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Le canal latéral à la Garonne, prolongement du canal du Midi, a été inauguré en 1856. Dû à Jean-Baptiste de Baudre, il relie Toulouse à Castets-en-Dorthe. L’inventaire de ce linéaire, mené dans les années 2010, témoigne de son histoire dans le paysage industriel français : maintes fois voué à la disparition il voit son administration relancer le trafic fluvial. Le recensement des différents ouvrages d’art révèle l’évolution des techniques appliquées au patrimoine fluvial et les changements importants comme, dans les années 1990, la fin de la batellerie remplacée par le tourisme fluvial : les ports nouvellement équipés répondent à la demande des plaisanciers et les chemins de halages aménagés en « voies vertes » à de nouvelles pratiques sportives et sociales. The lateral canal to the Garonne, extension of the canal du Midi, was inaugurated in 1856. Due to Jean-Baptiste de Baudre, it links Toulouse to Castets-en-Dorthe. The inventory of this linear, conducted in 2010, testifies to its history in the French industrial landscape: many times doomed to disappear it sees its administration revive the river traffic. The inventory of the different structures reveals the evolution of the techniques applied to the river heritage and the important changes such as, in the 1990s, the end of the barge trade replaced by the river tourism: the newly equipped ports answer the demand of the pleasure boaters and the towpaths fitted out in "green ways" to new sports and social practices.

Summary. — From Mediterranean sea to Atlantic ocean : A history of the southern canals and their influence on regional development in SW France. — The author stresses that the Garonne's lateral canal was implemented 175 years after the Southern canal between Toulouse and the Mediterranean, so that it was in operation just when the Bordeaux-Sète railway had been achieved and consequently had but a small part in regional traffics. Nevertheless the conservative local bourgeoisie has continuously requested the improvement of these canals, paying lip service to modernism and regionalism : they fought against the monopole of the previous regional railways company as they nowadays claim for the enlargement of the canal which is still too tight to fit the present barges. To-day these canals are almost completely modernized from sea to ocean ; but their traffic experimented such a decrease that they do not seem to have any future out of their touristic promotion., L'auteur rappelle que l'achèvement du Canal latéral à la Garonne, postérieur de 175 ans à celui du Canal du Midi, survint en même temps que celui de la voie ferrée Bordeaux-Sète. La concurrence de celle-ci ne laissa à la voie d'eau qu'un rôle de plus en plus marginal dans le trafic régional. Dès lors, une bourgeoisie méridionale foncièrement conservatrice, ayant trouvé dans le discours sur les canaux un alibi moderniste en même temps que régionaliste, n'a pas cessé de lutter pour leur promotion, ce qui consistait, dans la seconde moitié du XIXe siècle, à tenter de les soustraire au monopole de la Compagnie des Chemins de fer du Midi, et au XXe siècle à réclamer des pouvoirs publics leur mise au gabarit Freycinet. Ce dernier objectif est aujourd'hui presque atteint, du moins s'agissant de la longueur des écluses, alors que le trafic agonisant n'entrevoit aucune perspective nouvelle, que la batellerie connaît une crise aiguë et que seule prospère la navigation de plaisance., Marconis Robert. Les canaux du Midi. Outil économique ou monument du patrimoine régional. In: Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 52, fascicule 1, 1981. Aménagements régionaux liés à l'eau. pp. 7-40.

Dans le Sud-Ouest de la France, les canaux sont des axes forts dans le paysage. Ils relient l’océan Atlantique à la mer Méditerranée et deviennent ainsi de véritables itinéraires de voyage. Entre Agen et Toulouse, le canal de Garonne offre un parcours ponctué d’éléments répétitifs: ponts bow-string, écluses et péniches Freycinet rythment le paysage. Le randonneur, le cycliste ou le navigateur qui progresse sous la voûte de platane expérimente une ritournelle muette d’objets architecturaux, toujours semblables et pourtant différents. Le projet vise à enrichir ces variations en ajoutant une nouvelle note à cette calme monotonie. Neuf refuges d’été, autour des anciennes maisons éclusières, offrent des haltes à ceux qui désirent se reposer. Ces édifices sont constitués de volumes simples et adoptent la cour comme principe architectural. Placés en aval du talus qui borde le canal, ils s’effacent derrière les feuillages; seul un portique émerge sur le sentier de halage et signale la présence d’un gîte. Le système constructif est frugal. Après avoir coulé de longues lames de béton, on érige sur certaines d’entre-elles des murs en bottes de paille compressées, enduits à la chaux, sur lesquels on dresse les charpentes. Ce procédé est suffisamment simple pour être décliné et pour s’adapter aux conditions propres à chaque site. La maison éclusière quant à elle abrite les espaces de service, l’appartement du gardien et un local d’hiver pour accueillir les visiteurs en basse saison.