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Le syndrome de Gougerot-Sjögren est la deuxième maladie auto-immune la plus répandue dans le monde. Pourtant ce syndrome reste méconnu de la plupart des professionnels de santé, y compris des dentistes. Cette méconnaissance handicape le praticien dans son diagnostic de la maladie, et les patients chez qui la prise en charge est souvent inadaptée. Dans cet exposé nous répondrons aux problématiques suivantes : quels sont les besoins en soins de ces patients ? Comment optimiser la prise en charge pour répondre à ces besoins ? Comment la consultation du service de l’hôpital Charles-Foix nous aide à améliorer la prise en charge de ces patients ? Nous répondrons à ces questions en trois parties. Dans un premier temps nous décrirons le syndrome de Gougerot-Sjögren d’un point de vue médical (étiopathogénie, tableau clinique, perturbations salivaires chez les patients atteints, pronostic etc…). Dans un deuxième temps nous ferons état de la littérature concernant les répercussions bucco-dentaires de ce syndrome, de manière à savoir quelles sont les données prouvées scientifiquement et celles qui restent à l’état d’hypothèses. Finalement nous présenterons la consultation du service d’odontologie de l’hôpital Charles-Foix dédiée à ces patients et nous montrerons comment cette dernière nous aide à apporter des éléments de réponse aux problématiques posées.

La télémédecine est une pratique de la médecine utilisée depuis des décennies dans certaines parties du monde. Grâce à l’avènement des nouvelles Technologies d’Information et de Communication dans le domaine de la santé, la télémédecine a vu le jour il y a une dizaine d’années sur le territoire français. Elle a pour objectif de répondre à la demande de soins pour des populations à besoins spécifiques. Les projets pilotes dans le domaine de la télémédecine bucco-dentaire ont débuté en 2010 dans le sud de la France. D’autres expérimentations sont en cours et nous exposerons un projet qui associe une association qui œuvre dans le domaine du handicap (Avenir APEI) et un service de médecine bucco-dentaire (Louis Mourier, AP-HP, Paris) en partenariat avec l’ARS Ile de France. L’objectif principal est de proposer un plan de soins bucco-dentaires à des personnes handicapées qui ont un accès restreint aux professionnels de santé. Un volet prévention est présent dans cette démarche, grâce à des conseils et recommandations en matière d’hygiène orale. Ces recommandations s’adressent à toutes les personnes, familles, aidants, professionnels sociaux, qui interagissent avec les patients télé-expertisés. Cette thèse décrit le genèse du projet, sa mise en place, ainsi que les résultats obtenus depuis janvier 2019.

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique inflammatoire atteignant la substance blanche du système nerveux central (cerveau, nerfs optiques et moelle épinière). C’est une maladie auto-immune, c’est-à-dire que le système immunitaire des patients attaque la myéline comme s’il s’agissait d’un corps étranger. Elle conduit à la démyélinisation des fibres nerveuses ce qui provoque des handicaps variés suivant le stade de la maladie, notamment au niveau de la sphère orale. Il existe aujourd’hui en France 16 réseaux de santé pour améliorer la prise en charge des patients atteints de SEP. Ces réseaux sont répartis dans toute la France et regroupent plusieurs disciplines médicales et paramédicales mais ne comptent pas de chirurgien-dentiste. Ce travail propose de répondre à la question suivante : quelle est la place des chirurgiens-dentistes au sein des réseaux de santé pour les patients atteints de SEP ? La première partie de cette thèse a pour objectif d’expliquer ce qu’est un réseau de santé et les intérêts de ces réseaux ainsi que de faire le point sur les réseaux de santé dédiés à la prise en charge des patients atteints de SEP en France. Dans une deuxième partie sont abordées les répercussions de la SEP sur la santé orale. Sous la forme d’une étude, la dernière partie est consacrée à la nécessité de mettre en place des chirurgiens-dentistes au sein des réseaux de santé pour patients atteints de SEP.

