L’étiquette « homme-orchestre » est apposée à une grande variété de musiciens qui se distinguent en jouant seuls une performance qui est normalement interprétée par plusieurs personnes. La diversité qu’a pu prendre au cours du temps cette forme n’est pas prise en compte par la culture populaire qui propose une image relativement constante de cette figure tel que vue dans les films Mary Poppins (1964) de Walt Disney et One-man Band (2005) de Pixar. Il s’agit d’un seul performeur vêtu d’un costume coloré avec une grosse caisse sur le dos, des cymbales entre les jambes, une guitare ou un autre instrument à cordes dans les mains et un petit instrument à vent fixé assez près de sa bouche pour lui permettre d’alterner le chant et le jeu instrumental. Cette thèse propose une analyse de l’homme-orchestre qui va au-delà de sa simple production musicale en situant le phénomène comme un genre spectaculaire qui transmet un contenu symbolique à travers une relation tripartite entre performance divertissante, spectateur et image. Le contenu symbolique est lié aux idées caractéristiques du Siècle des lumières tels que la liberté, l’individu et une relation avec la technologie. Il est aussi incarné simultanément par les performeurs et par la représentation de l’homme-orchestre dans l’imaginaire collectif. En même temps, chaque performance sert à réaffirmer l’image de l’homme-orchestre, une image qui par répétitions est devenue un lieu commun de la culture, existant au-delà d’un seul performeur ou d’une seule performance. L’aspect visuel de l’homme-orchestre joue un rôle important dans ce processus par une utilisation inattendue du corps, une relation causale entre corps, technologie et production musicale ainsi que par l’utilisation de vêtements colorés et d’accessoires non musicaux tels des marionnettes, des feux d’artifice ou des animaux vivants. Ces éléments spectaculaires divertissent les spectateurs, ce qui se traduit, entre autres, par un gain financier pour le performeur. Le divertissement a une fonction phatique qui facilite la communication du contenu symbolique., The term one-man band is applied to a number of different types of performers who use a variety of technological means to perform by themselves what is usually played by several different musicians. Repeated use of similar representations in popular culture and movies such as in Walt Disney’s Mary Poppins (1964) and Pixar’s One-man Band (2005) point to a particular image of the one-man band as a shared point of cultural reference. This image is of a solitary performer dressed in a colourful costume with a bass-drum on his back, cymbals between his legs, a guitar or other string-instrument in his hands, and some small wind-instrument attached close enough to his mouth to allow him to alternate signing and playing. This thesis seeks to understand the one-man band as more than simply a musical phenomenon by situating it as a spectacular form in which symbolic content is communicated through a three-part relationship between spectator, image, and entertaining performance. In so doing, the one-man band becomes a representation of ideals associated with the Enlightenment such as liberty, the individual, and a relationship with technology. At the same time, each performance reaffirms the image of the one-man band, reconfirming and maintaining its place as a shared cultural space which exists beyond any one performer or any one performance. All of this is achieved in part through the important place accorded to the visual elements of the performance such as causal use of technology and the important place given to the performer’s body as well as through the use of colourful costumes and accessories such as puppets, fireworks, or live animals. The musical and visual aspects of the performance entertain the audience which rewards performers by positively impacting the audience resulting notably in material gain. Entertainment also fulfils a phatic function facilitating communication of the performance’s symbolic content.