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La communication ici présentée s’inscrit dans le contexte d’un doctorat mené dans le cadred’un contrat Cifre(1) de recherche-action et vise à revenir sur les liens entre la chercheuse, lesmembres de l’entreprise et les enquêté.es. Dans ce type de contrat, les chercheur.ses travaillentpour l’entreprise pour des sujets proches de ceux de l’enquête de doctorat. L’objet de rechercheportant sur les dispositifs d’accompagnement à l’orientation en territoire d’éducation prioritaire,a été construit en collaboration (Delalande & Dupont, 2020) par la doctorante, l’entrepriseet les directrices de recherche, puis validé par l’Université et enfin par l’État. Les membres del’entreprise sont considérés comme des parties prenantes de la construction de l’objet de recherchemais aussi comme des objets de l’étude de recherche : leurs pratiques sont observées, dans uneperspective de recherche-action (Catroux, 2002).

« Deux livres magistraux, trois ouvrages sous sa direction, […] une soixante d’articles, […] avec un souci d’exactitude ethnographique et d’élégance littéraire », ces quelques mots permettent de résumer l’œuvre de Colette Pétonnet (Paquot, 2013 : 2). Et quelle œuvre. Son premier livre, sa thèse de troisième cycle, est aussi son premier écrit publié, en 1968, chez Maspéro. Intitulé Ces gens-là et portant sur une cité de transit, il est immédiatement traduit en anglais et paraît en 1973 sous le...

Le carnet 9 « Karpates Nord, Tatra » de 1911 fait partie d’un sous-corpus de 8 carnets de notes consacrés à des recherches sur le terrain en Europe centrale : avant la Première guerre mondiale, dans l’Empire d’Autriche-Hongrie, avec les carnets 8 (du 19 au 30 août 1911) et une partie du carnet 12 (février 1917) et dans les pays qui résultent des redécoupages territoriaux de l’après Première Guerre mondiale à savoir les carnets 16 (Roumanie, Bucovine, Bessarabie Nord, 1921), 17 (Roumanie, Transylvanie, 1921), 19 (Tchécoslovaquie, Mars 1923), 20 (Tchéco-Pologne, 29 juillet-28 août 1923), 21 (Slovaquie, 11 au 18 août 1923), 23 (Moldavie, 1929). Ce carnet de 54 doubles-pages, combinant du texte, des croquis et des dessins paysagers est très probablement à mettre en lien avec les recherches de E. de Martonne et l’écriture de son tome 4 sur l’Europe centrale pour la « Géographie universelle » entreprise sous la direction de P. Vidal de la Blache et L. Gallois. E. de Martonne est un spécialiste de l’Europe centrale, terrain qu’il parcourt et étudie tout au long de sa vie. Ses thèses de Lettres et de Sciences portent sur la Roumanie. La transcription des doubles-pages du carnet 9 sont accessible via la plateforme de transcription collaborative en ligne Transcrire : https://transcrire.huma-num.fr/scripto/5/125/media Ce carnet 9 est associé à des photographies sous plaques de verre hébergées jusqu'à l'été 2019 au sein du laboratoire CNRS PRODIG à Paris et mises en ligne sur les plateformes MEDIHAL (https://medihal.archives-ouvertes.fr/search/index/?q=martonne&submit=&docType_s%5B%5D=IMG&submitType_s%5B%5D=file ) et NAVIGAE (https://www.navigae.fr/map?textSearch=Martonne,%20photographie&lang=fr&ids=oai:HAL:medihal-01465995v1).

La Blache’s field notebooks have been the subject of fruitful analyses attesting to the geographer’s taste for “in situ” observation. In the wake of this work, the study of notebook number 13 provides a better understanding of the way Vidal conceived a method of analysis under construction as he travelled through the Île-de-France area from 1888 onwards. The mapping of the places visited allow the identification of a methodically studied field research. Moreover, the detailed analysis of his private notes confirmsthe itinerant sensitivity of the geographer., Les carnets privés de Paul Vidal de La Blache ont fait l’objet d’analyses fécondes qui attestent du goût du géographe pour l’observation in situ. Dans le sillon de ces travaux, la lecture du carnet no 13, centré sur les nombreuses excursions qu’il réalise dans les environs de Paris à partir de 1888, nous permet de saisir la manière dont se construit l’originalité de sa posture : la cartographie des lieux visités autorise, en effet, l’identificationd’un terrain méthodiquement parcouru et, couplée à l’analyse des notes, l’étude rend compte de la sensibilité itinérante constitutive de la méthode vidalienne.

