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International audience; Le lancement de la production cotonnière en Afrique de l'Ouest et du Centre s'est accompagné de la mise à disposition des paysans d'un paquet technologique comprenant les insecticides nécessaires à la réalisation d'une protection phytosanitaire sur une base calendaire. Pour réduire les coûts de cette protection phytosanitaire, les services nationaux de recherche (IRAD), appuyés par le Cirad, ont alors proposé une nouvelle approche du contrôle des ravageurs introduisant la notion de seuil au travers de la Lutte étage ciblée (LEC). Bien que vulgarisée sur des surfaces significatives dans les zones cotonnières du Cameroun (près de 80 000 ha), la LEC a peu à peu disparu pour un retour au programme calendaire. Une approche innovante de la protection phytosanitaire a été proposée à partir de la campagne cotonnière 2006, sous la terminologie de « Lutte après observation individuelle des chenilles » (LOIC). Il s'agit cette fois de ne décider l'application d'insecticides qu'après l'observation d'un effectif de chenilles de la capsule supérieur à un seuil prédéfini. Les deux premières campagnes, qui ont concerné cinq, puis quinze villages, ont permis de montrer l'intérêt de cette méthode du point de vue de l'efficacité des traitements, du rendement et du gain réalisé par les producteurs, ainsi que de leur adhésion à cette approche. Une méthode visant à vulgariser l'innovation à plus grande échelle a été testée durant une troisième campagne, dans 46 groupements. Elle s'appuie sur les agents d'encadrement de la Sodécoton qui, après une formation auprès de la recherche (IRAD), assurent (agent de suivi), encadrent (chef de zone) et contrôlent (chef de secteur) la formation des planteurs. Les résultats, en termes de rendements et de revenu, sont semblables aux années précédentes. La maîtrise de la LOIC acquise par les planteurs par le biais de la formation se révèle satisfaisante. Cependant, un ajustement de la gestion des intrants et des appareils de traitement reste nécessaire à une diffusion plus large de cette méthode.

International audience; Avec une production de plus de 300 000 tonnes, la culture cotonnière joue un rôle moteur dans l'économie sous-régionale de l'Afrique centrale. Par ailleurs, les productions maraîchères destinées au marché local ou à l'exportation participent à la sécurité alimentaire de la région et à la diversification des sources de revenus des paysans. La protection de ces cultures, soumises à de fortes attaques parasitaires, a entraîné une consommation croissante de pesticides. Outre le problème d'un coût monétaire élevé, leur mauvaise utilisation a des effets négatifs sur la santé des utilisateurs et des consommateurs mais aussi sur l'environnement. Elle provoque de surcroît la sélection d'insectes résistants. La présente étude a pour but de caractériser les pratiques phytosanitaires paysannes dans les systèmes de cultures associant coton et niébé comme dans le maraîchage. L'inventaire des pesticides, celui des sources d'approvisionnement et le recensement des différents textes administratifs et réglementaires en matière de gestion des pesticides, ont été réalisés dans chaque pays. Une typologie des pratiques phytosanitaires des producteurs et des revendeurs a été établie. L'étude a permis de recenser les pesticides mis sur le marché, les types d'emballages, le reconditionnement, ainsi que les circuits d'approvisionnement, de distribution et de vente. Quatre principaux canaux de distribution des pesticides ont été identifiés : canal étatique et para-étatique, canal non étatique (sociétés de développement, projets), canal privé (circuit commercial) et agriculteurs. Les familles chimiques les plus utilisées sont celles des organophosphorés (29 %), des carbamates (21 %), des pyréthrinoïdes (18 %) et des organochlorés (9 %). Les produits destinés à la protection du coton, pour lesquels les paysans disposent d'un crédit, sont souvent détournés sur d'autres cultures. Pour la majorité des paysans interrogés, l'emploi de pesticides permet encore d'assurer un bon rendement et de réduire les pertes liées aux ravageurs. Cependant, ils n'ont pas une bonne connaissance des matières actives utilisées, des doses d'application, des fréquences de traitement et de leurs impacts sur la santé humaine. Cette étude confirme une utilisation non contrôlée des pesticides « coton » tout au long de l'année sur des cultures autres que le cotonnier, plus particulièrement sur le niébé et la tomate. Le manque de formation et d'information des producteurs ainsi que le non-respect des cadres légaux relatifs à la commercialisation et l'utilisation des pesticides sont des facteurs qui aggravent la situation sanitaire des populations de la sous-région.

