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L'étude présente une analyse économique des spécifications de la qualité alimentaire sur quatre spécifications (Label rouge, AOC, Certificat de conformité et Biologique), quatre produits (volailles, fromages bleus, viandes rouges, céréales et biscuits). Cette étude est menée au moyen de deux séries d'enquêtes : une auprès des consommateurs de quatre pays (France, Grande-Bretagne, Allemagne et Italie) et l'autre auprès d'entreprises en France. La grille d'analyse de l'économie des conventions est sollicitée pour rendre compte des compromis entre différents modes de définition de la qualité, aussi bien au niveau des consommateurs que des institutions et des entreprises. L'acquis général de l'ensemble de la recherche est que les dispositifs institutionnels ne sont efficaces que si un compromis sur la qualité est construit et partagé par l'ensemble des acteurs des filières, consommateurs compris. Les dispositifs sont très différents, mais sont le reflet des négociations, marquées par les phases historiques des politiques de qualité en France et en Europe, les degrés différenciés d'industrialisation des filières et les particularités des produits et des structures de marché dans les filières. En définitive, les dispositifs institutionnels ne fonctionnent bien que lorsqu'ils accompagnent une valorisation de la qualité en laissant la prééminence au fonctionnement d'un marché différencié.

Le marché des produits de transformation fermière est important dans chacun des quatre pays enquêtés. Dans leur rapport de 1989, les auteurs avaient montré l'existence en France de deux modèles de base : le modèle de loisirs et le modèle de nécessité. Ils avaient dégagé les conditions à réunir chez les producteurs pour effectuer un choix stratégique entre les deux (améliorer la disponibilité des produits, élargir les gammes proposées, améliorer l'hygiène et la régularité de la qualité, maintenir les prix dans une fourchette plafonnée à 50% d'écart). Ce rapport montre d'une part que cette diversité de modèles traverse les différents pays étudiés avec toutefois quelques particularités selon les pays, et d'autre part qu'en France, le modèle de loisir se développe, dans le fil des stratégies mises en place par les producteurs et les distributeurs depuis cinq ans. La conclusion essentielle à ce niveau est que la forte différenciation des modèles de consommation devrait induire une pluralité de stratégies de développement. L'achat direct, développé partout, s'accompagne d'une fidélisation à partir du contact et de la confiance, surtout dans le cas de la consommation de vacances ; l'achat sur les marchés s'accompagne d'un maintien absolu de la fraîcheur et du niveau des prix ; l'achat en magasins fermiers, qui se développe, doit promouvoir les signes indirects de qualité, dont la marque, qui devient tout à fait prioritaire aujourd'hui.

Cette recherche se propose de contribuer à analyser le rôle des conventions de qualité dans la coordination économique. Elle comporte deux volets. Le premier concerne les stratégies d'acteurs vis-à-vis des dispositifs institutionnels qui gèrent les "signes de la qualité", le second concerne les comportements des consommateurs vis-à-vis de la qualité. Les enquêtes s'attachent à collecter les données nécessaires sur quatre produits (Fromages bleus, viande rouge, poulet, biscuits), trois spécifications de qualité (Label Rouge, Appellations d'Origine Contrôlées et Biologique) et quatre pays (France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne). Ce document présente les résultats de l'enquête consommation en France. En vue de mettre en évidence la manière dont les consommateurs se rattachent aux définitions de qualité de l'approche des conventions, les principales variables étudiées sont les fréquences d'achat, les perceptions des différentes dimensions de qualité, des facteurs techniques qui la produisent et des moyens de garantie mis en oeuvre, ainsi que les prix maximum acceptés pour la qualité. Si globalement le goût et la santé arrivent en premier, fondés sur des facteurs liés à la tradition et l'artisanat, l'analyse montre que les qualités demandées sont de nature et d'intensité très variables d'un produit à l'autre (ce qui se constate dans les écarts de prix acceptés). Elle montre aussi que la modernité du produit (service, préemballage, hygiène, soin du professionnel, etc.) est essentielle, si elle est confortée par des spécifications techniques de qualité. La garantie de qualité est d'abord fondée sur l'apparence du produit, la certification publique ou par tiers, étant assez faible en fromage et en viande et forte en volailles. Ces analyses globales sont sensiblement enrichies par des typologies d'attitudes et d'acheteurs pour chaque produit, qui mettent par ailleurs en évidence les produits et créneaux porteurs. Sur la question des garanties, on voit se profiler quatre types de conventions de qualité sur les bases suivantes : prix, apparence, confiance dans le vendeur et un agencement composé de la certification, indissolublement liée à la marque et à l'origine régionale (quel que soit le produit). Cette dernière mention, souvent mise en avant, ne vaut que par la rigueur de la certification qui la sous-tend. Les conventions sont enfin analysées du point de vue socio-démographique.