International audience; This poster presents the objectives and achievements of ImaGEO project. ImaGEO is a consortium of geographers labeled by the TGIR Huma-Num (Research Infrastructure for the Digital Humanities). It brings together the research laboratories Passages, Prodig, Géographie-cités, Migrinter, Edytem, Riate, the University Bordeaux Montaigne's documentation service and the Maison Orient Méditerranée. Its objective is to make geographical data (such as maps, photographs and field notebooks) that constitute research laboratory or library collections and researchers' collections accessible, searchable and available. These data are now accessible via the Navigae's cartographic visualization and research platform (https://www.navigae.fr/).; Ce poster présente les objectifs et réalisations d’ImaGEO. ImaGEO est un consortium de géographes labellisé par la TGIR Huma-Num (Très Grande infrastructure de Recherche pour les Humanités Numériques). Il rassemble les UMR Passages, Prodig, Géographie-cités, Migrinter, Edytem, l’UMS Riate, le SCD de l’Université Bordeaux Montaigne et la Maison Orient Méditerranée. Son objectif est de rendre accessibles, consultables et mobilisables des données géographiques (cartes, photographies et carnets de terrain) qui constituent des collections de laboratoires de recherche ou de bibliothèques et des fonds de chercheurs. Ces données sont aujourd’hui accessibles via la plateforme de visualisation et recherche cartographique Navigae (https://www.navigae.fr/).

International audience; Ce numéro thématique de la revue Belgeo, « Arpenter le monde », s’inscrit dans le prolongement des travaux d’une équipe interdisciplinaire réunie à la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand au sein du programme LIDO (« Des lieux, des œuvres. Représentations cartographiques, littéraires et iconographiques des lieux et des territoires ») qui s’articule autour de la problématique de la représentation des « lieux » (par la carte, l’image, les mots) et la dialectique des lieux et des œuvres (passage du lieu à l’œuvre et de l’œuvre au lieu). A ici été développée plus précisément la thématique du voyage et des voyageurs en l’associant de préférence à une réflexion sur les représentations cartographiques, domaine de recherches qui se caractérise actuellement par une grande vitalité dans de nombreuses disciplines. Les contributions rassemblées s’attachent à caractériser les facteurs qui marquent des évolutions essentielles dans la façon d’appréhender l’espace. Elles mettent en scène non pas des hommes qui seraient de simples témoins d’un monde en évolution mais bien des acteurs de ces bouleversements. Les thèmes de ces basculements de civilisations sont illustrés de façon diverse. Les auteurs se sont intéressés à différentes époques historiques depuis la fin de l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle. De même, leurs terrains d’étude ne se limitent pas à l’Occident comme le montrent les apports concernant le continent africain ou les villes indiennes.

