Siège de la Chancellerie depuis plus de trois siècles, l’hôtel de Bourvallais accueille plusieurs objets mobiliers classés au titre des monuments historiques. Parmi ceux-ci, on compte un ensemble remarquable de trente-trois sièges en acajou avec bronzes, datant vraisemblablement de la Restauration, se caractérisant par leurs protomés à têtes de lion et leurs pieds griffus. Après des années de préparation et d’attente, ces sièges font aujourd’hui l’objet d’un programme de restauration complet visant à leur redonner leur éclat. À l’issue de cette étude, des lacunes demeurent dans la connaissance de l’ensemble mobilier aux têtes de lion du ministère de la Justice : les conditions de commande et d’arrivée à l’hôtel de Bourvallais ne sont pas certaines, ni l’identité de l’auteur. Mais les informations collectées dans les archives attestent de l’importance de cet ensemble de premier ordre, dès la fin des années 1820. Il ne s’agit pas d’un mobilier quelconque mais de l’ensemble d’apparat principal de l’hôtel de la Chancellerie. Après une période de relatif oubli sous la Troisième République, le mobilier aux têtes de lion retrouve sa vocation initiale de représentation de prestige dans un nouvel écrin, le salon Empire ou Salon rouge, qui reprend la fonction de salon d’apparat de l’hôtel de Bourvallais. La valeur d’usage de ce patrimoine nécessitait de tenir compte de ces évolutions dans le choix de l’étoffe de garnissage : fruit d’un compromis, le choix d’une soierie cramoisie brochée de motifs dorés a été établi sur des modèles historiquement documentés. De même, le garnissage a été réalisé suivant les méthodes anciennes. Quant à la restauration des bois, elle a été faite suivant les standards de restauration patrimoniale, en visant la conservation maximale des matériaux anciens. In the Bourvallais hotel, headquarters of the French Ministry of Justice for more than 300 years, there are several pieces of furniture classified as “historic monuments”. Among them, there is a remarkable set of 33 mahogany seats with bronze, probably dating from the Bourbon Restoration, characterized by their protomes with lion heads and clawed feet. After years of preparation and waiting, these seats are now undergoing a complete restoration programme. At the end of this study, lacks still remain on the history of the furniture with lion heads from the Ministry of Justice: the conditions of order and arrival at the Bourvallais hotel are not certain, nor the identity of the author. But the information collected in the archives attests to the importance of this first-rate ensemble, from the end of the 1820s. It is not just one of several pieces of furniture, but the main ceremonial ensemble from the Chancellery hotel. After a period of relative oblivion under the French Third Republic, the furniture with lion heads finds its initial vocation of prestige representation in a new setting, the Empire living room, which takes over the function of the hotel's formal living room. The fact that the furniture is still in use must be taken into account in the choice of the upholstery: the choice of a crimson silk embroidered with golden patterns was a compromise, but established on historically documented models. Likewise, the padding was carried out according to the old methods. As for the restoration of the woods, it was done according to heritage restoration standards, aiming at the maximum conservation of old materials.