1. Évaluation de la morbi-mortalité des enfants et adolescents porteurs d'une entéropathie d'origine génétique nécessitant une nutrition parentérale au long cours en France
- Author
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Gostinicchi, Marion, Brunet, Valentine, Aix-Marseille Université - École de médecine (AMU SMPM MED), Aix-Marseille Université - Faculté des sciences médicales et paramédicales (AMU SMPM), Aix Marseille Université (AMU)-Aix Marseille Université (AMU), and Alexandre Fabre
- Subjects
RFX6 ,EPCAM ,[SDV]Life Sciences [q-bio] ,PCSK1 ,Atrésie intestinale multiple ,SPINT2 ,TTC37 ,Syndrome oto-ostéo-hépato-entérique ,Syndrome tricho-hépato-entérique ,TTC7A ,UNC45A ,MYO5B ,Atrophie micro- villositaire ,STXBP2 ,SKIV2L ,Entéro-endocriniennes ,NEUROG3 ,Diarrhées ,Entéropathie congénitale ,Dysplasies épithéliales ,Nutrition parentérale ,Transplantation intestinale ,STX3 ,[SDV.MHEP]Life Sciences [q-bio]/Human health and pathology - Abstract
Introduction : le groupe des entéropathies congénitales est un ensemble hétérogène de pathologies rares liées à une anomalie des entérocytes. Parmi les pathologies liées à une anomalie du trafic et de la polarité épithéliale, on compte plusieurs sous-groupes de pathologies. Peu de données épidémiologiques et d'évolution sont disponibles dans la littérature. Dans une première étude rétrospective regroupant revue de la littérature, case-reports et séries publiées, Caralli et al. ont étudié les données de 323 patients entre 2003 et 2012, les effectifs étaient échelonnés de 4 patients porteurs d’une mutation de STX3 à 105 patients porteurs d’une mutation de EPCAM. Cette étude a mis en évidence une mortalité de 20,3%, à un âge médian de 13,5 mois. Le décès survenait dans 40% des cas au décours d’une infection. Le recours à la nutrition parentérale était nécessaire dans 95,4% des cas, un sevrage était possible dans 29.4 % des cas à un âge médian de 23 mois. En dépit d’un nombre total de sujets conséquent pour des pathologies rares, cette étude comportait de nombreuses limites en partie liées au nombre important de données manquantes (absence de suivi régulier, prises en charge différentes selon les pays.). Une nouvelle étude est donc nécessaire pour compléter et vérifier ces résultats. Cette étude propose d’évaluer la morbi-mortalité des patients nés après 2005 pris en charge pour une entéropathie congénitale dans chacun de ces centres. Matériel et Méthodes : cette étude rétrospective et multicentrique recense les patients pris en charge dans les centres de maladies rares digestives, et centres de nutrition parentérale. Pour chaque centre, les patients nés après le 1er janvier 2005 et présentant une entéropathie congénitale due à une mutation d’un des gènes suivants ont été inclus et répartis en 2 groupes selon la classification de THIAGARAJAH et al. : les pathologies du transport et de la polarité épithéliale : mutations des gènes EPCAM, SPINT2, MYO5B, STX3, STXBP2, TTC37, SKIV2L, TTC7A, UNC45A et les pathologies entéro-endocriniennes : mutations des gènes PCSK1, NEUROG3, ARX, RFX6. Résultats : 79 patients ont été inclus. 70 patients (88,6%) présentaient une maladie du transport et de la polarité épithéliale et 9 patients (11,4%) présentaient une pathologie entéro-endocrinienne. Il y avait 47 patients (59,5%) qui présentaient au moins une anomalie anténatale. Il y avait 77 patients (97,5%) qui ont eu recours à une nutrition parentérale au long cours. Le nombre moyen d’infection était de 0,64 infections (±0,41) par an, soit 1,75 infections (±1,22) pour 1000 jours. Le nombre moyen d’infections après mise en place du Taurolock® était de 0,55 infections (±1,04) par an contre 0,93 infections (±1,34) par an avant la mise en place (p=0,001). 6 patients (7,6%) ont bénéficié d’une transplantation intestinale. 5 décès (6,3%) sont survenus au cours du suivi. Conclusion : cette étude présente les données d’évolution de morbi-mortalité de 79 patients atteints de 11 pathologies différentes. Nous notons une amélioration de la survie par rapport aux données rapportées dans la littérature. Cependant, la croissance de ces enfants n’est pas suffisante en dépit de la nutrition parentérale, et peut amener à remettre en question certains éléments de la prise en charge au long cours.
- Published
- 2021