Beaucoup de bananes et un peu de canne à sucre pour le rhum : la Martinique vit toujours, pour une part importante, de ces grandes cultures tropicales d’exportation. Mais pour combien de temps ? La concurrence de pays voisins à faibles coûts de main d’œuvre, la fragilité des soutiens de l’Union européenne, font aujourd’hui de cette question une urgence. La Martinique s’interroge sur les espoirs qu’elle peut fonder dans le développement d’une « agriculture biologique » pour répondre à ces défis. Dix-sept chercheurs, experts de l’agriculture tropicale d’une part et des techniques « bio » d’autre part, ont ensemble étudié dans quelles conditions le développement d’une agriculture biologique, certifiée ou non, est possible. Comment l’île peut-elle trouver ses débouchés et contribuer à revaloriser l’image de l’agriculture, en tissant de nouveaux liens entre agriculture et alimentation ? Tel est l’enjeu de cette expertise. With a large output of bananas and some sugar cane for rum, Martinique still largely earns its living from these major tropical exports. But how much longer can this last? With competition from neighbouring countries with low labour costs and the uncertain future of European Union support, this is now an urgent question. What hopes can Martinique place in developing organic farming as a way of confronting these challenges? To answer this question, researchers specialising in tropical agriculture and in organic farming methods joined forces to examine the conditions for developing organic farming, certified or otherwise, in Martinique. What crop rotations could be used, and in which parts of the island? What outlets would there be for what products? And how can the image of agriculture be improved by rebuilding the links between food, farming and the land in Martinique? In answering these questions, the experts provide useful insights for all Southern countries wishing to opt for organics, a growth sector in the North.

Specific quality, local governance and systems of innovation. There is currently a consensus among the agricultural professional officials, the development and research organizations' executives and the rural economists about the emergence of a new model of production. This latter is rather unanimously described as a shift from a «productivist logic» to a «logic of quality», with the taking into account of a diversified demand and opportunities linked to the transformations of the rural areas functions (an agriculture of service), of the relationships with the environment (a durable agriculture ), and of national and regional development objectives (a «citizen agriculture» one could say). In the analysis of the technical aspects of that transformation North-European and North-American authors put the stress on biotechnology and, at the same time, on the economy's globalization whereas the French, Spanish and Italians are more interested in the normalization of the specific quality products, which, for them, goes along with the international integration of the markets. The aim of this paper is to emphasize the role of territory and as corporate as professional networks in agrifood system of innovation and in this shift. The localization of economic activities implies a cooperative process in order to build up specific resources that is supported by localized institutional networks. The taking into account of the innovation systems' territorial dimension implies the analysis of the part held by firms and local but also sectorial, professional or «global» institutions that take part in the innovation processes. This paper is limited to the question about the transformation of the innovation management modes and the institutional mechanisms of normalization and qualification of products. First, we deal, in a general way, with the relationships between innovation and territory, we then analyze the consequences of the European integration on competition, according to the different forms of normalization. Then, after noting the ambivalence of the new regulation and its enforcement, we show that a great and relatively stable diversity of the production modes of the specific quality products, basically corresponds to that regulation. We deal with the diversity of the innovation systems and the specific qualities production in accordance with the three dimensions, technology, market and territorial governance, after reviewing the different public and professional systems that manage the world of products of specific quality. Compromises between actors provide a contractual management of innovation systems' transformation and an «adjustment» between the micro and macro levels. But, it is not a convergence process towards sectorial models. Among «appellation d'origine» cheeses and «Red Label» poultry brand, one can distinguishes some «typical» produces with narrow market (with «connoisseur» patronage), some differencied «industrial» produces and some featuring intermediate combinations, like generic produces supported by local agencies., Le passage de l'agriculture d'une logique productiviste à une logique de qualité qui prend en compte une demande diversifiée est souvent décrit. Ici nous cherchons à éclairer le rôle des territoires dans les systèmes d'innovation agro-alimentaires et dans ce changement. La localisation des activités économiques valorise de façon plus ou moins importante un processus coopératif, dont l'objet est de construire des ressources spécifiques, soutenu par des dispositifs institutionnels localisés. Dans cette perspective, on analyse les réglementations et systèmes de production de produits de qualité spécifique. L'évolution des réglementations et des procédures de normalisation correspondantes s'inscrit dans une transformation générale des systèmes d'innovation qui réactualise tant la contrainte marchande que le rôle des territoires et qui maintient une diversité des produits. Parmi les appellations d'origine fromagères et les labels poulet, on peut distinguer des produits typiques aux marchés étroits des produits «industriels» différenciés sur des marchés vastes et une variété de combinaisons intermédiaires comme des produits génériques et peu spécifiques disposant du soutien d'une organisation territoriale., Allaire Gilles, Sylvander Bertil. Qualité spécifique et systèmes d'innovation territoriale. In: Cahiers d'Economie et sociologie rurales, N°44, 3e trimestre 1997. pp. 29-59.

Il n’est pas facile d’entrer dans le domaine de l’agriculture biologique, car elle est le produit d’une lente évolution historique, qui a connu des visages différents d’un pays à l’autre et d’une époque à l’autre. Issue de milieux souvent marginaux, tant sur le plan des techniques agricoles que des philosophies qui les sous-tendent, elle a progressivement conquis sa légitimité dans la plupart des pays, avec l’essoufflement du modèle agricole productiviste. Cette légitimité a permis son essor ...