Les récentes études évaluant l’hygiène bucco-dentaire chez le sportif de haut niveau montrent des résultats assez alarmants : ainsi, lors des JO de Londres en 2012, 75 % des sportifs sondés souffraient de gingivites tandis que 55 % présentaient une carie. Étant reconnu qu’il existe une relation entre la santé bucco-dentaire, la qualité de vie et les maladies systémiques, on peut se demander si cette mauvaise hygiène bucco-dentaire pourrait jouer un rôle sur la condition physique du sportif de haut niveau. Ce travail se propose de répondre à cette question à travers l’étude de la santé bucco-dentaire de 100 sportifs de haut niveau français de l’INSEP et son éventuelle relation avec la qualité de vie et les blessures de ces athlètes.

Cette étude s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la qualité de la prise en charge des jeunes patients en odontologie pédiatrique au CHU Charles Foix, plus particulièrement de ceux atteints de MIH. La population étudiée est âgée de 16 ans ou moins et a consulté pour la 1ère fois en 2015. Dans le 1er volet, nous étudions la prise en charge au CHU sur 2015 dans la continuité de l’étude du Dr A. Bres sur 2014, et la comparons à celle-ci. Nous observons la même tendance sur les deux années, notamment que les patients accèdent au CHU essentiellement par les urgences, l’âge moyen de fréquentation du service est élevé (~7 ans) et la carie dentaire reste le 1er motif de consultation. Dans la seconde partie, nous étudions et comparons sur 2015, la prise en charge des jeunes patients atteints de MIH, au CHU et au sein d’un cabinet privé de pédodontie. Nous observons qu’au cabinet privé la prévalence retrouvée est de 10 % contre 4 % au CHU, et que le diagnostic de la pathologie y est beaucoup plus précoce (6 ans contre 8,7 ans au CHU). Par ailleurs, la démarche thérapeutique est plus interventionniste au cabinet privé qu’au CHU. Des actions de sensibilisation à la prévention bucco-dentaire, et des formations sur le MIH dans sa plus large définition, pourraient contribuer à améliorer la prise en charge au CHU.

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définit la pharmacovigilance comme “la surveillance du risque d’effets indésirables résultant de l’utilisation de médicaments”. La pharmacovigilance se base principalement sur le recueil des effets indésirables liés aux médicaments via les notifications spontanées des professionnels de santé, des patients, des industriels. Chaque année, environ 50 000 effets indésirables survenant en France sont collectés par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) ; En France, on estime à plus de 100 000, les hospitalisations causées annuellement par les effets indésirables graves (EIG), dont 50 % peuvent être considérés comme évitables. Ces effets indésirables constituent donc un véritable problème de santé publique eu égard aux séjours hospitaliers, à la charge financière et souvent à la mortalité associée. L’objectif de ce travail est de connaître le rôle du chirurgien-dentiste par rapport à la Pharmacovigilance et donc son implication dans ce système.

Les étudiants représentent une population à risque sur le plan bucco-dentaire. En particulier à l’UPEC, suite à une étude menée du 1er septembre 2015 au 15 mai 2016, on constate les besoins en soins bucco-dentaires des étudiants notamment pour les plus précaires. En effet les étudiants se déclarent en bonne santé mais présentent des comportements à risque : le tabac, l’alcool, le cannabis, le stress, l’alimentation, la pratique sportive. D’où la mise en place d’actions de prévention et la diffusion de conseils sur les conséquences de ces comportements à risque et leur état bucco-dentaire, lors de leur consultation au SUMPPS. La mise en place du parcours bucco-dentaire dans le réseau RÉSUS de l’UPEC permet non seulement le dépistage mais aussi l’orientation des étudiants dans un parcours de soins au sein des services d’odontologie d’Henri Mondor et d’Albert Chenevier.

