender se souvient de son introduction à la technologie appropriée, à travers les travaux d’Ernst Friedrich Schumacher et de R. Buckminster Fuller, discute des fondements de RAIN: Journal of Appropriate Technology, et partage ses réflexions sur la façon dont le changement durable est réalisé.

« Les dix premières années après la guerre éclipsèrent presque totalement la reconquête de la grande dynamique culturelle obtenue dans les années immédiatement avant la guerre civile. »Vicente Aguilera Cerni « L’avant-garde et le nouvel ordre ne s’entendent pas. Il y a chez le premier un germe d’indépendance […] que le deuxième ne peut tolérer. »Valeriano Bozal Avec le coup d’État de juillet 1936, deux modèles fondamentalement différents de l’identité, de la souveraineté et de la culture se m...

« Si la critique d’art existe réellement, alors j’appartiens à sa version la plus engagée et la plus partisane. » Antonio Giménez Pericás « Je ne vois pas de différence entre le potentiel créatif de la critique et celui des autres genres littéraires. » Vicente Aguilera Cerni À partir de 1957, avec la fin de l’autarcie, les échanges et les collaborations avec des collègues étrangers au sein de réseaux professionnels se multiplièrent. Les passeports étant attribués de façon plus souple et les f...

« Le régime ne se limitait pas à l’exploitation du prestige international [des pratiques d’avant-garde], […] il utilisait également ces expositions pour provoquer une sélection discriminatoire politiquement orientée vers la neutralisation idéologique du cœur même des avant-gardes. » Tomàs Llorens En 1976, presque un an après la mort du dictateur (le 20 novembre 1975), eut lieu la première évaluation générale de la période artistique des années franquistes à travers l’exposition rétrospective ...

« Le contact avec n’importe quel compte rendu d’activités artistiques ne nous laisse d’autre choix que de nous confronter de manière interdisciplinaire à l’ensemble des problèmes concernant la société, les transformant en question politique. »Vicente Aguilera Cerni « Aujourd’hui, on oublie facilement que, dans les années 1960, la rationalité s’obtenait comme une conquête […] et que, pendant de longues années, dans le contexte social espagnol, il fallait de grands efforts pour ne pas perdre la...

Dans l’Espagne de la période du franquisme tardif (1957-1975), les critiques d’art jouent un rôle essentiel dans les mouvements de contestation qui agitent une société alors en pleine mutation. Contre la doctrine d’un art moderne autonome et dépolitisé prônée par le régime, ils produisent des discours esthétiques qui rétablissent le lien entre culture et politique et poussent les artistes à inscrire leurs œuvres dans le cadre élargi des questions éthiques et des enjeux sociaux. En s’appuyant sur l’étude d’archives restées jusqu’ici inexplorées et sur des entretiens inédits, Compagnons de lutte s’attache au travail de sept critiques et historiens de l’art espagnols qui ont pris une part extraordinairement active à la vie intellectuelle et politique de leur pays dans les années 1960 : ils publient, éditent, traduisent, ils organisent des expositions, des débats, des rencontres. Grâce à la complicité nouée avec Giulio Carlo Argan et Umberto Eco en Italie, Adolfo Sánchez Vázquez au Mexique, Gérald Gassiot-Talabot, Pierre Restany et le Salon de la Jeune Peinture à Paris, ils s’approprient les théories et les tendances artistiques circulant à ce moment-là en Europe et sur le continent américain, en les adaptant avec succès aux conditions spécifiques de l’Espagne franquiste. Fruit d’une approche interdisciplinaire et transnationale des réseaux artistiques du Sud global, l’ouvrage de Paula Barreiro López révèle un pan longtemps négligé par l’historiographie de l’art européen, en éclairant le fonctionnement de l’avant-garde espagnole dans les dernières années de la dictature, sa diffusion et sa réception critique dans les milieux culturels de gauche à l’époque de la guerre froide.