Comment la Martinique peut-elle valoriser ses produits biologiques sur le marché local ou à l’exportation ? En fonction de la taille et des caractéristiques de ces marchés, quelles sont les orientations de développement souhaitables pour la production agricole biologique en Martinique ? Nous avons examiné au chapitre premier le contexte général du marché des produits biologiques dans lequel les producteurs bio martiniquais doivent se positionner. Le marché local martiniquais est le débouché à...

L’agriculture biologique (AB) ne peut être réduite à la définition d’un mode de production, et ce que l’on se réfère à sa définition réglementaire ou à ses définitions professionnelles (voir chapitre premier). Il s’agit pour ses promoteurs et ses praticiens de replacer explicitement ce mode de production dans un ensemble global de nature systémique. Au-delà du mode de production, on se réfère donc à des aspects aussi divers que l’équilibre global de l’exploitation agricole, le lien au sol (et...

Terroir et Typicité : un enjeu de terminologie pour les Indications Géographiques

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Ce colloque a donné lieu à la publication d’un ouvrage aux éditions Quae. Cet ouvrage reprend de manière très complète les contributions présentées par les différents intervenants, avec mise en évidence des points forts venus en débat, et valorise ainsi les réflexions conduites au sein de l’Académie d’Agriculture dans le cadre d’une série de rencontres organisées par le groupe de travail inter-sections qui a préparé ce colloque. Les auteurs, qui sont agronomes, zootechniciens, économistes et juristes, s’attachent à montrer la réalité et l’importance des multiples fonctions écologiques, économiques et sociales remplies par les prairies et en soulèvent les enjeux politiques dans une perspective de développement durable. La diffusion de cet ouvrage est assurée par les éditions Quae.

The protected designation of origin (PDO) cheese have the ability to create value and to distribute it to milk producers. However, registering a product does not guarantee this positive economic result, which depends of the quality of the collective organisation management. This paper compares various case studies in France and Switzerland and proposes a theoretical analysis of collective organisation for explaining the diversity of the observed results., Les filières des appellations d'origine pour les fromages ont la capacité à créer de la valeur et à distribuer aux producteurs de lait. Toutefois, l'enregistrement en tant qu'appellation d'origine protégée (AOP) ne suffit pas à garantir ce résultat économique positif qui repose sur la performance de la gestion de l'organisation collective. Cet article compare différentes études de cas en France et en Suisse et propose une analyse théorique de l'organisation collective permettant d'expliquer les différences de résultats observées.

In France, the research programmes have always been fairly decentralized. They are being carried out at several research institutions1 and universities. Government funding and sources of financing are available at national, regional and district level. Even at the national level, it is not easy to identify a real unified research policy. The main way to analyse the funding systems is to follow up the topics mentioned in the calls for proposals, which are often very much influenced by various policy networks. During the last decades, farmers’ organisations have influenced the main themes of the research programmes, both at the National Institute for Agricultural Research (INRA) as well as at other institutions. However, since the beginning of the 1990s, a real diversification of the themes can be observed, due to substantial changes that have been taking place in the agricultural sector since then. Changes include the diversification of production models towards designation of origin (DOC); introduction of farmhouse products, extensive agriculture, breeding with suckling cows; increased attention on rural development, environmental aspects, sustainability, etc. Organic farming has a special place in this framework as its policy networks had to fight a long time to become recognised. In the year 2000 a national programme for organic farming was set up by the Ministry of Agriculture and Fisheries and the National Institute for Agricultural Research (INRA). At the same time there were also other calls for proposals from various bodies, both at national and regional level, which cover organic farming within the overall topics. Several of these programmes are described in this article, even if they are not specialised on organic farming. It should be mentioned in this context that the main responsible experts are represented in the different boards. Organic farming projects are therefore consistent and overlapping is in fact often avoided. The main actors in French agricultural research are - National Institute for Agricultural Research (INRA), - the Ministry of Agriculture and Fisheries (Teaching and Research Department DGER) and the Ministry of Research, - the Union of the Technical Institutes for Agriculture (ACTA), consisting of 20 technical institutes organised by agricultural commodities, - the Union of the Technical Institutes for Food Processing (ACTIA), consisting of 15 technical institutes organised by processed commodities, - the Agency for Agricultural Development (ANDA) which was replaced in 2004 by the Agency for Agricultural and Rural Development (ADAR) who are yearly issuing calls for proposals. The whole system was simplified and rationalised in 2005 by the creation of the National Research Agency.

International audience; While OF&F specificity or diversity are acknowledged in many studies, the process of selecting development models is still a pending issue. Based on literature review and our experience, we propose a comprehensive description of such models. Two main axes determine four models. The first axis refers to governance patterns, whether individual or collective. The second one opposes means-based OF to system redesign. Four models are then described, and potential transitions among them are discussed. The role and nature of public policies likely to support candidate models is finally examined. On this basis, this paper intends to openly lay down the stakes of a public research policy for OF&F. As the current poli-cies generally consider implicitly OF&F as an homoge-nous entity, the authors emphasize it’s the diversity and show how the research agendas are strongly connected to the development models for OF&F

National audience; Dans le cadre de la globalisation des économies, les négociations dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) débouchent sur une normalisation des produits et de l'échange qui structure la concurrence. La définition et la protection des Indications Géographiques (IG), qui fait l'objet de négociations internationales et de nombreuses conventions bilatérales et multilatérales, aujourd'hui dans le cadre de l'OMPC, font appel à plusieurs ordres de justification, qui se combinent de manières spécifiques selon les pays et les époques: la concurrence, la maîtrise des marchés agricoles, le développement rural, la conservation des ressources (patrimoine naturel et culturel). Le but de cet article est de contribuer à la compréhension des controverses, dans les débats internationaux et au niveau européen, par l'analyse des justifications des législations et des stratégies politiques autour des IG, portées par des réseaux d'action publique.