Pyrethroid resistance in Helicoverpa armigera (Hu¨ bner) Þeld populations was investigated in Benin over several years by using third- and fourth-instar larval topical bioassays. H. armigera was resistant to pyrethroids tested as cypermethrin, deltamethrin, bifenthrin, and fenvalerate. Pretreatment with piperonyl butoxide signiÞcantly decreased the LD50 value of cypermethrin and deltamethrin, and the resistance suppression by this synergist effect was observed. No signiÞcant decrease in the LD50 value was obtained when S,S,S-tributyl phosphoro-trithioate was applied before deltamethrin. In the Þeld, cypermethrinÕs LD50 value varied, and the highest LD50 values were observed during the rainy season, the cotton, Gossypium hirsutum L., crop period, when pyrethroids are extensively used. In the dry season when there was no cotton cultivation, the lowest LD50 values were obtained. However, reversion was never total in the Þeld; resistance did not revert to the level we observed in the susceptible strain. In the laboratory, when Þeld populations were reared in insecticide-free conditions, resistance decreased and total reversion was observed. Results are discussed with regard to insecticide resistance Þtness cost and resistance management strategies.

Burkina Faso will be the first country in West Africa to introduce Bt cotton on a commercial scale in 2007. Undoubtedly other cotton producing countries in this region will adopt the technology soon thereafter. These countries will directly introduce Bt cotton expressing two toxins (Cryl Ac and Cry2Ab)-unlike cotton producing countries elsewhere in the world that began by introducing Bt cotton expressing just one toxin. The susceptibility of African populations of the boll worm Helicoverpa armigera (Hilbner) to Bt toxins is still unknown, and nothing has been published regarding resistance management measures required as a follow-up to the introduction of Bt cotton in Africa. CIRAD is currently building a model to help local authorities develop a strategy for a sustainable use of Bt cotton in small farming systems. Key input factors for the model are: 1) the efficacy of Bt toxins against the bollworm, and 2) the frequency of resistant individuals in naive bollworm populations. The purpose of the present study was to determine the susceptibility of boll worm strains collected. in various cotton growing areas of western and central Africa to Cry! Ac and Cry2Ab and combined, in terms of mortality or, according to the specificity of Bt toxins, in terms of larval growth inhibition. The results were obtained during the 2006 growing season. They demonstrate the difficulty in evaluating larval mortality (LD50), as well as the advantages of using a growth inhibition index (GI50) for bioassays with Bt toxin. Despite these methodological considerations, the LD50 range as well as the GI50 values obtained in West Africa were quite similar to data published elsewhere.

Les recherches conduites sur le cotonnier en Afrique subsaharienne ont pour but d'assurer rentabilité, mais aussi durabilité de la culture cotonnière. Dans le domaine phytosanitaire, il s'agit de s'adapter en permanence aux évolutions du complexe des ravageurs pour en proposer une gestion durable. Face au défi que représente depuis quelques années la résistance des ravageurs aux pesticides, mais aussi pour accompagner l'introduction de cotonniers génétiquement modifiés pour la résistance aux insectes, la recherche met aujourd'hui à la disposition de la filière des connaissances sur la dynamique des populations, sur les relations entre les ravageurs et les plantes de l'écosystème, sur les barrières morphologiques ou biochimiques qui peuvent être opposées aux maladies et aux ravageurs et sur les seuils d'intervention. Il reste à intégrer ces acquis pour construire une véritable stratégie de gestion des nuisances sur le long terme : il s'agit dès lors de s'appuyer sur des itinéraires techniques qui permettent de réduire l'impact des ravageurs, sur le choix de cultivars adaptés aux conditions parasitaires locales, sur le respect de l'activité des auxiliaires et sur une lutte chimique raisonnée, reposant sur des modèles de décision simples et pragmatiques. Les conditions techniques requises pour une culture cotonnière productive et durable sont donc présentes en Afrique. Le principal problème réside aujourd'hui dans la mise en oeuvre des moyens nécessaires à la diffusion des innovations et dans leur adoption par les producteurs de coton.

Cotton farmers are often accused of overusing pesticides, but they sometimes do not have access to enough information on alter-native methods to improve their daily cropping practices and thus reduce some pest damage to their crops. CIRAD is conducting development-oriented research to benefit African cotton smallholders-through participative methods, scientists and farmers are implementing a range of agricultural practices to enhance sustainable pest management.