Cette communication a été publiée sur les pages web de la commission de géographie rurale dans le site internet du Comité national français de géographie https://www.cnfg.fr/commissions/geographie-rurale/; National audience; Die "Journées rurales" der Kommission für ländliche Geographie des französischen Comité National de Géographie waren jährlich Anlass für Studienreisen und Feldexkursionen in Frankreich und im nahen oder fernen Ausland. Der Autor brachte von dort in seinen Notizbüchern eine große Anzahl mehr oder weniger ausgearbeiteter Zeichnungen und Skizzen mit, die die landschaftlichen Formen zahlreicher Systeme der geografischen Organisation städtischer und ländlicher Räume auf mehreren Kontinenten der heutigen Welt wiedergeben. Einige dieser Grafiken wurden am 3. Dezember 2016 auf der Jubiläumstagung zum 50-jährigen Bestehen der Kommission in Paris vorgestellt. Hier ist das Porte Folio.; The "rural days" of the Rural Geography Commission of the French National Geography Committee have been an annual opportunity for study trips and field excursions in France and in foreign countries, both near and far. The author brought back in his notebooks a large number of more or less elaborate drawings and sketches which give an account of the landscape forms of numerous systems of geographical organisation of urban and rural spaces, on several continents of the world today. Some of these graphic productions were presented at the 50th anniversary of the Commission in Paris on 3 December 2016. Here is the portfolio.; Las "jornadas rurales" de la Comisión de Geografía Rural del Comité Nacional Francés de Geografía han sido una oportunidad anual para realizar viajes de estudio y excursiones sobre el terreno en Francia y en países extranjeros, tanto cercanos como lejanos. El autor se trajo en sus cuadernos un gran número de dibujos y croquis más o menos elaborados que dan cuenta de las formas paisajísticas de numerosos sistemas de organización geográfica de los espacios urbanos y rurales, en varios continentes del mundo actual. Algunas de estas producciones gráficas se presentaron en el 50 aniversario de la Comisión, celebrado en París el 3 de diciembre de 2016. He aquí el portafolio.; Les « journées rurales » de la commission de Géographie Rurale du Comité National Français de Géographie ont été annuellement l’occasion de voyages d’études et d’excursions de terrain en France et dans des pays étrangers proches ou lointains. L’auteur en a rapporté dans ses carnets de notes un grand nombre de dessins et croquis plus ou moins élaborés qui rendent compte des formes paysagères de nombreux systèmes d’organisation géographique des espaces urbains et ruraux, sur plusieurs continents du monde actuel. Quelques-unes de ces productions graphiques ont été présentée à la journée anniversaire des 50 ans de la Commission à Paris, le 3 décembre 2016. En voici le porte folio.; Le "giornate rurali" della Commissione di Geografia Rurale del Comitato Nazionale Francese di Geografia sono state un'occasione annuale per viaggi di studio ed escursioni sul campo in Francia e in paesi stranieri, vicini e lontani. L'autore ha riportato nei suoi quaderni un gran numero di disegni e schizzi più o meno elaborati che danno conto delle forme paesaggistiche di numerosi sistemi di organizzazione geografica degli spazi urbani e rurali, in diversi continenti del mondo attuale. Alcune di queste produzioni grafiche sono state presentate in occasione del 50° anniversario della Commissione a Parigi il 3 dicembre 2016. Di seguito il portfolio.

Les carnets de patrimoine, de l’ouvrage au site web, inventorient les patrimoine(s) et s'insèrent dans différents projets urbains. Carnet de terrain (Sanijan, 2008), carnet ethnographique ou carnet de relevés d’observations, le carnet de voyage - reportage est aussi un outil réflexif des sciences humaines, de la géographie à l’anthropologie, indispensables aux projets urbains. Outil de valorisation du patrimoine, il s'inscrit dans des projets urbains de communication à visée touristique mais aussi dans d'autres registres afin de faire évoluer les représentations. De plus, dans le cadre de l'animation socioculturelle, réaliser un carnet de voyage favoriserait la « fabrique » de l’habitant-citoyen : l'identité du quartier, la territorialité et la « géocitoyenneté » sont en jeu à travers les arts graphiques et l'image. Construire sa géographie dans ses déplacements permettrait d'appréhender le territoire dans sa complexité et dans les enjeux qu'il engendre afin de s'inscrire dans une démarche de citoyen géographe attentif à son environnement et de devenir un géo-citoyen. La diversité éditoriale des carnets de patrimoine sur la ville permet d'appréhender en quoi cet objet socio-culturel procède de la fabrication de l'habitant-citoyen et concilie la visée communicante et l’aspect ethnographique.

L’étude présentée s’inscrit dans la continuité des travaux de recherche que nous avons réalisés depuis 2010 sur le territoire du bassin minier, sur son patrimoine et son histoire. Nous avons poursuivi la conception et le développement du système d'information élaboré lors de ces travaux, en particulier pour la saisie et la gestion d’observations de terrain. Son expérimentation a été réalisée sur le thème particulier des traces laissées par les édifices, les réseaux, et autres éléments architecturaux et urbains. résultant directement ou indirectement de l’exploitation minière et disparus lors de son arrêt.La présente recherche s’inscrivait dans l’optique de finaliser l’ensemble des analyses partielles et des expérimentations, d’achever le recensement du patrimoine minier et sa qualification dans le contexte de la périurbanisation actuelle : cités minières et ouvrières, chevalements, terrils, équipements publics (cité administrative, églises, écoles...), monuments, voies ferrées et ponts, etc.Le « dispositif de prise de notes » mis en œuvre est fondé sur l’utilisation d’outils matériels et logiciels « nomades ». Leur interopérabilité avec le « poste de travail » que nous utilisons pour la gestion et l’analyse archivistique est destinée à alimenter en informations le travail de terrain en « informations embarquées » ; en retour, les observations réalisées viennent enrichir le système d’information constitué.