National audience

National audience; Dans le cadre de la globalisation des économies, les négociations de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) débouchent sur une normalisation des produits et de l'échange qui structure la concurrence. La définition et la protection des indications géographiques (IG), qui fait l'objet de négociations internationales et de nombreuses conventions bilatérales et multilatérales, y compris dans le cadre de l'OMC (accords ADPIC), font appel à plusieurs ordres de justifications, qui s'appliquent de manières différenciées selon les pays et les époques : la politique de la concurrence, la maîtrise des marchés agricoles, le développement rural, la conservation des ressources (patrimoine naturel et culturel).

L’île de la Martinique vit aujourd’hui principalement du tourisme, de la banane et un peu de la canne à sucre (pour le rhum). L’agriculture,qui occupe plus de 14 % de la population active (4 % en France métropolitaine), perd de son poids économique, l’industrie se développe faiblement, seule la part de l’emploi dans l’administration progresse. Les ressources de l’île dépendent en partie des transferts publics et des aides européennes. Malgré une précarité et un chômage élevés, dans les vingt dernières années ces transferts ont permis un accroissement sensible du niveau de vie, qui dépasse aujourd'hui largement celui des pays voisins et concurrents de la Caraïbe. Aussi, la production agricole de masse de la Martinique ne pourrait-elle être compétitive sans des aides spécifiques à l’exportation. Et l’avenir ? Quels projets peuvent permettre à la Martinique de mobiliser efficacement ses propres forces et d’échapper à sa dépendance vis-à-vis de transferts fragiles ? La question se pose avec d’autant plus d'urgence que les aides à la banane, en particulier, ne sont assurées que jusqu’en 2006, année où les accords européens dans ce domaine doivent être renégociés. Serait-il alors pertinent d’investir plus spécifiquement dans une production à haute valeur ajoutée, comme l'agriculture biologique ? Est-ce à la fois techniquement réalisable et économiquement justifié ? Cette option offriraitelle à la population l’occasion de se mobiliser sur une nouvelle image d’elle-même ? Cette question de l’image d’une île « propre et saine » a pris une importance croissante : la pollution rémanente des sols et des eaux de surface de la Martinique par des pesticides, qui peuvent avoir des effets nocifs sur la santé (et sont désormais interdits), suscite une vive inquiétude. Le Conseil général de la Martinique a demandé à l’IRD d’organiser sur ces sujets une expertise collégiale. Six questions précises (voir page suivante) ont été posées à un collège d'une quinzaine de scientifiques (voir ci-contre). Ces experts ont réalisé un bilan des connaissances en combinant : - L'état de l'art concernant l’agriculture biologique qui s’est surtout développée dans les pays tempérés - mais pas seulement, - L'état de l'art concernant l’agriculture tropicale en général et la situation propre à la Martinique en particulier. L'expertise situe d'abord les enjeux de l’agriculture biologique (ses effets sur l’environnement et sur la société, sa place dans l’agriculture et sur les marchés agricoles mondiaux). Elle confirme ensuite que l’agriculture biologique dispose d’atouts valorisables en Martinique : il y a bien des contraintes particulières, mais il est possible d'y faire face. La réglementation étant insuffisamment adaptée aux régions subtropicales, les démarches préconisées font une place à l'application des principes de l’agriculture biologique. Plusieurs stratégies de développement sont présentées.