« L’art est une superstructure de la réalité historique. »Alexandre Cirici « Ce qui importe par-dessus tout est l’engagement de l’artiste dans la réalité. »Equipo 57 Au cours des années 1960, les critiques militants, ainsi que beaucoup d’intellectuels et d’artistes, choisirent d’adopter un rôle actif dans la sphère sociale et politique. Avec le slogan « Nulla aesthetica sine ethica » (Pas d’esthétique sans éthique/politique) comme étendard, ils participèrent à un mouvement général d’oppositio...

« Les phénomènes artistiques qui se produisent dans notre pays ne peuvent pas être abordés de manière autonome ; pour qu’ils puissent faire l’objet d’une explication intelligible, il faut les mettre en relation avec les phénomènes artistiques généraux de la culture occidentale. » Tomàs Llorens « Le lecteur aura remarqué que ce dont il s’agit ici est de dénoncer comme inopérant l’ancien système de compréhension de l’art contemporain. » José María Moreno Galván « Dans l’Espagne d’aujourd’hui, o...

« La vérité, c’est que l’Espagne a profondément changé au cours de ces fameux “vingt-cinq ans de paix”. Le développement du capitalisme de monopole, la dévalorisation (quasi officielle) du phalangisme, la télévision, les cinq titres européens du Real Madrid, l’Opus Dei […], tout cela a contribué à la physionomie différente de notre pays […]. La misère espagnole traditionnelle subsiste, bien sûr, mais elle est cachée, loin des zones touristiques, dissimulée par l’éclat exultant de la Seat 600,...

Dans quelles conditions les enjeux de l’underground sont devenus ceux de la performance ? En explorant la décennie qui précède l’apparition de la performance, on révèle le contexte de son émergence, à travers les discours des artistes, organisateurs et observateurs des avant-gardes de la période., Under what circumstances did the issues of the Underground become those of Performance Studies? By investigating the decade that preceded the advent of the performance era, we reveal the context of its emergence, through the discourses of artists, curators, and observers of the avant-garde of this period.

Cet article propose le récit de trois expérimentations pédagogiques et artistiques des années 1970, défricheuses pour bâtir un contre-modèle face aux écoles, lieux d’enfermement des enfants et de leurs apprentissages. À partir des ateliers de rue de Riccardo Dalisi de 1971 à 1974 à Naples avec des enfants déscolarisés, nous verrons comment des architectes, artistes, designers, proposent la réintroduction des enfants dans la rue et les espaces publics de quartiers populaires. This article proposes the account of three pedagogical and artistic experimentation of the 1970s, pioneers in building a counter-model to schools, places of confinement for children and their learning. Starting from Riccardo Dalisi’s street workshops from 1971 to 1974 in Naples with children who had dropped out of school, we will see how architects, artists and designers propose the reintroduction of children into the street and public spaces of working-class neighborhoods.

The hippie journey concentrates and summarizes the hippie philosophy and way of life. Several well-known mottos, such as "make love, not war", or "go through the doors of perception", describe the initiatory forms and social functions of travel reinvented by hippie communities. Although the emblematic destinations of hippie travel still exist, the aura of the "inner journey" or the "mythical Orient" persist only as pale reflections or clichés for mass tourism. Le voyage hippie concentre et résume la philosophie ainsi que le mode de vie hippie. Plusieurs devises bien connues comme « make love, not war », ou « franchir les portes de la perception », permettent de décrire les formes initiatiques et les fonctions de socialité du voyage réinventées par les communautés hippies. Cependant, si les destinations emblématiques du voyage hippie demeurent encore aujourd’hui, l’aura du « voyage intérieur » ou des « Orients mythiques » ne persistent que comme de pâles reflets ou des clichés pour un tourisme de masse., ECHO, N. 4 (2022): Metafore del viaggio: testi, identità, generi in movimento