International audience; In this contribution, we would like to study the aims and the methodology of the fieldwork undertaken by the French geographer Emmanuel de Martonne thanks to his notebooks. Until now these very interesting archivs have not been very used by historians. First we describe the notebooks as scientist material with particuliar status and functions in the frame of Practical Turn methodology. Then we show that notes and drawings take part in the same process of discovery and visualization of the traveled field. We demonstrate that field notebooks are not only a recording platform of describing data but more a tool to think. Besides, thanks to debates and controversies they relate, notebooks allow us to analyze the circulation of geographical knowledge and the international network of geographers. At least, we explain why de Martonne’s field methodology is inherited from the regional geography elaborated by P. Vidal de la Blache.; En choisissant d’étudier les finalités et la méthodologie du travail de terrain entrepris par le géographe français Emmanuel de Martonne grâce à ses carnets, nous privilégions une enquête sur des sources encore trop rarement valorisées mais extrêmement riches. Après une présentation matérielle des carnets, de leur statut et de leurs fonctions dans le cadre théorique du Practical Turn, nous montrerons que les notes et les dessins font partie d’un processus concomitant de prise de connaissance et de visualisation du terrain parcouru. Nous démontrerons que les carnets ne représentent pas seulement un outil d’enregistrement de données descriptives, mais surtout un outil de réflexion. Par les débats et les controverses qu’ils expriment, ces carnets nous permettent par ailleurs d’analyser la circulation des savoirs géographiques et le réseau international des géographes. Enfin, nous expliquerons en quoi la méthode utilisée par E. de Martonne sur le terrain est un héritage de la géographie régionale telle qu’elle a été élaborée par Paul Vidal de la Blache.

We investigate the production of geographical knowledge thanks to the study of Emmanuel de Martonne’s notebook about an excursion in 1921 through Bukovina and Bessarabia (Romania). Part of the private archive of the French geographer (1873–1955), the notebook served first to collect data on the field. Furthermore, it partly exposed the geographical method in articulating general overviews from a sommital point and the concomitant cognitive writing and drawing processes. The detail case-study of the Chernowitz–Khotyn region comes to conclude this article.Keywords – history of geography, notebook, research field, visual process, practices., L'étude du carnet de terrain qui a accompagné le géographe français Emmanuel de Martonne (1873-1955) lors de son excursion de 1921 en Bucovine et en Bessarabie roumaines permet de s'interroger sur la production du savoir géographique. Archive privée, le carnet de terrain est d'abord un matériel embarqué destiné à collecter des données. Il reflète en outre partiellement la méthode géographique pratiquée sur le terrain en combinant les vues d'ensemble depuis les sommets, les formes multiples de la visualisation d'un même terrain et les processus cognitifs concomitants d'écriture et de représentation paysagère. L'analyse plus approfondie de la région de Cernauti-Hotin clôt l'article.