La remise en cause du modèle fordiste de l’agriculture européenne, fondée sur une contestation sociale de ses excès et de ses dérives, a conduit au cours des années 1980-90 à une légitimation d’alternatives, qui étaient souvent apparues au cours des décennies précédentes. Une convention sociale s’est progressivement développée autour de la prise en compte des problèmes sociétaux liés à ce modèle de développement : dégradation du goût des produits, présence de résidus de pesticides et de nitrates dans les sols, les eaux et l'alimentation, atteintes au bien être animal, dégradation des paysages, inquiétude sur la biodiversité et le réchauffement de la planète, etc…Bref, les analyses et les valeurs du courant écologiste, longtemps confinés à une petite minorité, se diffusent progressivement à l’ensemble de la société. On peut citer les produits traditionnels et typiques en Italie, les produits d'appellations d'origine en France, Italie et Espagne, les produits fermiers (transformés et vendus à la ferme), en Grande Bretagne, Belgique, Allemagne et France et l’agriculture biologique dans toute l’Europe. Ces alternatives ont longtemps été taxées d’« archaïques » par le positivisme dominant et ignorées des analystes. Nous centrerons ici le propos sur l’agriculture biologique (notée AB dans la suite). Nous n’en referons pas ici l'histoire1. Dans la phase récente, on peut noter que la légitimation du mouvement a attiré des innovateurs, moins idéologues que leurs prédécesseurs et qui ont su réaliser un compromis dynamique entre les principes fondateurs et le réalisme technique et économique. En outre, ce développement a été favorisé par une adhésion croissante des consommateurs au cours des années 90, qui y voyaient pour certains une garantie de qualité, apte à sauvegarder leur santé et pour d’autres – plus minoritaires - une contribution à la résolution des problèmes d’environnement. Après un peu plus d’une décennie de croissance rapide, l’AB a affirmé sa reconnaissance sociale (aussi bien sur le plan institutionnel que marchand). La question qui se pose maintenant est de savoir si elle présente, même partiellement, une alternative viable et durable au modèle préexistant, qui, remis en cause radicalement, ne manque pas de se renouveler lui même fortement. Cette question est complexe, car elle interroge aussi bien l’existence et la faisabilité des techniques et des systèmes de production que l’émergence de modèles d’entreprise et de coordination efficace2, que le développement de marchés stables et de clientèles de consommateurs fidélisés et l’évolution vers des politiques publiques consensuelles. Au sein des programmes PSDR des régions Pays de La Loire et Rhône Alpes, deux projets se sont attachés à ce type de questions : le projet Arpent bio (« Prospective du marché et dynamiques d'entreprises dans la filière biologique en région Pays de la Loire »3 et le projet « Développement des filières d’agriculture biologique en Rhône Alpes »4. Ces deux projets ont donné lieu à de nombreux travaux, dont il est impossible de rendre compte ici en détail5. Nous nous concentrerons ici sur la relation entre modes de coordination d’entreprises et potentialités de développement du secteur et sur ses conséquences sur le secteur de la collecte et la transformation des céréales, étudié dans les deux régions. Cette étude a été menée sur la base d’approches théoriques différentes, quoique assez proches par leur origine épistémologique : l’approche par les logiques d’action d’une part et l’approche par les modes de coordination d’entreprise de l’autre6. Après une partie exposant les problématiques scientifiques, nous présenterons les résultats par région (en respectant leur diversité d’approches et sans tenter de les réduire par syncrétisme, ce qui expliquera aussi une diversité de présentation), puis nous en déduirons les perspectives générales sur le développement du secteur de l’agriculture biologique et nous proposerons une discussion théorique issue de la confrontation des approches utilisées.

Le propos de ce chapitre est d'exposer, dans le cas de la Martinique, de possibles combinaisons des paramètres techniques concernant la gestion des sols, des cultures et des animaux présentés au chapitre 4 au sein de systèmes de production cohérents, pour le cas de la Martinique.

This study presents a novel learning process for consumers in relation to organic farming. The conditions for the development of consumer loyalty were studied against a background of great uncertainty about this market in relation to changes in consumer behaviour. Consumer competence with regard to organic farming was evaluated through cognitive and experiential experiments (labelled ‘myth’ or ‘management’). Group effects and learning effects (‘complete’ or ‘incomplete’ learning) were variously observed in the different tests. Indeed, both the cognitive phase, directed at ‘management’, and the experiential phase contributed to an improvement in consumer competence. However, improvement was not lasting in all respects. The study provides some insight into the conditions surrounding the consumer learning process in a selected field.1