La serie Nuevos escritores mexicanos del siglo XX presentados por sí mismos lanzada por Empresas Editoriales en la Ciudad de México fue iniciada en 1966 por las autobiografías de Gustavo Sainz y José Agustín de entonces 26 y 22 años. En ambos relatos las construcciones del yo abarcan la infancia y la juventud y se basan en los temas de la vida cotidiana. Sainz y Agustín escribieron sus autobiografías para ser aceptados en el campo literario y ocupar un puesto en él. Al mismo tiempo se delimitan de la tradición poetológica, defienden su propia poética con una intención claramente contracultural. La série Nuevos escritores mexicanos del siglo XX presentados por sí mismos lancée par Empresas Editoriales à Mexico a été initiée en 1966 par les autobiographies de Gustavo Sainz et de José Agustín, alors âgées de 26 et 22 ans. Dans les deux narrations, les constructions du soi englobent l'enfance et l’adolescence et sont basées sur les thèmes de la vie quotidienne. Sainz et Agustín écrivirent leurs autobiographies pour être acceptés dans le champ littéraire et y occuper une position. En même temps, ils se distancient de la tradition poétologique et défendent leur propre poétique avec une intention clairement contre-culturelle. The series Nuevos escritores mexicanos del siglo XX presentados por sí mismos launched by Empresas Editoriales in Mexico City started in 1966 with the autobiographies of Gustavo Sainz and José Agustín, then 26 and 22 years old. In both stories the constructions of the self encompass childhood and adolescence and are based on the themes of everyday life. Sainz and Agustín wrote their autobiographies to be accepted in the literary field and occupy a position therein. At the same time they distance themselves from the poetological tradition, defending their own poetics with a clearly countercultural intention.

International audience

Il en va de la médecine comme de la magie : mal employée, elle peut nuire. La refondation du savoir médical à l’époque moderne et les débats concomitants menés par les humanistes sur ce qui distingue magie noire et magie blanche aboutissent à la constitution d’une pensée prophylactique nouvelle dont l’inoculation puis la vaccination ne tardent pas à devenir des paradigmes. La lancette du médecin, comme jadis la baguette du magicien, trace ici une ligne de partage entre une prophylaxie dominante (où les vaccins sont bénéfiques) et une prophylaxie dissidente (où les vaccins sont des poisons), cette dernière étant défendue par des groupes d’opinion constitués en contre-culture médicale. Medicine is like magic: used badly it can be harmful. Reworking of medical knowledge in Renaissance and the related debates among humanists on the distinction between black and white magic led to the constitution of a new prophylactic thought, of which inoculation and then vaccination soon became paradigms. As once the wand of the magician, the lancet of the physician now drew a dividing line between dominant prophylaxis (where vaccines are beneficial) and dissenting prophylaxis (where vaccines are poisons), the latter being promoted by advocacy groups elaborating a form of medical counterculture.

The Mists of Avalon, roman de Marion Zimmer Bradley paru en 1982, est une actualisation originale du mythe arthurien qui a pu être qualifiée de féministe, voire d’écoféministe. Le texte laisse en effet à voir l’effondrement en apparence inéluctable d’un modèle de société païen, et ses conséquences aussi bien pour les femmes que pour le territoire entier. Comme l’assène Morgaine, nouvelle variante du personnage de Morgan le Fay, dès la première page : « le monde lui-même a changé ». Cet article propose de s’intéresser aux convergences entre le genre littéraire de la fantasy, les mouvements écoféministes et les spiritualités néopaïennes de la deuxième moitié du xxe siècle, afin de pouvoir explorer les dynamiques contradictoires qui traversent le roman, entre réécriture d’un mythe masculin, réinvention d’un passé des femmes, et reconduction de schémas patriarcaux. The Mists of Avalon, published by Marion Zimmer Bradley in 1982, is an original rewriting of the Arthurian myth which has sometimes been described as feminist, even ecofeminist. The novel shows the seemingly inevitable collapse of a pagan model of society, and its consequences for women as well as for the entire territory. As Morgaine, a new variation on the character of Morgan le Fay, asserts on the very first page: “the world itself has changed.” This paper examines the convergences between fantasy literature, ecofeminist movements and the neo-pagan spiritualities of the second half of the twentieth century. In doing so, it explores the conflicting dynamics that permeate the novel which at once rewrites a male myth, reinvents a female past, and renews patriarchal patterns.

