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À la lumière des phénomènes de dégradation des pâturages naturels sahéliens et de leur interprétation, des essais de régénération utilisant des outils de travail du sol ont été conduits dans plusieurs pays. Certaines techniques donnent de bons résultats, mais la difficulté de mise en oeuvre sur de larges surfaces réside ailleurs, liée au statut communautaire de ces pâturages. À partir d'expériences passées, un schéma de mise en oeuvre d'opérations de régénération est proposé, respectant quatre conditions : arrêter les causes de dégradation, obtenir un large accord sur le périmètre à traiter et sur les modalités de régénération, choisir des techniques de travail du sol ou de profilage adaptées au milieu, protéger le périmètre un nombre suffisant d'années pour parvenir à un stade de régénération naturelle.

En Afrique de l'Ouest et du Centre, le sorgho est d'abord cultivé pour son grain qui est destiné à l'alimentation humaine. Il apparaît cependant de plus en plus intéressant de considérer simultanément la valeur de la paille pour l'alimentation animale. Cette paille doit contribuer à satisfaire les besoins de nourriture des cheptels en augmentation croissante. Il est possible d'améliorer celle-ci par des travaux de sélection. Nous rapportons une étude qui montre l'existence chez le sorgho d'une variabilité élevée pour des caractères comme l'importance de la biomasse, le rapport feuille/grain et la richesse en sucres des tiges. Ces caractères permettent d'augmenter, en premier lieu, la valeur énergétique des parties végétatives pour une utilisation sous forme séchée ou ensilée par des opérations appropriées de récolte, stockage et d'éventuelles complémentations azotée et minérale. En combinant judicieusement de bonnes caractéristiques du grain et de la paille, la sélection doit donc aboutir à des variétés de sorgho à double usage exploitables à la fois pour l'alimentation humaine et animale. Avec un tel type de matériel, les paysans disposeraient de cultivars plus valorisants que ceux qu'ils cultivent actuellement.

A l'interface entre culture et élevage, les plantes fourragères occupent une place bien particulière dans les systèmes de production. De plus, leur rôle dans la préservation des milieux naturels ou cultivés fait l'objet d'études de plus en plus nombreuses, Le Cirad, l'Ird (ex-Orstom) et l'INRA ont rassemblé les résultats de leurs travaux sur les plantes fourragères, fruits de trente années d'expérimentations en Afrique de l'Ouest, aux Antilles, à la Réunion, dans les territoires français du Pacifique et à Madagascar. Cultures fourragères tropicales est une oeuvre de synthèse, certes modeste, puisqu'elle ne prétend pas regrouper toutes les expériences dans le monde, ni même tous les champs intéressant les cultures fourragères tropicales. En revanche, elle développe des connaissances qui n'ont pas toujours été publiées. Rédigé en langue française, ce livre se veut original par rapport à ceux qui l'ont précédé. Il ne s'agit pas d'un ouvrage monographique, descriptif ou floristique. Il est essentiellement pratique, avec deux objectifs : apporter des connaissances de base utiles à l'élaboration des techniques de culture et d'exploitation, fournir au lecteur des méthodes pour accéder à l'observation et à l'expérimentation, afin d'adapter les techniques proposées aux conditions dans lesquelles il travaille. Partant des connaissances récentes dans des domaines en pleine évolution comme l'écophysiologie ou la génétique des graminées, l'ouvrage s'oriente ensuite vers des chapitres plus techniques destinés à aider l'éleveur dans le choix d'un système de culture intégré au système d'élevage et dans l'exploitation de cette culture, en prenant en compte le maintien de la fertilité des sols. Cultures fourragères tropicales s'adresse aux agronomes, aux vétérinaires, aux techniciens et aux étudiants qui s'intéressent à ces cultures.

Pour déterminer l'espèce ou le mélange d'espèces qui va composer la culture fourragère, l'éleveur doit tenir compte de l'objectif et de la place de cette culture dans l'ensemble du système de production. La disponibilité en semences, en main d'oeuvre ou en matériel pour la mise en place ou l'exploitation d'une culture fourragère font partie de la logique du choix de l'éleveur. Ces différentes possibilités sont envisagées ainsi que le choix des espèces. Ce chapitre se termine par la description des travaux de sélection et d'expérimentation pour le choix des espèces fourragères.