International audience

Depuis une dizaine d’années, l’univers de l’agriculture et de l’alimentation biologique (noté « AB » dans la suite ) a connu une forte évolution, notamment sur le plan réglementaire et politique, avec d’une part la mise en place de cahiers des charges et d’un dispositif de certification officiels et d’autre part le lancement d’une politique publique de soutien à son développement1. Parallèlement la structuration des différentes filières (céréales, légumes, viande, lait) s’opère lentement et souvent avec beaucoup de difficultés alors que le nombre d’exploitations agricoles en AB et le marché se développent2. L’enjeu principal de l’ensemble de la filière est situé au niveau de la capacité de ses acteurs de se structurer, de manière à mieux gérer la croissance du marché et par là le développement de leurs activités. Dans ce contexte, plusieurs programmes de recherche nationaux et régionaux ont été engagés, dans le cadre des Ministères de l’Agriculture et de la Recherche et dans celui de l’INRA. Ils visent à analyser les dynamiques actuelles de la demande, de l’offre et de la structuration des filières biologiques pour mieux comprendre les freins existants et pouvoir ainsi tracer leurs perspectives de développement à moyen terme. En effet, tous les acteurs impliqués dans cet univers - producteurs, transformateurs, distributeurs - mais aussi organisations professionnelles et collectivités régionales souhaitent mieux comprendre comment évolue l’univers du bio, pour cerner les problèmes actuels et les enjeux futurs. Cette communication est fondée sur les résultats d’un projet régional « Pays de la Loire », elle se focalise sur la filière fruits et légumes3, et vise à comprendre les difficultés de structuration de cette filière. Notre recherche se situe dans la perspective d’un rapprochement entre la sociologie compréhensive, les apports de la gestion en matière de logiques d’action et le courant conventionnaliste. Il apparaît que cet univers, dominé par des petites et moyennes organisations sur la base d’un mode de production bien distinct dans ses principes du mode conventionnel, se prêtait mal à une analyse de la filière fondée sur les postulats néoclassiques de l’économie industrielle. Celle-ci propose en effet un modèle explicatif extérieur à l’univers étudié et des variables désincarnées sont censées représenter la réalité. Dans les approches de gestion compréhensive et conventionnalistes, l’analyste se place du point de vue de l’acteur et prend en compte les variables les plus pertinentes pour lui afin de formuler et de gérer son projet. Des travaux récents (Marchesnay 2001, Yami 2001, Soler & Tanguy 1998) nous incitent ainsi à avoir recours à la sociologie des logiques d’action (Bernoux et Herreros 1992), et à privilégier une posture fondée sur l‘articulation de différents ensembles théoriques (économie des conventions, sociologie des organisations, analyse stratégique), ensembles théoriques qui se donnent souvent à voir comme exclusifs les uns des autres4. A cet effet, nous avons eu recours à une approche transversale (Bernoux 1995, Amblard et alii 1996) basée sur une analyse des logique à l’oeuvre (Marchesnay 2000, Marchesnay 1986, Julien & Marchesnay 1992) et sur une analyse conventionnaliste des registres d’action (Salais & Storper 1995, Livet & Thévenot 1991, Boltanski & Thévenot 1987). Dans cette dernière orientation, nous privilégions l’approche de Salais et Storper, qui définit des mondes de production sur la base de deux variables : la généricité du marché (versus leur côté dédié) et la standardisation des produits (versus leur spécificité). Cela ne nous empêchera pas d’évoquer les propositions de Boltanski et Thévenot (1987, 1991), dès lors qu’elles nous permettent de mieux comprendre le terrain. Cette posture favorise une multipolarité théorique et permet la construction de grilles de lecture plus pertinentes pour nourrir notre travail d’analyse des diversités de logiques et des mécanismes d’organisation et de coordination des relations entre les acteurs de la filière biologique étudiée. Après avoir dressé un rapide tableau économique et historique de la filière biologique en France, nous exposerons le contexte de l’étude et les outils théoriques retenus (problématique, dispositif d’enquête et grille d’analyse). Puis, nous présenterons les résultats pour caractériser les acteurs, leurs logiques d’action et éclairer ainsi les dynamiques à l’oeuvre au sein de cette filière et ses difficultés de structuration. Enfin nous proposerons une discussion sur les limites des analyses de filière, n’accordant pas de poids aux acteurs et à leurs projets.

Les grandes transformations structurelles de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement, qui se sont accélérées depuis le milieu des années 1980 ont donné lieu à une diversification des modèles de production et de consommation en Europe. Le secteur de l’agriculture biologique occupe une place importante, car il voudrait répondre aussi bien à des préoccupations de santé, que des préoccupations environnementales ou même plus généralement civiques. La question de savoir comment communiquer sur les modes de production reste entière. Dans le cadre de notre projet, il s’agit de contribuer à forger des outils permettant d’anticiper et de maîtriser une telle communication. Dans ce cadre, l’hypothèse de la capacité d’apprentissage (et donc d’augmentation de compétences) des consommateurs a été testée. Il en résulte que la communication de type « cognitive» est plus efficace sur un certain nombre de thèmes, si les consommateurs ont une information de type « gestion », c’est à dire objective. En revanche, la communication expérientielle permet aux consommateurs soumis à une information idéalisée de corriger leurs opinions.

OMIARD Organic Marketing Initiatives and Rural Development FP-5 Life Quality; International audience; Ce volume appartient à la série des volumes du projet OMIaRD, qui concerne l'émergence et le développement d'entreprises innovantes où des agriculteurs biologiques ont un rôle clé. Une large présentation de ces OMI est faite, sur 19 pays européens, puis une analyse plus détaillée dans quarante régions, où les déterminants du succès sont analysés. Cette dernière analyse aborde les structures, le fonctionnement et les performances de quatre vingt une entreprises. En troisième lieu, l'étude présente quatre cas approfondis, en Autriche, France, Grande Bretagne et Italie. La vision des fondateurs et leur management stratégique sont des facteurs primordiaux, ainsi que leur capacité à faire les adaptation nécessaires lorsque le marché se développe et que les conditions socio-politiques changent. Maintenir la cohésion des membres autour de finalités économiques, mais aussi sociales, éthiques et environnementales est aussi un point clé.

International audience; La communication a pour objectif d'analyser les conditions de la qualification des produits à base de viande bovine à travers une quinzaine d'exemples pris dans plusieurs pays européens (France, Suisse et Italie). Les conditions de la qualification recouvrent la motivation des acteurs, toutes liées à des crises, plus ou moins graves, du secteur ; la pertinence avec la demande des consommateurs sur le marché, la bonne insertion dans le cadre de politiques publiques nationales et communautaires et la capacité du système d'acteurs à agir collectivement pour construire sa spécificité et assurer le management cohérent du système. Sur l'ensemble des cas examinés, quatre filières sont considérées comme complètement qualifiées.

