Migliore, Olivier, Représenter, Inventer la Réalité, du Romantisme au XXIe siècle (RIRRA 21), Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM), Contrat doctoral, Université Paul Valéry - Montpellier 3, Yvan Nommick, IRCAM, and Migliore, Olivier
From the moment they appeared, French punk, rap and ragga music distinguished themselves from the French song which remains intimately linked to singing. Indeed, at the heart of those three styles, vocal expression is closer to speaking than singing, and shows itself to be more rhythmical than melodic. Because there are few harmonic relations between the voice and the instruments, because of the speed of vocal rhythms and the absence of score, those musical styles are resistant to traditional musical analysis tools. In this context, analyzing musical prosody conceived as the sum of the rules regarding the relationship of quantities, stress and intensity between the syllables of the lyrics and the musical beats appears suitable as it is adapted to the scarcity or even absence of melodiousness in the vocal phrasings. Our initial hypothesis is that it constitutes a central element of characterization and differentiation of those styles.The aim of this thesis is to offer an analysis method for musical prosody based on the acoustic content of recordings. In order to do so, we use IT tools and more specifically softwares for the processing and analysis of sound developed by the Musical Representations and the Sound Analysis Synthesis Ircam teams. Thus, Audiosculpt and OpenMusic have allowed for the extraction of data from the musical prosody as well as the production of representations adapted to its analysis. After the presentation of our method, we apply it to some characteristic pieces of French punk, rap and ragga. Thanks to the highlighting of the specific prosodico- musical features of the three styles, we show the relevance of musical prosody analysis to differentiate and characterize popular music styles using phrasings closer to speaking than to singing., Dès leur apparition, le punk, le rap et le ragga français se distinguent de la chanson française qui demeure intimement liée au chant. En effet, au sein des trois styles, l’expression vocale est plus proche de la parole que du chant et s’y révèle plus rythmique que mélodique. En raison du peu de relations harmoniques entre la voix et les instruments, de la vélocité des rythmes vocaux et de l’absence de partition, ces musiques résistent aux outils traditionnels de l’analyse musicale. Dans ce contexte, analyser la prosodie musicale – conçue comme l’ensemble des règles concernant les rapports de quantité, d’accentuation et d’intensité entre les syllabes des paroles et les temps de la mesure – apparaît approprié car adapté au peu, voire à l’absence de mélodicité des phrasés vocaux. Notre hypothèse de départ est qu’elle constitue un élément central de caractérisation et de différenciation de ces styles. L’objet principal de cette thèse est d’élaborer et de mettre en œuvre une méthode d’analyse de la prosodie musicale fondée sur la réalité sonore d’enregistrements. Pour cela, nous utilisons l’outil informatique et plus spécifiquement des logiciels de traitement et d’analyse du son développés par les équipes Représentations Musicales et Analyse et synthèse des sons de l’Ircam. Ainsi, Audiosculpt et OpenMusic ont permis l’extraction des données de la prosodie musicale et la production de représentations adaptées à son analyse. Après avoir présenté notre méthode, nous l’appliquons à des morceaux représentatifs du punk, du rap et du ragga français. Grâce à la mise en lumière des spécificités prosodico-musicales des trois styles, nous montrons l’intérêt d’analyser la prosodie musicale pour différencier et caractériser des styles de musiques populaires utilisant des phrasés plus proches de la parole que du chant.