Ce chapitre de l'ouvrage sur les cultures fourragères tropicales a pour objet de montrer, à travers quelques exemples, les actions de différentes espèces et de différents mode d'exploitation sur le sol, que ces actions soient positives ou négatives. Il se réferre aux essais conduits en Côte d'Ivoire par l'ORSTOM de 1967 à 1972 et par l'IEMVT de 1971 à 1975. En conclusion les auteurs tirent de ces résultats une réflexion sur les conséquences de l'introduction d'une sole fourragère dans la rotation des culture vivrières.

La convention établie entre l'Union Européenne par la Comission des CEE et l'ISRA (Sénégal), Le CIRAD-EMVT (France) avec l'Université Agronomique de Viterbo (Italie), a pris fin en février 1994. Cette étude suivait d'autres études conduites en Mauritanie (1985-1987) ou déjà sur le delta du Sénégal (1987-1988). Ces expérimentations visaient à restaurer le pâturage naturel sous pluie dans le delta du Fleuve Sénégal et à conduire des recherches en situation irriguée au bord du fleuve en milieu salés ou non. En milieu sous pluie, l'intervention sur des sites non protégés des animaux a été positive, mais la surcharge en bétail et l'absence d'organisation des éleveurs ont considérablement reduit les premiers succès. En zone salée, sept graminées ont été identifiées comme donnant de bons résultats. En zone non salée, des graminées réputées bonne productrices ont été confirmées. Dans cette zone, une légumineuse (Vigna unguiculata), le niébé, a été étudiée pour sa production fourragère. La poursuite de ces études serait maintenant la vulgarisation en milieu paysan avec une place particulière à la recherche systémique. Seule l'étude des systèmes de production peut autoriser réellement une vulgarisation des acquis de cette convention

La convention établie entre l'Union Européenne par la Comission des CEE et l'ISRA (Sénégal), Le CIRAD-EMVT (France) avec l'Université Agronomique de Viterbo (Italie), a pris fin en février 1994. Cette étude suivait d'autres études conduites en Mauritanie (1985-1987) ou déjà sur le delta du Sénégal (1987-1988). Ces expérimentations visaient à restaurer le pâturage naturel sous pluie dans le delta du Fleuve Sénégal et à conduire des recherches en situation irriguée au bord du fleuve en milieu salés ou non. En milieu sous pluie, l'intervention sur des sites non protégés des animaux a été positive, mais la surcharge en bétail et l'absence d'organisation des éleveurs ont considérablement reduit les premiers succès. En zone salée, sept graminées ont été identifiées comme donnant de bon résultats. En zone non salée, des graminées réputées bonne productrices ont été confirmées. Dans cette zone, une légumineuse (Vigna unguiculata), le niébé, a été étudiée pour sa production fourragère. La poursuite de ces études serait maintenant la vulgarisation en milieu paysan avec une place particulière à la recherche systémique. Seule l'étude des systèmes de production peut autoriser réellement une vulgarisation des acquis de cette convention

Depuis 35 ans, différentes espèces de Stylosanthes ont été introduites et testées pour améliorer la valeur bromatologique des parcours naturels et pour créer des pâturages artificiels dans les régions humides de l'Afrique de l'Ouest francophone. Des essais de Stylosanthes guianensis cv. Schofield ont porté sur le comportement et la mise au point des techniques agronomiques, l'évaluation des performances et la place de cette culture fourragère dans les systèmes de production animale. Les dégâts causés par l'anthracnose (Colletotrichum gleosporioides) depuis 1978 et les bas prix des produits d'origine animales sont les principales difficultés. L'intensification de l'élevage à faible coût et l'intégration des éleveurs transhumants dans les régions à vocation agricole se sont appuyées sur la création de pâturages associant la graminée pérenne Panicum maximum cv. C1 et la légumineuse fourragère Stylosanthes hamata cv. Verano. Une nouvelle série d'essais est actuellement en cours dans 9 pays d'Afrique pour étudier le comportement de nouvelles espèces de légumineuses dont plusieurs du genre Stylosanthes (Projet RABAOC). Des données sont présentées sur les rendements de Stylosanthes guianensis, sa valeur fourragère, son ingestion et l'effet résiduel de sa culture sur les rendements du maïs