L’accès aux soins est un problème pour notre société en général. Il l’est encore plus pour les demandeurs d’asile et réfugiés qui choisissent la France. Les différentes barrières qu’ils doivent affronter entre la langue et la compréhension de notre système de santé ne leur facilitent pas les démarches. Différentes réformes nationales et initiatives locales sont venues répondre à leur besoin de soins bucco-dentaires notamment la mise en place de la CMU et la création de PASS dentaires. Les enjeux se situent tant sur le plan de la santé publique et de l’individu, que du professionnel de santé et de la société.

Objectif : L'objectif de cette revue de systématique (sic) de littérature était d'évaluer l'impact du faible poids de naissance ou de la prématurité sur les défauts d'émail et les caries dentaires. Méthode : Nous avions identifié les articles par une recherche électronique et manuelle basée sur des références d'articles publiés de 2000 à 2016. Tous les articles scientifiques originaux traitant cette association chez les enfants de faible poids de naissance et/ou prématurés ont été inclus dans la revue. Résultats : Les résultats ont montré une association positive (88%) entre le faible poids de naissance et les défauts d'émail, et des résultats plus mitigés concernant la relation avec les caries dentaires. Néanmoins, le nombre d'études longitudinales sur le sujet reste encore insuffisant. Conclusion : Les défauts de développement d'émail semblent être associé au faible poids de naissance. Ils constituent un facteur de risque prédisposant aux caries du jeune enfant. La conséquence clinique des défauts d'émail est non seulement d'ordre esthétique mais ces lésions dentaires prédisposent à la carie dentaire. Ces enfants devraient bénéficier d'un suivi particulier.

La pratique de l’odontologie en milieu carcéral diffère de l’activité en milieu libre et est soumise à de nombreuses particularités. La littérature française n’a que peu abordé le point de vue des chirurgiens-dentistes sur leurs conditions de travail dans ce milieu et cette forme d’exercice semble souffrir d’un manque de valorisation. Une enquête sous forme de questionnaire, a été menée auprès des chirurgiens-dentistes exerçant dans les établissements pénitentiaires français en 2016. Les résultats de cette étude permettent de mettre en évidence les conditions de travail des praticiens, leurs relations avec le personnel médical/pénitentiaire, celles avec lespatients/détenus, ainsi que leur ressenti, dans ce contexte inhabituel. L’objectif de cette étude est également de faire connaitre cette forme d’activité à l’ensemble de la profession et de sensibiliser ses membres à une nouvelle approche de leur pratique.

Les maladies parodontales sont l'une des principales affections bucco-dentaires. Non prise en charge, elles peuvent être un facteur de risques de nombreuses pathologies chroniques et représentent un véritable enjeu de santé publique. L'aromathérapie bucco-dentaire offre aux professionnels de santé une méthode de prise en charge complémentaire, naturelle, efficace et innovante. En application locale, le mélange composé de l'huile essentielle d'arbre à thé, de gaulthérie, de lavande vraie, de sauge officinale et de laurier noble permet un complément de prise en charge des gingivites. Il induirait une activité bactéricide et bactériostatique sur les parodontopathogènes Actinobacillus actinomycetemcomitans, Porphyromonas gingivalis et Fusobacterium nucleatum. Il permettrait une réduction des saignements papillaires, une resorption des oedèmespar inhibition de la production des médiateurs de l'inflammation et un effet antalgique par hypérémie locale. Le mélange composé de l'huile essentielle de menthe poivrée, de thym à thymol et d'arbre à thé est indiqué dans la prise en charge complémentaire des gingivites ulcéro-nécrotiques. Il exercerait une action analgésique rafraichissante durable, une anesthésie locale modérée et un pouvoir bactéricide sur Porphyromonas gingivalis, Fusobacterium nucleatum et Prevotella intermedia. Enfin le mélange composé de l'huile essentielle de clou de girofle et d'arbre à thé s'inclue au protocole de prise en charge des parodontites. Il serait puissamment antibactérien sur Actinobacillus actinomycetemcomitans, Capnocytophaga gingivalis, Fusobacterium nucleatum, Porphyromonas gongivalis, Prevotella intermedia, Eikenella corrodens, Capnocytophaga sp et Veillonella spp et exercerait une action anti-inflammatoire sur les fibroblastes gingivaux. Il apporterait une action immuno-modulatrice, antalgique et anesthésiante, par réduction de la conduction de l'influx nerveux sur le nerf alvéolaire inférieur.