Souvent montrés du doigt pour leur recours excessif aux produits insecticides, les cultivateurs de coton manquent parfois des informations suffisantes pour intégrer dans leurs pratiques quotidiennes d'autres méthodes qui permettraient d'éviter certains dégâts infligés à la culture par les ravageurs. C'est vers les petits producteurs de coton africains que le Cirad a plus particulièrement orienté ses actions de recherche-développement: par l'intermédiaire de méthodes participatives, chercheurs et agriculteurs tentent d'intégrer un ensemble de pratiques agricoles pour assurer une gestion durable des populations d'insectes nuisibles.

Bt cotton is now being grown worldwide and adopted by many smallholders to overcome their bollworm problems. The management of the whole cotton cropping system is a key factor to ensure the sustainability of pest control by Bt cotton. Practices used in large-scale farming conditions to prevent insect resistance are no longer valid and there is controversy about the strategics to he adopted by smallholders. Modelling is a useful tool for simulating resistance patterns and developing strategies for sustainable bollworm management because many factors have to be considered when investigating the evolution of insect resistance in Bt crops. On the basis of preliminary laboratory results and field observations, we used a model to assess the significance of several of these factors in the Bt resistance process: The model highlighted some key factors: the initial level of resistance in wild populations, the heritability of resistance and the outmigration of resistant individuals from cotton fields at the end of the growing season. Some of these points could now be addressed on the basis of our current state of knowledge, but further research is needed to be able to gain insight into others.

Les recherches conduites sur le cotonnier en Afrique sub-saharienne ont pour but d'assurer non seulement la rentabilité, mais aussi la durabilité de la culture cotonnière, pour renforcer son rôle dans le développement économique. Dans le domaine phytosanitaire, il s'agit de s'adapter en permanence aux évolutions du milieu pour proposer une gestion durable des nuisances. La Recherche met aujourd'hui à la disposition de la filière coton des connaissances sur la dynamique des populations, sur les relations entre les ravageurs et les plantes de l'éco-système, sur les barrières morphologiques ou biochimiques qui peuvent être opposées aux maladies et aux ravageurs et sur les seuils d'intervention applicables en culture cotonnière. Il reste à intégrer ces acquis pour construire une véritable gestion des nuisances sur le long terme, s'appuyant sur des itinéraires techniques qui permettent d'échapper ou de réduire l'impact des ravageurs, sur des cultivars adaptés aux conditions parasitaires locales, sur le respect de l'activité des auxiliaires et sur une lutte chimique raisonnée qui permette de réduire les quantités de pesticides épandues et de prévenir les phénomènes de résistance. Les conditions techniques requises pour une culture cotonnière productive et durable sont donc présentes en Afrique, sous réserve des moyens nécessaires à leur diffusion et à leur adoption par les cultivateurs de coton.

IFDC, CIRAD et leurs partenaires Africains proposent un passage à grande échelle du transfert des technologies qui visent une utilisation plus efficace et plus rentable des intrants externes. Dans l'espace de quelques années, l'introduction participative de la gestion intégrée de la fertilités des sols et des nuisances augmentera la marge des producteurs de coton après remboursement d'intrants de près de 60.000 F CFA/ha/an; à terme une augmentation de 75.000 F CFA peut être envisagé. En d'autres termes, la marge des producteurs pourrait être augmentée de 50% sur la base des prix de 2003.

In many cotton growing regions in the world, the phytosanitary situation of cotton has been marked in the past two decades by, among other things, a renewed increase in the populations of certain piercing-sucking insects and especially the aphid Aphis gossypii Glover and the whitefly Bemisia tabaci (Gennadius). These pests are polyphagous and display very special biological and ecological features causing damage with extremely serious economic consequences. The methods generally used to control these sucking insects were based mainly on the use of insecticides targeting aphids or whitefly, in most cases with the same spray procedures as for those used to control other major cotton pests such as bollworms. This chemical control has finally proved not very effective and its is expensive and forms a real danger for the conservation of biological diversity and for the environment as a whole. Alternative control methods that are better suited to the integrated management of aphid and whitefly populations are proposed within the framework of more rational and sustainable fanning. They are based on the principle of seeking a return towards a balance between these pests and the various accompanying indigenous beneficial insects. For this, a break with past practices is first recommended in order to prevent an aggravation of the phytosanitary situation, followed by the application of a new strategy based on the integrated pest management concept. The role of preventive measures would thus become preponderant. These are based on a strategy enabling plants to escape attacks by these pests thanks to various procedures such as early sowing, choice of varieties with short cycles, limited vegetative development and vegetation with low appetancy for the insects. Traditional agronomic techniques such as rotations and cropping patterns, rational combinations of crop plants, trap crops, etc., also have complementary effects by limiting pest outbreaks and enhancing populations of beneficials. The prospects opened up by genetically modified varieties are mentioned. The phytosanitary situations of the field are then monitored using population count techniques and the setting of economic thresholds. If it is then found to be essential to use curative control measures, priority should be awarded to alternative techniques and chemical spraying with active substances causing the least damage to the environment used only in the last resort. Appropriate agronomic techniques for the phytosanitary situations in cotton growing are mentioned. It is proposed that agronomists and crop protection specialists should adopt a concerted approach in this new pathways and report the results obtained in the medium term.