International audience

Cet article prend pour objet l’installation de jeunes artistes et intellec­tuels dans un quartier populaire au lendemain de Mai 68. À partir de l’étude micro­historique de la création du café-théâtre « le Cirque Divers » dans le quartier populaire à forte tradition folklorique de Roture (Liège), il s’agit de montrer com­ment ces nouveaux acteurs culturels mobilisent l’espace afin de définir leur propre identité au sein d’un monde en transition. En étudiant le manifeste et la parade organisée pour l’ouverture du lieu, cet article analyse comment ces acteurs utili­sent l’espace comme ressource physique mais aussi, voire surtout, comme res­source symbolique. Plus spécifiquement, l’installation dans un quartier populaire – et, partant, le rapprochement avec la culture populaire – vise à leur permettre de réactualiser le modèle de la vie de bohème et à s’approprier ce faisant les valeurs d’authenticité et de marginalité qui lui sont associées. Dans le contexte du tournant néolibéral de la fin des années 1970, le choix de s’établir dans un quartier histori­quement populaire n’est donc pas uniquement motivé par des raisons financières mais traduit une tentative de créer une zone de repli construite sur le fantasme conjoint de la culture populaire et de la vie de bohème. This article discusses a network of young artists and intellectuals in a working-class district in the aftermath of May 68. A micro-historic study of the foundation of the café-theatre “Le Cirque Divers” in Roture (Liège, Belgium), a popular district with a strong folkloric tradition, will demonstrate how these new cultural actors mobilize space to define their own identity within a world in transi­tion. By analysing the manifesto and the theatrical parade that was organized for the opening of this cultural venue, this article will demonstrate that these artists not only use space as a physical means but also and especially as a symbolic means. More specifically the choice to work in a working-class district – and, consequently, the rapprochement with popular culture – enables them to revisit the model of bohemian life and, consequently, to appropriate in this way values of authenticity and marginality that are associated with that. In the context of the neoliberal turn in the late 1970s, the choice to settle in a historically popular neighbourhood is therefore not solely motivated by financial motives but reflects an attempt to create a shelter zone built on the phantasm of popular culture and bohemian life.

No Brasil ditatorial (1964-1985), marcado pela repressão, as viagens foram incorporadas por uma parte da juventude como uma forma de resistência, na esfera do cotidiano, ao sistema e ao regime militar. A estrada era vista e vivida como um espaço de liberdade. Procura-se demonstrar como o deslocamento territorial realizado por viajantes através do país proporcionou a circulação do imaginário da contracultura para além das capitais e a apropriação da mesma por setores da juventude que não faziam parte da classe média dos grandes centros urbanos. Por um lado, discute-se a repressão à contracultura e o viajar como uma forma de resistência ao cotidiano sufocante do autoritarismo, por outro, demonstra-se as ambiguidades e contradições dessas práticas. Para tal, este estudo explora uma gama variada de fontes e investiga as viagens como prática cultural, de como era realizada e vivida a experiência naquele contexto histórico, nacional e internacional, assim como seu papel na circulação do imaginário e das expressões socioculturais da contracultura, revelando seu caráter subversivo e transformador, em uma perspectiva libertadora. Au Brésil dictatorial (1964-1985), marqué par la répression, les voyages ont été incorporés par une partie de la jeunesse comme une forme de résistance, au système et au régime militaire, dans la sphère de la vie quotidienne. La route était vue et vécue comme un espace de liberté. La thèse vise à démontrer comment le déplacement territorial réalisé par les voyageurs à travers le pays a permis la circulation de l'imaginaire de la contre-culture au-delà des capitales, et son appropriation par des secteurs de la jeunesse qui ne faisaient pas partie de la classe moyenne des grands centres urbains. D'une part, nous discutons la répression de la contre-culture, et le voyage comme une forme de résistance à la vie quotidienne suffocante de l'autoritarisme; d'autre part, les ambiguïtés et les contradictions de ces pratiques. Dans ce but, cette analyse explore un large éventail de sources et examine le voyage en tant que pratique culturelle, comment l'expérience était réalisée et vécue dans ce contexte historique, national et international, ainsi que son rôle dans la circulation de l'imaginaire et des expressions socioculturelles de la contre-culture, révélant son caractère subversif et transformateur, dans une perspective libératrice. In dictatorial Brazil (1964-1985), marked by repression, travels were incorporated by a part of the youth as a form of resistance to the system and the military regime in the everyday sphere. It aims to demonstrate how the territorial displacement realized by the travelers through the country provided the circulation of the imaginary of the counterculture beyond the capitals and its appropriation by sections of the youth that were not part of major urban centers’ middle class. On one hand, we discuss the repression of the counterculture and travel as a form of resistance to the suffocating daily life of authoritarianism, on the other hand, the ambiguities and contradictions of these practices are demonstrated. To this end, this analysis explores a wide range of sources and investigates travel as a cultural practice, how experience was carried out and lived in that historical, national and international context, as well as its role in the circulation of the imaginary and socio-cultural expressions of the counterculture, revealing its subversive and transformative character, in a liberating perspective.