National audience; En l'absence d'une politique publique qui afficherait explicitement un objectif de désintensification et qui y affecterait des moyens, celle-ci ne peut être au centre des stratégies des firmes agroalimentaires. Cependant, on peut noter que dans leurs efforts déployés en vue de requalifier leurs activités ou de qualifier leurs produits, les firmes sont amenées à construire une offre pertinente auprès des consommateurs. Cette offre doit répondre aux attentes de la société et ces efforts peuvent se traduire, selon les modèles étudiés, par une définition de conditions de production où un certain type de désintensification peut voir le jour. Dans ce cas, il s'agit toutefois plus souvent d'une baisse des chargements d'animaux à l'hectare ou d'une baisse des intrants par unité de produit que d'une baisse de la productivité du travail qui a en générale tendance à s'accroître. Dans le modèle de qualification en produits spécifiques, les coûts supplémentaires peuvent être couverts par une disposition à payer de la part des consommateurs, car il s'agit là de véritables concepts globaux de produits, alors que dans le cas de la requalification, on ramène, aux yeux du consommateur, un attribut technique du produit à son niveau antérieur, ce qui ne saurait constituer un concept global de qualité et justifier un écart de prix positif.

A également fait l'objet d'une présentation au 2. Mediterranean conference cooperation, les 19-20/01/2003 au Caire (EGY). Egalement paru dans : Economies et Sociétés, (36) 9-10, 2002 Programme de recherche européen FAIR; National audience; Cette synthèse finale d'un projet européen FAIR concerne les conditions spécifiques économiques et institutionnelles du développement des filières des produits sous "appellation d'origine protégée" et "indications géographiques protégées". Vingt et une filières ont été étudiées dans sept pays (France, Italie, Grèce, Pays-Bas, Royaume-Uni, Espagne et Suisse). Le premier facteur de succès est la capacité d'un système d'acteurs basé dans une zone particulière à coordonner efficacement la gestion de la filière. L'article montre qu'un lien est possible entre une approche en termes d'économie néo-institutionnelle et de ressources internes. Ce texte fait partie du dossier : Systèmes d’élevage et typicité des produits laitiers.

National audience; Les préoccupations croissantes des consommateurs et des citoyens pour l'environnement et pour la sécurité alimentaire rendent de plus en plus légitimes les recherches d'alternatives dans les modes de production agricole. L'agriculture biologique, qui existait depuis longtemps dans une sorte de marginalité, a connu ces dernières années une reconnaissance politique et professionnelle. Plus récemment, de nombreuses initiatives commerciales, parfois accompagnées techniquement par des démarches professionnelles agricoles, ont mis en avant la notion d'"agriculture raisonnée". Les auteurs ont pour objectif d'éclairer les choix des décideurs par rapport à l'évolution des modes de production agricole et des politiques publiques. Un des déterminants du développement du programme de recherche en cours "Prospective de l'agriculture biologique" est l'analyse de la concurrence potentielle de l'agriculture raisonnée. Les communications présentées montrent qu'en définitive la question peut se décomposer ainsi : le marché des produits alimentaires respectueux de l'environnement existe-t-il, se développe-t-il et peut-on le segmenter efficacement en deux sous-ensembles techniquement définis et commercialement transparents ? Elles s'attachent autant aux processus biotechniques, qu'aux conditions institutionnelles, économiques, sociologiques et commerciales.

National audience; Le taux de pénétration des produits issus de l'agriculture biologique sur le marché français est passé de 15% en 1992 à 23,8% en 1999. Et selon les indicateurs utilisés, 40 à 55% des français déclarent les consommer occasionnellement. L'implication des grandes et moyennes surfaces (GMS), elle-même rendue possible par le foisonnement nouveau de l'offre, est à l'origine de l'essentiel de cette croissance. Cependant le marché demeure vulnérable. Le nombre des opérateurs engagés dans l'agriculture biologique est aujourd'hui important. La conversion peut être une démarche à risque, avec une forte inertie pour les agriculteurs. Agissant sur des volumes absolus faibles, les risques de crises de surproduction existent. Une meilleure compréhension du comportement des consommateurs pour ce type de produits contribue à les maîtriser. Dans ce contexte, le programme "Prospective des marchés des produits biologiques" cherche à évaluer la capacité de croissance du marché sur la base de la fidélisation des consommateurs. Une partie de ce programme est constituée d'une "enquête-paniers" menée auprès de 450 consommateurs de produits biologiques dans chacune des régions Ile-de-France et Pays-de-la-Loire.

National audience; On s'accorde à reconnaître que les normes, obligatoires ou volontaires, jouent un rôle croissant dans la constitution et l'organisation des marchés contemporains. Si la certification joue son rôle dans cette évolution de fond, elle remplit également, de par sa flexibilité, une fonction d'adaptation et d'anticipation aux changements liés à l'incertitude de la globalisation et des crises alimentaires. L'article analyse les critères d'efficacité de la certification et les replace dans une comparaison de trois modes d'organisation polaires, du contrôle de la société à celui de la communauté en passant par la certification.