A la demande du coordonateur du RABAOC (Réseau d'Alimentation du Bétail en Afrique Occidentale et Centrale) une mission a été réalisé en Afrique de l'Ouest et Centrale du 2 au 23 novembre 1994, pour effectuer un suivi des essais du réseau RABAOC. Pour chaque site, l'état des essais est décrit en fin de saison des pluies 1994 et des propositions d'actions sont faites pour 1995

A l'initiative de la DRAF/SRFD de Lorraine, vingt quatre prairies permanentes réparties sur six établissements agricoles (Lycées, Centres de formation, Ferme expérimentale) ont été suivies pendant 5 ans en collaboration avec l'ITEB. La productivité de ces prairies a été étudiée sous plusieurs aspects (productivité brute, utilisation par les animaux). L'évolution des prairies a été suivie sous l'angle agronomique, floristique et pédologique. La pousse de printemps, très variable en Lorraine, a été étudiée : les auteurs ont essayé de relier ce facteur à deux éléments climatiques : température et rayonnement global.

L'intensification fourragère au Sénégal est envisagée, en association avec le maraîchage, où la graminée tropicale Panicum maximum permet une éradication des nématodes, un accroissement de la matière organique dans le sol et la constitution de réserves fourragères pour les éleveurs urbains de moutons. L'exploitation intensive de Panicum maximum est étudiée en fonction des variations climatiques saisonnières, pour définir une cinétique de croissance. L'incidence économique de la fertilisation est abordée sous l'aspect des exportations, du coefficient apparent d'utilisation et de la dilution de l'azote dans la matière sèche.

L'effet thermique sur la croissance et la nutrition azotée de la graminée tropicale Brachiaria mutica est étudié en climat sahélo-subcanarien. Des courbes de croissance établies au cours des trois saisons annuelles (saison sèche froide, saison sèche chaude et saison des pluies) montrent l'influence des températures minimales sur la productivité. La meilleure croissance enregistrée lors de la saison des pluies peut s'expliquer par une minéralisation plus importante et un meilleur prélèvement de l'azote pendant cette saison, alors qu'en saison sèche froide la croissance est limitée par les températures trop basses. Les courbes de dilution de l'azote dans la matière sèche qui sont présentées concordent en saison sèche chaude et en saison des pluies avec la loi de dilution établie pour des graminées de régions tempérées. Cette étude souligne l'intérêt d'introduire pour la saison froide des plantes fourragères des régions tempérées moins exigeante s vis-à-vis de la température.

La consommation de matière sèche de fourrages cultivés et naturels, verts et secs et de certains sous-produits agricoles autres que les pailles de céréales, a été mesurée sur moutons en Côte d'Ivoire et au Sénégal au cours de 200 essais de digestibilité en cage, de consommation en loge individuelle et d'essais d'alimentation. Les consommations ont varié de 29 à 105 g/kg P0,75. Les principaux facteurs de variation liés aux fourrages sont l'espèce végétale, la variété, l'ège, la composition chimique, la teneur en matière sèche, le taux de refus toléré. Par rapport aux fourrages tempérés étudiés dans des conditions standard, il faut insister sur les facteurs extrinsèques : les conditions climatiques et l'état général des animaux. Ceci doit entraîner une normalisation des études de quantité ingérée pour permettre de mieux dégager ses facteurs de variation et de mieux utiliser les résultats obtenus en zone tropicale.

Après un courte introduction où les auteurs se demandent si l'irrigation permet de nourrir les animaux en milieu tropical toute l'année, on compare deux sites climatiquement différents : Tombokro (climat guinéen) et Sangalkam-Dakar (climat sahélien sud canarien). Dans les deux stations, des mesures de croissance ont été réalisées sur Panicum K 187B avec des modes d'irrigation et de fertilisation comparable. Seule différent l'année et les surfaces. Les courbes sont profondément différentes, la première partie de la courbe etant fortement corrélée avec les températures minimales (r=0, 99). La deuxième partie de la courbe s'expliquerait avec la photopériode et les stades végétatifs de la reproduction