This thesis aims to study the Bolognese version of the Movimento del ’77: an Italian political and creative movement that emerged in 1977, after a decade of international mobilizations and countercultures. The city of Bologna, flagship of the Italian communism and the “Emilian model”, home of the oldest University in the Western world, experienced in the 1970s a major and versatile counter-cultural impetus: underground magazines (A/ traverso), first free radio stations (Radio Alice), experimental theater, early Italian punk rock bands, graffiti and happenings of the Indiani metropolitani… Impregnated with the philosophy of Deleuze and Guattari among others, the movement spreads in a “rhizomatic” way. By invoking the Bakthinian concept of “carnival reversal” and applying it to the field of counterculture, our work attempts to redefine what characterizes the productions of the Movimento del '77. At the crossroads of politics and poetry, these creations are marked by the iconoclastic mechanisms of degradation and trivialization that are specific to the carnival and refer to its revolutionary potential. Finally, our research brings some nuance to a vision of the 1980s as the decade of political "reflux" and individualism. Despite the “years of Lead” and political defeats, these creative experiences have not been in vain. The ferments of the Movimento del ‘77 then spatialize and spread through the integrated province of Bologna, in a true "psychogeographical drifting" which resembles a post-political meditation., Cette thèse se propose d’étudier la déclinaison bolonaise du Movimento del ’77, un mouvement politique et créatif italien qui voit le jour en 1977, après une décennie de mobilisations et de contre-cultures à l’échelle internationale. La ville de Bologne, vitrine du communisme italien et du « modello emiliano », siège de la plus ancienne Université du monde occidental, connaît, dans les années 1970, un élan contre-culturel majeur et protéiforme : revues underground (A/traverso), premières radios libres (Radio Alice), théâtre expérimental, balbutiements du punk rock italien, graffitis et happenings des Indiani metropolitani… Imprégné de la pensée de Deleuze et Guattari, entre autres, le mouvement se diffuse de façon « rhizomatique ». En convoquant le concept bakthinien de « renversement carnavalesque » et en l’appliquant au champ de la contre-culture, notre travail tente de redéfinir les caractéristiques des productions du Movimento del ’77 : des productions toujours à la croisée du politique et du poétique, marquées par des mécanismes iconoclastes de rabaissement et de trivialisation propres au carnaval et renvoyant à son potentiel révolutionnaire. Notre recherche vise enfin à nuancer les lectures qui font des années 1980 la décennie du « reflux » politique et de l’individualisme. Malgré les « années de plomb », malgré la défaite politique, quelque chose est resté des expériences créatives. Les ferments du Movimento del ‘77 se spatialisent alors et investissent la province intégrée de Bologne, dans une véritable « dérive psychogéographique » qui a tout d’une méditation post-politique.

L’article analyse la manière dont le vide est utilisé par certains voyageurs francophones contemporains pour représenter leur voyage. Alors que le concept de vide, dans le contexte des récits de voyage, est intrinsèquement lié à un imaginaire colonial, on s’interroge sur les raisons du recours à ce concept et ses limitations., This article analyses the way the void is used by some contemporary Francophone travellers to represent their journey. While the concept of emptiness, in the context of travel narratives, is inherently linked to a colonial imagination, I question the reasons for the use of this concept and its limitations.

