Yves-Marie Adrian, Gisèle Allenet de Ribemont, Sylvain Bauvais, Miguel Biard, Céline Bemilli, Julien Boislève, Benoît Clavel, Sylvie Coubray, Céline Coussot, Marie Derreumaux, Anne Dietrich, Yvon Dréano, Marine Drieu, Yves Gallet, Alain Giosa, Salomé Granai, Pauline Hanot, Gaëtan Jouanin, Luc Leconte, Maxime Legoff, Nicole Limondin-Lozouet, Philippe Lorquet, Fabienne Médard, Nicolas Morand, Pauline Petit, Fabien Pilon, Frédéric Riviere, Opale Robin, Quentin Sueur, Nicolas Warmé, Jean- Hervé Yvinec, Véronique Zech-Matterne, Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), IRAMAT - Laboratoire Métallurgies et Cultures (IRAMAT - LMC), Institut de Recherches sur les Archéomatériaux (IRAMAT), Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM)-Université d'Orléans (UO)-Université Bordeaux Montaigne-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM)-Université d'Orléans (UO)-Université Bordeaux Montaigne-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Laboratoire Archéomatériaux et Prévision de l'Altération (LAPA - UMR 3685), Nanosciences et Innovation pour les Matériaux, la Biomédecine et l'Energie (ex SIS2M) (NIMBE UMR 3685), Institut Rayonnement Matière de Saclay (IRAMIS), Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Université Paris-Saclay-Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Université Paris-Saclay-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut Rayonnement Matière de Saclay (IRAMIS), Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Université Paris-Saclay-Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Université Paris-Saclay-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM)-Université d'Orléans (UO)-Université Bordeaux Montaigne-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (AASPE), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), Centre de Recherche Archéologique de la Vallée de l'Oise (CRAVO), Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge, Université Bordeaux Montaigne-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1), Laboratoire de géographie physique : Environnements Quaternaires et Actuels (LGP), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne - Paris 12 (UPEC UP12)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Géomagnétisme et paléomagnétisme et géophysique de surface, Institut de Physique du Globe de Paris-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Etude des Civilisations de l'Antiquité (UMR 7044), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Marc Bloch - Strasbourg II-Université de Haute-Alsace (UHA) Mulhouse - Colmar (Université de Haute-Alsace (UHA)), Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales (CRAHAM), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU), Archéologie de la Gaule : structures économiques et sociales (GAMA), Archéologies et Sciences de l'Antiquité (ArScAn), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Cellule départementale d'archéologie du Lot, Conseil général du Lot, Archéologie et Archéométrie (ArAr), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL), Université de Lyon-Université de Lyon-Université Lumière - 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L’opération archéologique de la « zone C » est la troisième fouille réalisée au sein de la carrière CEMEX de Val-de-Reuil. Ses résultats sont parfaitement complémentaires des deux autres, conduites par Dagmar Lukas (Inrap, zone A) et Clément Moreau (Archéodunum, zone B).Sur la zone C, les plus anciens vestiges remontent au Néolithique et se matérialisent par au moins une sépulture située au nord de l’emprise, ainsi que par du mobilier lithique épars et souvent résiduel dans les contextes postérieurs. Quelques inhumations et une incinération semblent ensuite assurer une sorte de continuité de fréquentation jusqu’à l’âge du Bronze, comme le montrent aussi quelques éléments mobiliers assez dispersés.Il faut attendre le premier âge du Fer pour voir une occupation structurée se mettre en place au sein de l’emprise. Celle-ci se matérialise par des vestiges nombreux et variés correspondant à un habitat ouvert, mais sans doute accompagné d’une large enceinte palissadée curviligne dotée de plusieurs petites entrées. Cette phase d’occupation s’accompagne d’une abondante culture matérielle, principalement céramique, qui fournit un éclairage important sur la période du Hallstatt D dans la région.Il ne semble y avoir aucune véritable occupation entre la période hallstattienne et la fin de l’indépendance gauloise qui voit la création d’un petit enclos accompagné de quelques fossés parcellaires plus ou moins datés. Au regard de l’indigence du mobilier comme des structures fossoyées, il est manifeste