La prise en charge du patient toxicomane au cabinet dentaire est souvent difficile.Les dégâts sont généralement très importants et il est bien souvent trop tard lorsquele patient consulte et prend conscience des conséquences oro-faciales de saconsommation.Pourtant, il n’existe à ce jour en France aucune campagne de prévention destoxicomanies qui mette en avant l’impact bucco-dentaire des drogues. C’est pourtantla conséquence la plus visible et esthétique et, au moment des premièresexpérimentations, en pleine adolescence, une corde très sensible.Ce travail se veut être une proposition d’une nouvelle approche fondée sur l’abordbucco-dentaire : la mise en place et l’évaluation d’une campagne de préventionprimaire, dans les lycées auprès des classes de seconde, par un discours informatif,non moralisateur et mettant l’accent sur les dégradations bucco-dentairesengendrées par une consommation de drogue.

Cette thèse a pour objectif de comparer la France et l’Espagne tant au niveau du fonctionnementdu système de soins qu’au niveau des moyens de prévention mis en oeuvre afin d’améliorerla santé dentaire des enfants et de rendre les soins dentaires accessibles à tous les foyersdémunis.Bien que limitrophes, la Espagne et l’Espagne se différencient par leur système de soins et leniveau de vie de leur population. Les différences majeures dans l’organisation des étudesodontologiques entre les deux pays génèrent un déséquilibre en Espagne et un nombre dechirurgiens-dentistes trop important par rapport à la demande de la population. Ce phénomèneest accentué par la baisse des moyens des foyers espagnols due à la crise mondiale de2009 et par l’Assurance Maladie qui ne rembourse aucun soin dentaire chez les enfants.Les études épidémiologiques nationales réalisées en France en 2006 par l’UFSBD et en Espagneen 2010 sous la direction du docteur Llodra permettent de mettre en évidence desindices carieux similaires dans les deux pays, voire même parfois des indices meilleurs en Espagnechez les tout-petits. Grâce à ces études nationales, des moyens de prévention sont misen place dans chacun des pays, au cabinet dentaire afin de permettre à tous les enfants d’accéderfacilement aux soins dentaires, mais aussi notamment dans les écoles, afin de continuerd’améliorer l’état bucco-dentaire des enfants.

Dans de nombreux pays développés, les patients cherchent des alternatives auxsoins dentaires devenus difficiles d’accès pour de multiples raisons. Parallèlement, lamondialisation n’épargne aucun secteur, si bien que nous assistons à la commercialisation dela santé. Le patient tend à devenir un consommateur de soins et le praticien un délivreur desoins. L’offre de soins à l’étranger et aujourd’hui dans des centres dentaires dits « low-cost »apparaissent comme une opportunité pour certains patients. Ils s'inscrivent dans le contexteactuel de déficit de la Sécurité Sociale, de réorganisation des systèmes de santé publique etprivée, d’évolution des moeurs et de vieillissement de la population sur fond de criseéconomique, dans de nombreux pays industrialisés. Un défi est donc à relever en France :améliorer le rapport qualité/prix des soins dans tomber dans la dérive d’une dentisterie à deuxvitesses. Notre travail a pour ambition d’explorer le contexte dans lequel sont nées les deuxoffres de soins que sont le tourisme dentaire et l’exercice dit « low-cost », leurfonctionnement, les motivations des patients ainsi que les limites découlant de ces pratiquesparticulièrement les questions juridique, d’éthique et de santé publique.