Le rapport étudie le processus de fidélisation des consommateurs de produits issus de l'agriculture biologique. Le premier objectif d'une "enquête-paniers", menée auprès de 450 consommateurs de produits biologiques dans la région Pays-de-la-Loire, est de caractériser leurs achats. La répartition de l'échantillon selon trois types de lieux d'achats souligne également le profil différencié des consommateurs selon qu'ils achètent leurs produits en grandes surfaces, en magasins spécialisés (diététique, produits biologiques, ...) ou sur les marchés. Cette enquête permet aussi de caractériser les consommateurs selon leur ancienneté de consommation, les freins à leurs achats, les raisons qui les ont conduits à acheter des produits biologiques et leurs profils socio-démographiques. Le second objectif de l'enquête est d'étudier le comportement de fidélisation de ces consommateurs en mettant en évidence le caractère durable de leurs achats et le degré d'investissement dans l'achat des produits biologiques (quantité de produits biologiques achetés par rapport au total des achats alimentaires). L'étude permet en conséquence de caractériser à une période donnée les tendances de consommation concernant les produits biologiques en région Pays-de-la-Loire.

En 2000, dans un contexte de forte progression de la production agrobiologique, mais de perspectives floues quant au maintien ou au développement du marché, le Conseil régional des Pays-de-la-Loire et l'INRA ont conjointement initié un programme de recherche sur les filières biologiques régionales, leurs dynamiques et leurs perspectives d'évolution. Pour la filière viande bovine biologique, il s'agissait de répondre aux questions suivantes : Quelle est la dynamique actuelle de développement de l'offre de bovins biologiques vifs et de produits transformés ? Quels sont les facteurs socio-économiques structurants de ce développement ? Quels en sont les leviers ? Qui sont les acteurs leviers de ce développement ? Peut-on tracer des perspectives d'évolution de l'offre, à court ou moyen terme ? L'approche s'organise autour des grandes étapes de cheminement du produit : élevage, négoce de gros, abattage et découpe. Le développement de la filière bovine biologique est évidemment aussi lié aux évolutions de la distribution et de la consommation. L'étude repose sur un travail d'enquête réalisé au cours des années 2001 et 2002. Les auteurs ont réalisé des entretiens semi-directifs auprès d'éleveurs allaitants biologiques (29), d'éleveurs conventionnels (52), de transformateurs (9) et de responsables d'organisations de producteurs (8) des Pays-de-la-Loire. Le document présente les principaux résultats du diagnostic de la filière.

Véritable état des lieux des signes d'identification officiels de qualité en France et en Europe, le rapport dresse un diagnostic sur les conditions d'obtention de ces signes. Il décrit les attentes des opérateurs économiques en matière d'encadrement officiel de la qualité et de l'origine des produits alimentaires, analyse la reconnaissance et les attentes des consommateurs et propose des améliorations à apporter au système actuel. Malgré sa grande capacité d'adaptation, le système est devenu trop complexe et trop lourd et il ne dispose pas des moyens suffisants pour accomplir sa tâche. Les rapporteurs proposent de réduire cette complexité, de renforcer la cohérence nationale et internationale, de modifier l'agencement des structures et des procédures d'instruction des dossiers et de renforcer la lisibilité pour le consommateur par l'étiquetage, le couplage des signes, l'utilisation rationnelle de logos. En conclusion, il est préconisé de constituer un Institut de la qualité et de l'origine.

This contribution aims to present the results of a French case-study analysis - BioBourgogne Viande - carried up by members of three research teams in the framework of the European Program OMIaRD (Organic Marketing Initiatives and Rural Development)1. This overall project examine all aspects of organic products marketing in Europe in order to develop strategies that both satisfy environmentally and ethically conscious consumers, support the development of new jobs and improve incomes in rural communities. The project focuses on the impact of what we name Organic Marketing Initiative (O.M.I) on rural development, especially in Less Favoured Areas (L.F.A). An OMI is an organisation of actors (privately or co-operatively owned) involving participation of organic producers which aims to improve the strategic marketing position of the products by adding value to the raw product through processing or marketing. In order to improve knowledge of success factors (in social and economic terms) of O.M.I, 67 narrative case-study analysis were firstly carried up in 40 European regions, with a special attention in selection process (examination of highly diverse OMIs, in different geographical, cultural, agroecological and political contexts). Then, researchers implemented a comparative in-depth case study analysis involving 4 selected O.M.I located in Austria, France, Italy and the United Kingdom and based on interviews of internal, external and interface stakeholders. In a first part, after a brief description of the region where the O.M.I is located, we present the main features of the development of BioBourgogne Viande, from its origins to the present day. In a second part, the motivations, cohesion and competencies are analysed in the structure of a SWOT (opportunities, threats, strengths and weaknesses), identifying organisational learning processes through the past ten years.

National audience; Les trois questions suivantes ont été traitées dans l'atelier : comment les recherches rendent-elles compte de la localisation des activités agroalimentaires et de l'adaptation des politiques publiques à cette localisation ?, quels types de méthodes sont utilisés selon les questionnements ?, quels liens entre la recherche et l'action publique ? Six projets ont été présentés et discutés : agriculture biologique (production, filière et prospective), appellations d'origine contrôlées (diversification et valorisation), impact des contraintes de logistique sur une filière. Les débats ont montré la diversité des approches des projets, apporté un éclairage sur les conditions d'utilisation (portées et limites) des méthodes et ont confirmé la pertinence des notions de représentativité et d'exemplarité des projets par rapport aux utilisateurs et aux bénéficiaires du programme DADP.