Mimoun, E.A., Dejean, S., de Chivré, M., Salis, A., Callens, F., Chouiba, S., Inizan, T., Decauville, C.S., and Gauthier-Lafaye, C.
Le volet adolescents de l'enquête EPPOC (enquête flash en juillet 2020 dans les services ambulatoires et hospitaliers de pédopsychiatrie de secteur d'Occitanie) a permis de documenter la vision des adolescents suivis dans les services de pédopsychiatrie d'Occitanie sur leurs habitudes d'utilisation des écrans et l'impact du premier confinement sur ces habitudes. Quatre-vingt-quatre adolescents ont répondu (moy 14,05 ans, 42 garçons). Leurs réponses ont été segmentées en 2 groupes d'âges (parmi eux, 58,3 % sont d'âge collège, et 41,7 % d'âge lycée). Les adolescents sont équipés à 90,5 % de téléphones portables et à 88,1 % de 3 à 5 types d'écrans. La moitié (55,7 %) ont un écran dans leur chambre. L'usage intensif (> 4 h/j) concerne 32,5 % d'entre eux en semaine, 51,8 % le week-end, et pendant le confinement (PC), ces chiffres passent à 65,1 % aussi bien en semaine qu'en week-end. Ils utilisent leurs appareils en après-midi ou soirée pour trois quarts d'entre eux avant confinement (AC), alors qu'ils les utilisent davantage le matin et avant de s'endormir PC. L'utilisation de leurs appareils consiste surtout à regarder des vidéos ou écouter de la musique (91,2 % des lycéens). Les réseaux sociaux concernent surtout les lycéens (79,4 vs 45,8 % de collégiens). Un quart des adolescents reconnaissent des effets négatifs des écrans sur le sommeil et l'humeur, mais positifs sur les relations sociales. Un tiers (27,7 %) disent avoir été exposés à des contenus choquants. Ils pensent à 62,2 % arriver à gérer le temps passé sur leurs écrans (47,5 % PC) et 60,7 % pensent que leurs parents ne leur posent pas de limite d'accès. Ce qui semble déterminer un usage excessif des écrans est la possession d'un plus grand nombre d'écrans, la présence d'écrans dans la chambre et le manque de limitation parentale. Les profils d'association qui semblent se détacher de l'analyse multivariée sont « utilisation des réseaux sociaux/fille/ > 8 h d'utilisation par jour/lycée » et « pas de réseaux sociaux/ < 1 h/garçon/collège ». Dans les grandes tendances, les profils d'équipement des adolescents et l'utilisation qu'ils en font dans notre étude sont superposables aux résultats nationaux et internationaux. Cependant l'hétérogénéité des cadres conceptuels et des méthodes d'investigation ne permet pas de construire un véritable raisonnement comparatif. Seule, la donnée de plus de 4 h par jour d'utilisation pour définir un usage intensif semble faire consensus aujourd'hui, en raison des effets néfastes constatés sur les paramètres de santé physique et psychique. Des données sur l'utilisation des écrans par les enfants souffrant de différents troubles (troubles attentionnels, troubles du spectre de l'autisme, dépression...) commencent à être décrites dans la littérature internationale, et feraient utilement l'objet d'une prochaine étude qualitative. The adolescent part of the EPPOC survey (flash survey in July 2020 in outpatient and hospital child psychiatry state departments in Occitania) documents the point of view of adolescents followed in pedopsychiatric settings on their screen use, and the impact of the first lockdown (March to May 2020) on this variable. Eighty-four adolescents answered (mean age 14.05, 42 boys). Their answers were fractioned into two age groups (58.3% in middle school, and 41.7% in high school). In total, 90.5% of adolescents are equipped with mobile phones and 88.1% with 3 to 5 types of screens. Half of them (55.7%) have a screen in their bedroom. Intensive use (> 4 h/day) affects 32.5% of them on weekdays, 51.8% on weekends, and during lockdown (DL), these figures increase to 65.1% in both weekdays and weekends. Before lockdown (BL), three quarters of the adolescents use their devices in the afternoon or in the evening, while they use them more in the morning and before going to sleep DL. Using their devices, they mainly watch videos or listen to music (91.2% of high school students). Social networks mainly regards high school students (79.4 vs. 45.8% of middle school students). A quarter of the adolescents acknowledge the negative effects of screens on sleep and mood, and their positive effects on social relationships. About a third (27.7%) declare having been exposed to shocking content. 62.2% think they control the time they spend on their screens (47.5% DL), and 60.7% think that their parents do not set any screen time limitation. What seems to determine excessive screen use is the possession of a greater number of screens, the presence of screens in the bedroom and the lack of parental limitation. The statistic association profiles that seem to stand out from the multivariate analysis are "use of social networks/girl/ > 8 hours of use per day/high school" and "no social networks/ < 1 hour/boy/college". In the main trends, screen equipment and screen use in our adolescent population are comparable to national and international results. However, the heterogeneity of conceptual frameworks and investigation methods does not allow thorough comparative reasoning. Only the 4 hours screen use per day cut off to define "intensive use" seems to achieve consensus today, due to the harmful effects observed on physical and psychological health parameters on young populations. Data on screen use among children with various diagnoses (ADHD, ASD, depression, etc.) emerge in the international literature, and would usefully lay the foundations of a future qualitative study. [ABSTRACT FROM AUTHOR]