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The Lovedu society is probably the only one in Africa where preferential marriage with the MBD generates generalized exchange. This situation seems to result from several connected factors : the sister's right on her brother's daughter, women's status and their control of marriage. This leads to reconsider the question on bridewealth and allows for comparison between WoDaaBe, Bemba and Lovedu marriage practices., Résumé La société lovedu est vraisemblablement la seule où, en Afrique, le mariage préférentiel avec la cousine matrilatérale ait engendré des cycles d'échanges longs. Cette situation tient à un enchaînement de facteurs : droit de la sœur sur la fille de son frère, statut de la femme, stratégie matrimoniale aux mains des femmes qui ne se retrouvent que partiellement ailleurs. Ceci permet de reconsidérer la fonction de la compensation matrimoniale dans les sociétés africaines et peut servir de point de départ à un rapprochement entre des sociétés aussi différentes que les WoDaaBe, les Bemba et les Lovedu., Tardits Claude. Singuliers Lovedu. In: Journal des africanistes, 1985, tome 55, fascicule 1-2. Le worso. Mélanges offerts à Marguerite Dupire, sous la direction de Suzanne Bernus et Claude Tardits. pp. 145-161.

The participants at the Senanque seminar presented material concerning certain restricted themes : social stratification, marriage rules, the transmission of rights, both material and political, and, finally, kinship terminology. The analysis of class relations clearly brought out the high degree of interrelatedness characteristic of master/dependent relations as well as the existence of protection relationships. Nonetheless, the material presented does not give us a satisfactory and concrete idea of either economic relations or dependents' ideology. Available marriage data indicate that about one half of all unions were contracted within the tawiit of the partners, who were often related or, indeed, parallel cousins ; remaining marriages were, to a large extent, celebrated between tawsit of equal rank. Unions between masters and slaves which constitute exceptions to these norms, confirm the hypothesis that marriage strategies are determined by political and economic considerations as well as the interests of dominating elements. The norms regulating the tranfer of rights at the opening of the inheritance procedure are complex : the inheritance is transmitted from father to children but the latter can equally benefit by a passing of rights in the maternal line. The four grandparents can thus contribute to the devolution of wealth in accordance with principes stemming from Coranic law. The right to exercise authority within the tawiit and the advantages thus entailed were transmitted in the uterine line among the Kel Rela and the Kel Gress and in the agnatic Une among the Yullemmeden and in the Imanne'n. The two latter modes of transmission could be attributed to the influence of Islam and may represent a variant in relation to an older matrilineal tradition. This material, although not equally applicable to all groups, leads one to think that the tawsit could have been a cognatic kinship unit (this being obviously related to a high frequency of marriage within the tawsit) ; genealogical links could thus be traced in either line. Inheritance and succession law certainly had a bilateral character but offered certain particularities consequent to the acceptance of Coranic law and to the persistence at the political level of a matrilineal tradition. The, tawsit, as a political community, constituted a jurai entity. Community membership determined individual status. Kinship terminology, the persistence of the matrilineal norm and reference to a distant maternal ascendant suggest, however, that the present-day situation is the result of a very lengthy evolution which can only be reconstructed at a hypothetical level. The term of 'deme' appears to offer the most adequate characteristization of this group in relation to current typologies., Les participants au Colloque de Senanque ont présenté des matériaux concernant quelques thèmes limités : la stratification sociale, les règles matrimoniales, les règles de transmission des droits ordinaires et du droit au commandement, les nomenclatures de parenté. L'analyse des rapports de classe a fait ressortir que les relations entre maîtres et dépendants étaient très imbriquées et mis en évidence la réalité des rapports de protection. Les matériaux présentés ne nous donnent toutefois pas une idée concrète et suffisante des relations économiques ni de l'idéologie des dépendants. Les données matrimoniales disponibles indiquent qu'environ la moitié des mariages se faisaient au sein de la tauïit des conjoints, souvent entre proches et même entre cousins parallèles ; le reste des mariages étaient largement contractés avec des tausit de même statut. Les exceptions à ces règles, unions entre maîtres et esclaves, confirment l'hypothèse que les stratégies matrimoniales sont commandées par des considérations économiques et politiques et les intérêts des éléments dominants. Les règles de transfert des droits à l'ouverture des successions sont complexes : les héritages sont transmis du père aux enfants, mais ceux-ci peuvent également recevoir des droits venant de leur mère. Les quatre grand-parents peuvent donc concourir à la dévolution des biens en conformité avec les principes d'un droit d'origine coranique. Le droit au commandement dans la tauïit et aux bénéfices qui lui étaient associés se transmettait en ligne utérine chez les Kel Rela et les Kel Gress, en ligne agnatique chez les Iullemmeden et dans l'Imanne'n. Ces deux derniers modes de dévolution seraient dus à l'influence de l'Islam et représenteraient un écart par rapport à une tradition matrilinéaire plus ancienne. L'ensemble de ces informations, bien qu'elles ne soient pas équivalentes pour tous les groupes, conduit à considérer que la tausit formait une unité parentale cognatique (ceci étant évidemment lié à la haute fréquence des mariages au sein de la tausit) ; le rattachement généalogique pouvait donc être reconnu aussi bien dans une ligne que dans une autre. Le droit successoral y avait un caractère bilatéral certain mais il présentait des particularités dues à l'acceptation du droit coranique et à la persistance, au plan politique, d'une tradition matrilinéaire. La tausit constituait une entité juridique en tant que communauté politique. C'était de l'appartenance à celle-ci que ses membres tiraient leur statut. La nomenclature de parenté, la persistance de la règle matrilinéaire, la référence à une lointaine aïeule maternelle, suggèrent toutefois que la situation actuelle est le résultat d'une fort longue évolution qui ne peut guère être reconstituée, si ce n'est sur le plan de l'hypothèse. Pour caractériser ce groupe, et l'inscrire dans les typologies actuelles, le terme de dème serait le plus approprié., Tardits Claude. Conclusion. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°21, 1976. pp. 163-171.

Tardits Claude. Golfe de Guinée. In: Gradhiva : revue d'histoire et d'archives de l'anthropologie, n°5, 1988. pp. 73-75.

Tardits Claude. Centenaire de la section mère de l'anthropologie. Allocution de Claude Tardits . In: Gradhiva : revue d'histoire et d'archives de l'anthropologie, n°2, 1987. pp. 53-57.

Au début du XXe siècle, le roi bamoum Njoya (Cameroun) élabora une écriture qui permit à son entourage de rédiger entre autres ouvrages un livre d'étiquette pour les serviteurs et de dresser cartes du pays et plan du palais. Sur le plan de cet édifice, on distingue une partie haute réservée à la vie publique du roi d'une partie basse où se déroule son existence intime. L'emploi du temps du souverain est aussi partagé entre ses activités de chef politique et celles de père-géniteur de la société. Dans son entourage, on distingue les gardes chargés de la sécurité et des relations avec l'extérieur des serviteurs intimes et des femmes. L'étiquette règle les rapports entre le roi et ses éléments. À la division de l'espace correspond celle du temps et la répartition de son entourage en deux catégories. En lien avec ce dualisme, le roi a deux figures, l'une publique, glorieuse, l'autre intime, familière, mais, en toute circonstance, certaines règles formelles qu'on ne peut transgresser rappellent qu'il est souverain., Tardits Claude. L'étiquette à la cour royale bamoum (Cameroun). In: Culture et idéologie dans la genèse de l'État moderne. Actes de la table ronde de Rome (15-17 octobre 1984) Rome : École Française de Rome, 1985. pp. 179-198. (Publications de l'École française de Rome, 82)