Helicoverpa armigera (Hübner) is the major insect pest of the cotton crop in West Africa. Populations recently developed resistance to pyrethroids via the overproduction of oxidases. To control this pest, a resistance management strategy was applied in the major West African cotton growing countries from 1999 onwards. In Côte d'Ivoire insecticide resistance of H. armigera was monitored in field strains from 7998 to 2002 using insecticide coated vial tests and topical applications of insecticides with third-instar larvae. Vial tests with discriminating doses of cypermethrin were used directly on field-collected larvae at the end of the cotton season. The percentage of resistant larvae varied around a mean of 67% with 6 [mu]g cypermethrin/vial and around 13% with 30 [mu]g/ vial in different years and places. Topical applications with various insecticides were used in the laboratory on the first generation of populations collected from cotton (Gossypium hirsutum), tomato (Lycopersicum esculentum) or a strongly infested ornamental flower (Antirrhinum majus). The resistance factors calculated from dose-mortality regressions varied from 5 to 38 with deltomethrin. In the Bouaké area they were always higher for strains collected from cotton at the end of the season. Concerning the pyrethroid alternatives currently used in Côte d'Ivoire, no reduction in susceptibility in the cotton field strains was detected for endosulfan or profenofos showing their potential for use in a resistance management strategy. These results suggest a relative stability of the pyrethroid resistance in H. armigera from 1998 to 2002 and confirm the success of the resistance management strategy.

Cotton farmers relied for many years on chemicals to control large number of a variety of pests. Environmental and cost considerations have today drastically reduced new chemistry on the agrochemical market Pesticide resistance, and especially pyrethroid resistance, appears like a major issue for the cotton crop sustainability. An innovation such as the genetic transformation of cotton for insect resistance (Bt-Cotton) is raising considerable hope among farmers. In cropping systems in which insects are resistant to insecticides, the expression of a toxin (Cry1Ac) introduced into the cotton plant by genetic engineering, enables satisfactory control of bollworm populations. It is therefore natural to consider that the introduction of such cultivars may solve part of the pesticide resistance threat in many cottongrowing countries, However, there are two main reasons for tempering this point of view. The first is the fact that the Bt-toxin controls only a part of the pest spectrum (bollworms), and other insect pests, especially sucking ones, have to be handled still using pesticides. The second is related to the possible decrease in toxin efficacy resulting from the outbreak of a resistance mechanism inside bollworm populations, In cropping systems used by small-scale farmers, in which both the fields and decision-making are scattered, it is not easier to manage the prevention of resistance to Bt-toxins than to synthetic insecticides. Furthermore, the postulates allowing the dissemination of the innovation in large and intensive farming systems (toxin high doses + refuge) are not applicable to the situations observed in other continents. On one hand, results obtained in different laboratories show that the American bollworm (Helicoverpa armigera) is less susceptible to the toxin Cry1Ac than Heliothis virescens, thus tempering the notion of strong expression of the toxin in the plant. On the other hand, the expression of the toxin is subordinate to the growing conditions of the cotton plant. Bt-cotton is not a "silver bullet" for handling pest pressure. The management of Bt-cotton must be accompanied - like traditional varieties - by a rational management of pest populations as a whole to limit the damage of the pest complex and to ensure the sustainability of cropping systems using cultivars modified for resistance to bollworms.

International audience; Les observations indiquent que des cas de résistance aux insecticides sont apparus dans la zone des savanes d'Afrique centrale chez plusieurs espèces de ravageurs des cultures cotonnière et maraîchères. La résistance aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes mise en évidence chez la noctuelle, Helicoverpa armigera (Hübner), en Afrique de l'ouest semble désormais concerner l'Afrique centrale. Au Cameroun, les résultats obtenus au laboratoire confirment l'apparition d'une résistance aux insecticides organophosphorés à la fois chez l'aleurode, Bemisia tabaci (Gennadius), et chez le puceron, Aphis gossypii Glover. Un atelier de recherche-développement a été organisé à Maroua pour sensibiliser non seulement les acteurs des filières coton et maraîchage des zones de savanes d'Afrique centrale, mais aussi les acteurs d'autres filières agricoles utilisatrices d'insecticides, la profession phytosanitaire et les décideurs sur la menace que représente l'apparition d'une résistance aux insecticides en agriculture comme en santé publique, et à la nécessité de soutenir des actions pour anticiper et prévenir les échecs de lutte. Les travaux prioritaires à conduire visent une gestion raisonnée des pesticides pour le contrôle des ravageurs et la mise en place d'un réseau de surveillance pour une détection précoce de la perte de sensibilité des insectes à risque aux principaux insecticides vulgarisés. Parallèlement, des recherches à caractère plus fondamental doivent être entreprises sur le profil épidémiologique de la résistance pour la définition de mesures pratiques visant à réduire la pression de sélection. (Résumé d'auteur)

