En quelques années, le djokan (un art martial que son inventeur présente comme « une fusion des arts guerriers et des pratiques traditionnelles amérindiennes, businenge et créoles ») a acquis en Guyane une grande lisibilité dans les médias mais aussi dans le champ politique, alors même qu’il peine à recruter des pratiquants et que son développement comme sport demeure encore très incertain. Cette situation interroge la manière avec laquelle le champ des pratiques martiales se développe, est mis en forme et structuré dans les pays occidentaux, mais elle est aussi l’occasion de porter un éclairage indirect sur les logiques traversant la société guyanaise. Il faut pour cela prendre en compte la manière avec laquelle le discours dont le djokan est porteur est en quelque sorte entré en résonnance avec les attentes, parfois les inquiétudes, d’une société qui tente de repenser un « vivre-ensemble » dans une Guyane en mutation., Within a few years, the djokan (a martial art that its inventor introduces as « a fusion of the knowledge of the native American, Businenge and Creole warriors ») acquired in French Guyana a great readability in the media but also in the political sphere, even if it is still struggling to recruit practitioners and if its development as a sport is still very uncertain. This situation questions on how the field of the martial practices grows, is formatted and structured in Western countries, but it also sheds an indirect light on the underlying logic of the today’s Guyanese society. For that, one needs to take into account the way in which the discourse of the djokan entered somehow in resonance with the expectations, sometimes the concerns, of a society that attempted to rethink a « living together » in a French Guyana undergoing substantial changes., En unos cuantos años, el djokan (un arte marcial cuyo inventor lo presenta como « una fusión de artes guerreros, prácticas tradicionales amerindias, businenges y criollas ») ha adquirido en Guyana una gran legibilidad en los medios, así como en el campo político, aunque tiene dificultades para reclutar adeptos y que su desarrollo como deporte es muy incierto. Esta situación cuestiona la manera en la que un campo de prácticas marciales se desarrolla, se formaliza y se estructura en los países occidentales, aunque también se presenta como una oportunidad de arrojar una nueva luz indirecta sobre las lógicas que atraviesan a la sociedad guyanesa. Para ello es necesario tomar en cuenta la manera en la que el discurso que porta el djokan tuvo resonancias en las expectativas, a veces en las inquietudes, de una sociedad que trata de re-pensar una manera de « vivir juntos » en una Guyana en mutación.