qu’il ne s’agit pas du siège d’une exploitation agricole mais d’un ensemble à vocation agro-pastoral qui est sans doute associé à l’habitat étudié un peu plus au sud, sur la « zone B ».Cet enclos modeste sert quoi qu’il en soit de cadre à une première occupation antique relativement restreinte, au cours du Ier siècle de notre ère. Elle se caractérise surtout par la présence d’un petit bâtiment avec cave construite « en dur ». Les artefacts comme les écofacts relatifs à cette période sont relativement abondants et surtout de bonne qualité, montrant un statut d’ores et déjà assez aisé.Au cours du IIe siècle de notre ère, un ensemble monumental assez complexe succède à cette première occupation. Il comprend un grand bâtiment d’habitation d’environ 1600 m2 au sol orienté vers l’est, accompagné de plusieurs bâtiments aux fonctions plus ou moins établies, tous disposés à l’intérieur d’une vaste cour enclose de murs d’au moins 1,4 ha (la partie orientale manque). La forme particulièrement étroite du complexe bâti et enclos est notoire.Outre une forme en « U » assez originale, le bâtiment résidentiel présente la particularité d’avoir un grand bassin en façade (plus de 38 m de long pour environ 5 m de large), barrant presque complètement l’accès principal à la résidence. Malgré son état de conservation très médiocre, du à d’importantes récupérations de matériaux, sans doute pendant plusieurs siècles, ce bâtiment a livré certaines informations sur son équipement intérieur (balnéaire, espaces de circulation, etc..), ainsi que son decorum (enduits peints, placages divers, lapidaire d’ornement).A l’extérieur de l’enceinte, deux bâtiments agricoles à la fonction très différente (un grenier et un bâtiment de stabulation), participent à la structuration et à la composition de l’établissement.Ils sont disposés selon un axe nord/sud parfaitement cohérent avec celui régissant le coeur du domaine. La culture matérielle associée à cette phase d’occupation est riche et variée, intégrant de nombreux artefacts et écofacts de qualité. Elle révèle en particulier une riche alimentation, proche de celle des milieux urbains aisés, dont le mobilier métallique témoigne également.Cet ensemble commence à être démantelé dès les premières décennies du IIIe siècle mais sert pourtant ensuite de siège à un habitat tardo antique (IVe – milieu Ve s.) probablement lui aussi de statut supérieur, comme le montrent de nombreux vestiges mobiliers de qualité (objets métalliques, restes alimentaires, céramique et vitres).Après quelques décennies de latence, une nouvelle occupation s’installe au cours de la première moitié du VIe siècle. Elle présente un tout autre visage que la précédente car elle n’est composée que par des aménagements et architectures modestes de bois et matériaux périssables. Son organisation est régie par un chemin traversant l’habitat du nord au sud. Resté limité au cours du VIe siècle, l’habitat se développe sensiblement au cours du VIIe puis du VIIIe siècle, réinvestissant complètement les espaces bâtis antiques, tous désaffectés, à l’exception notoire d’un des deux bâtiments agricoles, un grenier massif, qui semble toujours marquer le paysage et va ainsi fixer l’installation d’un cimetière communautaire au coeur de l’habitat, à partir du VIIe s. Fouillé en intégralité, ce dernier comprend plus de 230 sépultures s’échelonnant entre la deuxième partie de la période mérovingienne et toute la période carolingienne. Cet ensemble funéraire est accompagné d’une quinzaine de sépultures dispersées, plus ou moins intégrées ou au contraire séparées des noyaux d’habitat contemporains.La culture matérielle de cet habitat alto médiéval est plus modeste que celle relative à l’Antiquité, mais elle intègre toutefois des mobiliers variés et nombreux, souvent bien conservés, permettant des approches multiples (activités, consommation, échanges) qui contribuent à la connaissance de cette période tout en permettant, entre autres, de replacer le site dans un contexte local (fond de vallée) et régional élargi.Après sa désaffection complète vers la fin du Xe siècle, le site semble connaître quelques siècles (?) s ans aucune manifestation humaine perceptible. Puis, un parcellaire médiéval en forme de lanières, daté par quelques artefacts des XIIIe voire XIVe s., accompagne la (re)mise en culture de ce secteur durant cette période. Ce parcellaire possède la même orientation que le chemin altomédiéval, tout en lui étant superposé, et cette orientation annonce directement celle du chemin « aux Errants » traversant l’emprise juste avant la fouille, et qui était jusqu’au milieu du XXe siècle l’un des seuls axes de circulation reliant les villages de Léry et de Tournedos.