International audience; Le but de cet ouvrage est double. Il propose on stage une synthèse des principaux résultats scientifiques du projet de recherche PIND (Punk is not dead : une histoire de la scène punk en France, 1976-2016), engagé par les auteurs depuis 2013. Il décrit et analyse backstage les dessous de la recherche, ce qu’on évite généralement de montrer, « la petite cuisine » du chercheur. Ce livre intéressera un large lectorat, tant par sa démarche permettant d’appréhender la science en train de se faire que par son objet, le punk, patrimoine de rébellion des jeunesses du monde entier depuis cinquante ans.

International audience; Le livre raconte la naissance, le développement et la fin d’un "catalogue" qui parut sous plusieurs versions à partir de 1968, se diffusa hors de tout cadre institutionnel et économique traditionnel, se vendit à plus d'un million d’exemplaires aux États-Unis et en Europe et inspira des versions européennes, notamment, en France, Le Catalogue des Ressources. Le Whole Earth Catalog informait très concrètement ses lecteurs de l’actualité des recherches de la contre-culture américaine pour vivre différemment : comment construire un dôme géodésique, fabriquer son compost ou concevoir une architecture solaire, ainsi que des dernières publications dans les domaines pratique ou scientifique. La transformation du mode de vie était abordée également sur un plan personnel, avec par exemple l’intérêt pour le yoga qui apparaît en filigrane. Le catalogue associait également démarche écologique, sensibilité hippie et intérêt pour la cybernétique. Paradoxalement, il annonçait ainsi la transformation de nos sociétés par les nouvelles technologies de l’information.

In the review of the film adaptation cinema is regarded as a subsidiary means of literature. As a part of a methodological approach that considers the changes introduced in his work as a way to enrich the literary text and produce an hypertext that includes references to the hypotext without necessarily mirroring it, as well as taking into account the creative subjectivity of the filmmaker. The aim of this paper is to study how both authors of Historias del Kronen processed the aesthetics and philosophy of punk counterculture and what differences their ideologies had when portraying a generation and its features, such as the obsession with violence in the audiovisual media or with drugs. En la crítica de las adaptaciones cinematográficas, a menudo se ha tratado el cine como un medio subsidiario de la literatura. Como parte de una propuesta metodológica que considera que la subjetividad creativa del cineasta, al introducir cambios, enriquece el texto literario y produce un hipertexto que remite al hipotexto pero no lo refleja; este artículo estudia de qué manera trataron la estética y la filosofía de la contracultura punk ambos autores de Historias del Kronen y qué repercusiones tuvieron sus diferencias ideológicas a la hora de reflejar una generación con elementos propios como la obsesión por la violencia en los medios audiovisuales y la droga. Dans la critique des adaptations cinématographiques, le cinéma a souvent été traité comme un moyen subsidiaire de la littérature. Dans le cadre d’une proposition méthodologique qui considère que la subjectivité créative du cinéaste, en apportant des changements, enrichit le texte littéraire et produit un hypertexte qui renvoie à l’hypothèse mais ne le reflète pas; cet article étudie comment les auteurs des Histoires de Kronen ont traité l’esthétique et la philosophie de la contre-culture punk et quelles ont été les répercussions de leurs différences idéologiques pour refléter une génération avec des éléments propres comme l’obsession de la violence dans les médias audiovisuels et la drogue.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, partir est l’expression d’une révolte générationnelle puisant dans une littérature rebelle ses ferments critiques et ses élans spirituels. Le mensuel Actuel promeut en France ce thème. Mais la route promise devient bientôt une autoroute où se précipite une jeunesse occidentale prédatrice transportant partout ses névroses et ses fantasmes. Les Années blanches, roman de J.-Fr. Bizot (1979), relate la dégradation de cet imaginaire du voyage., From the second half of the 20th century, traveling is a practice that finds its critical germs and spiritual impetus in rebellious literature. The French free press magazine Actuel promotes this theme. But the promised road becomes a highway for a predatory Western youth, who carries everywhere its neurosis and fantasies. J.-Fr. Bizot novel Les Années Blanches (1979) narrates the early deterioration of this elsewhere imaginary.

International audience