Helicoverpa armigera is the major insect pest of cotton in Africa, Asia, and Australia. Populations recently developed resistance to pyrethroïds in West Africa via the overproduction of cytochrome P450 leading to treatment failures. One way to overcome this problem and to revert the resistance is the use of antiresistant compounds, more active against the resistant individual than against susceptible one. We found an organophosphate that has this antiresistant property, the triazophos. This insecticide is currently used to manage resistance in West African H. armigera.

Le contrôle chimique de la Noctuelle Helicoverpa armigera peut-il être durable ? Helicoverpa armigera (Hübner) (Lepidoptera Noctuidae) s'affirme d'année en année comme la chenille carpophage la plus dommageable au cotonnier dans l'Ancien Monde. Il n'en n'a pas été toujours ainsi. Dans les premiers recencements des ravageurs du cotonnier en Afrique de l'Ouest et du Centre (Vayssière & Mimeur, 1926), cet insecte n'est même pas cité ! C'est l'intensification de la culture, au début des années soixante, qui va lui donner l'occasion de s'affirmer comme un élément essentiel du complexe parasitaire du cotonnier en Afrique de l'Ouest et du Centre. L'apparition de résistances aux pyréthrinoïdes place aujourd'hui cette noctuelle au centre des préoccupations de tous les acteurs de la filière coton. Le complexe des ravageurs du cotonnier est particulièrement riche, ce qui explique la dépendance de la culture vis à vis de la lutte chimique, dans la mesure où celle-ci permet de contrôler de nombreux éléments de ce complexe par une seule intervention. Le message technique qui a accompagné le lancement de la culture a donc pu être simplifié, conduisant ces 20 dernières années à des applications sur calendrier de produits binaires, associant pyréthrinoïdes et organophosphorés. Les crises cotonnières ont renforcé cette tendance à la simplification, même si la recherche d'une réduction des coûts a pu conduire à des démarches innovantes, telles que la définition de seuils d'intervention et le concept de lutte étagée et ciblée. Les méthodes alternatives, faisant appel à des lâchers inondatifs de parasitoïdes ou à l'application de formulations entomopathogènes se sont révélées coûteuses et par trop spécifiques, leurs aspects positifs étant balancés par la résurgence d'autres ravageurs. Le seul moyen de lutte altematif vulgarisé en Afrique est la pilosité des cultivars, qui, en maintenant les jassides en deçà du seuil de nuisibilité, permet de retarder les premières interventions à la période de floraison, et autorise ainsi le complexe entomophage à se développer en phase végétative. La résistance aux insecticides correspond donc à une remise en cause des fondamentaux: les paysans se sentent démunis devant des insectes qui ne disparaissent plus après des interventions dont on s'est assuré qu'elles ont été correctement réalisées, et dont l'efficacité avait été remarquable dans le passé. Pour sa part, l'industrie chimique n'est plus en mesure de renouveler son offre de familles chimiques nouvelles aussi fréquemment qu'elle l'avait fait dans le passé. Il n'y a pourtant rien d'étonnant à voir apparaître aujourd'hui une résistance aux pyréthrinoïdes chez H. armigera, dans la mesure où: - il s'agit d'un phénomène naturel de sélection, sur des molécules d'introduction ancienne sur le marché des pesticides (1975), - des indications dans ce sens nous étaient parvenues depuis 1983, en Australie, - elles avaient été relayées par la suite en Thaïlande, Turquie (1984), Inde et Pakistan (1987), Chine (1990). En Afrique, un suivi au laboratoire a été mis en place à partir de 1984. Il a montré que la situation est restée saine jusque dans les années 90. On a vu alors la pente des droites de régression dose/mortalité s'affaisser progressivement, révélant la présence d'individus résistants au sein des populations. En 1996, cette évolution a abouti aux premiers échecs en milieu paysan.