National audience; L’hybridité du carnet de voyage contemporain complexifie la définition de ce genre éditorial polymorphe. La combinaison de styles et de techniques, la créativité plastique de l’image, l’hétérogénéité des talents artistiques des carnettistes ainsi que la variété des sujets abordés nécessitent de mener une recherche historique qui puisse apporter quelques éléments caractéristiques, transférables au genre éditorial contemporain. Le carnet de voyage fait référence autant à la littérature du voyage qu’au livre d’artiste de peintres tels que l’«Album d’Espagne et d’Afrique du Nord » d’Eugène Delacroix et « Noa Noa » de Paul Gauguin. Le métissage des arts graphiques est à la source de l’art d’expérimentation du carnet de voyage qui serait hérité des peintres de la marine, des photographes reporters et des plasticiens. Même s’il est difficile de définir ce genre autobiographique polymorphe, nous pouvons tomber au moins d’accord sur le fait qu’il met le cap sur la découverte de l’Autre.Aussi, le voyage, qui est l’objet de ce médium, est-il le pivot de la narration iconographique : le désir de l’explorateur de faire partager ses découvertes engendre l’écriture du récit, la compilation des traces et la représentation de ce qui est vu. Ainsi, les comptes-rendus illustrés diffusent les connaissances des « terrae incognitae », vulgarisent les découvertes géographiques et naturalistes et témoignent de l’ailleurs et du monde au-delà des mers et des frontières physiques et mentales. La représentation de l’inconnu, de ce qui est invisible, méconnu, non représenté, évoque le dépassement des marges, reflet d’un genre éditorial polymorphe, à la lisière d’autres genres. Le carnet de voyage serait au creuset de sciences et des arts et mettrait l’art graphique au service des sciences et de leur diffusion. La représentation de l’ailleurs est nourrie de mythes, d’exotisme et de quête de vérité ; elle est ambiguë, reflet de l’image, comme le mythe de la caverne de Platon. A la vérité de l’iconographie scientifique se mêle le merveilleux artistique et littéraire du voyageur ou de l’explorateur qui projette une vision fantasmée sur la réalité vécue. La quête ethnographique a eu pour objectif de palier ces métamorphoses de l’image et de tendre vers un but scientifique au fil du siècle des Lumières et de l’esprit humaniste orienté vers les sciences humaines. Les récits de voyage nous montrent que l'homme, dans sa relation avec l'Autre, se construit un monde d'images qui rendent intelligible l'inconnu ; les ouvrages illustrés, à la source du carnet de voyage contemporain, prennent alors diverses formes.

National audience; L’héritage des sciences de l’homme, de l’anthropologie et de l’ethnographie explique la diversité des approches sociologiques du carnet de voyage contemporain dans ses dernières tendances, tournées vers le reportage. Les thèmes des carnets de voyage édités portent sur des champs de l’ethnologie, proches de la sociologie : sites particuliers, témoignages de tranches de vie, utilisation du reportage instantané, donc ethnographique, croquis descriptifs de l’intérieur de l’habitat et des objets usuels sur l’exemple des deux carnets de Karine Huet sur l’Atlas, enquête de terrain digne d’un ethnologue en immersion, sur le modèle du carnet sur les sans-abris intitulé Viens chez moi j’habite dehors, un voyage chez les sans-abri d’Elsie Herberstein ou dans la ville d’Alger, à travers une galerie de portraits, qui est le reflet de la diversité de la population algérienne : l’échantillonnage et le questionnaire d’entretien seraient en effet à comparer avec les méthodes de l’ethnologie. Le carnet de voyage serait-il hérité de l’ethnographie et de l’anthropologie visuelle ? Le reportage graphique pourrait-il être un outil au même titre que la photographie pour l’anthropologie et pour la sociologie ? En quoi le carnet d’un voyage vécu, lointain ou proche, voire près du quotidien, participerait-il de la recherche en sociologie ?Afin d’essayer de répondre à ses problématiques un parcours à travers l’histoire du carnet de voyage semblerait indispensable puisqu’elle annonce l’essor de l’ethnographie moderne aux origines de l’illustration orientaliste, à partir de 1798, et de la passion de la découverte géographique depuis 1821. Les premiers « ethnographes » ont cherché quel était le médium le plus adapté à leurs relevés : carnet de notes, journal de route, carnet d’esquisse, carnet de récoltes. Les écrits de l’exploration sont en effet à mettre en relation avec l’histoire de l’ethnographie et de l’ethnologie-anthropologie ; de plus le carnet de voyage place, au cœur de son projet et de sa démarche, le regard, l’observation et l’enquête ethnographiques; il semblerait annoncer les prémisses de l’anthropologie et de la sociologie visuelles, bien avant l’usage de la photographie. Ainsi cette filiation pourrait-elle expliquer que le carnet de voyage investit, depuis quelques années, les champs actuels de l’ethnologie du proche, par l’usage du reportage graphique et sociologique, parfois dans une visée documentaire plus qu’artistique.